Blois leader invaincu de Betclic ÉLITE, les coulisses d’un début de saison « inattendu »

Dans une ville de 46 000 âmes, qui aurait cru que l’Abeille des Aydes Blois Basket allait faire un départ canon en Betclic ÉLITE ? Sans offense, très peu, d’autant que tout n’a pas été linéaire dans son histoire récente. Suspendu en 2018 et 2020 aux décisions de la LNB quant à son accession dans l’élite, le club blésois a été forcé de manger son pain noir en Pro B. Promue dans l’élite du basket français pour la première fois de son histoire cette saison, l’ADA a trouvé de quoi donner de l’enthousiasme à tout un territoire. Après Roanne en ouverture (94-90), Blois s’est offert la plus grande victoire de son histoire, le scalp du champion villeurbannais à domicile (86-82). Ce samedi à la Halle Carpentier à Paris, Blois jouait son troisième match de Betclic ÉLITE en huit jours. Avec un Tyren Johnson touché à la cheville quatre jours plus tôt, les hommes de Mickaël Hay ont encore été époustouflants pour l’emporter (104-99) au bout du suspense.

La persévérance et l’abnégation : un joli cocktail pour éteindre Paris 

Face à une équipe parisienne pleine d’allant, Blois pouvait s’attendre à une soirée galère. Soit leur première en Betclic ÉLITE, mais il n’en fut rien. Bousculé dans le premier quart par les fulgurances du trio Aamir Simms, Kyle Allman et Tyrone Wallace, le club du Loir-et-Cher a répondu par l’intermédiaire de Brice Dessert et Mbaye Ndiaye et a su contenir les assauts du Paris Basketball (54-46, 20’). Blois a ensuite pris les commandes de la rencontre après la pause grâce à un savant mélange composé de tirs longue distance, de jeu rapide, d’envolées aériennes ainsi que d’une adresse insolente derrière l’arc (14/26 soit 53,9% de réussite) pour coller un 33-19 sur le quart-temps à Paris, qui n’a pas su répondre (73-79, 30’). Finalement, Blois est allé chercher une victoire pleine d’abnégation face à une équipe parisienne en perdition depuis trois matchs.

« Ce qui est pris n’est plus à prendre », a lancé Mickaël Hay. Blois a réalisé le meilleur départ possible en Betclic ÉLITE en réussissant à arracher trois victoires. Un bilan flatteur mais la route est longue. « Je tiens quand même à rappeler que la saison dernière le Champagne Basket a débuté par 4 victoires et 1 défaite et maintenant ils jouent la Leaders Cup Pro B… » Une progression et une adaptation rapide dans l’élite avec un groupe pour une partie issue de l’aventure en Pro B et d’autres, recrutés cette saison. « J’ai un groupe polyvalent et complémentaire. J’arrive toujours à trouver un joueur qui va m’apporter quelque chose dans le match. Je sais aussi que si un joueur démarre mal un match ou autre, je pourrais quand même le relancer car il va réagir. Il nous reste une marge de progression et on va se concentrer sur nous. »

Humilité, travail et lucidité comme credo

Arrivé en 2013 sur le banc de l’ADA, alors que le club était encore en Nationale 1, Mickaël Hay sait d’où il vient et ne compte pas brûler les étapes. « Il ne faut pas qu’on se prenne pour ce qu’on n’est pas. Le plus important, c’est nous et comment on se comporte. Après, il y aura des soirs plus difficiles mais pour l’instant, on progresse. » Et pour cause. Passer de la Pro B à la Betclic ÉLITE n’est pas une chose aisée. À peine monté, Blois a déjà dû se mettre au travail pour aborder une dure et longue saison de Betclic ÉLITE où il vont tenter de renouveler leur bail. Une marche naturellement haut quand on sait que le budget est de 3,6 millions d’euros et sans commune mesure avec ceux de la plupart des pensionnaires du championnat. Mais le petit club se bat avec ses moyens et le fait bien. « Ce n’est pas faire injure à mes joueurs mais nous avons moins de talent que les autres équipes », avoue le coach. « Mais on s’entraide et on exploite les qualités de chacun pour créer quelque chose. Depuis trois matchs, on produit de gros matchs en attaque. On s’attend à des soirées plus difficiles mais il y a cette volonté de concerner tout le monde. »

Blois semble avoir trouvé la bonne formule dans l’élite, à sa plus grande surprise. « C’est inattendu », acquiesce le technicien blésois. « Ce que nous avions proposé en préparation était moyen, notamment contre les clubs de Betclic ÉLITE. Nous sommes un promu et pour l’instant, nous n’avons pas d’attente de résultats. Je veux qu’on joue bien au basket et je n’ai même pas donné d’objectif à l’équipe. Le club a donné comme objectif le maintien mais moi je veux qu’on s’attache à bien jouer. Aujourd’hui, pour les équipes qui nous reçoivent, ce n’est pas un « danger » mais quand tu es promu et que tu te retrouves à jouer la victoire dans les cinq dernières minutes, il y a forcément plus de pression chez l’adversaire que chez moi. On prend tout ce qui a prendre, on ne fait pas la fine bouche de ce côté-là. »

Place désormais à un autre morceau, toujours un concurrent direct malgré le classement, Fos-Provence, lors de la prochaine journée pour essayer de prolonger le rêve et de montrer qu’il y a autre chose d’intéressant que les châteaux sur les bords de la Loire…

Propos recueillis à Paris,