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Albicy, M’Baye et Lessort en patrons, Bouteille et Cordinier répondent aux attentes : le bilan individuel des Bleus

Exit Moustapha Fall, Guerschon Yabusele ou encore Paul Lacombe, tous passés en EuroLeague chez l’ASVEL. Comme d’habitude, l’équipe de France a du modifier sa hiérarchie pour cette fenêtre internationale de 2020-2021. Mais la force du basketball français réside en partie dans son grand vivier et celui-ci continue de grandir. De quoi permettre aux Bleus de réaliser un sans faute ce week-end à Pau, en battant tour à tour la Grande-Bretagne (79-56) vendredi et l’Allemagne (86-74) dimanche. Retour sur les deux sorties des Bleus, joueur par joueur :

LES TAULIERS

Andrew Albicy. Le patron. Nommé capitaine de l’équipe de France, il devait être la pointe de l’épée, celui qui défend très haut, empêche le meneur adverse d’aller où il veut quand il veut mettre en place un système de manière confortable. Le meneur de Gran Canaria a fait déjouer Luke Nelson d’entrée vendredi. Résultat, les Bleus menaient 15 à 0 après 5 minutes de jeu et la partie était déjà pliée. « Il fait partie des rares joueurs qui, en marquant deux points, ont un impact important », disait de lui le sélectionneur Vincent Collet entre les deux matchs. Mais Andrew Albicy n’est pas qu’un défenseur. Auteur de 9 passes décisives vendredi, il a fait preuve de sa justesse. « Quand il était jeune meneur à Paris-Levallois et à Gravelines-Dunkerque, il n’était pas toujours juste dans sa prise de décision », rappelait Vincent Collet. Sa lecture est désormais celle d’un meneur expérimenté. En début de match dimanche, il a sanctionné la défense à 3-points lorsque le défenseur est passé sous l’écran après avoir cueilli le trop peu mobile Robin Benzing suite à un « switch » défensif allemand. Après 5 minutes et 30 de jeu, il avait inscrit 9 points. En fin de rencontre, il a remis la France devant avec un 3-points en fin de troisième quart-temps puis a gavé Jerry Boutsiele de ballons à l’intérieur pour faire l’écart. Alors que Thomas Heurtel peine à retrouver son niveau après une saison gâchée par une opération du genou et la COVID-19, que Frank Ntilikina n’a rien eu à se mettre sous la dent cette saison avec l’absence des New York Knicks dans la bulle d’Orlando et qu’Elie Okobo comme Théo Maledon n’ont pas encore fait leurs preuves, il semble clairement parti pour intégrer les douze lors des Jeux olympiques 2020.

Comme d’habitude, Andrew Albicy a joué son rôle de poison en défense (photo : FIBA)

Amath M’Baye. Sa présence rassure, sur le terrain par son contrôle et dans la vie de groupe par son calme. Alors que le basketball français ne dispose que peu de postes 4 disponibles avec la présence de cinq d’entre eux en EuroLeague (Moerman, Labeyrie, Yabusele, Jean-Charles et Noua) et deux en NBA (Killian Tillie et Jaylen Hoard), le joueur d’Izmir s’est rendu indispensable dans ces fenêtres. Joueur très adroit, il donne beaucoup d’espace à l’attaque en étirant les défenses, soucieuses de ne pas lui laisser le temps de dégainer, comme sur les pick and flair qu’il apprécie particulièrement. Dos au panier poste-bas, il est également capable de rentrer des fadeaways. De l’autre côté du terrain, il peut switcher en défense afin de tenir des extérieurs ou résister sur les post-ups face à des pivots. Auteur d’une excellente partie contre la Grande-Bretagne, il a eu plus de mal face à l’Allemagne, avec moins d’adresse et des fautes. Mais lui aussi reste en bonne place pour être dans le groupe à Tokyo alors qu’Adrien Moerman revient fort et que Louis Labeyrie continue de progresser.

Mathias Lessort. Voici un poste 5 qui a la motricité d’un arrière. Ceci lui permet de sortir très haut et très fort en défense sur les pick and rolls, à Monaco comme en équipe de France. Egalement très tonique quand il « roule » vers le panier après avoir posé son écran, le Martiniquais fait parler sa puissance sous le cercle. Contre l’Allemagne, il a ainsi marqué 17 points à 7/7 aux tirs. Avec lui et Albicy, les Français disposaient ainsi d’un axe 1-5 dominant sur cette fenêtre. Plus petit mais plus mobile et aérien que Gobert, Poirier et Fall, Lessort est complémentaire de ces derniers. C’est pourquoi sa présence dans un « 12 final » en équipe de France est toujours intéressante. A lui de continuer à progresser sur son toucher de balle, ses lancers francs (3/8 dimanche) mais aussi quelques mouvements dos au panier, lui qui s’est fait sanctionner de quelques marchers. S’il y parvient, il sera en mesure de franchir de nouvelles étapes, petit à petit. Car le plus rassurant pour lui reste de savoir qu’à 25 ans il possède encore une belle marge de progression.

ILS ONT SAISI L’OPPORTUNITÉ

Axel Bouteile. Discret et maladroit en février malgré un rôle déjà important (titulaire et 25 minutes jouées), Axel Bouteille a retrouvé les mêmes responsabilités sur cette fenêtre de novembre. Mais cette fois, le Varois a pleinement répondu aux attentes. Chirurgical vendredi (15 points – son record – à 5/6 à 3-points), l’ailier de Malaga a moins mis dedans dimanche (4 points à 2/8 en 25 minutes) mais a continué de faire le boulot par ailleurs (5 rebonds, 2 passes décisives), en donnant de plus quelques minutes sur le poste 4 au moment clé de la rencontre. Gachette très rapide, il a parfois dégainé trop vite dans l’euphorie de la rencontre avant d’être capable en fin de match de stopper son élan pour mettre la balle sous le bras. Le signe que l’expérience du très haut-niveau commence à rentrer.

Isaïa Cordinier. Gêné par des fautes rapides contre la Grande-Bretagne vendredi en début de match, alors qu’il était logiquement titulaire sur le poste 2, l’Azuréen a dû attendre la deuxième mi-temps pour retrouver le parquet. Là il a pu s’exprimer pleinement. Très agressif physiquement, présent sur les lignes et de passe et au rebond (9 prises vendredi, meilleur rebondeur de la partie), il a convaincu le staff. Et dimanche, il était de nouveau titulaire, lui qui en février avait été replacé sur le banc pour entamer le deuxième match. Et il a de nouveau répondu présent (7 points à 3/6, 3 rebonds et 3 passes décisives pour 9 d’évaluation en 21 minutes). Et s’il a atteint les 5 fautes, il n’a pas dû être « coaché » (rappelé sur le banc) à ce niveau. En revanche, Vincent Collet l’a repris lorsqu’il s’est lancé dans un drive difficile en deuxième mi-temps. Mais comme pour Bouteille, il semble de plus en plus du très haut-niveau et ce genre d’expériences ne peut qu’aider à y parvenir. Reste à continuer à progresser sur le tir extérieur (0/3 à 3-points ce week-end) en plus de ses choix, mais cela devrait venir.

Yakuba Ouattara. Contacté lundi par l’encadrement pour remplacer Axel Toupane, Yakuba Ouattara a vite fait ses valises dans l’après-midi pour rejoindre Pau. Lancé tard vendredi dans une sélection qui comptait pléthore d’arrières/ailiers, il a fait son boulot sans sortir du lot (5 points à 2/3 et 2 rebonds en 13 minutes). Mais que dire de dimanche ? Enorme comme toujours en défense, le Lyonnais a fait parler la poudre de l’autre côté du parquet avec des tirs assassins et des gros dunks pour faire trembler le panier. Avec 24 points à 9/16 aux tirs et 3 rebonds, l’ailier de Séville a réalisé son meilleur match en Bleu. Un beau rappel qui va permettre au staff de suivre ses performances en Liga Endesa de plus près dans le but, peut-être, de l’appeler pour la préparation des Jeux olympiques.

La rage de Yakuba Ouattara après un panier (photo : FIBA)

Jerry Boutsiele. Auteur de sa première sélection et de son premier panier vendredi contre la Grande-Bretagne, Jerry Boutsiele était entré quand l’écart était fait et qu’il s’agissait de le maintenir à ce niveau. Mais dimanche, c’est en donnant un excellent relai à Mathias Lessort en fin de match qu’il a fait basculer la rencontre. Impactant les intérieurs allemands, le pivot du Limoges CSP a marqué trois paniers consécutifs qui ont permis aux Bleus d’enfin prendre le large. Une séquence décisive qui lui a fait marquer de nombreux points auprès du staff.

DES DIJONNAIS PLUS DISCRETS QU’À L’ACCOUTUMÉES

Axel Julien. Vieux routier de l’équipe de France version « fenêtre internationale », Axel Julien arrivait en Bleu au sortir d’excellentes prestations avec Dijon sur ce début de saison, mais aussi l’exercice précédent. Décrit par Vincent Collet « comme le pendant d’Andrew Albicy », le Varois a connu un premier match compliqué. S’il a réussi à trouver de belles passes pour ses coéquipiers, il a aussi effectué des pertes de balles évitables (5 en 12 minutes). Peut-être était-il gêné par le manque de repères offensifs dans une équipe qui s’est avant tout concentrée sur la défense et s’est peu entraînée ensemble, mais aussi par le manque d’espace avec souvent deux pivots alignés ensemble (Boutsiele et Chassang). Cependant, le meneur a réalisé un meilleur match dimanche, avec avant tout une meilleure gestion de la balle (1 balle perdue en 16 minutes). Il n’est pas sorti du lot même s’il a pris ses tirs, comme ce 3-points tenté en deuxième mi-temps seul derrière la ligne après avoir bénéficié d’un écran porteur. Mais la belle n’est pas entrée dans le cercle, comme un symbôle de sa maladresse de week-end (1/7 aux tirs). Mais l’objectif était de gagner et c’est fait. Nul doute qu’il aura d’autres occasions de briller en équipe nationale.

Alexandre Chassang. Vendredi, alors qu’il venait d’inscrire le dernier panier de la rencontre contre la Grande-Bretagne, Alexandre Chassang semblait soulagé. Replacé au poste 4, lui qui évolue en 5 à Dijon, le natif de Châtenay-Malabry s’est retrouvé plusieurs fois seul à 3-points mais il n’a pas réussi à convertir ses tentatives. Cette fois, c’était la bonne (5 points à 2/7 en 20 minutes). Outre cette maladresse, Alexandre Chassang a combattu, à l’image de son panier marqué sur son traditionnel tir crochet (hook en anglais) main gauche. Dans son engagement, il a commis 4 fautes en 11 minutes dimanche contre l’Allemagne, certaines évitables sur des sorties sur pick and roll. Mais pour lui qui reste relativement nouveau en équipe de France, cette expérience devrait lui permettre de s’ajuster pour les prochaines échéances. Car on devrait l’y revoir rapidement.

A 8 EXTÉRIEURS, DIFFICILE DE S’EXPRIMER

David Michineau. Utilisé en troisième meneur ou sur le poste 2, David Michineau n’avait pas un rôle fixe sur cette fenêtre. En qualité d’arrière, dans une phase très positive, il a pu réaliser une entrée de bonne facture vendredi contre la Grande-Bretagne. En revanche, alors que la partie était serrée, il a du attendre le troisième quart-temps pour être lancé contre l’Allemagne. Dans un moment très disputé et intense, il a eu du mal à se mettre dedans. Hésitant, comme sur un tear drop où il n’a pas lâché son bras (alors qu’il aurait presque pu « péter au dunk ») ou sur une montée de balle où il a laissé échappé le ballon, le meneur/arrière des Metropolitans 92 a finalement joué seulement 3 minutes 30 secondes sur ce second match. Le travail à effectuer pour passer un cap reste le même qu’en club : progresser sur son tir, à mi-distance comme à 3-points, pour s’offrir plus d’opportunités individuelles, donnant ainsi de l’espace à ses coéquipiers.

David Michineau après un tir tenté, alors que Vincent Collet voulait qu’il trouve l’intérieur (photo : GPJ)

Lahaou Konaté. Dans un groupe qui comptait beaucoup d’arrières et d’ailiers, le poste 3/2 des Metropolitans 92 n’a eu que très peu d’occasions de s’exprimer. Dernière rotation vendredi, il est entré en jeu dès la première mi-temps dimanche. Il a réussi un joli tir en suspension dans le short corner après avoir franchi la défense adverse. Mais il n’a plus été rappelé en jeu ensuite. De retour dans le championnat de France, l’ancienne star de Nanterre doit retrouver petit à petit ses sensations après avoir été sérieusement touché par la COVID-19 cet été. Cela ne saurait tarder.

Nicolas Lang. Comme Konaté, sur le poste 2 et 3, le rookie alsacien n’a pas été responsabilisé lors des matchs. Entré en jeu dans le deuxième quart-temps vendredi alors que les Britanniques venaient de passer en zone, il a pu inscrire son premier panier. Il a ensuite joué juste (2 passes décisives en 13 minutes), sans forcer. Dimanche, il est le seul à ne pas avoir joué. Cette première fenêtre aura été l’occasion de découvrir les Bleus de l’intérieur, avant peut-être d’y regoûter à l’avenir.

LE STAFF : MISSION ACCOMPLIE

Après avoir entamé ces qualifications à l’EuroBasket 2022 par une défaite en février à Vechta, le staff a redressé la barre. Malgré de nouveaux changements dans le groupe, ils ont su recentrer l’équipe sur sa force numéro 1, la défense, signant ainsi trois victoires de suite. Et quand celle-ci n’était au niveau (41 points en première mi-temps contre l’Allemagne dimanche), ils ont su la remettre dans le droit chemin. Avec des rotations diverses, en faisant confiance à Jerry Boutsiele et en « coachant » les joueurs touchés par les fautes, ils ont aidé l’équipe à déborder l’Allemagne. Mission accomplie !  

Vincent Collet devant Ruddy Nelhomme et Pascal Donnadieu (photo : FIBA)

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