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Axel Julien vs. Laurent Legname : le cadeau empoisonné du disciple

Pour son premier duel face à son entraîneur de (presque) toujours, Laurent Legname, Axel Julien a été décisif. À tel point qu'il en était presque embêté... Sous les yeux de son ancien mentor, le meneur burgien a surtout connu l'une de ses soirées les plus réussies sous le maillot de la JL Bourg.
Axel Julien vs. Laurent Legname : le cadeau empoisonné du disciple
Crédit photo : Jacques Cormarèche

Tout au long de ses multiples sollicitations médiatiques de la semaine, Laurent Legname avait employé l’expression « ironie du sort » pour qualifier le fait que son premier déplacement avec Gravelines-Dunkerque serait à Bourg-en-Bresse. Le nouvel entraîneur nordiste avait tort. La vraie ironie de l’histoire est arrivée dans la dernière minute, à 85-81, quand son homme de toujours, Axel Julien, s’est retrouvé balle en main face à Vafessa Fofana. Alors le meneur burgien a fait danser l’international ivoirien, qui en a perdu ses appuis, et a envoyé la banderille assassine de loin. « Ce dernier tir est anecdotique », soufflait le héros du soir. « Honnêtement, au vu de l’histoire avec Laurent, ça m’embête un peu que ce soit moi qui ait dû le mettre mais c’est le basket, c’est le boulot. »

Une unique histoire de fidélité

C’est que ces deux-là avaient été de toutes les batailles ensemble. C’est simple : hormis ses 21 sélections en équipe de France, Axel Julien n’avait jamais connu un match sans Laurent Legname à côté de lui. Il l’a eu en coéquipier lors de la saison 2010/11, en coach lors de sa campagne de MVP Espoirs en 2012, en adjoint lors de sa première vraie saison professionnelle (en 2012/13) puis en coach unique de 2013 à 2022, le suivant partout, à Dijon puis Bourg-en-Bresse. L’une des histoires de fidélité les plus singulières du basket français entre deux personnages du sport varois, qui a même trouvé un prolongement jusqu’en Slovénie, où le joueur a été sacré vice-champion d’Europe juniors en 2012 avec son mentor présent sur le banc en tant qu’assistant de Jean-Aimé Toupane. Alors oui, ces deux-là ont vraiment tout connu ensemble, des Espoirs jusqu’à un podium européen en BCL, des larmes de tristesse suite à leur dernier match au HTV lors des playoffs de Pro B 2015, jusqu’aux larmes de joie venant accompagner la Leaders Cup 2020 avec Dijon.

Des peines et des joies, Axel Julien et Laurent Legname ont tout connu ensemble (photos : Sébastien Grasset et JDA Dijon)

Depuis l’éviction de Laurent Legname fin avril, Axel Julien découvre une nouvelle vie. Celle du joueur devant évoluer sans son coach fétiche. C’est peu dire que son rendement n’est pas à la hauteur de son statut cette saison (4,5 points à 38% et 3 passes décisives en 21 matchs toutes compétitions confondues), lui qui a également choisi d’abandonner le brassard de capitaine au profit de Maxime Courby, mais de compréhensibles circonstances atténuantes familiales peuvent constituer un autre facteur d’explication légitime. Toujours est-il que l’international revient bien depuis quelques semaines, et qu’il a livré l’une de ses plus belles prestations sous le maillot burgien samedi (90-81). Outre ce dernier shoot symbolique, le triple All-Star a été décisif avec 7 points à 100% dans le dernier quart-temps et a surtout joué juste tout au long de la soirée.

« S’il n’avait pas été là, on aurait gagné »

L’accolade entre Axel Julien et Laurent Legname avant le match : « l’amitié s’arrête au terrain », a souligné le Bressan

Une statistique résume l’impact de Julien : +22. Lors des 28 minutes passées par le Cavalairois sur le parquet (10 points à 4/6, 1 rebond, 1 interception, 4 passes décisives et 2 balles perdues pour 13 d’évaluation), la JL a marqué 22 points de plus que le BCM Gravelines-Dunkerque. Le meilleur +/- du match, la preuve de son importance déterminante dans le sixième succès d’affilée de Bourg. « Je pense franchement que s’il n’avait pas été là, on aurait gagné », applaudit Laurent Legname. « J’ai essayé de changer un peu ce que je propose défensivement car il me connait trop. Malgré cela, on a vu toute sa qualité, il a su servir les joueurs au moment où il fallait les servir par rapport à ma défense. Il a été très, très bon. En dehors du fait que je ne suis pas content qu’il nous ait fait aussi mal, je suis très heureux pour lui de le voir prouver à tout le monde son vrai niveau. »

C’est que l’ancien dijonnais souffre d’un déficit de popularité à Bourg-en-Bresse depuis son arrivée. Bien sûr, il n’est pas vilipendé par ses propres supporters, ni ouvertement sifflé, mais il est la cible trop facile dès que les choses ne tournent pas rond, le premier sujet aux critiques. La faute à son niveau fluctuant et évidemment au fait qu’il soit trop étiqueté Legname, lui qui fut l’un des rares à exprimer clairement son désaccord avec la décision prise par le club. Or, le technicien gravelinois est devenu samedi le premier ex-bressan de l’histoire à avoir reçu une bronca dès la présentation des équipes. « S’il y a des gens qui doutaient de mon envie de bien jouer pour ce club, ils ne pourront plus rien dire maintenant », a-t-il lâché après coup, avant de confirmer les propos de son ami. « Je pense que c’était clairement un désavantage pour Laurent que je sois dans l’autre équipe car je savais comment il fallait faire pour les gêner. Ça s’est plutôt bien passé. Je suis content d’avoir fait un bon match car ma saison est loin d’être parfaite. Je suis heureux pour moi et pour l’équipe. »

Axel Julien a terminé avec 10 points à 4/6 et 4 passes décisives (photo : Jacques Cormarèche)

Un bonheur partagé par ses coéquipiers, par tout un club euphorique de voir Axel Julien laisser exploser sa rage après son coup de poignard, à l’image de James Palmer qui lui a pratiquement sauté dessus dans le rond central alors que le jeu était encore en cours. « Ça fait plaisir de voir Axel comme ça », confirme Pierre Pelos. « il fait un bon match, il met les points qui nous font du bien à la tête, ça lui a fait du bien de s’illustrer face à son ancien coach. » En conférence de presse, Frédéric Fauthoux a amené lui-même le sujet sur la table, avant toutes interrogations spécifiques. « Mention spéciale à Axel ! C’était un match particulier pour lui, ça ne devait pas être facile à appréhender. Chapeau car cela prouve la qualité humaine du garçon. » Soit le déclic qu’il lui fallait pour définitivement se libérer en vue de ses six derniers mois de contrat ?

À Bourg-en-Bresse,

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