« C'était le Clasico et un Clasico, ça ne se perd pas », sourit Sadio Doucouré, avant de partir dans un éclat de rire face à notre confrère de La Provence qui le gratifiait d'un "bien minot !" pour cette affirmation. « Ah mais moi, je suis Parisien par contre ! ». Supporter du PSG, l'international malien a donc souvent eu l'occasion de se réjouir ces dernières années lorsque l'équipe de la capitale a croisé le fer avec l'Olympique de Marseille. Mais ce vendredi, pour une fois, le club des Bouches-du-Rhône l'a emporté face à son homologue francilien. Fos-Provence n'est pas l'OM, le Paris Basketball n'a pas les fonds du Qatar mais dans la région, tout est visiblement bon à prendre lorsque cela concerne Paris.
« Ce soir, c'est nous qui avons perdu, pas Fos qui a gagné »
Et pourtant, il reste l'impression tenace que l'équipe de Jean-Christophe Prat aurait dû s'imposer si elle avait joué avec un minimum de sérieux, sans même réclamer la flamboyance entrevue samedi dernier contre l'ASVEL. « Je vais avoir une explication de texte avec mes joueurs », râlait le technicien. « Quand tu perds des ballons comme des U13, ce n'est pas possible. Il faut être plus rigoureux que cela. » Difficile en effet de gagner un match avec 24 balles perdues, dont 15 en seconde mi-temps, un total hallucinant à ce niveau, à mettre en corrélation avec les 8 contre Villeurbanne. Au retour des vestiaires, les coéquipiers de Kyle O'Quinn (10 points, 9 rebonds et 4 passes décisives) semblaient toutefois avoir augmenté l'intensité, trouvé la solution et avaient pris une petite avance non négligeable (33-41, 23e minute). « Et on reperd des ballons », soupirait Jean-Christophe Prat. De manière totalement stupide, parfois, comme cette possession qui aurait pu placer Paris à +10, mais où Ryan Boatright a cru bon de lancer... l'arbitre en contre-attaque. « Ce soir, c'est nous qui avons perdu, pas Fos qui a gagné. Quand vous donnez des ballons dans les mains des adversaires, vous vous tuez tout seul. Le pire ennemi du Paris Basketball, c'est le Paris Basketball. »
Avec 4 bps, Kyle Allman a fait partie des Parisiens dispendieux, comme Begarin (5) et Boatright (4)
(photo : Sébastien Grasset)
L'orgueil de Bodian Massa
Il faudra toutefois veiller à ne pas enlever trop de mérite à Fos-Provence, à créditer d'une belle efficacité défensive afin de limiter la force de frappe offensive des Parisiens, incarnée par ces nombreux talents individuels (Allman, Boatright, Begarin...) craints par Rémi Giuitta. « Laisser Paris à 60 points, c'est une vraie performance », s'est réjoui l'entraîneur provençal. « Même s'ils ont du déchet, parfois tout seuls, on les a aussi fait déjouer par séquences, on les a forcés à avoir ce déchet-là. » Meurtris par leur mauvais money-time de la semaine dernière à Pau où Brandon Jefferson les avaient privés d'un gros coup, les BYers ont aussi su faire preuve d'une belle résilience pour décrocher leur quatrième victoire de ce début de saison. Une ténacité incarnée par Bodian Massa (10 points à 5/8, 4 rebonds, 3 passes décisives et 1 contre), en souffrance en première mi-temps face à un Ismaël Kamagate dominant (12 points et 6 rebonds lors de la seule première période) avant de s'imposer comme une clef de voûte de la performance du soir. « Il a amené une vraie présence physique et athlétique dans la raquette », soulignait son coach. « Grâce à son envergure, il a aussi bien su réduire les espaces. »
Et si Rémi Giuitta a mis en valeur une « vraie victoire collective », la vie est tout de suite plus simple avec un effectif plus fourni. Privés de cinq joueurs étrangers dans le Béarn, certes toujours diminués ce vendredi, les Fosséens ont pu bénéficier de l'apport d'un Jamar Diggs décisif (12 points à 2/8, 5 rebonds, 4 passes décisives et 2 interceptions) et du rayonnement du pigiste Sadio Doucouré, facteur X du soir (10 points à 4/8 et 3 rebonds), « très précieux de par son activité et sa dimension athlétique. » Désormais doté d'un bilan équilibré de 4-4, Fos-sur-Mer va pouvoir aborder sa dernière rencontre pré-trêve internationale (à Strasbourg) avec le sentiment du début de saison réussi. Dans le Sud, tout devient tout de suite beaucoup plus doux lorsque l'on bat Paris, PSG ou pas...
Entre Peacock, Massa et Dokossi, Milan Barbitch pris dans la tenaisse fosséenne
(photo : Sébastien Grasset)
À Fos-sur-Mer,
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