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David Holston, le meneur qui se bonifie avec le temps

À force d’user ses baskets sur les parquets de l’Hexagone, il est devenu l’un des vieux routiers du championnat de France. Ses arabesques et tirs précis derrière l’arc attirent aujourd’hui les regards des observateurs de la Jeep ELITE. Disputant sa quatrième saison en France, il était nécessaire de mettre en lumière un des candidats au titre de MVP de la saison, qui fait le bonheur d’un des poils à gratter du championnat. Rencontre avec le feu follet David Holston, la force tranquille de la JDA Dijon.

Vestiaires du Palais des Sports. 20h30. Après un détour par le salon VIP, les douches, et les autographes à signer pour les fans, David Holston se pose enfin. Un brin fatigué, il arbore tout de même un large sourire, lui qui sort encore d’une prestation remarquable, quoi que sans forcer le moindre du monde son talent : 19 points, 4 rebonds, et 8 passes décisives, et une large victoire sur le Portel (94-58) en prime. Une rencontre presque comme une autre, tant le natif de Pontiac dans le Michigan domine cette saison. Affichant de belles moyennes de 14 points, 2,3 rebonds et 7 passes décisivds pour 16,6 d’évaluation, le meneur de poche dijonnais affole les défenses et les compteurs. Des chiffres encore même meilleurs, si l’on se penche sur la phase retour puisqu’ils frisent les 20 d’évaluation.

Déjà dans les livres d’histoire

Alors à 33 ans est-ce que l’on peut dire qu’il pratique son meilleur basket ? « Oui sans doute que je deviens meilleur avec les années. C’est probablement ma meilleure saison. J’ai eu des bonnes saisons en Allemagne mais cette année c’est vraiment bien », nous souffle-t-il. Comme certains bons vins bourguignons, David Holston semble se bonifier avec le temps. Le temps qui ne parait pas avoir d’emprise sur son jeu, basé sur les cross, la percussion, les tirs à 3-points – comme cette folle série face à Bamberg en Ligue des Champions qui l’a vu inscrire 9 points en 8 secondes et emmener la JDA en prolongation – et bien entendu la distribution du jeu dijonnais qu’il emmène de main de maitre.

Aujourd’hui neuvième meilleur scoreur de l’histoire du club et deuxième passeur (devant Laurent Sciarra, cela pose le bonhomme), David Holston laissera forcément une trace de son passage en LNB à la JDA. Mais il y a des raisons qui font que cela marche. Et sa relation avec l’autre meneur de la JDA Axel Julien et le coach Laurent Legname en font partie. « On a une très bonne entente avec le coach, on parle beaucoup. Ça fait des années que je suis ici donc forcément ça aide ». Connu pour son franc parler, et l’intensité des deux côtés du terrain requise, Laurent Legname a trouvé en David Holston le catalyseur de son équipe. Avec Axel Julien, la paire de meneurs de la JDA brille de mille feux. « On se connaît bien avec Axel. On a appris à jouer ensemble, et ça marche ». Et depuis que le capitaine Axel Julien est même titularisé à l’arrière, l’entente semble encore meilleure. Le temps, mais aussi et surtout le talent, couplé à une bonne dose d’esprit d’équipe en font un backcourt redouté et redoutable. Tout cela dans l’intérêt d’une équipe dijonnaise très dure à venir chercher dans son Palais des Sports.

La NCAA, point de départ avant l’Europe

Désormais bien dans ses baskets à Dijon, David Holston n’a finalement connu que peu d’équipes. Point de départ de sa carrière : Chicago State en NCAA. Outre ses 26 points et 6 passes décisives de moyenne lors de sa dernière saison, David Holston a laissé son nom dans les livres d’histoire de la ligue universitaire américaine. Juste derrière J.J. Reddick (excusez du peu) ou encore de l’ancien Villeurbannais Travis Bader, David Holston se classe quatrième joueur avec le plus grand nombre de tirs à 3-points réussis en NCAA. Un certain accomplissement pour ce petit bonhomme de 1,71 m, ou 1,67 m c’est selon. Une expérience universitaire qui l’amené à évoluer d’abord contre Kevin Durant « le plus fort joueur que j’ai affronté en NCAA » lorsque le double champion NBA évoluait du côté de Texas. Non drafté, il s’y attendait plutôt « ce ne fut ni une surprise ni une déception (…). Je me suis ensuite trouvé un agent pour commencer ma carrière en Europe ». Se décrivant lui-même comme un scoreur au college, il a ensuite rapidement évolué en véritable point guard « pour faire jouer l’équipe, distribuer le jeu, et me faire au jeu européen ».

Loin de sa famille, ses repères, et son pays, David Holston a dû comme bon nombre de joueurs américains avant lui faire abstraction de tout cela et se concentrer sur le basket « C’est difficile. Il faut juste travailler dur, tous les jours, rester concentré sur le jeu ». Une carrière en Europe qui l’emmènera tout d’abord, dans le Havre bien connu des basketteurs qu’est la Turquie. Deux belles saisons du côté d’Izmir avant d’embrayer sur l’Allemagne du côté de des Dragons d’Artland pour l’exercice 2011/2012. Après un retour en Turquie avec Mersin BB où il signe une de ses meilleures saisons (15 points de moyenne et 4 passes en 33 minutes), il s’envole retrouver son ancien club des Dragons et signe cette fois-ci un contrat de deux saisons durant lesquelles il tourne à 10,5 points et 5 passes décisives en 25 minutes de jeu.

Ce dernier passage lui permettra de croiser le fer avec un ancien rookie brillant de notre championnat « le meilleur joueur que j’ai pu affronter en Europe », qui n’est autre que le scoreur Malcolm Delaney, bien connu en Bourgogne du côté de Chalon-sur-Saône. Fort d’une déjà riche carrière, David Holston est aussi, en dehors du basket un féru de… basket. « Je regarde beaucoup de matchs, EuroLeague, NBA, college basketball, tous les jours en fait (rires) ». Un vrai student of the game, en somme. Arrivé ensuite dans la cité des Ducs pour remplacer Jared Jordan (un autre ancien meneur du championnat allemand) fin septembre 2015, le natif de Pontiac dans le Michigan (où jouait les Pistons dans les années 80) n’a ensuite quitté Dijon que pour un interlude de 5 mois en Turquie au début de la saison 2017/18. Et son retour en Bourgogne en janvier 2018 a été des plus salvateurs, puisqu’il coïncide avec le renouveau de la JDA, aujourd’hui à l’affut cinquième de Jeep ELITE.

Un potentiel candidat au MVP ?

Quant on lui demande s’il pense que la JDA peut mieux faire que la saison précédente, conclue à la cinquième place en saison régulière et une élimination au premier tour des playoffs, David Holston voit peu ou prou la même chose pour la saison régulière « Ça va être serré. Tout dépendra où on termine au classement. On a encore quelques matchs compliqués qui arrivent. On a une bonne équipe, je pense qu’on peut finir autour de la même place que la saison précédente, surement entre 4 et 5 ». Le charme d’éventuels playoffs décidera ensuite de l’avenir de cette équipe. Une potentielle réussite qui passera sans doute par continuer à engranger les victoires à domicile et accrocher çà et là des succès à l’extérieur, surtout en cas de playoffs dans d’éventuels matchs couperets.

Jusqu’où s’arrêteront David Holston et Dijon ? La fin de saison et le classement seront sûrement importants dans l’esprit des votants pour le titre de meilleur joueur du championnat, auquel David Holston est indéniablement candidat. En attendant, ce dernier trace sa route sans regarder derrière, et emmène dans son sillage la flotte dijonnaise vers les playoffs. Avec le sourire et l’énergie qui lui sont caractéristiques.

À Dijon,

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