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Elliott de Wit : « J’ai déjà mis un pied en NBA, je vais essayer de faire rentrer le deuxième »

Récemment recruté par les Detroit Pistons, Elliott de Wit sera en charge du scouting vidéo des adversaires. Le jeune Français de 25 ans nous raconte son expérience américaine jusqu’à son passage de coordinateur vidéo à Texas Tech, en NCAA, à la NBA.

 

« Comment s’est passée ta signature aux Pistons
Aux États-Unis, tout se fait beaucoup par « networking » (grâce au réseau). J’étais en contact avec une personne de Detroit avec qui je m’entendais bien professionnellement et avec qui j’ai pu partager plusieurs moments en tant que bénévole. Il savait que je bossais bien et il a relayé ça auprès de ses coachs. Lui était en charge de la vidéo aux Pistons. J’ai été en contact avec lui et pendant la période de la COVID-19 il y avait des équipes qui recherchaient du monde. J’ai eu l’occasion de discuter avec plusieurs équipes. Detroit était la première et la plus réactive d’entre elles. C’est la seule équipe qui m’a proposé quelque chose de sérieux et ils se sont réellement positionnés. Ensuite, tout est allé très vite. Ils m’ont payé un billet d’avion pour que j’aille à Detroit pendant 10 jours. J’ai fait des entraînements individuels, la visite des locaux et rencontrés des personnes présentes sur place. Le coach Dwane Casey me voulait dans son staff et je lui ai dit que je signerai e contrat. Tout cela a été fait à la fin du mois d’août. 

Que feras-tu au sein du staff ? 
Je vais faire essentiellement de la vidéo. À Detroit, l’avantage, c’est que je vais pouvoir me diversifier. Je suis l’un des seuls qui n’a pas été pro et j’ai beaucoup de chance car c’est rare d’entrer dans un staff NBA sans avoir été joueur professionnel. Dans le staff, la plupart des personnes sont grandes ! Ils font tous deux mètres, je suis petit à côté d’eux avec mon mètre quatre-vingt ! (rires) Je vais être en charge du scouting des équipes adverses et j’interviendrais aussi sur les entrainements. Je serai partout où ils auront besoiu d’aide ! Mais la chose principale reste la vidéo. Tout le monde dans le staff est impliqué, on est au moins quinze, sans compter les médecins.   

« Le plus dur commence maintenant »

À terme, voudrais-tu rester dans la vidéo ou découvrir autre chose ? 
Non pas du tout ! Mon objectif est d’avoir une chance en tant que coach principal un jour. Si ça ne se fait pas en NBA, je n’exclus pas de revenir en Europe pour entrainer en LNB, j’adore cette ligue. Je vais continuer à faire mon petit bonhomme de chemin, j’ai déjà mis un pied en NBA, je vais essayer de faire rentrer le deuxième ! J’ai encore beaucoup d’étapes à franchir, à moi de faire le nécéssaire. 

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Crédit photo : Texas Tech 

Est-ce que c’est une fierté de représenter l’Europe outre-Atlantique pour toi, un Franco-belge ? 
C’est une fierté forcément. Je suis parti souvent en Belgique car toute ma famille est de là-bas, mais moi je suis né en France, à Maisons-Laffitte. C’est une fierté mais j’essaye de pas y penser pour rester focus sur ma mission. Aux États-Unis, ils disent souvent « ne soit jamais satisfait ». Je n’ai pas le temps de me dire « Oh ça y est ! Tu es en NBA ! ». Le plus dur commence maintenant, je ne peux pas prendre du recul sur ce qu’il m’arrive. Mais je représenterai au mieux mes deux pays et je continuerai de transmettre ce que l’on m’a transmis. 

Ton expérience aux États-Unis n’a pas toujours été simple…
Effectivement, ça n’a pas toujours été facile. Tu arrives dans un pays où tu ne connais pas forcément la langue, où la nourriture est différente, où tu es loin de tes parents. Au début, c’était vraiment compliqué et j’ai failli craquer plus d’une fois ! Tu passes par plusieurs émotions. Au début, tu es tout excité, mais tu redescends vite au bout de quelques mois. Tu te sens seul, tu n’as rien autour de toi. Je me souviens que je passais beaucoup de temps au téléphone, même si c’était compliqué avec le décalage horaire. Émotionnellement, ça forge, mais ce n’est pas simple. Grâce à ma famille et à mes proches, j’ai compris qu’il ne fallait pas que j’abandonne. Plusieurs fois je me suis posé la question « est-ce que je continue ou est-ce que je retourne en France rejoindre ma famille et mes proches ? Qu’est-ce que je veux vraiment ? ».

Des moments où tu regrettais d’être parti ? 
Avec du recul, non. Tu ne peux pas regretter, ce n’est pas possible, je ne peux pas adhérer à cette philosophie. Tu gagnes des valeurs, une mentalité incroyable, tu vis sur un campus américain ! Tu apprends sur toi-même et tu grandis. Ça m’a fait changer. J’avais besoin qu’on me dise les choses pour que je puisse évoluer et voir les choses différemment. Quand je suis arrivé aux États-Unis, j’avais toujours réponse à tout, j’étais un peu arrogant. Mais là-bas, pas de place pour cette mentalité qui est très « française ». Ils m’ont vite redescendu et ils m’ont vite remis dans le droit chemin ! Aujourd’hui, quand mes proches et ma famille voient comment j’ai évolué, ça me fait encore plus plaisir que d’être en NBA. 

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Crédit photo : Texas Tech 

Quand tu es arrivé pour entraîner, est-ce qu’il y avait une différence avec ce qui est proposé ici aux entraînements ? 
Oui et d’ailleurs, ça m’a surpris. Le temps d’attente sur les entraînements, les Américains n’y font pas attention. Dans les diplômes que j’ai passé en France, il fallait que les joueurs soient en perpétuel mouvement. Ici, ils sont dans l’efficacité, quitte à refaire trente fois le même exercice. Parfois, tu peux même attendre cinq, six minutes pour passer pendant trente secondes ! Après, on a plus d’entraînements donc je ne sais pas si c’est vraiment comparable, mais ça m’a marqué.  

Ça t’est arrivé d’échanger avec Bryan Georges, qui est assistant vidéo en équipe de France et à l’ASVEL ? 
Oui, nous sommes même souvent en contact. D’ailleurs, il m’a envoyé un SMS quand j’ai signé aux Detroit Pistons. C’est super sympa de sa part. Il a toujours été d’une aide précieuse quand j’avais besoin de lui. Il est beaucoup plus porté sur la technique des joueurs et sur les statistiques de la vidéo avec des logiciels qu’on utilise, il a toujours été ouvert à l’échange quand j’avais besoin d’informations. Merci à lui !

« Ma première année aux États-Unis, j’allais manger chez mes professeurs… On allait faire des séances de tirs à l’arme dans des ranchs et le lendemain j’allais en cours avec eux comme s’il ne s’était rien passé !« 

Le staff de l’équipe de France, tu y penses ? Ça te fait rêver ? 
Évidemment ! Ça a toujours été un objectif. Mais quand j’ai signé aux États-Unis, on m’a fait comprendre que ça allait être compliqué car j’étais en université, par rapport aux recrutements des joueurs. Quand tu es en université, dans le staff, tu dois recruter des joueurs. Ils (les institutions françaises) avaient peur que je recrute des jeunes joueurs français pour les emmener aux États-Unis et je comprends tout à fait leur démarche. Mais maintenant que je suis en NBA, j’espère que la porte pourra s’ouvrir !

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Crédit photo : Texas Tech 

À ton arrivé à Detroit, tu as pu discuter avec Sekou Doumbouya (joueur français des PIstons) ? 
Oui, j’ai pu parler avec lui, on s’est entrainé ensemble deux fois quand je suis allé là-bas. Quand il était au Pôle Espoirs d’Orléans et à l’INSEP, je l’avais déjà rencontré donc c’est drôle de se retrouver ici avec lui. Ça fait du bien d’être avec un autre Français. Dans le staff, il y a le médecin principal qui est Français également. On va créer un petit groupe de trois Français, histoire de continuer à parler français de temps en temps ! (rires) 

Pour finir, on sait que tu as un BAC+6 aux États-Unis alors que tu as arrêté les études très tôt ici en France. Le mode de fonctionnement est différent ? 
Ça n’a rien à voir. Je conseille à n’importe qui de faire ses études aux États-Unis. En France il faut que tu réussisses tes examens. Ici, ils t’aident beaucoup plus, les professeurs sont comme tes amis, ils sont dans la pédagogie. Ils veulent que tu ressortes de leur classe avec des connaissances pour la suite de ta carrière. En France, c’est beaucoup de contrôles, beaucoup d’examens. J’étais un très mauvais élève ! J’ai fais 4 collèges en 4 ans, et j’ai arrêté l’école en 4e… Je n’y arrivais pas. Ma première année ici aux États-Unis, j’allais manger chez mes professeurs, je voyais leur femme et leurs enfants ! On allait avec eux faire des séances de tirs à l’arme dans des ranchs et le lendemain j’allais en cours avec eux comme s’il ne s’était rien passé ! Ils savent faire la part des choses. L’humilité et le sérieux, c’est ce que j’ai vraiment appris ici.   

Est-ce que des coachs, des encadrants, t’ont particulièrement inspiré et aidé dans ta carrière ?
Oui, je voudrais remercier mon club de coeur, Maisons-Laffitte Basket, où l’amour du ballon est arrivé. Un grand merci au Président Monsieur Barbett et aux membres de son bureau. J’aimerais aussi remercier Xavier Calvaire, l’un de mes mentors. Je ne peux pas oublier le club de Paris-Levallois, qui m’a appris à grandir et m’a inculqué une culture basket vraiment poussée. Donc merci à Ron Stewart, Thomas Drouot et Christophe Denis. Merci au Poissy Basket Association en la personne d’Antony Tomba, que je considère comme mon grand frère. Pensée également à l’ELCV78 Basket qui m’a permis de passer mes diplômes d’entraineurs, merci à Philippe Pham, Raphaël Esnault, Arnaud Seys et Élodie De Fauterau. Un immense merci à Adrian Moris qui m’a aidé à partir aux États-Unis et au Frank Phillips College. Merci à mes formateurs du comité et de la ligue en la personne de Dominique Richard, formateur des Yvelines, que je porte énormément dans mon coeur. Merci également à Éric Goffic, Stéphane Rollee et Pierre Buteau, paix à son âme. Je ne peux pas oublier Parham Moili, que je ne remercierais jamais assez et que je considère comme un membre de ma famille. Un grand merci également à David Esa, mon ami d’enfance, pour son soutien et son aide précieuse pendant toutes ces années. Merci à ma famille, mes amis et à ma femme pour ce qu’ils font pour moi chaque jour. » 

“Depuis son premier jour à Texas Tech, il n’a jamais caché que la NBA était son but. Il est la preuve que quand on sait ce qu’on veut, tout est possible. Je suis très fier de lui.”
– Max Lefevre, membre du staff des Minnesota Timberwolves 

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Crédit photo : Texas Tech  

“J ai rencontré Elliott lorsque j’étais entraîneur du centre de formation du Paris-Levallois. Nous avions décidé d’ouvrir tous nos entraînement aux coachs de la région parisienne et il a été le plus assidu. Semaine après semaine, il revenait et posait de plus en plus de questions. Nous pouvions sentir qu’il avait déjà une idée très précise de ce qu’il voulait devenir. En plus de son statut d’observateur, il essayait de se rendre utile en renvoyant les ballons au joueur après les entraînements ou en nous aidant sur certaines situations. Je suis très heureux de ce qui lui arrive aujourd’hui et il est le seul responsable de sa belle évolution. J’ai confiance en lui et en le fait qu’il ne s’arrêtera pas là.”  
– Thomas Drouot – Coach assistant à Orléans Loiret Basket (ex- assistant Paris-Levallois)  

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