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Et maintenant, objectif Tokyo 2020 ; Avec quelle équipe de France ?

Le sélectionneur Vincent Collet l’a répété à plusieurs occasions en fin de Coupe du Monde 2019 : un groupe est né au sein de l’équipe de France tout au long de la campagne estivale. Après un EuroBasket 2017 catastrophique (élimination dès les huitièmes de finale contre l’Allemagne), les Bleus sont revenus bien plus forts et surtout plus soudés, respectant la traditionnelle ADN défensive qui a fait le succès de la sélection nationale ces dernières années.

Dans 10 mois et demi seulement débuteront les Jeux olympiques de Tokyo. La France, et c’est l’une des grandes satisfactions de cette Coupe du Monde, est d’ores et déjà assurée d’y participer. Contrairement à 2016, les Bleus ne devront pas se réunir dès le mois de juin pour participer au Tournoi de Qualification Olympique (TQO). Contrairement à 2016, le staff ne devra pas se passer de joueurs essentiels car en fin de contrat NBA.

Malgré la médaille de bronze acquise sur cette compétition internationale, rien n’est acquis pour l’an prochain d’autant plus que l’objectif avoué des joueurs et du staff était d’aller chercher l’or. Pour progresser, faire face à une concurrence plus forte encore et parfois même revancharde, l’équipe de France va devoir trouver les moyens d’être plus compétitive.

Du groupe de cette Coupe du Monde 2019, il semble que l’on retrouvera une large majorité des joueurs, même si nous ne sommes pas à l’abri de forfaits, notamment liés aux blessures. Il semble cependant nécessaire de densifier un poil le banc des Bleus. En effet, si les deux meneurs se sont partagés la position, ils étaient souvent quatre (Fournier, De Colo, Batum et M’Baye) à tourner sur les postes 2, 3 et 4. Concernant la rotation de Rudy Gobert au poste 5, le staff a souvent choisi Mathias Lessort ou Vincent Poirier. Pas les deux sur le même match, ou rarement. Les Français ont ainsi souvent joué à huit sur les matchs de ce Mondial 2019. Même si les Jeux olympiques sont devenus une compétition très courte (trois matchs de poule et potentiellement trois matchs couperets), avoir une ou deux autres options impactantes sur le banc, tout en conservant une vraie hiérarchie comme sur la Coupe du Monde chinoise, semble essentiel.

Quelle place pour Thomas Heurtel ?

Il était encore promis à une place dans le cinq majeur de l’équipe de France pour cette Coupe du Monde. Mais une blessure au genou a rapidement conduit Thomas Heurtel à déclarer forfait pour la compétition et passer sur la table d’opération. L’Héraultais est offensivement le meilleur meneur français. Capable de débloquer de nombreuses situations en attaque, excellent sur pick & roll, clutch, il est connu et reconnu pour son talent indéniable. Une caractéristique qu’il partage avec d’autres joueurs de la ligne arrière française, Evan Fournier et Nando De Colo, les deux meilleurs marqueurs français de cette Coupe du Monde. C’est pourquoi la question est de savoir s’il est complémentaire avec ces deux-là dans le rôle d’un joueur majeur. Dès l’annonce de son forfait, plusieurs observateurs se sont ainsi demandés si ce forfait n’était pas un mal pour un bien puisqu’il mettait le staff dans l’obligation d’introniser un meneur défenseur dans le cinq majeur, Andrew Albicy ou Frank Ntilikina. A l’issue du Mondial, force est de constater que ces deux-là ont rempli leur mission avec brio. Tour à tour, ils ont apporté à l’équipe, en défense bien entendu, mais ont aussi apporté de l’autre côté du parquet. Ntilikina, en quart de finale, ou Albicy, lors de la petite finale, ont été auteurs de paniers décisifs. Reste qu’ils ne cumulent à eux deux que 5,1 passes décisives en 39 minutes de moyenne. Un joueur tel que Thomas Heurtel peut s’avérer complémentaire avec eux. A condition d’être potentiellement efficace sur un rôle moindre qu’il n’en a l’habitude en club. Et surtout de l’accepter.

Andrew Albicy a réalisé une Coupe du Monde 2019 très solide (photo : Sébastien Meunier)

Autrement, Thomas Heurtel n’est pas la seule option à la mène en plus de Ntilikina et Albicy. On va guetter la progression de Théo Maledon sur la saison à venir. S’il est drafté en NBA, comme prévu, pas sûr qu’il ne soit disponible. Par ailleurs, Léo Westermann a rejoint le Fenerbahçe Istanbul, l’un des tous meilleurs clubs évouant en EuroLeague. S’il est épargné par les blessures, il pourra continuer son retour au premier plan commencé lors de la deuxième partie de saison 2018/19 au Zalgiris Kaunas. Enfin, n’oublions pas Elie Okobo, encore en plein apprentissage du poste de meneur, et même Antoine Diot qui va vivre une saison d’EuroLeague avec l’ASVEL et pourrait retrouver l’équipe de France en février prochain à l’occasion des matchs de qualification à l’EuroBasket 2021.

Au moins un « tweener » de plus sur les postes 3 et 4

Si un profil différent de Ntilikina et Albicy semble être intéressant pour le poste 1, il n’apparaît pas nécessaire d’empiler les talents à l’arrière. Evan Fournier et Nando De Colo sont les deux meilleurs attaquants français et doivent passer une bonne partie du match sur le terrain. Si ces deux-là sont aptes et présents, le staff ne devrait logiquement pas faire venir un des autres très bons postes 2 français que l’on trouve en Europe, Fabien Causeur en tête. Une sélection n’est pas qu’une empilement de talents même si le gaucher du Real Madrid mériterait d’être dans le groupe France, enfin.

En revanche, sur le poste 3, derrière Nicolas Batum, il serait intéressant d’avoir une autre option. Mais d’ici juillet 2020, il semble assez évident qu’aucun joueur ne soit en mesure de venir et d’avoir un impact significatif dans ce registre. La seule piste envisageable est la sélection, dans un groupe élargi dans un premier temps, de Sekou Doumbouya. Celui dont le profil est imaginé en « tweener » (capable de jouer indifféremment sur deux positions) entre les postes  3 et 4 va vivre sa première saison NBA. De son évolution lors de son exercice rookie à Détroit nous verrons s’il est possible de le compter dans le groupe de 12 dès 2020 où s’il faudra attendre encore quelques années, comme c’est probable. S’il n’est pas prêt, le staff continuera de faire avec les joueurs disponibles actuels (Axel Toupane, Timothé Luwawu-Cabarrot etc.). De bons soldats, capables d’impacter en première semaine de compétition, mais pas forcément aptes à donner de solides minutes sur des matchs décisifs à l’heure actuelle.

Autrement, sur le poste 4, le retour d’Adrien Moerman fera sans doute moins de débat que celui de Thomas Heurtel à la mène. Si Amath M’Baye a montré de bonnes choses, dans un rôle de poste 4 donnant beaucoup de spacing à l’attaque des Bleus en évoluant très au large, l’avoir plutôt comme rotation d’Adrien Moerman paraît évident. Les Bleus ont parfois eu du mal au rebond, comme en demi-finale face aux Argentins, et M’Baye n’est pas très présent dans ce secteur (1,9 prise en 18 minutes par match) au contraire de Moerman, joueur toujours très engagé.

On espère enfin voir Adrien Moerman sur une compétition internationale avec l’équipe de France (photo : Guillaume Poumarede)

Les trois mêmes pivots mais quelques progrès espérés

Concernant le poste 5, la complémentarité entre Rudy Gobert, Vincent Poirier et Mathias Lessort est idéale. L’impact de ce trio est déjà énorme, surtout lorsqu’on se souvient des difficultés de l’équipe de France à n’avoir qu’un seul pivot compétitif il y a encore dix ans. Il n’empêche que les trois sont jeunes (27, 26 et 24 ans), surtout pour des pivots, et qu’ils ont encore d’importants progrès à réaliser. Rudy Gobert est gêné offensivement dans le jeu FIBA par le manque d’espace et les raquettes bondées. Qu’il ait brillé face aux Etats-Unis n’est pas une surprise, surtout face au « small-ball » proposé par le coach américain Gregg Popovich. Qu’il puisse s’adapter face aux défenses organisées avec un petit tir derrière un « short roll » et qu’il soit capable de tenir des positions poste-bas lui permettrait de devenir un joueur bien plus régulier en attaque. Un registre dans lequel Vincent Poirier est plus à l’aise. Cependant, a contrario, ce dernier manque de mobilité (latéralement, et en vitesse de pied), ce qui l’empêche de « changer » en défense et le met en difficulté dans la défense des pick & rolls. Qu’il ait réalisé un très bon troisième quart-temps contre l’Australie, alors qu’il faisait face au peu mobile Andrew Bogut, n’est ainsi pas surprenant là non plus. Il faut qu’il puisse à terme apporter son énergie, sa puissance et ses bonnes mains quelque soit le profil de l’adversaire. Enfin, Mathias Lessort apporte une touche différente. Plus fort au sol, puissant, il est très fort dans les post-ups avec de bons tirs crochets. A presque 24 ans, il doit encore apprendre, notamment dans sa gestion des fautes (trois très rapidement contre l’Argentine alors qu’il aurait pu apporter sur cette rencontre). Il est souvent coupable d’erreurs de jeunesse, en se jetant notamment à l’interception trop facilement. Difficile de voir, d’ici l’été prochain, un pivot pouvant apporter plus (ou autre chose) que ces trois-là.

L’évolution de Vincent Poirier aux Boston Celtics sera scrutée (photo : Sébastien Meunier)

L’équipe de France a en tout cas un avantage : elle aura normalement un vrai vécu acquis de ce mois et demi passé ensemble. La rage de la demi-finale perdue contre l’Argentine et l’affirmation, une nouvelle fois, que sa défense lui permet d’aller loin lui permettront potentiellement d’aller chercher une première médaille olympique depuis 2000.

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