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French Mania en EuroLeague : six Français en finale !

French Mania en EuroLeague : six Français en finale !

Plusieurs joueurs français seront sacrés champions d’Europe ce samedi. Ce n’est plus un évènement : depuis 2016, cela est arrivé lors de quatre éditions sur cinq avec Nando De Colo (2016 et 2019), Fabien Causeur (2018) et le duo Rodrigue Beaubois – Adrien Moerman (2021).  Sauf qu’il convient de mettre cette nouvelle réalité en perspective avec les données du passé.

Entre Rigaudeau 2001 et De Colo 2016, aucun tricolore n’a soulevé le trophée suprême. Avant le triomphe de NDC à Berlin en 2016, le Roi restait d’ailleurs le dernier à avoir disputé une finale, quatorze ans plus tôt. Plus marquant encore, entre les troisièmes places respectives de Florent Piétrus en 2007 (avec Malaga) et de Nando De Colo en 2015 (avec le CSKA Moscou), le Final Four n’a accueilli aucun joueur français ! Soit sept Final Four d’affilée sans le moindre Bleu, une éternité, la preuve du déclassement de l’époque, où les Frenchies étaient devenus indésirables dans les grands clubs, presque caricaturés comme non-conformes aux hautes exigences du basket continental, basé sur la science tactique, contrairement au championnat de France peuplé de phénomènes athlétiques.

Sept Final Four d’affilée sans Français

À peine sept ans après la fin de cette traversée du désert, ils étaient donc huit au rendez-vous de Belgrade cette année. « On a le vent en poupe », s’exclame Livio Jean-Charles, malheureux avec l’Olympiakos jeudi. « Ce n’est pas qu’un effet de mode, ce n’est pas une sorte d’ineptie. Mais on a beaucoup de talent, des joueurs qui travaillent dur et qui rayonnent à l’extérieur du pays. Il n’y a pas que le Final Four, il y a plein d’exemples de mecs qui cartonnent cette année : Mam’ (Jaiteh) qui termine MVP de l’EuroCup, Alpha (Kaba) qui a eu des moments particuliers en France avec Boulazac et l’ASVEL pour terminer MVP en Turquie. Ça prouve qu’on a quelque chose en France et qu’on devrait en être contents. »

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Battu au buzzer par Micic et l’Efes, le duo Fall – Jean-Charles a frôlé la finale
(photo : Sébastien Grasset)

De fait, suite à la qualification du Real Madrid, il en restera six en finale. Ou plutôt cinq puisque Thomas Heurtel ne devrait pas jouer, malgré le forfait acté de Nigel Williams-Goss et la porte ouverte laissée par Pablo Laso en conférence de presse. « Qu’on fasse appel à lui ? C’est une possibilité, oui. » En froid avec son coach depuis le début du printemps, le meneur héraultais s’entraîne avec l’effectif madrilène mais n’était même pas présent derrière le banc jeudi, au contraire de Trey Thompkins, l’autre black-listé. Il n’est pas non plus passé en zone mixte alors que tous les joueurs du Real se sont pliés aux obligations médiatiques. « J’espère pour lui qu’il jouera », tranche Adrien Moerman. « Ils ont un blessé donc ce serait bête de leur part de s’en priver. Surtout qu’il a toujours répondu présent dans les grands évènements. »

« Ils doivent juste s’améliorer sur les sons qu’ils mettent dans le vestiaire »

Qu’importe, le Real Madrid dispose de « quatre phénomènes français » selon Sergio Llull, alors que la présence des joueurs formés dans l’Hexagone chez les Merengues était très sporadique avant l’arrivée de Fabien Causeur en 2017 : Moustapha Sonko, Samuel Nadeau, Alain Digbeu, Mickaël Gelabale, pour ne citer qu’eux…. « Le basket français a tant grandi », acquiesce Pablo Laso. « Combien sont-ils en NBA, en Europe maintenant ? Et l’équipe nationale est vice-championne olympique… Cela reflète bien maintenant ce que le basket français représente sur la carte. » Ex-coéquipier de Yohann Sangaré à Valladolid en 2003, l’entraîneur madrilène sait ce qu’il doit à la formation française cette année, lui qui n’aurait certainement pas été en position de coacher sa cinquième finale européenne (depuis 2011) sans son trio bleu-blanc-rouge, injouable jeudi lors du Clasico. « La France a de plus en plus de joueurs de haut-niveau maintenant », abonde Sergio Llull. « On le voit avec la sélection nationale qui lutte pour les médailles lors de chaque tournoi. Le basket français est en train d’évoluer et de grandir. » Pour le plus grand bonheur des mastodontes du basket continentaux, si l’on excepte quelques éléments dérangeants… « Ils doivent juste s’améliorer sur les sons qu’ils mettent dans le vestiaire, je ne suis pas fan de la musique française », s’esclaffe le capitaine en s’éclipsant. Même s’il sera certainement ravi d’écouter du Vegedream samedi soir…

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Poirier et Yabusele ont du mal à populariser les titres de Booba, Ninho et compagnie au Real
(photo : Sébastien Grasset)

Les avis des Français de la finale (Thomas Heurtel ne s’est pas présenté en zone mixte) :

Guerschon Yabusele : « Ça fait plaisir car le basket français grandit chaque jour. On a des bons joueurs qui sortent de partout, que ce soit des jeunes ou des joueurs qui confirment. On peut même parler de l’EuroCup avec Mam’ Jaiteh qui a fait une saison incroyable, Isaïa Cordinier aussi. Il y a beaucoup de Français qui se montrent de plus en plus, on devient des joueurs confirmés et ça fait juste plaisir. Ça va motiver encore plus les jeunes quand ils vont voir ça. Pour le basket français, c’est important. »

Vincent Poirier : « Qu’on soit six en finale, c’est très bien pour le basket français. J’adore Adrien (Moerman) et Rodrigue (Beaubois), ce sont mes gars mais il faudra bien un vainqueur et j’espère que ce sera nous. Donc il va falloir leur botter le cul, c’est tout ce que je sais. J’ai vu Rodrigue tout à l’heure. Je lui ai dit : « Je vais te mettre un de ces écrans, tu ne pourras plus jouer ». On est de plus en plus à partir à l’étranger. Ça pourrait montrer la voie à certains jeunes, ça prouve qu’il y a autre chose que la NBA. Pourquoi pas leur donner des envies d’EuroLeague. C’est ce qui s’est passé avec moi : je ne jurais que par la NBA, je ne connaissais pas l’EuroLeague et Freddy Fauthoux m’a dit de regarder, j’ai commencé à le faire et me voilà ici aujourd’hui. Tu te rends compte que c’est un très-haut niveau. J’observais beaucoup Ante Tomic. Quand j’ai joué contre lui, ça m’a fait bizarre : je le regardais plus jeune et je l’affronte maintenant. La première fois que je l’ai vu, je me suis dit : « Ah ouais, c’est lourd ». Comment ça s’explique qu’on soit autant dans des gros clubs européens ? Ben on est des beaux gosses (il rit). »

Fabien Causeur : « C’est génial pour le basket français. Ça montre qu’on a une vitrine spéciale. »

Rodrigue Beaubois : « C’est super pour le basket français, ça prouve le talent qu’il y a en France. Ça fait plaisir. Maintenant, j’espère que c’est l’équipe avec le moins de Français qui l’emportera (il sourit). Ça faisait déjà des années qu’il y avait pas mal de Français en NBA. Le fait qu’on puisse voir maintenant des joueurs français dans des très gros clubs européens, c’est très bien pour la France et ça confirme les bons résultats. Ça montre déjà qu’il y a du talent en France. En plus, il faut féliciter la formation française car ce n’est pas un hasard qu’on soit autant. J’ai parlé vite fait avec Vincent (Poirier) et Thomas (Heurtel). J’ai vu deux des quatre. On ne s’est rien dit de spécial. J’ai joué pendant un an avec Vincent à Vitoria, on est quand même assez proches. »

Adrien Moerman : « Huit Français dans un même Final Four, j’espère qu’on retrouvera ça dans le futur mais ce ne sera pas évident. Ça montre qu’on arrive à s’imposer dans des très gros clubs, c’est bien. Avec la pression et la culture basket qu’ils ont, ce n’est pas évident d’être au Real Madrid ou à l’Olympiakos, par exemple. Mais c’est bien : ça montre que nous, Français, on a cette mentalité de réussir dans des grands clubs. Il y a une culture qui s’est créée aussi. Quand tu as goûté à ça, tu veux y rester. C’est comme si on te privait de ton plat préféré ! Tu as tellement goûté à ce niveau-là que tu ne veux plus en partir… C’est une drogue en fait ! Sans une formation de qualité, ce serait plus difficile de partir à l’étranger. Moi, je suis parti très tard, à 26 ans, à Banvit. C’est là où j’ai commencé à faire ma carrière donc ce n’est pas évident. Une bonne formation aide les joueurs à évoluer : Nando de Colo, Fabien Causeur, Rodrigue Beaubois et d’autres l’ont prouvé. Donc c’est bien qu’il y ait autant de Français dans les grands clubs et surtout qui arrivent à y rester, c’est le plus important. Nous, ça fait quatre ans avec l’Efes, qui était dernier quand on est arrivé. Aujourd’hui, on dispute une troisième finale consécutive. Donc on est vraiment contents de nous, c’est toujours une fierté de monter un club aussi haut. »

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Rodrigue Beaubois et les Français toutes ailes déployées vers les sommets européens ?
(photo : Sébastien Grasset)

À Belgrade,

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