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ITW Franck Le Goff, libre après 15 ans à Nanterre : « J’ai envie de prendre des responsabilités »

15 années, 708 matches et 8 titres (Champion de France Pro B en 2011, Champion de France Pro A en 2013, Coupe de France en 2013 et 2017, Trophée des champions en 2014 et 2017, EuroChallenge en 2015 et Coupe d’Europe FIBA en 2017). Les chiffres sont éloquents. En quinze ans de carrière au poste d’entraîneur-adjoint à Nanterre, Franck Le Goff (50 ans) s’est taillé un joli palmarès. Le 14 juin, face à Monaco, il a disputé son dernier match sur le banc francilien. Une séquence « émouvante » pour le Breton, qui a observé et accompagné le développement d’un club à l’identité populaire revendiquée. Au crépuscule de sa carrière d’assistant, il inventorie les raisons du succès nanterrien. Entre « culture du travail », « culture de la gagne » et humilité, un corpus de valeurs qu’il souhaite désormais « exporter » à d’autres clubs. Mais cette fois-ci, en tant qu’entraîneur principal.

La semaine dernière, face à Monaco, c’était le dernier match que vous avez passé sur le banc de Nanterre. Comment vous l’avez-vous vécu ?

C’était très émouvant. Quinze ans à Nanterre, ce n’est pas rien. 708 matches, ce n’est pas rien. 10 finales et huit victoires, ce n’est pas rien. Et puis une aventure humaine extraordinaire avec tous ces gens du staff, du club, les bénévoles, les gens de l’administratif et le président. J’ai vécu tellement de choses incroyables dans ce club. C’était une soirée très spéciale.

Qu’est-ce qui vous rend le plus fier ?

Il y a deux choses. La première, c’est une entente incroyable avec le staff. On a toujours été sur la même longueur d’onde. On a donné toute notre énergie pour travailler ensemble et fédérer toutes les équipes qu’on a eues. Ce que je retiens aussi, c’est la régularité. On est montés en 2011 après le titre de champion de France Pro B, puis on a été champions de France de Pro A en 2013. Derrière, on enchaîne avec la Coupe de France en 2014. Quand on est sportif de haut niveau, on cherche toujours la performance sur la durée. C’est la même chose pour un staff. En plus, on a réussi à le faire avec des groupes complètement différents.

« On est des malades de compétition »

C’est aussi le fruit du travail commun que vous avez mené avec Pascal Donnadieu. Comment avez-vous réussi à trouver cette alchimie, indépendamment des effectifs que vous aviez en main ?

L’avantage de travailler avec quelqu’un comme Pascal, c’est qu’il est très ouvert. Il demande toujours l’avis à son staff. Il sait prendre les bonnes décisions. Avec lui, on a toujours eu une très bonne relation. Moi, je suis un garçon de très franc. J’ai toujours dit ce que je pensais quelque soient les choix de joueurs, stratégiques ou de programmation. Pascal et moi avons un point commun : on a une soif de gagner. On est des malades de compétition. Que ce soit un match amical, de championnat ou une finale, on veut tout gagner. On a toujours été ultra-complémentaires. On nous a toujours dit que Pascal était l’eau et moi j’étais le feu.  

Au début des années 2010, vous passez de la Pro B à l’EuroLeague en l’espace de trois ans. Comme gère-t-on une telle ascension ?

On se dit qu’il faut énormément travailler. Les résultats ne sont pas arrivés comme ça. Il fallait qu’on ne soit pas ridicules. Pour ça, on a axé notre méthodologie sur le travail. Travail technique avec moi, du travail physique avec Vincent Dziagwa et la partie récupération et massage en compagnie de Nicolas Barth. Chacun avait son niveau de compétences. Et je pense qu’on réussi à impulser notre énergie aux joueurs. L’objectif, c’était de transmettre cette culture de la gagne. Celle qui nous animait au quotidien, moi et Pascal.

Cette culture du travail faisait-elle partie des conditions sine qua non pour qu’un joueur puisse faire partie du groupe ?

Bien sûr. Lors du recrutement des joueurs, on les met de suite au diapason en leur disant qu’ils vont beaucoup travailler. D’ailleurs, ça nous est arrivé qu’il y ait des joueurs qui nous disaient que ça leur changeait énormément au regard d’autres clubs. Pour certains, ça leur a permis de gagner en valeur marchande et de rebondir par la suite.

A Nanterre, on attache beaucoup d’importance au travail, à la résilience, à la volonté de progresser chaque jour et au partage.

Si vous deviez choisir un basketteur qui vous a particulièrement frappé pour son éthique de travail, ce serait lequel ?

Il y a en beaucoup. Le dernier, c’est Isaïa Cordinier (à Nanterre depuis 2018). Il est tout le temps à fond. Il faut le canaliser. Mais si je reviens un peu en arrière, Heiko Schaffartzik (2016-2018). Pour lui, un entraînement c’était comme un match. il bossait beaucoup son shoot. Lahou Konaté (2017-2019), il travaillait aussi comme un fou. Il faisait des séances en plus, des tirs en plus. C’était phénoménal. Ceux-là, je les retiens car c’étaient les trois dernières années.

Vous avez connu des joueurs tels que Mykal Riley, Heiko Schaffartzik, Isaïa Cordinier et plus récemment Victor Wembanyama…Quel est celui que vous jugez le plus talentueux ?

Je pense que c’est Victor (Wembanyama). C’est celui qui ressort car on ne sait pas où il va s’arrêter. A son âge, c’est invraisemblable ce qu’il arrive à faire avec son long corps et grands segments.

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Franck Le Goff a entraîné le jeune Victor Wembanyama (Crédits photo: Lilian Bordron)

Pourquoi avez-vous décidé de quitter Nanterre ?

C’était le bon moment pour partir. D’abord, pour coacher, en étant maître du recrutement. C’est aussi appliquer la méthodologie que l’on a mise en place à Nanterre depuis toutes ces années avec Pascal. Je pense que c’est complètement exportable. J’ai envie de prendre des responsabilités.

« J’aimerais trouver un club qui s’identifie au jeu qu’on a proposé ces dernières années »

Sur quels aspects avez-vous progressé lors de ces quinze dernières années en tant qu’assistant ?

J’ai énormément appris sur le management des hommes avec Pascal. J’étais quelqu’un de plutôt impulsif. Maintenant, je suis plus réfléchi. J’ai 50 ans, donc ça joue forcément. Je prends du recul sur les choses. Stratégiquement, j’ai bien évidemment progressé. Quand tu as fait 708 matches, dont des Coupes d’Europe depuis 2013, quand tu as fait l’EuroLeague, la BCL et l’Eurochallenge, que t’as croisé des milliers des joueurs, que tu as pu échanger avec autant de coachs et assistants de tous les pays d’Europe, ça fait une belle base de données.

A Nanterre, le jeu est centré sur la vitesse et le mouvement. Est-ce qu’il y a des entraîneurs européens dont vous vous inspirez ?  

J’aime énormément le jeu espagnol. J’ai eu l’occasion de jouer beaucoup d’équipes de ce championnat. J’apprécie aussi les coachs espagnols. Par exemple, j’adore ce que propose Aito Garcia Reneses (74 ans), le coach de l’Alba Berlin. C’est quelqu’un qui a énormément d’expérience. C’est une personne que je suis depuis très longtemps. Un jour, je l’ai croisé alors qu’il était à la tête de Barcelone. Je l’avais attrapé pour lui demander son mail.

Défensivement, j’essaie de prendre des choses de Dimitris Itoudis (entraîneur du CSKA Moscou depuis 2014). Le reste, pas spécialement. Je lis des choses et je note des choses. J’avais beaucoup aimé ce qu’avait fait le coach du Bayern Munich (Ndrl : Andrea Trinchieri).

Vous êtes disponible sur le marché. Avez-vous eu des contacts avec des clubs ?

J’ai fait un entretien avec le directeur sportif de Chalon-sur-Saône (Leo De Rycke). Ça s’est bien passé. Il me connaissait car je l’ai croisé quand on a joué face à Anvers, en 2015. J’avais entraîné l’équipe en Belgique, car Pascal était malade. Cette année, on avait gagné l’Eurochallenge. Mais je ne pense pas que je suis leur option numéro une.  J’ai appris aujourd’hui que le club allait prendre quelqu’un. Aujourd’hui, les clubs préfèrent prendre des entraîneurs qui sont déjà sur le circuit. Ils sont capables de donner leur chance à des gens qui coachent depuis deux ans et qui n’ont pas toute mon expérience. Moi, j’ai eu l’opportunité de manager des groupes pas faciles. J’ai remplacé Pascal à quelques reprises et j’ai gagné des matches. Dernièrement, le directeur sportif de Nancy (Sylvain Lautié) s’est renseigné auprès de moi. Il vient de donner un coup de fil à mon agent.

Vous venez tout juste de tourner la page nanterrienne. Combien de temps vous laissez-vous pour trouver un club ?

Je ne me fixe pas d’échéance. Moi, j’aimerais trouver un club non pas par défaut mais qui s’identifie au jeu que l’on a montré ces dernières années à Nanterre. Il faut bien comprendre que les assistants d’aujourd’hui feront les entraîneurs de demain. En Jeep ELITE, 10 clubs sur 18 sont entraînés par des gens qui avaient le même poste que moi. Si vous prenez Franck Le Goff, vous savez qu’il y aura beaucoup de jeu rapide, des tirs à 3-points et un peu de défense. Un club doit comprendre quel style je souhaite greffer à l’équipe. Moi, ma philosophie, c’est de mettre beaucoup de jeunes, un peu à l’image de Paris. Si vous me demandez de faire du Fos-sur-Mer (qui aligne de nombreux vétérans, NDLR), je ne saurai pas.

Si je dois attendre décembre que des coachs soient débarqués ou la fin de l’année quand des coachs arriveront en fin de contrat, je serais présent. Je ne me mets pas de pression.

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