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ITW Gérald Ayayi : « Aller chercher mon premier contrat professionnel »

Chez les Ayayi, c’est le basket qui prime. Sur les quatre enfants, trois jouent au basket à haut-niveau. Inutile de présenter Valériane joueuse de l’USK Prague (et futur élément de Basket Landes) qui compte déjà plus de 100 sélections avec l’équipe de France A. Et puis il y a son frère Joël, passé par le Centre Fédéral, qui depuis 2017 joue pour les Bulldogs de Gonzaga, avec lesquels il a été récemment élu MOP du tournoi final de sa conférence, la West Coast Conference. Pour Gérald, le chemin ne fut pas tracé d’avance. Il a dû passer par de nombreuses déceptions avant d’être le joueur qu’il est devenu.

Comme son frère et ses sœurs, Gérald Ayayi (1,88 m, 18 ans) a commencé le basket au Bouscat, un club de Gironde, à 5 ans et demi, avant de rejoindre les JSA Bordeaux à 12 ans. A ce moment-là, il évolue en benjamin (U13). A l’issue de ces deux années, il se dirige vers le pôle espoir d’Aquitaine, à Mont-de-Marsan, et joue en parallèle en U15 France aux JSA. Un parcours classique pour un jeune qui souhaite devenir professionnel dans le basketball. Cependant, les choses ne vont pas se passer comme prévues. A la fin de ses années minimes (U15), Gérald ne trouve aucun centre de formation pour l’accueillir : « J’ai fait des tests entre autre au Mans, Nancy ou encore Boulazac, mais ils ne se sont pas avérés concluants. » Un gros coup dur pour le joueur qui avait 14 ans à l’époque : « La taille était à l’époque un des facteurs, mais pas seulement. J’étais un pari à prendre pour les clubs et ils ne l’ont pas pris. » Sans centre de formation, Gérald reste aux JSA en cadet inter-région mais ne baisse pas pour autant les bras : «  C’était dur car tous mes amis du pôle partaient en centre de formation, mais je m’en suis servi pour travailler plus encore. » Avant d’ajouter : « A ce moment-là, je ne le méritais pas, et ma force c’est que je me suis mis dans la tête de retrouver ma famille aux haut-niveau. » Ce moment de sa jeune carrière lui a permis d’entrevoir le basket différemment : « Ça m’a obligé à me surpasser, et ça m‘a forçé à savoir si oui ou non je voulais aller loin dans le basket. C’est moi-même qui ai du prendre des initiatives. » Ces moments difficiles ont permis à Gérald de savoir « pourquoi il aime tant le basket. Car même si j’étais bon en cours, je voulais faire du basket, donc je me suis donné à fond. »

Dès U17, le meneur commence à entrer petit à petit avec le groupe pro des JSA. Au fur à mesure des entraînements, le coach lui fait confiance et il lui offre ses premières minutes en N2, en commençant dans le cinq majeur. Une belle preuve de confiance que le jeune joueur n’a pas manqué de saisir : « J’ai eu la chance d’avoir un coach qui m’a fait confiance et qui m’a mis à l’aise avec l’équipe 1. » Cette fin d’année 2017 a été un tremplin pour Gérald. En plus de sa forte croissance (il a  »gagné » plus de 10 centimètres), Gérald a vraiment appris de la saison avec l’équipe sénior : « Je me suis rendu compte de la marge entre les équipes jeunes et le monde pro. Il y avait un cap à franchir, mais je n’ai pas eu peur. J’ai encore plus travaillé. » Durant sa deuxième année il a connu la montée en NM1. Une saison qui a notamment pu le faire progresser au niveau de sa dureté sur le terrain.

Un nom difficile à porter

Passer après la réussite des membres de sa famille, ce n’est pas toujours facile. Gérald, qui a vécu des désillusions, peut en témoigner : « C’était dur au début, fallait se démarquer d’eux. Et surtout, je ne voulais pas qu’on parle de moi pour mon nom, mais plutôt pour ce que je réalisais sur le terrain. » Le Bordelais subissait une certaine pression provoquée par l’engouement autour de ses ainés. Il confie avoir eu du mal au début avec les différents échos qu’il pouvait entendre : «  Au début, je le prenais comme un fardeau individuel, mais maintenant cela s’est transformé en force collective. » Issu d’une famille très soudée, il a pu se reposer sur leurs conseils afin de progresser : « Maintenant c’est devenu une force. Une force commune, puisqu’on partage tous les mêmes objectifs dans la famille. Ça ne peut que me motiver. »

L’explosion

Après une saison en Nationale 1 à 17/18 ans, Gérald a finalement rejoint un centre de formation, celui de l’Elan Béarnais. Il y occupe le poste de meneur de jeu chez les espoirs de l’Elan Bernais. Avant la fin du championnat, désormais actée, il tournait à 15,3 points, 4,1 rebonds, 4,2 décisives pour 14 d’évaluation en 27 minutes par match. Mais le joueur ne compte pas s’arrêter et à l’ambition de faire mieux : « Il s’agit d’une saison satisfaisante, je ne vais pas cracher dessus, mais j’aurais pu et du montrer encore plus. C’est normal quand on parle de toi dans les meilleurs du championnat, tu ne veux plus faire partie des meilleurs, mais tu veux tout simplement être le meilleur. » Ce caractère compétitif et ses bonnes performances l’ont amené à décrocher un contrat aspirant en début de saison : « Quand on m’a appelé pour me dire qu’il y avait une proposition de contrat, c’était la joie, parce que c’est vraiment allé très vite. Mais je suis content, je me sens à l’aise avec les pros, et je le dois à mon expérience en NM1 avec les JSA. » Une consécration pour celui qui a tant travaillé. Toutefois, ce n’est pas une fin en soi et il espère décrocher son « premier contrat professionnel l’année prochaine. » Plus que d’être juste marqué sur la feuille de match, le meneur qui a eu 18 ans en août dernier veut « apporter des choses et être efficace pour l’équipe. » Et pour ça, il lui faudra aller « gratter des minutes et montrer de quoi il est capable. » Pour arriver jusqu’à ses fins, le meneur est conscient de ses axes de progression : « Il y a plusieurs points à améliorer, mais vraiment ça va être le physique. » Gérald, qui fait actuellement 83,8kg, travaille sérieusement au quotidien sur sa musculature et sur sa nutrition.

Gérald Ayayi a effectué plusieurs entrées avec les pros en 2019/20, notamment en BCL (photo : FIBA)

C’est encore trop tôt pour en parler, mais Gérald, tout comme de nombreux grands joueurs, a déjà une idée de son avenir : « A moyen terme ça va être de passer professionnel à Pau et devenir un joueur de la rotation. Et ensuite, c’est très tôt, mais dans cinq ans je me vois bien aller prendre des minutes dans un gros club d’EuroLeague. C’est un objectif. » Le meneur de l’EPBLO connaîtra-t-il la même réussite que ses ainés ? Rien n’est certain mais Gérald en est conscient : « Je n’en suis qu’au début, et c’est donc pour ça que je vais continuer à travailler dur. » Une lucidité qui en dit long sur la personnalité du bonhomme. Affaire à suivre.

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