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ITW Germain Castano (Orléans) : « Ce n’est pas la destination qui m’intéresse, mais le voyage »

Neuf ans qu’Orléans ne s’était pas invité à la table des huit meilleures équipes du basket français. A Dijon, ce lundi 21 juin, l’OLB n’a guère pu prétendre mieux qu’à un rôle de faire-valoir en quarts de finale des playoffs (83-59). Un résultat logique face au leader bourguignon, en route vers un premier titre de champion de France. Le titre, un horizon encore lointain pour les Orléanais et Germain Castano (49 ans). Le natif du Creusot sera vraisemblablement à la tête d’Orléans l’année prochaine. Avec quel effectif ? Rien n’est encore acté, mais il craint de « subir les conséquences » de la belle saison de son club. L’intersaison risque d’être agitée dans le Loiret. 

Deux jours après la défaite à Dijon (83-59), en quart de finale des playoffs, quel sentiment vous anime ?

Je n’ai pas forcément envie de résumer la saison à ce match-là. Pour être honnête, on n’avait pas les armes. On avait des mecs en moins. Paris Lee a été inexistant. Il était un peu blessé. La normalité et la logique ont été respectés. Mais ça n’altère pas la bonne saison qu’on a faite. Même si on aurait préféré rendre une meilleure copie.

Lors de la victoire à Djion, le 16 mars, vous perdez vos deux meilleurs marqueurs Darius Johnson-Odom (rupture du talon d’Achille) et LaMonte Ulmer (pneumothorax). Comment avez-vous fait pour rebondir après cette période compliquée ?

On est passés par tous les sentiments. Ce soir-là, ça a été une soirée catastrophique. Malgré tout, on était fiers de battre Dijon. Il y a un surplus de réaction car on va gagner en quarts de finale de Coupe de France au Mans. Mais la réalité nous a rapidement rattrapé. On avait plus de trente points de moyenne (16,4 pour Johnson-Odom et 11,4 pour Ulmer) qui disparaissaient. L’équilibre s’est fissurée. On entre dans une mauvais spirale. On enchaîne quatre ou cinq défaites d’affilée. Le doute nous habite. On commence à regarder derrière. Ensuite, on prend deux joueurs complètement différents. (Tahjere) McCall, un joueur très actif, un vrai électron libre et (Jamel) Morris, avec un profil plus créatif. Il a un bras intéressant. Ces deux ajouts nous ont permis de gagner cinq matchs d’affilée, ce qu’on n’avait pas réussi cette saison.

Vous avez réussi à tenir le cap malgré ces péripéties. Est-ce la preuve que le collectif était plus fort que les individualités ?

C’est ce qui a fait la différence, c’est certain. On a eu des JFL (Joueurs Formés localement) très corrects, qui connaissaient bien notre façon de jouer. Malgré la perte de Johnson-Odom, qui avait une grosse emprise sur le jeu, on a trouvé en Paris Lee notre leader offensif. Il a brillé parce que le collectif était fort. C’était un basket qui lui correspondait bien. Et il y avait des garçons comme Fischer, Oniangue, Sané qui lui rendaient bien service.

Deuxième meilleure évaluation (18,2), meilleur passeur (7,8), Paris Lee est la révélation de l’année pour vous. On sait qu’il va partir. Comment percevez-vous son avenir ?

C’est un garçon qui fait une très belle saison. L’année dernière, il avait vécu une saison très compliquée en Allemagne (Bamberg). Quand je l’avais appelé à l’été dernier, il était au fond du trou. Il ne prenait aucun plaisir. Quand on a choisi de prendre, on pensait qu’on proposait un basket qui pouvait coller à son profil. C’est un garçon complet. Il est capable de shooter, de passer, de défendre, d’attaquer le cercle. Il fait tout convenablement, avec bien sûr un gros point fort à la passe. Donc je lui vois un très bel avenir. Même s’il a encore un cap à franchir dans la gestion d’une équipe. Dans les moments difficiles, il peut perdre le fil. C’est un jeune joueur.

« Le recrutement, ça fait 70 % de la saison »

La saison de certains joueurs va forcément susciter l’intérêt de clubs plus huppés. Quand on est le 14e budget de Jeep Elite, comment maintient-on une colonne vertébrale malgré tout ?

On va en subir les conséquences. Chima Moneke, on veut bien le garder mais on ne peut pas, Paris Lee, on aurait bien voulu, on ne peut pas, Oniangue (qui a reçu une proposition de Limoges, NDLR) et Sané, ça va être compliqué. Luke Fischer, on se pose des questions. Il est quand même à plus de 15 d’évaluation (15,5). Au mieux, le budget, ce sera le même que cette saison. Mais je pense qu’il y a plus de chances pour qu’il soit inférieur. Et le problème, c’est qu’on ne peut pas augmenter tout le monde. C’est le problème de plusieurs équipes. L’année dernière, on avait changé 80 % de l’équipe. Cette année, c’est bien parti pour que ce soit la même chose. C’est un peu le revers de la médaille de nos performances.

germain-castano--orleans-----ce-n-est-pas-la-destination-qui-m-interesse--mais-le-voyage---1624561270.jpegGermain Castano, le poingt serré (photo : paage création)

Le recrutement a-t-il avancé ?

C’est très compliqué. Ma priorité, c’est toujours de garder un maximum de joueurs. On se bat au quotidien pour le faire. A l’heure actuelle, le recrutement, c’est presque une page blanche. Toutes les années, j’ai l’impression de revivre la même chose. On va se mettre au boulot et on verra ce qu’on est capable de faire.

A titre individuel, est-ce que vous jugez que c’est votre plus belle saison en tant qu’entraîneur à Orléans ?

Au classement, oui. Depuis que je suis ici, j’ai eu la chance de vivre des belles années. En 2019, on est monté. Cette année, c’est la première fois que je fais top 8 en Jeep Elite. J’en suis très content. Maintenant, n’allez pas croire que je m’enflamme. J’ai conscience que le recrutement, ça fait 70% des résultats de la saison. J’ai coutume de dire que quand on prend un joueur, c’est un peu comme un jeu de dés. Parfois, vous pouvez faire un double 1 ou un double 2, et vous vous dites ‘’Merde, on s’est trompé ‘’. Parfois quand c’est un 6 et 5 – ce qui s’est passé avec Paris Lee – c’est une bonne pioche. La saison prochaine, ce sera beaucoup plus difficile. Si vous faites 12e avec le budget qui est le nôtre, on va estimer au club que c’est une belle saison, mais les gens ne comprendront pas.

Entre le Germain Castano de 2017 et celui d’aujourd’hui, qu’est-ce qui a changé ? Avez-vous le sentiment d’avoir progressé ?

A 49 ans, heureusement qu’on évolue. On arrive dans l’âge de la maturité. Avec les années, j’ai l’impression de mieux connaître les joueurs qui me correspondent. Même s’il y a toujours un facteur chance. Parfois, il ne faut pas insister avec certains joueurs. Sur ce point, j’estime avoir progressé. Mais je me répète, il ne faut pas s’enflammer. Ce sont avant tout les joueurs qui font le jeu.

‘’ J’aimerais vivre cette nouvelle aventure ‘’

Quelle philosophie de jeu essayez-vous de mettre en place ?

Tout le monde me voit comme un coach offensif. C’est vrai que j’aime bien le beau jeu. Mais ne croyez pas que ce n’est pas organisé. Il y a des principes. Je fais partie de ces coachs qui disent ‘’ Ne forcez pas un tir mais quand il est ouvert, il ne faut pas le refuser non plus ‘’. Ces dernières années, on a aussi montré qu’on était capables de défendre. C’est grâce à ça qu’on a fait une saison plutôt correcte. Dans les matches importants, on a réussi à limiter nos adversaires à moins de 80 points, voire même 75. Aujourd’hui, on est la 8e défense du championnat. Défensivement, on a gravi un échelon.

Votre saison attirent les convoitises de certains clubs. Vous avez reçu des sollicitations. Mais vous avez fait part de votre envie de rester à l’OLB, et de vous inscrire dans la durée. Avec l’arrivée de la nouvelle salle, le CO’Met (10 000 places) en 2023, qu’entendez-vous faire ? Quel est votre projet à Orléans ?

Il est clair qu’avec l’arrivée de la nouvelle salle, ça fait envie. On va posséder un outil fabuleux, quelque chose qu’on n’a pas en France. J’aimerais vivre cette nouvelle aventure. On sent que le club avance. Cela faisait 9 ans qu’Orléans n’avait pas joué les playoffs. J’aimerais continuer. Mon staff, je vais le garder. J’aurais préféré garder une ossature, mais ça sera compliqué. Chaque année, on doit faire mieux. Je n’ai pas envie de vous dire ‘’ dans 3 ans, on va faire l’Europe ‘’. Ça serait prétentieux et les années ne se ressemblent pas toujours. Moi ce qui m’intéresse, ce n’est pas la destination, mais le voyage. Aujourd’hui, j’aime bien les gens avec lesquels je travaille à Orléans. J’ai envie de vivre une histoire.

L’arrivée de la nouvelle salle va-t-elle permettre au club de revenir parmi les meilleurs clubs français, comme à la fin des années 2000 et au début des années 2010 ?

C’est le but. Mais attention, il faut être prêt à rentrer dans une salle. Que ce soit dans la structure et dans l’organisation… Si un outil comme celui-ci ne te fait pas passer au niveau dessus, c’est problématique, parce que la prestation qui va être proposée par cette salle, elle est incroyable. Il faut qu’on soit à la hauteur de cet outil.

 

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