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ITW Kristen Mann, enfin championne quinze ans après : « Je ne voulais pas arrêter sans avoir gagné un seul titre en LFB »

Le 11 septembre 2007, alors que la déroute des Bleus contre la Lituanie lors de l’EuroBasket (73-88) occupe une large partie de la page de L’Équipe, le nom de Kristen Mann apparaît pour la première fois dans la presse française. « Tarbes a bouclé son recrutement, en signant l’ailière-forte américaine Kristen Mann. Agée de vingt-quatre ans, elle évolue depuis trois ans en WNBA à Minnesota, où elle a disputé les 34 rencontres cet été (27 minutes de jeu, 8 points et 4 rebonds de moyenne). Pigiste à Saragosse au printemps 2006, elle évoluait, la saison dernière, à Mersin (Turquie). Championne du monde des moins de vingt ans avec les USA en 2003, Kristen Mann est annoncée très robuste et très adroite à mi-distance. »

Presque quinze ans plus tard, cette description s’est révélée exacte. Bon, évidemment, la Californienne n’a plus réellement 24 ans mais cette fameuse adresse à mi-distance a permis à Bourges de s’offrir la 15e couronne nationale de son histoire. Scotchée à 2/12 aux tirs, Kristen Mann (1,86 m, 38 ans) a marqué 10 points à 80% dans le quatrième quart-temps afin de permettre aux Tango de se défaire des griffes rhodaniennes (59-53).

Une belle histoire pour l’Américaine qui, après son passage avorté par le Covid à Charnay, était rentré travailler dans une salle de sport à Los Angeles, jusqu’au coup de fil de Bourges fin novembre 2020 pour venir remplacer Iliana Rupert. Presque un appel du destin puisqu’au cours de ses neuf saisons précédentes en France, partagées entre sept clubs (Tarbes, Flammes Carolo, Lattes-Montpellier, Toulouse, La Roche Vendée, Mondeville et Charnay), elle n’avait jamais réussi à décrocher le titre suprême, battue à trois reprises en finale (avec le BLMA en 2012, 2013 et 2017). Une anomalie désormais réparée. Et si elle avait initialement sous-entendre que son contrat de pigiste avec Bourges fin 2020 serait le dernier de sa carrière, Kristen Mann n’est désormais plus du tout dans cette optique là : Kristen Mann évoluera la saison prochaine à Basket Landes. Et vu qu’elle compte dépasser les 40 ans sur les parquets, cela ne sera sûrement pas la fin de son riche parcours.

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Mann a bouclé sa 11e saison LFB avec 8,2 points à 55%, 3,1 rebonds et 2,4 passes décisives de moyenne
(photo : Olivier Martin)

Kristen, quinze ans après votre arrivée en France, qu’est-ce que cela fait d’être enfin sacrée championne pour la première fois ?

Quinze ans ?! (elle rit) Sincèrement, je n’arrive même pas à y croire. Je n’ai pas les mots. Je savais que remporter le titre était une vraie possibilité en arrivant à Bourges mais quand je repense où j’en étais il y a trois – quatre ans, à Mondeville et Charnay… Après le Covid à Charnay, je pensais vraiment que ma carrière était terminée. Je ne croyais pas que je serais capable de continuer à jouer. Donc ces deux dernières années à Bourges ont été incroyables. Je suis sur un petit nuage, tellement heureuse là (elle rit).

Y-a-t-il une vraie sensation d’aboutissement en remportant ce titre qui vous échappait depuis si longtemps ?

Complètement. C’était ma quatrième finale et j’avais déjà trois médailles d’argent… C’est la première en or, c’est évidemment la plus précieuse pour moi. À mes yeux, ce titre a même plus de valeur que l’EuroCup, peut-être parce que je joue en France depuis si longtemps. Il signifie énormément pour moi…

Cela n’était pas votre dernière saison mais il vous était impossible de vous imaginer arrêter sans ce trophée ?

Bien sûr. Je ne voulais vraiment pas prendre ma retraite sans avoir gagné un seul titre en LFB. Bon, j’avais déjà remporté une Coupe de France (en 2013 avec Lattes-Montpellier, ndlr) mais j’étais dégoûtée quand on a perdu la finale cette année. Du coup, je me répétais qu’il fallait absolument gagner le championnat. Il n’y avait pas d’autre choix. Je suis très fière des filles. La saison a été assez dingue : vu de l’extérieur, je suis sûre que tout avait l’air rose, qu’on a facilement dominé les débats. Mais non, ce n’était vraiment pas simple.

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Entourée d’Eldebrink, Michel et Godin, Kristen Mann tient enfin son premier trophée de championne de France
(photo : Olivier Martin)

Samedi, lors du Match 3, Bourges a passé 10 minutes et 30 secondes sans marquer. Personnellement, vous étiez à 2/12 aux tirs avant de marquer 8 points d’affilée en quelques instants pour faire la différence. Comment avez-vous su garder la confiance ?

Je suis une shooteuse ! Il faut avoir la mémoire courte. Je savais que mes tirs allaient finir par rentrer à un moment donné et que si ce n’était pas le cas ce soir, mes coéquipières allaient trouver un moyen de pallier cela et que l’une d’entre elles allaient élever son niveau de jeu. C’est ce que j’aime à propos des sports collectifs : cela ne tourne pas autour d’une seule personne mais d’une équipe.

Mais samedi, c’était vous…

Oui et non. Enfin… oui, c’est sûr (elle rit). Je ne sais plus dans quel quart-temps j’ai eu cette série de plusieurs paniers d’affilée ?

Le quatrième justement…

Ah merci, tout est si flou maintenant (elle rit). J’imagine que mon expérience entre en jeu quand les choses deviennent vraiment importantes.

C’était votre dernier match avec Bourges. Direction Basket Landes maintenant ?

C’est exact. Bon, j’ai encore du mal à y penser pour le moment. Je suis évidemment heureuse d’y aller, heureuse de découvrir une nouvelle équipe. J’ai énormément de respect pour ce club qui a accompli tellement de belles choses au cours des deux dernières années. Il est extrêmement difficile de gagner un trophée pendant trois saisons d’affilée mais s’il y a un club qui peut le faire, je pense que c’est bien Basket Landes.

Vous pensiez que votre carrière était terminée. Combien de saisons supplémentaires alors ?

(elle éclate de rire) Aucune idée, on verra. Tant que je serai en bonne santé et que je resterai capable d’évoluer à ce niveau, je jouerai aussi longtemps que possible. J’ai toujours eu cette pensée dans un coin de ma tête mais j’en suis convaincue maintenant : si je suis épargnée par les blessures, je serai sur le terrain à 40 ans passés. Des soirées comme aujourd’hui ne font que renforcer cette conviction : quand vous goûtez à cette sensation de victoire, c’est dur de s’en aller. Je vais prendre saison après saison et on verra bien où cela m’emmènera.

À Lyon,

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