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Les meilleures anecdotes des 10 ans de Catch & Shoot / BeBasket : Les galères de déplacements (2/10)

Si vous étiez dans les tribunes de la dernière Leaders Cup le mois dernier, peut-être avez-vous aperçu trois personnes dans les tribunes, ordinateur sur les genoux, appareil photo à la main, à la recherche d’un peu de 4G afin de publier en partage de connexion. Il s’agissait sûrement de nous. Ne disposant pas de carte de presse, nous ne pouvons couvrir les plus grands évènements du basket français en tribune de presse. Les règles sont beaucoup plus souples pour les compétitions FIBA et EuroLeague mais cela ne nous empêche pas de déployer un certain système D pour se rendre sur les parquets d’Europe : une semaine chez l’habitant à Grenade pendant la Coupe du Monde 2014, une nuit complète passée dans un compartiment de train bondé pour atteindre Berlin qui était le théâtre du Final Four de l’EuroLeague en 2016 (départ à 22h30 d’Offenbourg, ville allemande frontalière proche de Strasbourg, pour une arrivée à Berlin à 7h23), trois semaines passées dans les Airbnb les moins chers d’Helsinki et Istanbul lors de l’EuroBasket 2017, quatre nuits sur une aire d’autoroute l’an dernier à 30 kilomètres de Vitoria-Gasteiz dans un hôtel de chauffeurs routiers pour le Final Four, une floppée de covoiturages et de bus… Ou même un peu d’autostop, dans la périphérie de Roanne en 2012, où personne ne semblait avoir déjà vu d’autostoppeur, à l’occasion de l’ultime Semaine des As. Mais au moins avait-on pu parvenir à la Halle Vacheresse, histoire d’assister ce jour-là au premier double-double de Malcolm Delaney en pro ou aux premières minutes de Vincent Pourchot en LNB. Enfin, demandez-donc à Alexandre Sanson quel souvenir il garde de la sublime demi-finale de la Leaders Cup entre Dijon et Monaco. Sur la route entre Évreux et Marne-la-Vallée, son pneu a éclaté et il a passé sa soirée à réparer sa C3 plutôt que de se régaler de l’épique duel proposé par la JDA et la Roca Team.


Paysage idyllique du Pays basque depuis la chambre d’hôtel du Final Four 2019…
(photo artistique signée Alexandre Lacoste)

À ce petit jeu du déplacement low-cost, rien n’égalera cependant les débuts et la palme revient haut la main à Gabriel Pantel-Jouve qui est allé jusqu’à… camper en Lituanie afin d’être en mesure de suivre l’EuroBasket 2011.

Son récit : « L’EuroBasket en Lituanie reste mon meilleur souvenir sur le terrain. À 20 ans, j’ai eu la chance de vivre un Euro « à l’ancienne » (trois semaines de compétition avec un nombre incalculable de rencontres) dans un pays basket qui n’est clairement pas la première destination touristique en Europe. Le périple a commencé à Millau, dans l’Aveyron, où j’étais en stage au Midi-Libre. J’ai pris peu de jours de repos durant l’été afin de partir dès la fin août couvrir l’Euro, à mes frais bien évidemment. Conformément à mon pouvoir d’achat de jeune étudiant boursier de l’Ecole Publique de Journaliste de Tours, je me suis rendu à Beauvais pour prendre un vol Ryanair jusqu’à Kaunas. De Kaunas, j’ai pris un bus inter-urbain pour arriver à Siauliai, ville au charme particulièrement discret (qui lui avait valu un article au vitriol dans Libération lors de l’Euro, causant un certain climat hostilité à l’égard des Français sur place), où jouait l’équipe de France en phase de poule. Là-bas, au vu de la faible offre hôtelière, j’ai fini… au camping. Pour ceux qui ne connaissent pas le climat en Lituanie, disons que fin août / début septembre, cela ressemble à la Côte d’Opale (le vent en moins) à la Toussaint. Bref, le confort était spartiate (avec des douches à la vieille salle municipale, en marge des entraînements de l’équipe professionnelle locale, où l’ancien Manceau Cam Long faisait ses débuts en Europe) mais le niveau sur le terrain excellent. Florent Piétrus avait cadenassé le MVP des finales NBA, Dirk Nowitzki, et l’équipe de France avait fini invaincue la phase de poule après un mano a mano incroyable contre la Serbie. 

La suite s’est avérée aussi rocambolesque dans les coulisses (une semaine chez l’habitant à Vilnius et une  autre passée dans auberge de jeunesse bon marché à Kaunas) qu’exceptionnelle sur les parquets. Mais les échanges avec les médias, joueurs, staffs, supporters et bénévoles et surtout le niveau exceptionnel de la compétition, avec une énorme équipe de France (finaliste), ne m’ont jamais fait regretter cette aventure. Tout comme les folles nuits à Kaunas entre Arvydas  Sabonis, Boban Marjanovic ou encore ce filou de Goran Dragic qui m’a… Non celle-là je la garde pour moi !

Je tiens à remercier la bienveillance des journalistes français d’expérience (Armel Le Bescond, Yann Ohnona, Willy Le Devin, Christian Jougleux) ainsi que celle de l’attaché de presse de l’équipe de France (Fabrice Canet) pour s’être montés attentif à un jeune apprenti journaliste, naïf et galérien, qui aura cependant su éviter le découvert avec 650€ dépensés en trois semaines pour vivre de l’intérieur ce qui est pour moi resté comme le meilleur Euro de l’histoire du basketball moderne. »


9 septembre 2011, deuxième tour : Lituanie – France dans l’enfer de Vilnius
(photo : GPJ)

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À lire demain : La bombe Giannakis (3/10)

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