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Nathan Jawai, hors normes

Ses quelques secondes de réflexion révèlent sa propre perplexité sur la question : les qualités de Nathan Jawai s’accomodent-elles avec les caractéristiques de la Jeep ÉLITE ? « Peut-être pas », laisse-t-il finalement échapper, installé dans le salon d’un hôtel de Fos-sur-Mer où sa large silhouette attire inévitablement les regards intrigués des autres clients. Depuis son arrivée à Levallois, le pigiste médical de Mouphtaou Yarou amène quelques bonnes choses : un vrai point de fixation dans la raquette, de l’agressivité et une certaine rentabilité offensive (6 points à 70% en 12 minutes de moyenne). Mais son apport n’est clairement pas comparable à celui du Béninois. Peu mobile, surtout eu égard aux standards du championnat, il est régulièrement ciblé par les attaques adverses, rapidement sanctionné par le corps arbitral et avait récemment enchaîné les sorties insipides (4 fautes en 9 minutes au Portel, 3 minutes de jeu contre Dijon) avant de battre son record à l’évaluation mardi à Chalon-sur-Saône avec une pointe à 13.

Jeep ÉLITE compatible ou non, peu importe au final : ce qu’il y a à raconter dépasse largement le simple cadre d’une pige à Levallois. Hors normes, Nathan Jawai (32 ans) l’est physiquement (2,09 m, 145 kilos environ). Hors normes, Nathan Jawai l’est aussi du fait de son histoire personnelle, extraordinaire, l’une des plus insolites de notre championnat – évidemment – mais aussi du monde du basket. Le pivot des Metropolitans a été élevé loin de la société moderne, dans une communauté aborigène australienne à Bamaga, tout proche de l’extrémité nord du pays et du détroit de Torrès qui sépare le Queensland de la Papouasie Nouvelle-Guinée. Il n’a pas touché un ballon de basket avant ses 17 ans mais cela ne l’a pas empêché de devenir le premier Aborigène d’Australie à évoluer en NBA puis de construire ses lettres de noblesse en Europe.

Inarrêtable au poste bas lors de ses plus belles heures, féroce rebondeur (personne ne prenait plus de rebonds à la minute que lui en EuroLeague en 2012/13), impactant physiquement et doté d’une belle vision du jeu, Nate Jawai a écumé certains des clubs les plus prestigieux du Vieux Continent entre 2010 et 2014 (Partizan Belgrade, UNICS Kazan, FC Barcelone, Galatasaray Istanbul), a garni son palmarès (triplé Coupe – Championnat – Ligue Adriatique avec le Partizan en 2011, la Coupe du Roi en 2013) et s’est bâti une jolie réputation. À l’image de cette rencontre d’il y a exactement 6 ans, le 25 avril 2013, où son incroyable efficacité lors du match décisif des quarts de finale (21 d’évaluation en 18 minutes) envoya le FC Barcelone au Final Four de l’EuroLeague, au détriment du Panathinaïkos de Roko Ukic. Mais il ne put profiter de cet état de grâce bien longtemps : sept mois plus tard, alors qu’il disputait sa deuxième rencontre européenne avec le Galatasaray Istanbul, l’ancien intérieur des Raptors et des Timberwolves se blessa gravement à la nuque, au moment même où il établissait son record de points dans la compétition reine (22 contre l’Olympiakos). La fin de la période dorée. Passé ensuite par des clubs moins huppés, à Andorre puis en Australie (Perth et Cairns), certes sacré champion national en 2016 contre les Wildcats, Nathan Jawai n’a plus vraiment refait les gros titres de l’actualité depuis. Revenu de manière anonyme en Europe fin février après quatre saisons consécutives passées en NBL, l’international australien nous conte sa carrière et ses origines.


Après 9 matchs disputés, Jawai tourne à 6 points et 1,9 rebond de moyenne avec Levallois
(photo : Karen Mandau / Levallois Metropolitans)


Grandir dans une communauté aborigène :
Entre pêche, couvre-feu et rugby…

« J’ai grandi à Bamaga, un endroit vraiment différent de ce que pouvez connaître ici. C’est une petite communauté, un village de 800 habitants, situé au bord de la mer, à 40 kilomètres du Cap York (le point le plus septentrionnal de l’Australie, ndlr). Quand j’étais enfant, j’étais souvent dehors : je pêchais, je plongeais, j’allais dans le « bush » (les Australiens utilisent ce terme pour qualifier la nature sauvage, ndlr), je faisais de la randonnée, des chasses aux cochons ou encore du quad… Un peu de jeux vidéos aussi. Je m’ennuyais à l’école mais mes parents me rabachaient l’importance d’y aller et ne m’ont pas lâché avec ça. Mon père, Ron, était policier et ma mère, Lynette, travaillait pour une compagnie aérienne. Enfant, j’étais un peu agressif mais j’avais un bon fond. J’écoutais mes parents car je savais qu’ils essayaient de me mettre sur le droit chemin.

Il y a du bon et du mauvais dans la société aborigène. Il y a beaucoup d’alcool et de marijuana. C’est facile de tomber dedans car, hormis la pêche, il y a peu d’autres distractions. L’ennui attire les problèmes : en ville, il y a un bar et pas grand chose d’autre, aller s’y saoûler devient l’option par défaut. J’ai été témoin de cela : mes amis ne se droguaient pas mais ils buvaient beaucoup, avant l’âge légal. Avoir des parents aussi stricts m’a permis de me concentrer sur mon éducation. Après, c’était plus facile pour moi de rester en dehors de toute tentation vu le métier de mon père (il rit). Je n’avais plus le droit de sortir de chez moi après 17h. Si je revenais à la maison à 17h01, c’était un problème. Ce n’est pas un environnement facile pour grandir mais mes parents ont vraiment fait du bon boulot. Ils m’ont envoyé étudier en ville, à Cairns. Cela m’a éloigné des problèmes de la communauté et m’a surtout permis de découvrir le frisson de la compétition sportive. Au vu de l’endroit d’où je viens, je suis persuadé que je n’aurais jamais été capable d’être indépendant aux États-Unis et en Europe sans ce qu’ils m’ont appris.

J’ai commencé le basket à 17 ans. On ne pouvait pas vraiment y jouer à Bamaga où tout tournait autour du rugby. C’est largement le sport n°1 dans ma communauté, et c’est d’ailleurs ce que je faisais lorsque j’étais petit. Pourtant, mon oncle, Danny Morseu, fut basketteur professionnel, international australien. C’est lui qui m’a convaincu de m’y mettre. Ensuite, tout s’est vraiment enchaîné rapidement. J’ai été repéré par l’institut australien du sport suite à un tournoi à Camberra, je n’y ai passé qu’une année avant de me retrouver à défendre les couleurs de l’Australie en sélection. Ce qui est fou, c’est que je n’aimais pas vraiment le basket au début car je n’étais pas très bon. J’étais un peu intimidé, je pouvais rester à l’entrée du gymnase à regarder les autres jouer. Mais j’ai réussi à passer outre cela et me voilà professionnel maintenant. »

Le premier Aborigène de l’histoire en NBA :
« Sur le coup, je n’ai pas saisi la portée de l’évènement »

« J’ai commencé mon aventure américaine par l’université de Midland au Texas (en 2006). J’étais le seul Australien là-bas donc l’adaptation fut quelque peu difficile. Heureusement, j’y ai rencontré l’un de mes meilleurs amis, Nemanja Calasan, un ancien joueur de Monaco (en 2012/13 ; également passé par Charleville-Mézières en 2009/10 et par Vichy en 2013/14, ndlr) qui évolue maintenant en Suisse (à Bâle). Il était la base de tout pour moi aux États-Unis, il m’a pris sous son aile. Sans lui, j’aurais vraiment eu du mal.

J’ai été drafté par Indiana (en 41e position en 2008, ndlr), immédiatement envoyé à Toronto. Je suis devenu le premier Aborigène de l’histoire à jouer en NBA. Ce n’était pas anodin pour moi mais j’étais encore jeune, je n’ai pas vraiment réalisé. Je me souviens juste m’être retrouvé face à Allen Iverson lors de mon premier match et de n’avoir pu m’empêcher de penser : « Wow, je suis sur le même terrain qu’Allen Iverson. » Après, tout est allé tellement vite aussi. Je ne peux pas dire que j’avais l’impression que c’était normal mais je n’ai pas non plus saisi la portée de l’évènement. C’est en vieillissant que je me suis dit : « Ah oui, quand même… » Malheureusement, je n’ai jamais eu l’opportunité de prouver ma valeur en NBA. C’était une période compliquée. J’étais jeune, je n’avais pas d’expérience, je ne savais pas vraiment jouer. En plus, j’ai eu un gros problème de santé qui a constitué un tournant dans ma carrière (un examen de présaison a révélé une anomalie cardiaque, ndlr). J’ai eu très peur, je ne savais pas trop ce qui se passait. J’ai dû passer la quasi-intégralité de ma première saison NBA sur la touche (6 matchs disputés, le premier le 21 janvier 2009, ndlr), sans pouvoir m’entraîner. Cela m’a totalement perturbé, tant mentalement que physiquement.

Cela dit, j’ai pu côtoyer quotidiennement des joueurs comme Chris Bosh, Kevin Love, Jermaine O’Neal… J’ai beaucoup appris d’eux, surtout de Kevin. Il n’est ni particulièrement grand, ni incroyablement athlétique, mais il a un tel sens du rebond, c’est impressionnant. J’observais sa qualité de placement sur le terrain. Quant à Chris Bosh, il est le joueur le plus talentueux avec qui j’ai joué, l’un des premiers big men qui a révolutionné le jeu en étant capable de s’écarter pour shooter de loin. J’ai également évolué aux côtés de Roko-Leni Ukic à Toronto. Et honnêtement, il est l’une des raisons de ma vue à Levallois. Nous étions tous les deux rookies aux Raptors. Nos chemins se sont séparés après une seule année car nous avons tous les deux été tradés, lui à Milwaukee et moi à Dallas. C’est marrant de pouvoir se retrouver maintenant après tout ce temps, on peut partager nos souvenirs de Toronto. S’il a changé ? Pffff, non, il est toujours pareil (il sourit). Il semble toujours aussi jeune et a la même personnalité. »


Jawai compte 45 matchs NBA au compteur, dont 39 avec Minnesota en 2009/10
(photo : NBA)

L’Europe comme refuge doré :
« Je préfère le style de jeu ici »

« En 2010, j’ai décidé de partir au Partizan Belgrade pour pouvoir jouer. Ce n’était pas une question financière, je voulais simplement accumuler de l’expérience en passant du temps sur le parquet. Tout le monde veut rester en NBA mais la NBA n’est pas faite pour tout le monde. J’adore jouer en Europe, je préfère le style de jeu ici où c’est beaucoup plus tactique et pas entièrement basé sur le un-contre-un, contrairement à ce qui peut se faire en NBA. Je suis passé par de grandes équipes en Europe, j’ai apprécié chaque endroit où j’ai eu la chance d’évoluer. J’ai voyagé un peu partout, eu la chance de voir plusieurs cultures différentes et de rencontrer beaucoup de gens. Que ce soit avec le Partizan ou avec le Galatasaray, j’ai également joué devant des publics incroyables. Donc je ne regrette absolument pas d’avoir quitté la NBA.

La série de playoffs en EuroLeague contre le Panathinaïkos, avec Barcelone, en 2013 est sûrement mon moment le plus fort en Europe. Surtout que cela avait très mal démarré : Diamantidis avait planté un trois points assassin sur ma tête lors du premier match (lors du deuxième en réalité, ndlr). Le coach, Xavi Pascual, m’avait pourtant répété de changer sur les écrans et de ne surtout pas le laisser shooter. Diamantidis a quand même tiré… Le coach était absolument furieux contre moi après le match. Il me criait dessus : « Je t’avais dit de pas le laisser shooter ! »

Ensuite, à Athènes, Diamantidis nous refait exactement la même chose, sur Ante Tomic cette fois. Alors vous imaginez l’importance du Match 5… Particulièrement à mes yeux car je n’avais encore jamais participé à un Final Four, c’est quelque chose que je voulais vraiment. Se qualifier était un sentiment incroyable. Pouvoir y aller était le sommet de ma carrière en Europe. J’étais blessé au pied, j’ai essayé de jouer tant bien que mal (2 minutes en demi-finale contre le Real Madrid, ndlr). J’étais extrêmement touché après notre défaite car notre saison était vraiment bonne, la meilleure de ma carrière.


Le sourire de l’Australien au moment de composter le billet pour le Final Four 2013
(photo : EuroLeague)

En quittant Barcelone, je me sentais vraiment bien, en confiance, mais j’ai été stoppé en plein élan. Je rejoins le Galatasaray Istanbul, on reçoit l’Olympiakos pour le premier match à domicile de la saison d’EuroLeague (où Jawai termine avec 22 points à 7/8 en 24 minutes, son record de points en EuroLeague, ndlr) et je prends un coup sur la nuque. Je rentre chez moi après le match mais j’avais des vertiges, je ne me sentais pas bien du tout. Je suis allé passer des examens à l’hôpital. Quand je me suis réveillé, je ne pouvais plus sentir mes jambes, j’étais comme paralysé. J’ai eu très peur, je pensais que cela pourrait signifier la fin de ma carrière. Finalement, après une semaine d’hospitalisation, le médecin m’a dit que je pourrais reprendre après un arrêt de six mois. Mais je n’arrivais pas à dribbler lorsque j’ai commencé la rééducation, je ne voyais que d’un œil. J’ai quasiment du réapprendre à jouer, en regardant des vidéos de moi ou d’autres joueurs. J’ai pris mon temps mais j’ai pu reprendre et passer une saison avec Andorre puis quatre en Australie. »

La sélection australienne, rendez-vous manqués

« Si je n’ai pas souvent joué avec l’équipe d’Australie, c’est surtout à cause des blessures. J’étais régulièrement inapte quand venait l’été. J’ai quand même eu la chance de faire partie de l’équipe pour la Coupe du Monde 2014. J’aurais également pu être en mesure de participer aux JO 2016 mais je me suis fait couper avant… J’ai pu revenir récemment en sélection grâce aux fenêtres FIBA. Je vais participer à la préparation de la Coupe du Monde à partir du mois d’août et on verra bien si j’intègre le roster final. Même si je ne suis pas sélectionné, je serai le premier supporter de l’équipe. Il n’y a pas de haine ou de concurrence entre nous, tout le monde s’entend très bien.


Ici en 2014 face aux Bleus à Antibes avant le Mondial, Jawai a participé à une autre compétition FIBA :
le championnat d’Océanie 2009 (photo : Sébastien Grasset)

Tout comme le championnat, et c’est d’ailleurs assez surprenant à voir, notre sélection est en forte croissance (battue 88-89 par l’Espagne, l’Australie a frôlé la médaille de bronze olympique en 2016, ndlr). C’est une vraie fierté de la voir à ce niveau. Il y a beaucoup d’Australiens en NBA mainteant, c’est une très bonne chose pour le pays. C’est presque iréel vu la taille du pays (sic). Je suis très fier du basket australien. »

Levallois, la découverte d’un nouveau monde :
« Si je faisais ailleurs ce que je fais ici… »

« La Jeep ÉLITE est complètement différente de tous les autres championnats en Europe. Cela n’a rien à voir avec ce que j’ai pu connaître en Espagne, en Serbie ou en Turquie. Peut-être que la Jeep ÉLITE ne me correspond pas tout à fait. Le jeu est extrêmement rapide, ça va dans tous les sens, et je ne suis pas ce type de joueur. Mais ce qui est bien, c’est que ça me permet d’apprendre. J’ai tellement d’expérience que j’arrive à m’adapter progressivement. Je trouve le jeu un peu plus facile que lors de mes débuts. Je pense que je serais capable de jouer toute une saison ici s’il le fallait. Je trouve ce championnat extrêmement physique. Je peux « taper » les pivots adverses aussi fort que je le veux. Si je faisais ailleurs ce que je fais ici, je passerais tous mes matchs sur le banc avec 5 fautes. Alors cette façette là me plait !

Je me sens bien à Levallois, bien dans cette équipe. Je connais mon rôle, je ne suis là que pour jouer un petit peu. Je ne suis pas venu pour prendre 20 shoots ou mettre 30 points, je suis venu pour gagner. Peu importe mon temps de jeu, 5 ou 20 minutes, je suis là pour aider ce club à atteindre les playoffs (entretien réalisé avant la 25e journée, ndlr). Notre équipe est vraiment spéciale. On a un bon groupe de gars, on aime se partager le ballon tandis que Fred (Fauthoux) est un entraîneur incroyable. Tout le monde aimerait jouer pour lui. Moi, j’adore ! Il peut s’énerver parfois mais il a une vraie qualité de compréhension. Il sait quand ses troupes sont fatiguées, etc. Quand tu fais quelque chose de bien, il te le dit et inversement, quand c’est mal, il te crie dessus mais n’en fait pas une affaire personnelle. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de coachs comme ça en Europe donc en étant âgé et de retour en Europe, j’aurais difficilement pu mieux tomber. »


Nathan Jawai dit apprécier le coaching de Freddy Fauthoux 
(photo : Karen Mandau / Levallois Metropolitans) 

Un avenir déjà tout tracé :
« Cathy Freeman m’a inspiré, j’aimerais être cet exemple pour certains »

« J’aimerais rester un peu en Europe pour finir ma carrière. Néanmoins, retourner en Australie ne me dérangerait pas. Je suis dans l’incertitude, je serai libre à la fin de la saison (la presse australienne annonçait la semaine dernière qu’une prolongation de contrat pour une quatrième saison d’affilée avec les Cairns Taipans était fortement compromise, ndlr). Tout est ouvert. Je n’ai pas prévu de partir de suite à la retraite de sitôt, je vais jouer aussi longtemps que je le peux.

Et ensuite, je pense que je retournerais chez moi pour aider la communauté aborigène. J’aimerais notamment permettre aux jeunes de recevoir une meilleure éducation, qu’ils puissent se rendre compte qu’il y a tellement plus de possibilités dans la vie que ce qu’ils peuvent voir au sein de notre communauté. Je voudrais être un exemple pour les enfants aborigènes, par exemple en leur montrant que rester loin de l’alcool, comme je l’ai fait, peut s’avérer payant. J’ai un grand rôle à jouer. Je suis issu du même endroit qu’eux, je parle la langue, ça ne devrait pas être trop compliqué à l’assumer. Je pense qu’il y a plein d’enfants aborigènes talentueux qui n’ont forcément la chance de se faire remarquer. Mais ils n’ont pas de modèle, personne sur qui s’appuyer, personne qui peut les mettre sur le droit chemin.


Nathan Jawai s’est noramment déjà associé à la police du Queensland pour aider la jeunesse locale
(photo : Cairns Taipans)

Quand j’étais jeune, mon modèle était Cathy Freeman. C’est une femme incroyable. Elle est Aborigène aussi et a remporté l’or olympique à Sydney en 2000 à force de travail et d’abnégation. La façon dont elle nous a représenté sur la scène mondiale m’a fortement inspiré. En revenant dans ma région, j’aimerais être cet exemple pour certains. Patty Mills (San Antonio) l’est aussi. Il est le plus grand sportif actuel de la communauté aborigène. C’est mon cousin, nous sommes extrêmement proches. Les enfants aborigènes ont les opportunités mais ils ne les saisissent pas forcément. L’éducation que l’on reçoit chez nous n’est pas la meilleure possible et certains sont embarassés à l’idée même d’aller compléter leur cursus ailleurs. Ils sont mal à l’aise à l’idée de partir explorer le monde car ils ne parlent pas si bien anglais que ça. J’espère un bon futur pour ma communauté. Progressivement, la société se construit et rattrape son retard. La santé publique reste un problème, l’accès aux hôpitaux aussi. Mais tout s’améliore. Il y a plein de promesses pour le futur.

Il est évident que je suis satisfait de ce que j’ai accompli au cours de ma carrière. En ayant démarré le basket à 17 ans, ce n’est pas trop mal d’avoir pu évoluer en NBA, en EuroLeague et d’avoir pu me faire autant d’amis à travers le monde. Je suis fier de ce que j’ai fait, surtout au vu de mon point de départ. Si jamais vous vous rendez dans ma communauté, vous vous demanderez comment j’ai pu me sortir d’un si petit endroit. »

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