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« Une histoire d’amour » : Thomas Ville confie son attachement à Roanne, où il joue depuis 10 ans

Rares sont encore les joueurs fidèles à leur premier club professionnel. Thomas Ville  (1,88 m, 26 ans, 2,7 points, 2 rebonds et 1,3 passe décisive pour 4,3 d’évaluation en 15 minutes de moyenne cette saison) appartient à cette caste-là. Arrivé à Roanne à 16 ans à sa sortie du Pôle Espoirs de Lyon, cet arrière/meneur athlétique a accompagné Roanne dans son cheminement de club en transition. De la Pro B au début des années 2010 à la montée en Jeep élite en 2019, une décennie au cœur d’un club qu’il n’a cessé d’aimer. Au crépuscule de la saison, le fils de Jean-Pierre Ville, qui a commencé son parcours de basketteur à Savigneux avant d’être U15 ELITE à l’Union Loire Sud (entente comprenant le club stéphanois du CASE), pose un regard nuancé sur la saison de son club, évoque son parcours au sein de la Chorale et livre quelques souvenirs.

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Ici en défense, avec Roanne (photo : Jules Roche)

Thomas, quel premier bilan collectif tirez-vous de cette saison ?

C’était une saison longue et compliquée. Physiquement, ça a été dur. On s’est battu jusqu’au bout pour obtenir ce maintien qu’on a attendu avec impatience. L’objectif principal est rempli.

En mai, vous avez enchaîné sept défaites d’affilée. Avez-vous douté ?

Non. Le groupe est resté vraiment soudé. Cela nous a aidé pour faire le gros résultat à Monaco (84-78, le 3 juin). Ça nous a permis de nous libérer avant le match couperet contre Chalon (97-84, 9 juin). On savait que ce serait un match couperet. Tout s’est bien déroulé.

Quels ont été les mots de Jean-Denys Choulet avant ce match ? Y a-t-il une séance particulière ?

On a changé nos habitudes. Là, on était placés par binôme et par poste de jeu. On savait qu’à deux, on ne faisait qu’un. On avait conscience qu’on ne gagnerait pas ce match avec des exploits individuels. Alors, on a ciblé les joueurs qu’il fallait stopper et ça a bien fonctionné. 

Quasiment vingt matchs en trois mois, c’était un rythme infernal…

Oui. On n’est pas habitués à ce genre de rythme. Il a fallu composer avec un calendrier un peu compliqué. Il y a eu un peu de casse. On est passé par là (Ronald March, cheville, Jamel Artis, nez cassé, Jackson Rowe, genou). On a traversé ces épreuves.

Y a-t-il eu des ajustements au niveau du club pour vous maintenir en bonne condition physique ?

Oui, la kiné s’est vraiment bien occupée de nous. Le club a investi dans un cryobain. On avait le jacuzzi. On a mis des protocoles de récupération en place. Ça a pu joué sur notre belle fin de saison. Tout a été fait en sorte qu’on soit bien outillés pour rester en forme.

Malgré tout, Qu’est-ce vous a manqué pour viser plus haut dans ce championnat ?

Pas grand chose. En mars-avril, on est arrivés à engranger pas mal de victoires. Puis, on perd Ronald March, qui était notre fer de lance offensif et défensif, alors qu’on était dans une bonne dynamique. Ça nous a plombés. Alors, derrière, on accumule les défaites. Mais on a réussi à bien se remettre dedans pour la fin du championnat.

Comment qualifiez-vous votre saison d’un point de vue individuel ?

En demi-teinte. J’ai eu des bons et des mauvais passages. J’ai essayé de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour apporter le maximum à l’équipe

En vertu de votre expérience engrangée à la Chorale, avez-vous la sensation d’avoir acquis un certain statut auprès de vos coéquipiers ?

J’avais l’impression d’avoir une certaine aura. Je sais qu’il me font confiance. Ils savaient que j’étais à la maison, que je connaissais du monde et qu’ils pouvaient compter sur moi. Ils avaient la certitude que je ne les laisserai jamais tomber.

« 5 000 fous furieux qui se mettent à chanter, ça fait quelque chose »

Entre vous et la Chorale, c’est une relation fusionnelle…

C’est une petite histoire d’amour. C’est la Chorale de Roanne qui est venue me chercher à ma sortie du Pôle espoirs, quand j’étais en minimes France. Le club m’a fait évoluer en tant qu’homme et basketteur. C’est le premier club qui m’a lancé en tant que joueur professionnel. J’avais à cœur de rendre la pareille au club qui a fait ce que je suis aujourd’hui.

Qu’est-ce qui fait la spécificité de ce club ?

C’est un club familial. Les joueurs sont assez proches du public. Et les supporters nous le rendent bien. Même si cette année, c’était difficile car ils n’étaient pas présents. Moi qui suis là depuis dix ans, je sais que quand il y a 5 000 fous furieux qui se mettent à crier et à chanter, ça fait quelque chose. C’est l’une des plus belles ambiances de France.

Sentez-vous chez les supporters une certaine impatience à retrouver les premières places du championnat ?

Oui, c’est clair. Je me souviens qu’en Pro B, les supporters venaient nous voir pour nous dire qu’ils attendaient de gros résultats de notre part. Le fait de nous voir accéder en Jeep élite, ça a été une première étape de franchie. Maintenant, ils attendent encore plus de nous.

« J’ai pris Dee Spencer comme modèle »

Quels sont les joueurs qui vous ont le plus marqué à la Chorale ?

Guerschon Yabusele. On est arrivés ensemble au centre de formation (2010). On a lié une vraie amitié. Quand je vois ce qu’il est devenu, je ne peux qu’être trop content pour lui. Quand on se revoit, j’ai l’impression qu’on ne s’est pas vraiment quitté. On n’a pas vraiment changé l’un et l’autre. Il n’est pas parti de grand-chose. Quand il est arrivé au centre de formation, ce n’était pas l’animal qu’il est aujourd’hui.

D’autres joueurs ?

Pas forcément des joueurs, mais des équipes. Je me souviens notamment de la première année en Pro B (2014-2015). On avait une équipe avec Luc Arthur Vedobe, Raphaël Desroses, Steve Ho You Fat, Torrell Martin, CJ Jackson… C’était un groupe exceptionnel, tant sur le plan sportif qu’humain. Dans l’humain, c’était quelque chose de fou. Après, bien sûr, il y’avait l’équipe avec laquelle on est monté en Jeep Elite. L’ambiance était top. Les résultats ont suivi. C’était une saison parfaite. En plus, on réalise le premier doublé de l’histoire avec la Leaders Cup et le championnat (2019).

Quel est l’entraîneur qui vous le plus marqué ?

Jean-Denys Choulet. Il apporte énormément de rigueur. Faut aller dans son sens, parce qu’il a l’expérience. Il a gagné des titres. Il sait ce qu’il faut faire pour aller chercher des matchs. Quand il parle, il faut écouter, parce qu’il ne dit pas des conneries.

Après, je n’oublie pas tous les entraîneurs que j’ai pu avoir au centre de formation. Je pense à Yan Fatien, Frédéric Sorrentino, Maxime Boire, Jordan Bernard, Raphaël Gaume, le premier à m’avoir lancé en en professionnel, et Laurent Bluvy. C’est celui qui m’a le plus responsabilisé.

Vous, le natif de Montbrison, Ligérien de cœur, est-ce que vous étiez fan de Roanne lorsque le club a été champion de France en 2007 ?

Oui, je regardais les matches de Roanne. C’était le club phare de la région à l’époque. Quand je voyais les Dee Spencer, Marc Salyers, Aaron Harper, j’étais comme un dingue. Les voir évoluer à un si haut niveau, c’était incroyable. J’ai pris Dee Spencer comme un modèle. On joue le même poste.

Allez-vous rempiler pour une onzième année à Roanne ?

Je ne sais pas. Peut-être que je serais choralien, peut-être pas. Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait. Je ne peux pas en dire plus. (Dans son édition du jour, Le Progrès annonce que Thomas Ville s’oritente vers un départ, ndlr).

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