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Malcolm Cazalon recruté par les Detroit Pistons !

NBA - Non drafté, Malcolm Cazalon a pourtant réussi à mettre un pied en NBA. Le Roannais a paraphé un two-way contract avec les Detroit Pistons. L'aboutissement, à 21 ans, d'un premier cycle contrasté dans le monde professionnel, sauvé par trois dernières saisons réussies en Serbie.
Malcolm Cazalon recruté par les Detroit Pistons !
Crédit photo : Dragana Stjepanovic

En octobre 2021, alors que nous le rencontrions dans les locaux de la Mega Factory à Belgrade, Malcolm Cazalon refusait, par superstition, de poser sous la fresque représentant les anciens de la couveuse serbe partis en NBA : les Nikola Jokic, Timothé Luwawu-Cabarrot, Ivica Zubar, Vlatko Cancar et compagnie. Peut-être, bientôt, y figurera-t-il aussi… Le chemin a été sinueux, il a même bien failli le mener dans une impasse mais Malcolm Cazalon (1,98 m, 21 ans) est arrivé à destination. Il est en retard, mais il y est : le Roannais est devenu un joueur NBA, paraphant un two-way contract avec les Detroit Pistons.

L’aboutissement d’un objectif de si longue date : en quittant l’ASVEL pour Bourg-en-Bresse en 2018, il annonçait que son objectif était la draft 2020. Puis il a sans cesse dû repousser l’échéance, pour de multiples raisons : à cause d’un mauvais choix de carrière qui l’a fait se perdre à Louvain en 2020, par volonté personnelle en 2021, la faute à une fracture du pied en 2022. Puis, cette année, devenu automatiquement éligible, il n’a pas fait partie des 58 appelés sur l’estrade du Barclays Center. Alors il a dû emprunter une route annexe mais le voici là où il voulait.

De nouveau avec Killian Hayes

Ou pas tout à fait, encore, puisqu’un two-way contract signifie qu’il jouera aussi en G-League, avec les Motor City Cruise, ne pouvant être appelé que pour un maximum de 50 matchs NBA avec les Pistons. Quand il sera avec Detroit, Malcolm Cazalon reformera avec Killian Hayes le duo qui avait failli amener l’équipe de France U17 sur le toit du monde en 2018, ne s’inclinant que face aux États-Unis de Jalen Green (Houston) et Evan Mobley (Cleveland) en finale. En Argentine, le fils de Laurent Cazalon avait terminé meilleur marqueur des Bleuets avec 16,4 points de moyenne.

Hayes – Cazalon, un duo né en Argentine en 2018, reformé cinq ans plus tard à Detroit (photo : FIBA)

« J’ai perdu énormément de temps » :
Chronique d’un début de carrière chaotique

Malcolm Cazalon lors du trophée Pierre Buteau lors de ses années U15 en 2016 (photo : Olivier Fusy)

Scoreur racé depuis son plus jeune âge, athlétique de nature, Malcolm Cazalon avait mené la Ligue du Lyonnais à un titre de champion de France en 2016. Son premier article à son propos dans nos colonnes date de mars 2017, avec un gros plan sur son choix d’avoir privilégié l’ASVEL aux sirènes de l’INSEP. « C’est notre meilleur shooteur en Espoirs », nous racontait alors son coach de l’époque, Anthony Brossard. « Je me rappelle d’Edwin Jackson qui disait :  »je suis un scoreur et les tirs à 3-points valent 3-points. » Mais il est autant attiré par le drive que le tir extérieur. Il veut mettre des paniers. Il a un instinct au-dessus de la moyenne, il sent les choses, il est animal, avec le mauvais côté. Des fois ça manque un peu de discipline. Il faut qu’il arrive à être discipliné dans le jeu tout en gardant sa force première, c’est à dire ce côté instinctif. C’est un animal qui a un peu besoin d’être domestiqué. Mais on ne veut surtout pas en faire un joueur robot ! »

La mauvaise blague belge

L’ASVEL n’avait pas vraiment eu le temps de mettre son plan à exécution. Désireux d’être mis au centre d’un projet jeune, et non pas en parallèle de ceux de Théo Maledon et Sofiane Briki, Malcolm Cazalon avait demandé à quitter Villeurbanne, direction Bourg-en-Bresse. Le début des galères : une blessure sérieuse à la cheville et 71 minutes de jeu au total sur la saison dans l’Ain. « Je pense qu’à Bourg, je n’ai pas bien saisi ma chance car Savo Vucevic m’a mis sur le terrain à des moments importants, il a eu les couilles de le faire », retraçait-il à notre micro en 2020. « Ce n’est pas Savo, ce n’est pas Bourg, je ne peux m’en vouloir qu’à moi. Je pense que je ne prenais pas les matchs par le bon bout, j’étais peut-être un peu perdu dans le rôle que je devais avoir… » Ce qui l’a mené dans un trou, en Belgique, pendant que ses compères de la génération 2001 explosaient tous à tour de rôle. « Je pense que j’ai fait un mauvais choix : en allant à Louvain j’ai perdu énormément de temps. Je n’avais pas un rôle assez important dans l’équipe. Je n’étais pas non placé dans des conditions optimales pour réussir – au niveau du travail individuel, de la musculation. Les infrastructures ne me permettaient pas de travailler suffisamment. »

En Serbie, Malcolm Cazalon est devenu un vrai joueur pro (photo : Dragana Stjepanovic)

Frustré de devoir partager la salle avec les scolaires, Malcolm Cazalon a donc opéré en 2020 le choix qui a renversé sa carrière : rejoindre la pépinière serbe de Mega, où tout est mis en œuvre pour le développement individuel des jeunes. Justement, on oubliait alors trop facilement qu’il n’avait que 19 ans, malgré toutes les embûches traversées en chemin. « On a deux entraînements par jour », nous expliquait-il en octobre 2021 dans la cafétéria de la Mega Factory. « Le matin, c’est 50 minutes de muscu, 50 minutes d’individuel, un peu de 4 contre 4 et un peu de travail spécifique sur le shoot. Ça dure donc trois heures le matin et il y a deux heures d’entraînement collectif l’après-midi. Ici, je progresse énormément. » Cela s’est senti dans les chiffres. Devenu sparring-partner de l’équipe de France, il n’a cessé d’augmenter sa production statistique en Ligue Adriatique : 6,9 points en 2020/21, 9,5 en 2021/22 et 11,2 points (à 46%) cette saison, accompagnés d’un jeu beaucoup plus complet (3,4 rebonds, 2,6 passes décisives et 1,7 interception). Ce qui a fini par le mener à la destination espérée. Démarre désormais un second sentier, encore plus ardu : devenir un vrai joueur NBA…

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