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Droit de réponse de Gilles Garcia, ancien président de Hyères-Toulon

À la tête du HTV lors de la saison 2021/22 en Nationale 2, Gilles Garcia a souhaité réagir aux propos de Vincent Masingue, le nouveau président varois, tenus dans nos colonnes au début de l'été et le mettant en cause.
Droit de réponse de Gilles Garcia, ancien président de Hyères-Toulon
Crédit photo : 8ème Art Studio

Suite à l’entretien de Vincent Masingue publié dans nos colonnes le mois dernier, intitulé « Les coulisses du sauvetage du HTV« , son prédécesseur à la présidence de Hyères-Toulon, Gilles Garcia, a réclamé un droit de réponse. Le voici publié en intégralité.

Le texte de Gilles Garcia

« Je fais suite à l’article publié le 12 juillet dernier sur votre site Internet. Je souhaite rétablir la vérité suite aux propos tenus par (Vincent) Masingue, nouveau président du Hyères-Toulon-Var Basket, qui a souhaité porter atteinte à mon image et à véhiculer de fausses informations dans le cadre de cette publication.

En premier lieu, Masingue prétend avoir découvert « des trucs, de nouvelles choses à rembourser etc… » évoquant une « liste de cadavres qui s’est multipliée ». Pourtant rien n’a été caché, le HTV n’a rien découvert : le déficit était existant lors de la précédente gestion, c’est à dire lorsque j’ai repris la direction du club. Plusieurs conseils d’administration se sont déroulés au cours de cette année, à l’occasion desquels j’ai tenu informé tous les membres du club de la situation financière et des différents litiges en cours.

Bien plus, les comptes et budget ont été présentés publiquement lors de l’Assemblée Générale du 8 juin dernier. Le commissaire aux comptes, présent pour l’occasion, n’a pas hésité à saluer l’excellente gestion et tenue des comptes avec rigueur, ce qui n’était pas le cas lors des AG précédentes sous les anciennes directions, ce qui l’avait amené à faire plusieurs fois des réserves sur la certification des comptes ainsi que de déclencher des procédures d’alerte auprès des institutions judiciaires.. .Lorsque j’ai repris la présidence en juin 2021, le club était à la dérive depuis plus de 3 ans, en quasi cessation de paiement. La liste des « cadavres » que nous avons, nous, découverts est longue :

    • Fausses déclarations de chômage partiel
    • Détournement des recettes des buvettes de la saison
    • Paiement en liquide de certains joueurs-Rémunération de la mère de la secrétaire de l’Association (également belle-mère du manager) sur fausses déclarations
    • Montage illégal des contrats joueurs par le manager et l’ancien président-suite à la prise en main du club par le manager et sa femme.
    • Triplement de la masse salariale entre 2018 et 2019 pour atteindre 180 000 euros pour unclub de NM2, prise en main du club
    • Les comptes qui nous ont été communiqués étaient faux
    • Tentative de rémunération de la secrétaire du Bureau et épouse du manager alors que c’est illégal
    • La secrétaire s’insurge d’ailleurs lorsque nous souhaitons faire signer des fonds de caisse aux bénévole
    • Le Manager couvre les absences des autres salariés
    • Rémunération des femmes de joueur en prime de manifestation
    • Contrats signés par l’ancien président pour des dépenses qui ne sont pas en adéquation avec les recettes du club, aggravant encore la situation financière
    • Clause de délégation élargie au profit de l’ancien responsable financier : il pouvait bénéficier de jusqu’à 50 000 euros d’engagement de dépenses (faisant de lui un président de fait, démontrant encore que le club n’était pas géré)
    • Les budgets communiqués étaient faux et n’intégraient pas l’intégralité des sections du club (notamment la section féminine)

C’était donc un sacré gouffre…

J’ai structuré et assaini le club :

    • Nous avons négocié les dettes existantes avec les organismes divers (URSSAF, impôts) : nous avons pu obtenir des échéanciers longs
    • Nous avons récupéré des aides COVID non récupérées sous l’ancienne présidence au profit du club
    • Nous avons réduit de la masse salariale en supprimant des postes
    • Nous avons résilié la mission de l’expert comptable afin de faire une grosse économie d’honoraires et tenir la comptabilité du club par son trésorier (au demeurant diplômé d’expertise comptable)
    • Les fiches de paie étaient faites à titre gracieux par le groupe LOUDANE dont je suis DG dans le cadre d’un mécénat (non rémunéré)
    • Nous avons fait croître le sponsoring privé
    • Nous avons dû faire face à la fermeture du gymnase des Rougières puis de l’espace 3000 : les deux gymnases de la commune de Hyères étaient frappés d’un arrêté de péril, nous avons su rebondir et nous démener pour finalement obtenir l’autorisation de jouer au palais des sports de Toulon
    • Nous avons développé l’offre commerciale du club
    • Nous avons renégocié des contrats véhicule pour avoir de la mise à disposition et non plus de location ce qui génère une économie
    • Nous avons restructuré l’association en la professionnalisant et en essayant de la rendre plus efficiente

Je vous rappelle qu’une procédure d’alerte avait été mise en place par le commissaire aux comptes sous l’ancienne présidence, procédure qui a pu être stoppée à mon arrivée, et qui a été reprise à l’initiative du commissaire aux comptes dès mon départ !

Gilles Garcia, ici à gauche, aux côtés notamment de Jean-Pierre Siutat (photo : Richard Denis / 8ème Art Studio)

Masingue évoque ensuite le déficit, prétendant que nous l’avons sous-estimé. Or, dès le mois de décembre 2021, et lorsque nous avions enfin tous les éléments notamment financiers en notre possession, et que nous avions pris conscience de l’ampleur des problèmes touchant le club, nous avons alerté tous les membres du Conseil d’Administration sur les dérapages financiers du club (Masingue en faisant partie). Il y a eu au moins trois Conseil d’Administration au cours desquels la situation financière du club a été abordée : tout le monde était au courant du déficit, à savoir environ 320 000 euros.Ces gens sont très forts pour essayer de trouver un coupable mais ils brillent parleur non implication : tout le monde a été destinataire des éléments mais ils ont tous préféré fermer les yeux. Bien plus, nous n’avions aucun moyen de faire plus malgré tous nos efforts : l’ensemble des dépenses ont été engagées avant notre arrivée, c’est à dire que tous les contrats avec engagements financiers ont été signés sous l’ancienne présidence, avec des durées longues impliquant que nous ne pouvions pas les résilier, et les budgets avaient été établis par l’ancienne direction et le manager. De même, tout ce qui nous a été communiqué était faux et de surcroît les budgets n’ont jamais fait l’objet d’un vote en Assemblée Générale comme cela était prévu par les statuts.Nous devions donc payer tous les pots cassés et erreurs de gestion de l’ancienne présidence et tenter de sortir la tête de l’eau comme nous le pouvions. J’ai signé un seul contrat: celui de Sciarra, sur conseil du manager. D’ailleurs ce fut fructueux puisque l’équipe est montée.

Masingue prétend par ailleurs que j’ai annoncé des budgets de sponsoring et mécénat jamais atteints, mais je n’ai rien annoncé du tout. Nous étions conscients que les collectivités ne pouvaient pas combler l’écart budgétaire constaté. Il nous fallait du sponsoring et mécénat, sachant que la masse salariale de la saison 21/22 était en hausse de plus de 500.000 euros brut par rapport à la saison précédente. Encore une fois, les engagements étaient pris par l’ancien président Gérard Grasseur. Sur ce sujet d’ailleurs, le manager nous a vendu Sciarra en nous laissant croire qu’on croulerait sous les contrats de sponsoring grâce à son image, ce qui n’a pas été le cas hélas…

De même que lorsque Masingue déclare que je suis arrivé en disant que j’allais « mettre 400 000 en deux ans »: et bien j’ai pourtant mis 235 000 sur un an ! Sans compter les sponsors individuels et les partenaires du groupe LOUDANE qui ont contribué. Mais le déficit de l’exercice 2021/2022 était de 320 000 euros ; si j’avais dû éponger, ma contribution aurait été de plus de 400 000 euros en un an, au lieu de 400 000 euros en deux ans ! C’était impossible.

Nous avons pourtant tout fait pour combler le déficit : nous sommes partis demander des subventions exceptionnelles auprès des collectivités. Sous ma présidence, les collectivités n’étaient pas prêtes à participer autant. Alors qu’aujourd’hui Masingue a pu obtenir des subventions qui ne nous ont jamais été proposées. Nous avions pourtant fait le tour des collectivités en temps et en heure, depuis le mois de février dernier, avec le manager William Dumas, Laurent Sciarra, le trésorier du club et moi-même. Il nous a été répondu qu’on ne pouvait pas faire n’importe quoi avec l’argent public, cet adage a semble-t-il volé en éclat aujourd’hui…

S’agissant de la somme de 110 000 euros en fonds associatif que je souhaite aujourd’hui récupérer,ce n’est pas à cause de ces 110 000 euros que le club allait mourir comme Masingue le prétend à tort dans son interview. À la date du 12 juillet et donc à la date de son interview, je n’avais pas réclamé la somme de 110 000 euros. C’est après, et ça n’a jamais été un sujet pour le HTV,qui était déjà dans une situation catastrophique.C’était un apport en fonds associatif. Une convention existe avec le HTV selon laquelle ces fonds devaient être rendus lorsque l’objet de la convention était réalisé, ce qui a été le cas. Donc le HTV doit restituer cette somme.

Masingue est contradictoire puisqu’il reconnaît que sans mon intervention l’année dernière, le club aurait coulé. Il cherche aujourd’hui désespérément un coupable mais ce n’est pas moi. J’ai fait mon possible pour sauver ce club à la dérive, et je suis parvenu à le maintenir une année de plus alors qu’il allait sombrer.

C’est comme lorsque Masingue indique qu’ils n’ont pas les moyens d’avoir un centre de formation. Je les avais prévenu! Dès le mois de décembre 2021, en Conseil d’Administration, j’ai alerté sur le centre de formation et le manque de moyens humains et financiers pour assurer une formation digne de ce nom là. Bien plus, le centre n’était pas agréé : à la reprise de la gestion, je me suis aperçu que le centre, malgré les dires de plusieurs membres du CA, n’était pas agréé, ce qui nous a valu la perte d’une subvention du conseil régional. Et à ma grande surprise, les adolescents étaient laissés en quasi auto gestion. A mon arrivée, les engagements de location étaient déjà pris et les ado inscrits auprès du centre, malgré notre manque de moyens humains et financiers, on ne pouvait plus faire marche arrière. La précédente gestion estimait le coût de fonctionnement du centre à 80 000 euros annuels, alors que les coûts étaient supérieurs de quasiment 50%.

J’ai également fait le constat de nombreux impayés, et malgré de multiples relances auprès du manager général, les sommes n’ont jamais été recouvrées alors que nous avions besoin. Il était très culotté au sein du HTV de se prétendre bénévoles comme certains et de vouloir être indemnisés sous forme de prime de manifestation, comme c’était récurrent sous l’ancienne présidence, notamment par la secrétaire de l’association et femme du manager. J’ai bien-sûr refusé de poursuivre ces malversations et lui verser cette prime: elle n’a pas touché un centime sous ma présidence. De plus, elle est salariée d’une collectivité hyéroise…

« Le HTV doit arrêter de vivre au dessus de ses moyens », comme le prétend très justement Masingue et c’est ce que nous avons essayé de faire. Mais nous étions engagés par tous les contrats hallucinants signés par l’ancienne présidence et le manager. Au vu de l’année écoulée, des « cadavres » découverts, du manque d’implication du Conseil d’Administration en place (Masingue en faisant partie), et du manque de soutien des collectivités sous ma présidence, j’ai effectivement fait savoir que je ne souhaitais pas continuer avec la même équipe et je souhaitais un renouvellement profond du conseil d’administration. Je souhaitais une réelle équipe impliquée composée de bénévoles œuvrant en faveur du HTV et non pas de personnes « intéressées » par le seul titre de bénévole. À la vue des candidatures qui me sont parvenues, qui étaient identiques à l’équipe en place, j’ai souhaité ne pas poursuivre. Ce n’était donc pas une surprise mais quelque chose de bien prévisible. Malgré ce que pense Masingue, je ne me suis jamais servi du HTV pour « placer ma société sur un panneau » comme il le dit. Compte tenu des sommes engagées, j’aurais pu faire de la publicité au Stade Vélodrome ! Le HTV était en quatrième division, je vous le rappelle…

Je terminerai sur cette dernière phrase de Masingue dont les propos sont particulièrement choquants : «À un moment donné, il faut arrêter de laisser les clubs à des cow-boys. C’est ce qui s’est passé aussi au HTV : le mec a pris le club, s’en est servi, a eu ce qu’il voulait, il l’a jeté et il s’essuie par terre avec». Masingue n’exprime que peu de respect à mon égard, alors qu’il reconnaît plus haut que sans mon intervention, le club aurait sombré… (ce monsieur est contradictoire dans ses propos: un coup je suis le sauveur, un coup je suis le fossoyeur, à sa guise). Je ne pense pas qu’un cow-boy aurait investi autant d’argent et de temps que moi, et cela à perte. J’ai repris ce club avec le cœur, et parce qu’on est venu me chercher pour tenter de le sauver. Je pense avoir réussi cette mission, puisque le HTV est toujours là, mais je n’ai pas eu ce que je voulais, non, et pour les raisons évoquées tout au long de cet article. J’ai d‘ailleurs perdu pas mal d’argent.Vous savez quand un fruit est pourri de l’intérieur, que les vers sont en train de le grignoter depuis un moment, malheureusement il est souvent déjà trop tard. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de demander de l’aide, et je pense là aux collectivités, mais seul dans cette mission c’était vraisemblablement voué à l’échec. Ce fut toutefois une belle expérience, j’ai pu vibrer tout au long des victoires et je souhaite au HTV de réussir à sortir la tête de l’eau.

Dernier rebondissement: le vendredi 29 juillet, Sciarra démissionne de son poste (faute de garanties) et ce de manière irrespectueuse, en effet par l’envoi d’un simple SMS; pour quelqu’un qui prétend que le HTV est son club de cœur, cela me fait bien sourire, mais m’attriste pour les joueurs qui comptaient sur lui.

Gilles GARCIA »

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