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La méthode Weaver à l’épreuve du basket français : « Il a compris que tout ne pouvait pas marcher »

16e au moment d'aborder le dernier sprint final en Betclic ÉLITE, le Paris Basketball s'est présenté avec un visage légèrement différent à Gravelines samedi, développant un jeu plus lent qu'à l'accoutumée. L'un des résultats visibles des ajustements opérés dans la philosophie de l'entraîneur Will Weaver, pour mieux l'adapter au basket français.
La méthode Weaver à l’épreuve du basket français : « Il a compris que tout ne pouvait pas marcher »
Crédit photo : Julie Dumélié

« Qu’est-ce que cela fait de regagner après six semaines sans victoire en Betclic ÉLITE ? », s’interrogeait Will Weaver samedi, dans la foulée de la victoire à Gravelines (86-76). « Bon, déjà, sur ces six semaines, il y en a eu deux et demi de trêve internationale. » Le technicien parisien sait de quoi il parle : cette pause a été mise à profit par le club de la capitale pour opérer une petite mue dans un style qui ne portait pas ses fruits. Victime d’un revers extrêmement problématique contre l’Élan Béarnais mi-février, le Paris Basketball avait basculé à la 16e place, lesté de quatre défaites d’affilée. Loin, très loin, des ambitions de l’état-major parisien. Même si, officiellement, rien n’était alarmant pour le Texan. « Il était piégeux d’évoquer notre dynamique au vu de notre calendrier : ne plus devoir affronter Monaco iu Dijon à l’extérieur, ça aide déjà. Depuis qu’on m’a interdit de démarrer la saison sur le banc parce que je n’avais pas les diplômes, je vois beaucoup de progrès. Que des hauts, pas de bas. Nous avons eu tellement d’équipes différentes cette saison : il y a eu la blessure de Ty Wallace, désormais celles de Kyle Allman et Axel Toupane (présent avec le groupe à Hambourg, même s’il ne devrait pas jouer). Nous avons de loin la plus jeune équipe de France, peut-être même d’Europe, dans le sens où nous donnons de grandes responsabilités à Aamir Simms, un rookie, Juhann Begarin, 20 ans, Ismaël Kamagate, 22 ans… Même Mohamed Diawara a donné des minutes précieuses à Gravelines (10). Je ne pourrais pas être plus heureux de la façon dont ces joueurs grandissent et évoluent. »

Paris gâche le Carnaval gravelinois et empêche le BCM de regarder vers le haut

Aamir Simms, Jeremy Evans et Gauthier Denis, le Big Three parisien à Gravelines samedi (photo : Julie Dumélié)

Sauf que si le développement individuel est une chose, les résultats collectifs en sont une autre. Et malgré la qualification déjà acquise pour les playoffs de l’EuroCup, ils ne sont clairement pas à la hauteur des attentes du club, comme l’a exprimé Gauthier Denis. « Honnêtement, cette saison est compliquée. Évidemment, nous sommes très déçus de là où on en est aujourd’hui. Ce ne sont pas du tout les ambitions du club. On ne va pas se mettre à parler de playoffs, nous en sommes très éloignés. Ce qui nous avait réussi lors de l’année de la montée, c’est d’avoir arrêté de réfléchir. C’est bête à dire mais on avait pris les matchs les uns et les autres et ça avait marché. À Gravelines, la victoire était déjà très importante pour garder un peu d’avance sur la zone de relégation. Maintenant, ce n’est qu’un match et il va falloir trouver la constance qui nous a manqués jusque-là. »

Des ajustements dans la philosophie de Will Weaver

À cet égard, Paris pourra peut-être s’appuyer sur les quelques ajustements opérés au cours de la trêve internationale. L’équipe de Will Weaver était connue comme l’une des plus rapides d’Europe, tentant beaucoup de shoots en première intention, souvent en moins de 8 secondes, le tout avec un jeu très libre, très loin des standards du continent. Mais on n’a pas vu grand chose de cela à Sportica, où c’est surtout la densité et l’impact athlétique de la raquette (42 rebonds à 22) qui lui a permis de faire la différence… Dans le Nord, Paris s’est appliqué à ralentir le rythme, ne tentant « que » 56 shoots, contre 66 en moyenne, son plus faible total de la saison. « On essaye de mieux sélectionner les possessions où l’on joue en première intention », acquiesce Gauthier Denis. « D’ailleurs, en fin de match, après être retombé un peu dans nos travers où chacun essayait de sauver la patrie de son côté, on a pu voir qu’on faisait des choses bien dès que l’on commençait à faire deux – trois passes, à enchaîner les systèmes et à aller au bout des possessions. » Une nécessité certes peut-être aussi dictée par le maigre état de la troupe parisienne à Gravelines (seulement huit professionnels valides), mais qui s’inscrit dans une refonte plus globale du style collectif, avec une philosophie… « Il y a quelques mises au point qui ont été faites pendant la trêve », dévoile le shooteur, excellent à Sportica (19 points à 5/8). « Il y a certains ajustements, comme le rythme, qui sont en train de se mettre en place pour que l’on soit plus adapté à la Betclic ÉLITE. Pour le coach, c’est nouveau. Pour tout le monde aussi. Tout n’est pas à jeter mais tout n’est pas à prendre dans la méthode qu’il essaye d’assimiler. Il a compris que tout ne pouvait pas marcher. »

Will Weaver et Paris affrontent Hambourg mercredi (photo : Julie Dumélié)

Novice en Europe, lui qui a longtemps été assistant en NBA avant de prendre en main les Long Island Nets (G-League) et Sydney Kings (Australie), Will Weaver n’a évidemment pas intégralement remis en cause sa vision du basket suite à ses premiers pas à Carpentier. Mais l’ex-adjoint des Rockets admet des petits changements à la marge, dictés selon lui par les évènements. « On a construit un groupe censé être athlétique et capable de développer un basket rapide : le plus gros ajustement que j’ai dû faire a été celui de m’adapter à notre profondeur fluctuante d’effectif. Ce que l’on veut faire marche bien lorsqu’on a 10 joueurs en pleine forme mais on a plus souvent eu 9 ou 8 joueurs. Plutôt que d’accélérer le tempo pour prendre de vitesse la défense adverse, nous essayons de développer plus de systèmes. Le ralentissement du rythme est le plus gros changement mais j’ai évidemment appris énormément d’autres choses depuis le début de la saison : par exemple, j’ai réalisé que le jeu en post-up serait beaucoup plus efficace avec ce groupe que je ne le pensais en première instance donc on en fait plus qu’avant. Nous avons aussi ajouté récemment quelques astuces défensives ou systèmes offensifs. » Alors après six mois d’expérience sur le Vieux Continent, la philosophie de Will Weaver peut-elle être efficace sur le Vieux Continent ? « Cela dépend de comment vous définissez la réussite », répond-t-il. « En tant que jeune coach de 38 ans dans un nouveau pays, je pense encore avoir une grande marge de progression. Je ne perds pas de temps à m’attarder sur l’avis des observateurs extérieurs car je sais que notre équipe a considérablement progressé depuis la saison dernière : ils ont failli descendre en ne jouant qu’un seul match par semaine alors que nous devons cumuler avec l’EuroCup. Je vois aussi une vraie évolution depuis le début de saison et c’est tout ce qui m’importe. »

À Gravelines,

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