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Les deux mondes de Svetislav Pešić, légende serbo-allemande

Coupe du monde - Coach de la Serbie en finale de la Coupe du monde ce dimanche, Svetislav Pešić retrouve la sélection allemande qu'il a mené à son seul titre international, à l'Euro 1993, 30 ans plus tard.
Les deux mondes de Svetislav Pešić, légende serbo-allemande
Crédit photo : FIBA

Atteindre la finale de la Coupe du monde 2023 est-il le plus grand succès de l’histoire du basketball allemand ? Pas encore. Car le 4 juillet 1993 à Munich, l’Allemagne a remporté le titre de champion d’Europe à Munich. Pour réaliser cet exploit inattendu, à domicile qui plus est, la Fédération allemande avait confié la mission à un jeune coach serbe (38 ans), Svetislav Pešić, six ans plus tôt. C’est à ce jour le seul et unique titre de champion de l’équipe nationale allemande jusqu’ici. Ce succès a permis à l’ancien joueur du Partizan Belgrade et du Bosna Sarajevo de se faire un nom en tant qu’entraîneur sur la scène européenne. Cette mission rondement accomplie, avec une équipe qu’il a toujours vanté pour son absence de talent, le natif de Pirot a rebasculé sa carrière en club, toujours en Allemagne, à l’ALBA Berlin. Sa réussite, avec quatre titres de champion de 1997 à 2000, lui a ouvert les portes de l’une des plus glorieuses équipes nationales du monde, celle de son pays d’origine, le Serbie-Monténégro. C’est sous ses ordres qu’elle a remporté ses deux derniers titres, à l’Euro 2001 (lui permettant d’être le seul coach à avoir été champion d’Europe avec deux sélections différentes), puis à la Coupe du monde 2002.

Son fils a joué en sélection… allemande

Marko Pesic
Marko Pesic sous les couleurs de l’Allemagne contre Paul Pierce de Team USA (photo : FIBA)

L’histoire de Svetislav Pešić est donc étroitement liée au basket serbe et allemand, deux nations qui s’affrontent ce dimanche 10 septembre à 14h40 (heure française) à la Mall of Asia Arena de Pasay City, dans la banlieue sud de Manille, en finale de la Coupe du monde. Car de son passage de 13 ans consécutifs en Allemagne, prolongé ensuite à Cologne (en 2001-2002) puis, plus tard, au Bayern Munich (de 2012 à 2016) où son fils, Marko, est directeur sportif, l’auteur du triplé barcelonais de 2003 (vainqueur de l’EuroLeague, champion d’Espagne et titré lors de la Copa del Rey) a gardé plus de que simples bons souvenirs et un passeport. Son fils Marko a joué pour la Mannschaft et sa fille Ivana a épousé Jan Jagla, qui a longtemps partagé la raquette de l’équipe nationale avec Dirk Nowitzki. C’est dire si la finale de ce dimanche est spéciale pour Svetislav Pešić.

« Une finale c’est toujours spécial, a relativisé le technicien de 74 ans à la veille de la finale. Mes souvenirs dans le basket allemand sont toujours positifs. J’y ai vécu mes meilleures années de basket, le basket allemand m’a beaucoup aidé dans les mauvais et les bons moments. Je suis devenu un coach de ce niveau en Allemagne. Tous les gens du basket allemand sont mes amis, la fédération, les joueurs, j’ai toujours ma famille à Munich. Je suis très proche du basket allemand. »

Et vue d’Allemagne, Svetislav Pešić est une figure emblématique dans le paysage du basket national.

« Personne dans la sélection allemande n’a joué pour lui mais tout le monde le connait, explique Martin Fünkele, rédacteur en chef de BIG. Il a tant fait pour le basket allemand et il est extrêmement respecté. Ça rend cette finale un peu plus spéciale que ce soit lui en face. »

Conspué en 2022 puis adulé en 2023

Aleksa Avramovic
A l’image du soldat Aleksa Avramovic, la Serbie n’est pas la plus talentueuse cette année mais a retrouvé une discipline de la grande époque (photo : FIBA).

Surtout que plus personne n’attendait Svetislav Pešić de retour à ce niveau. Décrit comme dépassé à son nomination en 2021 à la tête de la sélection serbe, après l’échec du Tournoi de Qualification Olympique (TQO) à domicile, « le vieux loup » comme l’a qualifié Filip Petrušev (23 ans) après la victoire en quarts de finale, n’a pas fait taire ses détracteurs à l’EuroBasket 2022. Malgré la présence de Nikola Jokic, le double MVP en titre de NBA, et de Vasilije Micic, le double vainqueur de l’EuroLeague en titre, la Serbie s’est faite sortir dès les huitièmes de finales. Confirmé par la Fédération malgré cette contre-performance, Svetislav Pešić a du composer avec une sélection privée de ses trois meilleurs marqueurs du dernier Euro (Jokic, Micic et Nikola Kalinic) en plus de bien d’autres talents, tel que Vladimir Lucic. Sans pouvoir bénéficier de la sacro-sainte « continuité » qu’il a noté au sein de l’équipe nationale allemande – « Ils jouent ensemble depuis quatre-cinq ans. C’est l’équipe d’une génération. Ils jouent excellemment, ils l’ont démontré encore ici à Manille » -, et avec seulement deux joueurs NBA, il a réussi à faire développer à son groupe un basket de grande qualité, avec une exécution offensive digne d’une équipe de club, pour atteindre la finale avec une réussite aux tirs de 56,1% ! Surtout, sa dureté a complètement fait déjouer la Lituanie puis le Canada lors des phases finales. Il faut dire que les Serbes n’ont pas chômé durant la préparation et affichent une remarquable condition physique sur la compétition. « Le coach est de la vieille école, avouait l’arrière Marko Guduric après la victoire en demi-finales. On avait deux entraînements par jour. Tout le monde était fatigué, on s’est beaucoup plein. Mais ça paye, on devait lui faire confiance. Il est expérimenté, il sait comment gagner la médaille d’or. » Un chemin qu’il a emprunté en Bavière 30 ans plus tôt et qu’il pense avoir retrouvé à quelques 10 000 kilomètres de là.

À Manille,

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