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ITW Quentin Goulmy : « Mon objectif à Barcelone est de me former et me développer »

Quentin Goulmy (2,06 m, 21 ans) a connu ce qu’il y a de mieux en France pour devenir basketteur professionnel. Pour autant, son parcours reste atypique. Il commence le basket à l’âge de 10-11 ans et connaît très vite des blessures dûes à une forte croissance lors de sa préadolescence. Entre la maladie d’Osgood-Schlatter, qui le fait souffrir du genou, et des problèmes de dos, le Francilien n’est pas épargné.

« J’ai eu ma première licence vers mes 11 ans mais je n’ai vraiment pu jouer qu’à 14 ans. Avant cela, j’étais trop touché par des blessures de croissance. » Malgré ces blessures à répétition, il attire tout de même l’oeil des recruteurs. « Je n’étais donc pas souvent sur les parquets, mais j’ai quand même été appelé pour aller au pôle espoir d’Ile de France. » Une belle opportunité, mais à l’époque la balle orange est secondaire. « On m’a proposé de rentrer au pôle espoir mais j’ai refusé. Ils avaient même réglé la problématique scolaire, étant donné que j’avais sauté une classe et que j’étais au lycée, mais je n’ai quand même pas voulu. A l’époque je voyais le basket comme un loisir plus qu’autre chose. »

Quelques mois plus tard, le jeune homme ne peut cette fois pas refuser une autre opportunité, celle d’intégrer le Centre Fédéral de basketball (CFBB). Malgré le fait qu’il soit resté hors des circuits des détections, le poste 4 est convoqué pour participer au camp national et donc réaliser les tests d’entrées au CFBB. Mais encore une fois, il fait l’objet d’une blessure de fatigue au pied et ne peut donc pas effectuer ces tests. Néanmoins, son profil étant tellement rare et recherché, les cadres techniques le sélectionnent quand même. Sans ce pari des entraîneurs du CFBB, il n’aurait sans doute jamais eu la même suite dans le basket. « Je n’ai pas pu faire les tests mais ils m’ont quand même choisi pour intégrer le CFBB. A ce moment là, je ne pouvais pas refuser. Je pense que les blessures ce n’est pas si grave, mais je pense surtout que je n’ai jamais été préparé mentalement au haut-niveau et tout ce que cela engendre. Donc si dans ma jeune carrière j’ai eu des échecs c’est plus à cause de ça que des blessures. »

Des débuts professionnels difficiles

Après deux saisons au Centre Fédéral, il rejoint le centre de formation de la SIG Strasbourg en troisième année cadet. Lors de ses années de formation dans l’est de la France, le jeune intérieur connait un déclic primordial sur son état d’esprit.  « Au début, le basket était un loisir pour moi. Mais à Strasbourg, c’est là que j’ai commencé à viser le haut-niveau et que j’ai voulu vraiment devenir professionnel. Avant ça, je n’avais pas vraiment d’ambitions. C’est grâce à des personnes comme Lauriane Dolt (son entraîneure) que j’ai changé de mentalité. » Pour autant, malgré le fait qu’il côtoie régulièrement le groupe professionnel et qu’il réalise de très bonnes performances en Espoirs, Quentin Goulmy n’a que trop rarement eu sa chance en Pro A.

« Je ne suis pas vraiment déçu de mon manque de temps de jeu en pro, mais sur les quelques moments où j’étais sur le terrain ça s’est bien passé. Je pense que j’avais la qualité basket et technique pour jouer à ce niveau-là mais pas le physique. Et vu que la Pro A est beaucoup basée sur ça, c’était difficile pour moi. » Avant de rebondir. « La où je suis déçu, c’est que je n’ai pas signé mon premier contrat professionnel alors que je réalisais de bonnes performances avec les Espoirs. En 2017/18, j’avais été élu dans le cinq majeur du championnat mais je n’avais pas fait l’objet de contrat professionnel, alors que le top 10 des meilleurs joueurs espoirs avaient tous eu un contrat. L’année dernière, j’étais encore sous contrat stagiaire. C’était une grosse déception et ça m’est resté un peu au travers de la gorge. »

itw-quentin-goulmy----mon-objectif-a-barcelone-est-de-me-former-et-me-developper-1591027563.jpegQuentin Gouly était très performant avec les Espoirs de Strasbourg (photo : GPJ).

Cette déception, premier échec de sa jeune carrière, le pousse davantage. Quentin avait alors l’objectif de montrer de quoi il était capable dans une équipe professionnelle, et pour cela le prêt semblait la meilleure option. « Je voulais montrer que j’avais la capacité de m’exprimer en pro. Étant donné que j’avais de moins en moins de possibilités avec l’équipe professionnelle à Strasbourg, j’ai décidé de demander un prêt. Au début de la saison, j’étais 10e ou 11e homme, mais sur la fin on était un roster de 14 joueurs car ils voulaient assurer la qualification en coupe d’Europe, donc je ne jouais plus du tout. Étant donné que, pour moi, j’avais déjà prouvé en Espoir, il fallait que je passe pro dans une autre équipe. » Et c’est ainsi qu’il rejoint le Caen BC Calvados pour la fin de saison. « J’ai demandé un prêt mais vu que la fenêtre des transferts était déjà passée, il fallait que je romps mon contrat avec le club pour me libérer. Ce fut le cas et j’ai signé mon premier contrat professionnel là-bas. Caen s’est présenté rapidement et je n’ai pas vraiment attendu d’autres offres. Le club était dernier à ce moment donc je me suis dit qu’ils n’avaient plus rien à perdre à lancer un jeune. Je faisais ça pour avoir du temps de jeu. »

« À Caen, j’ai fait beaucoup d’erreurs et j’ai pu apprendre de ces dernières »

Néanmoins, cette moitié de saison ne répondra pas du tout à ses attentes. Dans un contexte compliqué, Quentin ne réussit pas à s’imposer dans l’effectif caennais. « Quand je suis arrivé, je me suis blessé et j’avais quelques problèmes familiaux, donc même avec toute la bonne volonté du monde je n’ai pas réussi. Dans l’équipe, il y avait beaucoup de blessés, et vu qu’il y a la règle des 10 joueurs minimum sur la feuille de match, je me devais d’y être pou que le club ne soit pas pénalisé, mais je ne jouais pas. C’est pour ça qu’il y a plusieurs matchs où je ne suis pas rentré  » Il ne rentre que quatre fois en jeu pour  0,8 point à 12,5% de réussite aux tirs en 9 minutes de moyenne. Des statistiques peu habituelles pour ce jeune intérieur mobile et scoreur.

Mais au-delà , c’est tout le cadre et l’ambiance qui ne répondent pas à ses attentes pour sa première expérience professionnelle. « Il y a beaucoup de déception sur mon passage à Caen car je voulais changer les choses qui n’allaient pas bien dans le club, mais je m’y suis mal pris. Je suis venu avec de la bonne volonté et tout ce qu’on m’avait appris auparavant. J’encourageais tout le monde, j’étais très positif, mais de part cette attitude, je me suis sorti du groupe sans le savoir. A Caen, j’ai fait beaucoup d’erreurs et j’ai pu apprendre de ces dernières. Donc finalement, je ne regrette pas mon passage ici. » Et c’est après cette deuxième expérience ratée qu’il se décide à se lancer dans un défi ambitieux et quelque peu risqué à première vue : intégrer le centre de formation et l’équipe réserve du Barça.

L’aventure catalane

Retourner dans un centre de formation alors qu’il venait de signer pour la première fois un contrat professionnel pouvait paraître étrange. Mais pour Quentin Goulmy, ce choix était celui du long terme. En arrivant dans le club catalan il allait connaitre un tout autre style de jeu et progresser sur des fondamentaux qui lui manquaient encore. « Je ne voulais pas spécialement rester à Caen, et je pense que c’est compréhensible. Je suis un humain, et vivre dans un environnement de rancœur comme celui-ci n’était pas envisageable. Je voulais découvrir et tenter autre chose. Barcelone m’avait déjà repéré lors de l’Euro U16 et m’avait proposé d’intégrer leur centre de formation. Mais j’avais refusé. Cette fois-ci, ils sont revenus de nouveau et je pense que c’était le bon timing. Il fallait que je vois quelque chose de différent pour grandir et progresser. »

Lors de cette saison en LEB Plata (troisième division), même si elle fut écourtée à cause de la crise du Covid-19, le gaucher a pu connaitre une toute autre culture du basket, beaucoup plus rapide. Et même s’il n’a pas eu la chance de côtoyer l’équipe A du Barça, l’intérieur a pu énormément progresser au côté de grands tacticiens. « Il n’y a pratiquement pas de liens entre la réserve et l’équipe A du Barça, et au final ça semble logique étant donné le top club européen qu’est Barcelone. Ils ont un roster de 12/13 mecs tout le temps, et il n’y qu’un joueur de la réserve qui vient s’entrainer avec eux. Mais ce n’est pas grave, ce n’est pas ce que j’étais venu chercher ici. C’est surtout le fait que chaque jour, je travaille beaucoup et progresse. Avec l’équipe réserve, on a la chance d’avoir Diego Ocampo qui est un super entraîneur. Il a été coach principal en ACB donc il a i, gros CV (ex-entraîneur de Murcie et de l’Estudiates notamment, après avoir longtemps été assistant à Séville). Les dirigeants l’ont choisi pour développer les jeunes. Tous les jours, on a des journées chargées avec lui. Un entrainement de 10h à 15h pour toute l’équipe et ensuite, le soir, il réalise des entrainements individuels pour bosser sur des points en particulier. Il est accompagné d’un staff vraiment complet de 8/9 entraineurs de qualité. En France et nulle part ailleurs (en Europe) tu as ça. »

« Rattraper toutes les années basket que j’ai pu louper quand j’étais plus jeune à cause de mes blessures »

Son objectif à Barcelone semble donc clair. Il ne s’agit pas de se rapprocher de l’équipe première mais bien de progresser dans un club qui possède des infrastructures parmi les meilleures d’Europe. « Mon objectif à Barcelone c’est de me former et de me développer. Rattraper toutes les années basket que j’ai pu louper quand j’étais plus jeune à cause de mes blessures. Mais le but également c’est d’avoir du temps de jeu en match. Ça fait deux ans que je n’avais plus de temps de jeu, donc retrouver confiance à un niveau un peu moins relevé que ce que je pourrais viser plus tard. »

Reste à savoir si les clubs français ou étrangers taperont à sa porte après cette aventure sous les couleurs de l’équipe réserve du FC Barcelone, alors qu’il a tourné à 6,2 points à 51,3% de réussite aux tirs, 3,5 rebonds et 1,3 passe décisive en 20 minutes. A 21 ans et après 7/8 ans où il a vraiment pu se donner dans le basketball, le jeune intérieur possède encore une importante marge de progression.  

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