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Philippe Ausseur, nouveau président de la LNB, donne le ton : « Je suis et je reste favorable au passage à 16 clubs »

LNB - Quelques heures après avoir été nommé à la tête de la LNB, Philippe Ausseur a donné sa première conférence de presse et a balayé différents sujets pour l’avenir mais aussi pour la saison prochaine en parlant des gros chantiers tels que la médiatisation et l’exposition du basket français mais aussi le passage à 16 club qui sera effectif dès la saison 2023-2024.
Philippe Ausseur, nouveau président de la LNB, donne le ton : « Je suis et je reste favorable au passage à 16 clubs »
Crédit photo : Théo TETARD

Philippe Ausseur (58 ans) a été élu président de la Ligue Nationale de Basket (LNB) ce mercredi à Paris à l’issue de l’assemblée générale élective. Il succède à Alain Béral (69 ans) qui ne souhaitait pas se représenter après avoir connu trois mandats depuis 2011. Président de la direction nationale du conseil et de contrôle de gestion (DNCCG), « le gendarme financier » de la LNB est aussi chef d’entreprise et expert-comptable. Il a été élu avec 80 % des voix lors de l’assemblée générale des clubs. Au cours d’une conférence de presse au siège de la LNB, le nouveau président a répondu aux questions de journalistes présents.

Quels sont vos premiers mots après votre élection à la tête de la LNB ?

Cela a été une élection avec un processus fluide et bien organisé. C’est un moment de satisfaction et de soulagement lors d’une campagne faite sur des projets et des idées. Je suis ravi de pouvoir conduire la destinée de la ligue pour les quatre prochaines années – soit jusqu’en 2027 -. Nous avons une très belle ambition et nous souhaitons profiter d’un momentum qui semble très positif mais qui ne se résume pas qu’au phénomène Victor Wembanyama. Nous l’avons vu au travers de nos affluences. Il faut travailler sur ce socle solide et faire de la LNB une ligue de référence, et pourquoi pas la ligue de référence en Europe dans les années à venir. J’ai également une pensée pour ceux qui n’ont pas été élus. C’est toujours un moment un peu difficile mais ils restent et font partie des forces vives du basket professionnel.

« Il faut que l’on ait une sorte de feuilleton, un créneau de basket régulier et en clair »

Comment capitaliser sur l’effet Victor Wembanyama ?

On se réunira lors d’une première réunion avec le comité directeur jeudi prochain et notre priorité sera de travailler sur l’exposition du basketball. Je pense qu’il y aura d’autres talents qui vont émerger, comme Zaccharie Risacher, mais pas que. Il faut que l’on poursuive cela, ainsi que les beaux événements, de délocalisation notamment. Tout le monde a vu ce qui a pu se faire à Roland-Garros ou ailleurs. Il faut que l’on aide nos clubs à faire cela, à un peu plus se structurer. La ligue doit trouver des moyens pour qu’elle soit force de proposition, force d’accompagnement de ces clubs. Nous avons tous en tête l’exposition médiatique et celle TV, on espère tous avoir prochainement de très bonnes nouvelles. On sera dans la continuité. Je souhaite que Fabrice Jouhaud, qui est très mobilisé sur la question, soit reconduit à son poste de directeur général. La décision lui appartient désormais.

Les droits TV, est-ce un dossier brûlant ?

Ce qui nous importe le plus, c’est d’avoir la meilleure exposition télé possible et de s’inscrire dans une démarche de partenariat. Le basket français le mérite mais c’est aussi à lui de se mettre en avant pour obtenir ces droits. Mais ne rêvons pas, cela se saurait si des droits télés montaient à 50 ou 100 millions d’euros… En revanche, l’exposition télé doit nous aider à trouver plus de revenus comme des revenus marketing. Ce que l’on souhaite d’abord, c’est d’avoir la meilleure exposition média possible. Je veux que l’on s’inscrive dans un partenariat probablement sur une durée supérieure à une seule saison, ce qui nous a parfois manqué. C’est important aussi que l’on ait une sorte de feuilleton, un créneau de basket régulier et en clair.

Le passage à 16 équipes en Betclic ELITE est-il un sujet définitivement clos ?

Je suis et je reste favorable au passage à 16 clubs. Sous cette gouvernance, nous ne reviendrons pas là-dessus. Parfois, la ligue donnait le sentiment de revenir sur sa décision mais cela est fait. Il faudra en faire un bilan. Mais je le dis avec le plus de clarté possible : le passage à 16 équipes est acté et nous ne reviendrons pas là-dessus. Ensuite, il y a un certain nombre de réformes à étudier notamment sur les statuts. On va se donner le temps de regarder ce qui marche bien et moins bien. Il y a probablement des choses à voir sur les coupes d’Europe car je trouve que c’est insatisfaisant de voir comment les coupes d’Europe fonctionnent. Il faut avoir le plus de clarté possible mais ce sujet ne concerne pas que la France.

« La Luxury Tax est un outil de régulation qui peut s’appliquer demain à d’autres clubs que Monaco »

Quelle est la situation financière de la LNB ainsi que des clubs de Betclic ELITE et Pro B ?

Sur la LNB, ce que je peux vous dire, c’est que la ligue a souffert après la période Covid mais elle tient. Quant aux clubs, nous avons des situations contrastées. Sur cette saison, il y a eu un certain contraste dans les résultats qui seront publiés, et qui sont liés à l’inflation. Notamment sur certains postes qui ont pris entre 10% et 15% de hausse par rapport aux sponsors et aux partenaires. Mais les finances des clubs sont saines. On ne va pas se retrouver avec dix clubs en dépôt de bilan, peut-être un seul cas. Il n’y a pas péril dans la demeure. Il y a beaucoup de choses qui ont pu être écrites sur Boulogne-Levallois, dont je ne suis pas certain qu’elle aient toutes été vérifiées. Pour les Metropolitans 92, lors des auditions menées, ni le dépôt de bilan ni la liquidation n’ont été évoqués. Il y a une situation financière qui est plutôt saine grâce à la saison réalisée par le club francilien.

La luxury tax a été votée et celle-ci pénaliserait le champion de France, l’AS Monaco. Qu’en est-il ?

Sur la luxury tax, elle a effectivement été votée. On a toujours dit qu’il fallait que l’on affine son calcul. Il y a, à juste titre, un raccourci qui a été fait entre elle et l’AS Monaco. Il s’agit d’un outil de régulation qui peut s’appliquer à d’autres clubs que Monaco. En l’état du modèle économique et des finances de l’AS Monaco, elle ne s’applique qu’à Monaco. Sur le fait d’aligner deux équipes, je ne suis pas le dirigeant de Monaco… Je ne vais pas leur donner de conseils, je suis mal placé pour le faire. La seule chose que je peux dire, c’est qu’elle ne se fait pas en fonction de qui vous alignez en Betclic ELITE, elle se fait en fonction des comptes, de la masse salariale. Je pense qu’il faut dédramatiser ce sujet et que nous devons poursuivre ce dialogue avec Monaco. Il y a pas mal de clubs qui demandent une meilleure régulation. Et je pense même que nous pouvons influencer l’EuroLeague, cela se fait déjà en NBA de manière bien plus stricte. Ça doit être un outil de régulation vertueux.

L’EuroLeague est train de regarder pour instaurer un play-in avant les playoffs, ce qui ajouterait des dates à un calendrier très lourd, le passage à seize équipes ne sera-t-il pas insuffisant ? 

La réduction à seize équipes n’est pas liée qu’à l’EuroLeague. Pour elle, on ne va faire une Betclic ELITE à dix clubs. La position de la France est raisonnable et nous avons montré un signe d’ouverture à l’EuroLeague. Il faut désormais que l’on s’entende. Est-ce qu’il y a un risque que les clubs français quittent le championnat ? Je n’y crois pas. Je ne pense pas qu’un club puisse vivre seulement avec l’EuroLeague. Je pense que l’EuroLeague n’échappera pas à se poser des questions sur son modèle. Je le redis, l’EuroLeague est une magnifique compétition sportive mais qui doit passer par une remise en question de son modèle organisationnel mais aussi économique.

Propos recueillis à Paris,

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