« Encore en réaction, jamais en action », la JL Bourg cède devant le festival Justin Cobbs
À quoi cela tient un match longtemps accroché ? À des détails a-t-on coutume de dire. Ce mardi soir, il y en a eu très peu à vrai dire… La défaite de la JL Bourg (82-86) repose sur deux facteurs principaux : une fin de deuxième quart-temps catastrophique, où l’écart passe subitement à -15 (31-46, mi-temps), et le show Justin Cobbs dans le money-time. Soit une raison recevable, l’autre beaucoup moins… « À 28-28, je ne comprends pas ce qui se passe, on perd tout contrôle du match sans raison », soupirait Laurent Legname. Alors que les gros tirs de l’ancien Gravelinois… « Il tue le match sur des exploits individuels. Ça, à la rigueur, je peux l’accepter. »
Quand bien même elle n’a jamais mené de la soirée, comme à Valence, la JL Bourg a encore prouvé qu’elle pouvait jouer les yeux dans les yeux avec une équipe taillée pour la victoire finale. Mais au final, l’exploit qui ferait décoller la Jeu au classement est toujours aux abonnés absents et cela fait désormais six défaites en huit sorties. Avec un problème clairement identifié : son irrégularité chronique. « Pendant 35-36 minutes, on propose quelque chose de cohérent mais il faut arriver à faire cela sur 40 minutes », pointait Laurent Legname. « Après quatre mois, ce n’est pas normal qu’on n’ait pas cette constance défensive sur l’intégralité d’une rencontre. Comme à Roanne, comme contre Dijon, on a encore été en réaction, jamais en action. » Et de fait, les Bressans sont encore partis de trop loin : leur révolte à -18 (39-57, 25e minute), notamment initiée par le quatuor Rasheed Sulaimon – Maxime Courby – Maxime Courby – Alexandre Chassang, fut superbe mais restera inachevée. « On n’a jamais abandonné mais ça ne suffit pas. »
« Cobbs a plié le match de la façon dont un joueur de son niveau devrait le faire »
Surtout qu’il y avait un monde d’écart sur certains aspects entre les deux équipes… « En terme de taille, de qualités athlétiques, la différence était énorme », poursuivait le technicien varois. « Nous sommes dominés athlétiquement sur les postes 1 et 5, c’était criant ce soir. » À cet égard, les présences d’Hugo Benitez − pour apporter un peu de ténacité défensive sur Cobbs − et d’Eric Mika auraient pu être fortes utiles. Car même également réduit en nombre, l’effectif du Buducnost Podgorica reste au-dessus d’un point de vue talent : Willie Reed a régné sur les débats dans la raquette (15 points à 7/8 et 8 rebonds), D.J. Seeley a été absolument intenable pendant 25 minutes (21 points) et quand la Jeu a enfin trouvé la solution pour le mettre sous cloche, c’est Justin Cobbs qui est sorti de sa boîte. Joueur offensif de calibre supérieur en Europe, troisième meilleur marqueur de la compétition, le meneur champion de France 2018 avec Le Mans a compilé 13 points dans le dernier quart-temps, sur des tirs tous plus compliqués les uns que les autres, alors que le navire monténégrin tanguait dangereusement (66-68, 33e minute), histoire de repousser à lui tout seul les derniers assauts burgiens. « Il a plié le match de la façon dont un joueur de son niveau devrait le faire », appréciait son coach Aleksandar Dzikic. « Honnêtement, j’aurais aimé qu’il reçoive plus d’aide de ses coéquipiers mais Justin a fait ce pour quoi il est attendu. » Et au final, cela vient consolider la première place de Podgorica et la dernière (ex-aequo avec Patras) de la JL Bourg. Comme quoi le talent, bien utilisé, peut mener très haut, alors que l’inconstance…
À Bourg-en-Bresse,
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