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« Il mérite tout ce qui lui arrive » : Rudy Demahis, starter en finale d’EuroCup à 19 ans ?

Depuis le temps qu’il officie en France, on a eu le temps de l’apprendre : Zvezdan Mitrovic ne fonctionne pas au statut. Peu importe que vous soyez l’ex-10e homme d’un relégable de Pro B (Paul Rigot) ou un jeune de 17 ans envoyé au feu en EuroLeague du haut de vos neuf minutes de jeu en professionnel jusque-là (Matthew Strazel), vous aurez du temps de jeu si vous montrez que vous en êtes digne. Cette saison, à Monaco, la surprise s’appelle Rudy Demahis-Ballou (1,87 m, 19 ans), sorti du chapeau de coach Mitrovic en début d’année, dans la foulée du départ de Nikola Rebic vers Nanterre.

Il y a encore sept semaines, le 7 mars 2021, Rudy Demahis-Ballou évoluait avec les Espoirs de Monaco, avec qui il a disputé cinq rencontres cette saison (15,8 points à 51%, 5 rebonds et 4,2 passes décisives), contribuant à une courte victoire contre l’Élan Chalon (72-69). Demain, il démarrera très sûrement une finale d’EuroCup dans le cinq majeur. Une ascension inouïe en si peu de temps, dont il ne semble pas réellement mesurer la portée.

« Je ne réalise pas trop ce qui se passe, j’essaye de rester concentré sur le moment présent. Je ne m’attendais pas vraiment à avoir autant de responsabilités aussi vite. Le coach me fait confiance, j’essaye de saisir ma chance à chaque fois qu’il me la donne. Il attend beaucoup de moi en défense, je suis souvent sur le porteur de balle adverse. Il veut que je mette beaucoup de pression. J’engrange énormément d’expérience, j’apprends beaucoup, c’est vraiment enrichissant. Le coach a dû voir que je travaillais toujours plus dur lors des entraînements, c’est à partir de ce moment-là qu’il m’a donné ma chance. »

Une éthique de travail qui est bel et bien mise en avant par Zvezdan Mitrovic, particulièrement satisfait du rendement de son jeune protégé sur ces premiers mois de l’année 2021.

« Rudy est un super gamin, avec une excellente éthique de travail. Il s’entraîne individuellement tous les jours avec Diego (Goncalves, le préparateur physique), avec mes entraîneurs assistants. Nous jouons en effectif réduit et il a su saisir sa chance. La preuve, c’est que sans Rudy, jamais on ne se qualifie contre le Buducnost lors des quarts de finale, je vous le garantis à 100%. Je me rappelle de sa performance à Ljubljana : Dee Bost n’était pas si bon, il avait des problèmes de faute, et Rudy a été d’une importance capitale. Pareil en demi-finale où il a été énorme défensivement sur A.J. Slaughter. Il est très intelligent, il travaille dur et je ne me fais aucun souci pour son avenir, il deviendra un bon joueur. En attendant, il mérite tout ce qui lui arrive. »

Originaire de Rouen, formé dans le giron du SPO où il a démarré le basket à l’âge de 6 ans, le Normand s’est vite imposé comme un nom à suivre, admis au Centre Fédéral en 2017, avant d’être recruté par l’AS Monaco en avril dernier alors que l’entraîneur se nommait encore Sasa Obradovic. Et ce qui est particulièrement remarquable, c’est qu’il a su gagner ses galons lors des plus gros matchs de la saison. Pratiquement inutilisé en 2020 (30 minutes au total toutes compétitions confondues), révélé lors du Top 16 avec notamment une sortie à 16 minutes sur le parquet de Malaga, il s’est véritablement imposé au cours de la phase éliminatoire, à l’image de ce match retour contre le Buducnost Podgorica qui a marqué l’esprit de coach Mitrovic : 17 minutes de jeu à Ljubljana sans aucun point, certes, mais avec une vraie maîtrise, symbolisée par son intensité défensive et sa tenue de balle.

Et si Rudy Demahis a obtenu des minutes grâce à ses qualités de stoppeur, qui seront encore bien utiles face aux artificers de Kazan (Isaiah Canaan, Jordan Theodore, Nate Wolters, Jamar Smith…), des responsabilités étendues passeront maintenant forcément par des progrès offensifs. Encore trop timide en attaque (1,3 point à 28% en EuroCup ; 1,5 point à 17% en Jeep ÉLITE) , il ne pèse pas suffisamment dans ce secteur, quand bien même l’on se souviendra longtemps de ces deux tirs primés capitaux lors de la belle contre Buducnost. Mais à tout juste 19 ans, un tel rôle était déjà pratiquement inespéré, au relais d’un Dee Bost qui se plaît à jouer les mentors.

« Rudy joue incroyablement bien, du haut de ses 19 ans. Le coach l’a envoyé sur le parquet et il a montré qu’il pouvait avoir sa place. Après, je ne suis pas trop surpris de sa réussite car il défend sur moi à l’entraînement (il sourit). Lors du training camp, j’ai dû me le coltiner tous les jours et je sais qu’il peut vraiment être très bon défensivement. Il est embêtant avec ses longs bras. Il a du talent mais le coach est sur son dos en permanence, il le pousse sans cesse à s’améliorer. Rudy mérite ce qui est en train de se passer. »

Le « mérite », notion mise en avant simultanément par Zvezdan Mitrovic et Dee Bost sans question incitative de notre part, preuve du nouveau statut de Rudy Demahis-Ballou. Le Rouennais était la recrue la moins attendue de l’été et il se retrouve à démarrer tous les matchs éliminatoires d’EuroCup, avec 12 minutes de moyenne. C’était tellement inattendu. Tellement inattendu, que ça en est surtout très fort.

À Monaco,

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