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ITW Tidjane Salaün : « Je ne comprends pas pourquoi tu perdrais ton temps en G-League alors que tu peux aller en Europe »

NBA - Le jeune français Tidjane Salaün était de passage à Washington avec son équipe de G-League. Il nous a accordés une interview pour aborder le sujet de la G-League, du quotidien d'un joueur là-bas, et des différences avec la NBA et la France.
ITW Tidjane Salaün : « Je ne comprends pas pourquoi tu perdrais ton temps en G-League alors que tu peux aller en Europe »

L’ex-choletais n’a plus joué en NBA depuis le 2 novembre

Crédit photo : © Alonzo Adams-Imagn Images

On s’attendait plutôt à le voir débarquer avec l’équipe NBA des Hornets. Mais pour sa deuxième saison outre-atlantique, Tidjane Salaün (2,05 m, 20 ans) a pour l’instant disputé plus de matchs en G-League (10) qu’en NBA (7). C’est donc dans un environnement plus modeste qu’il s’est cette fois déplacé à Washington DC, et que nous l’avons retrouvé à l’occasion du match entre son Greensboro Swarm et les Capital City Go-Go (124-106 score final).

Si son équipe a gagné et qu’il a performé individuellement (20 points, 6 rebonds et 3 passes décisives), le moral n’était pas au beau fixe pour Salaün. Il s’est montré franc envers son expérience en G-League, et le niveau de cette ligue, avec des mots qui peuvent faire écho à la situation d’autres joueurs français. Bonne nouvelle pour lui, il prenait l’avion en suivant direction Charlotte, pour retrouver l’effectif NBA après trois semaines dans son antichambre. Avant cela, l’ex-choletais a tout de même pris le temps de répondre avec honnêteté à BeBasket, dans les gradins de la CareFirst Arena.

Tidjane, cela fait trois semaines que tu es en G-League, comment ça se passe pour toi au niveau basket ?

Ça se passe bien. Je profite de ces occasions pour devenir meilleur, et me concentrer sur les choses que les Hornets m’ont demandé. J’ai des consignes que je respecte, et pour le reste des minutes et des occasions que j’ai, j’en profite sur mon jeu. Je suis plus agressif, j’ai l’opportunité de faire des erreurs pour progresser. Ce ne sont pas des erreurs bêtes, mais plutôt des erreurs assez productives quand même, parce que je vois ma progression de match en match. Ce sont de belles opportunités.

Avec quelle mentalité arrives-tu pour jouer en G-League ? Le succès collectif est-il important pour toi, ou tu veux aussi te montrer individuellement ?

Moi, je joue toujours pour la victoire. C’est assez compliqué avec les Hornets, on perd assez souvent. Mais la première chose à laquelle je pense quand je vais sur le terrain, c’est de gagner. Même en G-League, c’est la même chose. Je vis pour la victoire. Après j’ai mes objectifs individuels bien sûr, et forcément tu es un peu plus libre parce que tu n’es pas avec les Hornets. Il y a des restrictions quand on est avec une franchise NBA. Mais là en G-League, ils avaient besoin de mon jeu, donc j’ai pu m’exprimer beaucoup plus, forcément.

Au niveau du quotidien d’un joueur en G-League, quelles sont les principales différences avec la NBA ? Tu n’as pas forcément pas le même standing dans les voyages, le logement, la restauration…

Forcément, on n’a pas les mêmes infrastructures. C’est beaucoup plus pauvre en G-League, si on peut dire, du moins à Greensboro. Après, les voyages sont plus longs par rapport au fait qu’on prend des vols commerciaux. Supplément des longs trajets de bus, parce que des fois ce n’est pas dans la même ville, on doit aller beaucoup plus loin, par exemple à Long Island (équipe affiliée aux Brooklyn Nets). Aussi on n’a pas de nourriture, que des petits snacks, et pas notre chef habituel. Sinon, le jeu est forcément différent, un peu plus sauvage.

« Les infrastructures sont beaucoup plus pauvres en G-League »

Légende

Donc les infrastructures diffèrent ? Vous ne vous entraînez pas dans le même centre d’entraînement que l’équipe NBA ?

Oui, c’est ça. En fait, notre centre d’entraînement est aussi là où on joue. Donc la salle de musculation est toute petite, il n’y a pas grand chose. Tout est réuni au même endroit, la salle de musculation est au même endroit que la salle des kinés. On a un tout petit vestiaire, une toute petite douche. C’est plus pauvre. C’est sûr qu’on préfère tous être avec la franchise NBA, c’est le rêve. Mais franchement, ça ne me dérange pas trop. J’ai quand même été en France, où on n’a même pas ça. C’est déjà bien. Moi, j’ai juste besoin d’un terrain et d’un ballon.

Et au niveau des salles de match, des ambiances ?

On a eu des bonnes ambiances à domicile franchement, où c’était assez rempli. Surtout qu’on a joué des matchs serrés, donc forcément le public nous supportait. Après, c’est sûr qu’on a aussi eu d’autres ambiances, souvent à l’extérieur. Comme à Long Island, Delaware (équipe affiliée aux Philadelphie Sixers), ou ici contre Capital City (équipe affiliée aux Washington Wizards), il n’y a quasiment personne… Mais ce n’est pas grave.

Salaün dans les gradins de la salle de G-League de Washington (photo : Tom Compayrot)

Au niveau sportif, on essaye toujours de comparer la G-League à d’autres championnats. Certains américains disent que c’est la deuxième meilleure ligue au monde…

[Il secoue la tête négativement]

… certains en France disent que ça équivaut au niveau Pro B. Qu’en penses-tu ?

Franchement, je n’ai pas connu la Pro B, et je ne l’ai jamais regardée franchement. Je suis toujours concentré sur la ligue où je joue, et au-dessus. Quand j’étais en Betclic ÉLITE, je regardais la NBA et la Pro A, et un petit peu d’EuroLeague. Mais là maintenant que je suis en NBA, forcément je regarde les matchs NBA.

Et par rapport à la Betclic ÉLITE alors ?

La Betclic, je dirais que c’est quand même mieux au niveau de l’intelligence de jeu. Le jeu est différent, c’est plus lent. Ici il y a des joueurs qui sont vraiment bons, et qui pourraient être très bons en Europe. Mais il y en a aussi qui ne sont pas forcément au niveau. Certains peuvent aussi s’enflammer, parce que le jeu reste sauvage. Souvent dans les équipes, il n’y a que 2-3 joueurs qui vont faire le match. Il y a beaucoup plus de 1-contre-1, des petites passes, des petits écrans… Mais c’est vraiment 3 joueurs qui vont jouer.

En Betclic, ça joue plus intelligemment, plus collectivement, aussi plus lentement. Ça reste un jeu d’équipe : si un joueur est tout seul, il doit avoir le ballon et doit tirer. Alors qu’ici, même si tu es tout seul, tu sais que tu ne vas pas avoir le ballon, juste parce que le gars avec la balle est en feu. Il y a beaucoup plus de « croqueurs », bien sûr. On connaît la mentalité américaine.

Tu dirais que le niveau collectif est meilleur en Betclic ÉLITE, mais le niveau individuel meilleur ici ?

Ça dépend, parce qu’il y a aussi de très bons joueurs en Europe. Après, ça dépend aussi comment ils vont jouer leur jeu. Certains vont beaucoup plus s’exprimer, d’autres non.

Tu sens que des joueurs sont là pour aller chercher un contrat ?

Bien sûr, c’est pour ça qu’ils sont ici. Moi j’avoue que je ne comprends pas si t’es un bon joueur et que tu restes je ne sais pas combien de temps ici, à perdre ton temps… Alors que tu peux très bien aller en Europe, et il y a des gros exemples qui ont montré que c’était possible de revenir en NBA après. Ou juste tout simplement, si tu recherches juste l’argent, tu peux très bien aller en Europe et avoir un très gros contrat. Parce que ça commence à se développer. Enfin bon, ce n’est pas à moi d’en dire plus.

« J’avoue que je ne comprends pas si t’es un bon joueur et que tu restes je ne sais pas combien de temps ici, à perdre ton temps »

Légende

Pour en revenir à toi, tu es toujours en contact quotidien avec les Hornets ? Tu as parlé de consignes au début…

Bien sûr. J’ai toujours des consignes du coach, du General Manager ou même des Présidents. Ils me donnent des conseils, ou juste un petit retour en fin de match, pour féliciter de la victoire, ou me dire les choses que j’ai bien fait ou non. J’ai des retours d’eux, mais aussi de mon coach principal en G-League, ou de tous les gens du staff qui sont là pour m’aider.

Mais j’ai aussi mon groupe personnel, avec qui je travaille à l’extérieur, mes coachs persos. Je suis toujours connecté avec les Hornets, mais ils ont leurs matchs, et j’ai les miens. Donc je suis un peu plus focus sur moi-même avec les gens du staff ici.

Tu sens que tu as un statut plus important que les autres en G-League, parce que tu es sous contrat NBA ? Le staff te donne plus de libertés, a envie que tu tentes plus de choses ?

Oui, après c’est partout pareil ça. Si tu as un contrat garanti ou two-way, tu vas forcément avoir plus d’opportunités, c’est comme ça.

Et ces derniers jours, quels sont tes contacts avec les Hornets, tu sais quand tu vas revenir avec eux ?

Bah en fait je reviens avec eux maintenant. Là justement, j’ai un avion à prendre, je dois y aller…

 

Depuis Washington,

Le lendemain (ce lundi 1 décembre), Salaün était de retour avec l’équipe NBA (photo : Charlotte Hornets)
Image Tom Compayrot
Tom Compayrot a rejoint BeBasket en novembre 2023, où il suit de près l’actualité de la NBA. Curieux et rigoureux, il s’intéresse autant aux stars qu’aux rôles clés dans l’ombre, avec l’envie de raconter ce qui fait vibrer la ligue au quotidien. Récemment, il s’est rendu aux Etats-Unis pour couvrir la Draft NBA 2025 sur place et nous faire vivre cet événement majeur de l’intérieur.

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