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James Palmer sauve la JL Bourg et plonge Strasbourg dans la crise

Auteur de 19 points dans le quatrième quart-temps, 26 au total, James Palmer Jr. a permis à la JL Bourg de l'emporter in extremis contre Strasbourg (74-69). Les Bressans ramènent ainsi leur bilan à l'équilibre tandis que la SIG, toujours incapable de plier les matchs, va passer la trêve avec l'inconfortable statut de lanterne rouge.
James Palmer sauve la JL Bourg et plonge Strasbourg dans la crise
Crédit photo : Jacques Cormarèche

Assis à côté d’Hugo Benitez dans la salle de presse d’Ékinox, James Palmer Jr. détache son regard de la feuille de statistiques en entendant son nom dans la bouche de son coéquipier. « Qu’est-ce que tu viens de dire à propos de moi ? » Que des bonnes choses, évidemment. Comment pourrait-il en être autrement après un tel festival dans le dernier quart-temps ? « Que tu as mis des gros tirs et que c’est pour ça que tu es ici », lui a répondu le Catalan. Complètement insipide pendant trois quart-temps (7 points à 2/6 et 2 d’évaluation), l’ailier originaire de Washington a mis les doigts dans la prise à l’approche du money-time. Un premier shoot à trois points ouvert dans le corner, puis une interception consécutive à une mauvaise passe de Paul Lacombe, pour lancer la machine, et puis c’était parti pour le festival des fameux gros tirs. Un sur la tête de Bodian Massa, un autre devant Matt Mitchell, un dernier dans le corner en conclusion d’une superbe action collective en triangle avec Benitez et Chassang. Pour un total de 19 points à 6/7 au cours des dix dernières minutes ! Soit un quart-temps sur une autre planète. « Mes coéquipiers ont fait du bon boulot pour me trouver et je suis devenu chaud », a-t-il éludé, dans un poncif absolu de conférence de presse.

Afin d’entendre des choses intéressantes sur Palmer, il fallait donc s’adresser à d’autres. « James n’a pas réussi à trouver son rythme au début du match mais il a pris ses responsabilités ensuite », soulignait Hugo Benitez. « Si Jordan (Floyd) ou d’autres n’arrivent pas à marquer, c’est à lui d’assumer ses responsabilités et il l’a très bien fait. Il est là pour mettre des gros tirs. On peut le remercier car c’est lui qui nous fait gagner aussi. » On pourra retourner la faveur à l’enfant de Toulouges en soulignant l’importance de son contre sur Paul Lacombe à 23 secondes du buzzer, alors que tout restait à faire (70-69). Depuis le banc lors de la fin de match, Kevin Kokila a également apprécié le spectacle. « C’était incroyable ! Il a pris les choses en main et franchement, aujourd’hui, on en avait besoin. Je suis très content pour lui car il le mérite. Il nous a vraiment fait du bien car cette victoire était impérative. »

Un effondrement récurrent pour Strasbourg : la SIG doit « apprendre à gagner »

De la maladresse (7 points à 1/8) mais de l’impact (7 rebonds et 5 passes décisives) pour la première de Paul Lacombe avec la SIG (photo : Jacques Cormarèche)

Kevin Kokila avait raison sur un point, c’était malheur au vaincu sur ce match ! D’un côté, une équipe burgienne qui restait sur trois défaites de rang en Betclic ÉLITE. De l’autre, une escouade alsacienne relégable, clairement pas à sa place. Et la qualité de la rencontre a largement pâti de ce fort enjeu. Une partie souvent peu agréable à suivre, hachée, brouillonne, mais avec une SIG clairement venue en mission dans l’Ain, après avoir passé une semaine en vase clos au Rhénus. À défaut de toujours bien jouer au basket, ces Strasbourgeois là se battent vraiment. Là aussi, comment pourrait-il en être autrement avec des Jean-Baptiste Maille, Léo Cavalière et maintenant Paul Lacombe dans l’équipe ? Malgré la blessure d’Ike Udanoh (que Bodian Massa, impérial défensivement, a bien failli faire oublier), malgré l’absence énigmatique de Stan Okoye (plus que jamais sur la sellette), malgré la nouvelle performance terne du leader Matt Mitchell (10 points à 4/13), Strasbourg a livré le match qu’il fallait pendant très longtemps, au point de prendre jusqu’à 12 points d’avance au cœur de la deuxième mi-temps (41-53, 27e minute). « On a donné 35 minutes de qualité », martelait Paul Lacombe. « Pour une équipe dans la souffrance, on a été engagé et bien dans le combat. On a tenu Floyd, on était vraiment dans le respect des règles. L’état d’esprit est là, la volonté de bien faire les choses aussi, il y a de l’espoir pour la suite. »

Hugo Benitez ne s’y trompait d’ailleurs pas. « Sur l’ensemble du match, je ne pense pas qu’on mérite la victoire », lâchait le meneur bressan. Mais c’est bien justement là tout le problème de cette SIG : toujours placée, souvent performante, mais jamais gagnante ces derniers temps. Hormis le déplacement à Gravelines (69-85), les hommes de Lassi Tuovi viennent d’enchaîner cinq défaites de rang dans les derniers instants (79-84 à Cholet, 71-73 face à Limoges, 78-80 à Murcie et 75-87 contre Monaco). « C’est l’histoire de notre début de saison », soufflait le technicien finlandais, qui s’apprête à rejoindre sa sélection lundi pour une oxygénation bienvenue. « Il faut que l’on apprenne à gagner ! La mentalité est bonne mais on doit savoir mieux terminer les matchs. Je suis déçu car il y a malheureusement un sentiment de déjà-vu. Je ne sais pas si les joueurs ont la peur de gagner mais dans ces situations tendues en fin de rencontre, ils s’y revoient, se disent que le scénario va se répéter. Ces cinq dernières minutes sont notre démon à chaque fois en Betclic ÉLITE. » En tête de 12e à la 38e minute (de 19-17 à 67-66), cohérente pendant une majeure partie de la rencontre, l’équipe bas-rhinoise s’est effectivement délitée à l’approche de la sirène finale, ne parvenant plus à exécuter correctement ses systèmes, donnant la gonfle comme une patate chaude à Marcus Keene, certes tranchant (22 points à 8/19) mais visiblement pas assez. « Dans les derniers moments, quand c’est important, on ne sait plus trop quoi faire », acquiesce Paul Lacombe. « On ne passe vraiment pas loin d’une victoire qui nous tendait les bras et nous aurait fait énormément de bien. C’est terrible. » À tel point que la SIG, défaite 69-74 pendant que Paris l’a emporté, va passer la trêve dans le costume de lanterne rouge, indigne de son statut, un seul minuscule succès en poche, loin, très loin, de ses rêves de Leaders Cup.

Floyd, le réveil défensif

Le duo Benitez – Pelos a permis à la JL Bourg de maintenir la tête hors de l’eau pendant 30 minutes (photo : Jacques Cormarèche)

A contrario, la JL Bourg peut toujours rêver d’aller visiter Saint-Chamond en février – car oui, il est donc possible de rêver de telles choses –. James Palmer n’a pas tout fait tout seul évidemment : agressif offensivement comme rarement (16 points à 5/9, 3 passes décisives et 5 fautes provoquées), Hugo Benitez a longtemps semblé seul au milieu d’un désert, si l’on excepte la combativité de Pierre Pelos (7 rebonds à la mi-temps, en double-double au final) et un certain effort défensif global. Finalement, certains se sont progressivement réveillés, à l’image d’Alexandre Chassang, qui a pesé dans le dernier quart-temps, ou de Jordan Floyd, qui, malgré des statistiques désastreuses (1 point à 0/6), a signé son match référence défensivement parlant. Ou plutôt sa séquence référence, avec quatre dernières minutes où « il s’est mis en mission sur Keene » dixit Benitez. « Il a fait un travail incroyable sur lui », embrayait Frédéric Fauthoux. « Il l’a tué, clairement ! » Le petit symbole d’une équipe aussi talentueuse qu’imprévisible. Il fallait bien cela, ce dimanche, pour refroidir l’ancienne gâchette de Ljubljana et permettre aux Bressans de s’en sortir in extremis afin d’équilibrer leur bilan (4v-4d). « C’est une victoire dans la douleur mais une victoire quand même », synthétise Frédéric Fauthoux. « C’est ce qu’il nous fallait absolument. » Ou comment cinq petites minutes s’apprêtent à faire vivre deux semaines de trêve diamétralement opposées aux deux équipes…

À Bourg-en-Bresse,

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