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[Les pires records de Pro A] Le jour où… Avignon est reparti de Cholet avec 59 points dans ses valises (1/5)

« J’espère que nous allons passer d’un match difficile à un match confortable », lâchait l’entraîneur choletais, Jean Galle, dans les colonnes de la presse locale le 11 mars 1989, en écho à la rencontre aller à Avignon où Graylin Warner avait dû s’employer (38 points et 8 rebonds) pour que Cholet s’en tire indemne (81-75). « Les Avignonnais jouent bien au basket, ils sont vaillants, et j’avoue franchement que je ne comprends pas pourquoi ils ne gagnent pas plus souvent. »

Pour que nous en fassions un article 31 ans plus tard, autant dire que les propos du Nordiste n’ont pas vraiment trouvé confirmation dans la performance des hommes d’Alain Larrouquis le soir-même. C’est bien simple : 59 points d’écart, cela ne s’est ensuite jamais revu au cours de l’histoire de la Ligue Nationale de Basket. Tout juste si Strasbourg s’en est approché au cours d’une surréaliste soirée de janvier 2011 (défaite de 57 points sur laquelle nous reviendrons vendredi), autrement aucune autre rencontre officielle ne s’est conclue avec un écart supérieur à 51 points (du moins, depuis la création de la LNB en 1987, Gregor Beugnot nous ayant par exemple rappelé l’existence d’un Limoges – Vichy conclu à 148-93, soit 55 points d’écart, en 1985).

50 points : le festival Graylin Warner

La feuille de statistiques témoigne de l’ampleur du massacre : 87 tirs tentés par Cholet contre 51 pour l’ES Avignon, 35 passes décisives pour CB, 24 balles perdues par les Vauclusiens. Avec un chiffre qui retient l’attention : 50. Comme le nombre de points inscrits ce soir-là par le Lévrier des Mauges, l’inoubliable Graylin Warner (n°9 sur la photo de une). « Il avait scoré presque autant que toute notre équipe réunie », se désole Emmanuel Schmitt, à l’époque dans les rangs avignonnais (5 points en 14 minutes). « Le lendemain, dans le journal local, il y avait eu un titre comme Avignon 55 – Warner 50. On en rigole aujourd’hui mais à l’époque, c’était humiliant. » Pire encore, en seconde mi-temps, l’Américain a été beaucoup plus prolifique qu’Avignon : 37 points pour lui, 24 pour ses neuf malheureux adversaires. Avec une pointe de regrets exprimée le soir-même par Jean Galle : « Quand Laurent Buffard m’a prévenu que Graylin en était à 43 points, c’était un peu tard. Il aurait pu dépasser les 61 points de Ron Davis. » Avec 40 minutes de jeu, cela aurait pu être possible. 50 points à 21/33, 9 rebonds, 4 interceptions et 2 passes décisives pour 52 d’évaluation en 33 minutes, ce n’est déjà pas si mal… Surtout lorsqu’on ne s’est pas entraîné de toute la semaine précédant le match suite à une extraction de ses dents de sagesse.

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Le 12 mars 1989, Ouest France rend hommage à Graylin Warner

Antoine Rigaudeau, l’acte de naissance

Cette rencontre a également marqué l’acte de naissance d’un petit jeunot côté choletais. Un minot, âgé de 17 ans et 3 mois, nommé… Antoine Rigaudeau (n°14). Déjà aperçu à six reprises sur les parquets professionnels  (depuis sa première à Caen le 17 novembre 1987), l’enfant de Cholet Basket n’avait encore jamais dépassé la barre des deux points. Ce soir-là, il a compilé 9 points à 4/7, 6 rebonds, 2 passes décisives et 3 interceptions pour 15 d’évaluation en 17 minutes. « Il fut à la hauteur des espérances placées en lui », écrivait Gérard Tual, le lendemain, dans le journal local. Néanmoins, Antoine Rigaudeau nous a confié n’avoir aucun souvenir de cette rencontre, tout comme Philippe Hervé (n°4 sur la photo, 11 points et 9 passes décisives).

Sans surprise, cette soirée a laissé bien plus de traces dans les rangs provençaux. Plus de trois décennies plus tard, Manu Schmitt a encore des flashs de « la Meilleraie en feu », décrivant « une déferlante totale ». « À -60, on ne ressent plus rien. On n’a alors qu’une envie : que le match se termine le plus vite possible, de prendre la douche et de partir de là. C’est le genre de matchs où l’équipe adversaire peut faire entrer le chauffeur du bus sans casser sa dynamique. C’est trop gros pour être vrai et heureusement, cela arrive rarement. On était pris dans un tourbillon avec l’impression que le cercle était bouché de notre côté et que ça allait beaucoup trop vite de l’autre, un vrai état d’euphorie ». À trois journées de la fin, l’ES Avignon avait déjà assuré son maintien et n’avait plus rien à jouer. Si ce n’est d’éviter de perdre sans honneur. « Nous étions totalement à côté du sujet, dans tous les domaines. C’est clairement un match que nous avons lâché », conclut l’entraîneur d’Aix-Maurienne. À tel point que cela a pris des proportions historiques…

À lire : les archives de presse de cette rencontre, précieusement conservées par Cholet Basket.

Le Top 20 des plus grosses défaites de l’histoire de la LNB :

  • 59 points d’écart (Cholet 114 – 55 Avignon, le 11 mars 1989)
  • 57 points d’écart (Orléans 96 – 39 Strasbourg, le 8 janvier 2011)
  • 51 points d’écart, à quatre reprises (Limoges 107 – 56 Roanne, en quart de finale des playoffs 1992 ; ASVEL 110 – 59 Gravelines le 13 avril 1996 ; Chalon 38 – 89 ASVEL le 11 octobre 1997 ; Gravelines 116 – 65 Dijon le 5 octobre 2008)
  • 50 points d’écart (Dijon 105 – 55 Châlons-en-Champagne le 19 mars 2005)
  • 49 points d’écart, à deux reprises (Le Mans 106 – 57 Dijon le 1er mai 2010 ; Gravelines 106 – 57 Hyères-Toulon le 19 novembre 2011)
  • 48 points d’écart, à trois reprises (Cholet 117 – 69 Monaco le 24 mars 1990 ; Hyères-Toulon 57 – 105 Cholet le 21 janvier 2012 ; Orléans 110 – 62 Le Portel le 16 novembre 2019)
  • 47 points d’écart, à cinq reprises (PSG Racing 91 – 44 Gravelines le 6 février 1999 ; Dijon 106 – 59 Bourg-en-Bresse le 18 novembre 2000 ; Pau-Orthez 99 – 52 Bourg-en-Bresse le 9 mars 2002 ;  Hyères-Toulon 61 – 108 Pau-Orthez le 27 avril 2002 ; Strasbourg 109 – 62 Bourg-en-Bresse le 14 avril 2007).
  • 46 points d’écart, à quatre reprises (Pau-Orthez 114 – 68 Châlons-en-Champagne le 18 septembre 1993 ; ASVEL 94 – 48 Levallois le 20 février 1999 ; Pau-Orthez 112 – 66 Bourg-en-Bresse le 18 octobre 2003 ; Le Mans 112 – 66 Hyères-Toulon le 21 avril 2012).

Les contreperformances historiques de Pro A :

  1. Lundi : Le jour où… Avignon est reparti de Cholet avec 59 points dans ses bagages (55-114)
  2. Mardi : Le jour où… Chalon a perdu de 51 points à domicile (38-89)
  3. Mercredi : Le jour où… Toulouse est resté scotché à 32 points (32-67)
  4. Jeudi : Le jour où… Roanne a démarré par un 28-0 à Bourg-en-Bresse
  5. Vendredi : Le jour où… Strasbourg a pris 37-0 en un quart-temps

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