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Le Zacharie Perrin nouveau est lancé à Antibes : « Il a pris beaucoup de maturité »

Pro B - Zacharie Perrin sort de sa meilleure performance avec Antibes, dans la première victoire de la saison de Pro B des Sharks, contre Nantes. De retour au club après une saison blanche mais utile, le vice-champion du monde U19 a changé de dimension. Lui et son coach Daniel Goethals nous parlent de son développement.
Le Zacharie Perrin nouveau est lancé à Antibes : « Il a pris beaucoup de maturité »
Crédit photo : Alliance Sport Alsace / Yann Sauer

Et si c’était lui, la grosse recrue d’Antibes ? Mardi soir, alors que les Sharks ont entamé le match avec trois défaites en trois matches, Zacharie Perrin (2,08 m, 19 ans) était dans tous les bons coups pour guider son équipe face à Nantes, équipe alors invaincue.

À la pause, le MVP du championnat Espoirs Pro B 2021-2022 en était déjà à 12 points à 6/7 aux tirs et 5 rebonds pour 16 d’évaluation en 12 minutes. Peu servi en deuxième mi-temps, le jeune intérieur jurassien s’est concentré sur le rebond pour terminer en double-double (16 points et 10 rebonds pour 24 d’évaluation) et surtout avec la victoire en poche (90-82). Il s’agit ni plus ni moins de son meilleur match chez les séniors en Ligue Nationale de Basket (LNB), lui qui avait déjà cumulé 19 points et 11 rebonds contre Saint-Vallier en 1/32e de finale de Coupe de France, mais qui n’avait pas encore atteint les 20 d’évaluation en saison régulière ou Leaders Cup Pro B.

Antibes gagne enfin : « On espère poursuivre sur cette lancée »

De son expérience compliquée aux États-Unis, à l’Université d’Illinois, le vice-champion du monde U19 2023 semble avoir tiré une belle leçon : il était finalement bien à Antibes, dans un environnement où il se sent à l’aise, pour s’épanouir et continuer sa marche vers le très haut-niveau. En confiance après une campagne internationale réussie (dans le cinq idéal de la compétition), l’ancien U15 de Lons-le-Saunier a été installé comme un joueur majeur des Sharks cette saison par le coach Daniel Goethals, qui croit beaucoup lui. Ce dernier et Zacharie Perrin sont revenus sur la reprise de leur collaboration, pour le moment très enthousiasmante.

L’avis de Zacharie Perrin :
« Il faut que je devienne encore plus dur »

« Je sens mon rôle grandir. Après il y a énormément de travail aussi que je fais avec le staff, même à l’entraînement, donc on va dire que c’est quand même mérité. J’ai de bonnes personnes qui m’entourent donc ça fait que je me sens forcément à l’aise sur le terrain, avec le coach, l’assistant-coach. C’est vraiment top. Pour la suite je suis un garçon qui veut que progresser donc j’écoute toujours ce qu’on me dit, j’essaye d’être une éponge et ça qui me permettra d’aller encore plus haut, j’espère. Pour l’instant, je suis vraiment content de mon rôle. Contre Nantes, j’ai fait un bon match. Après la saison est très, très longue donc il va falloir continuer ainsi.

« J’aimerais être un stretch 4 »

(Ses axes de progression) Pour l’instant, je pense que ce sur quoi je dois le plus progresser est mon tir extérieur parce que j’aimerais être un stretch 4, un 4 qui peut étirer les défenses. Depuis le début de saison, je travaille énormément dessus. Contre Nantes, c’était un peu compliqué. Mais j’ai confiance en moi, je sais que les personnes qui m’entourent ont confiance en moi aussi. Après, on va dire aussi le physique. Parce que si je veux passer un cap dans cette ligue et même aller plus haut, il faut que je devienne encore plus dur. Des fois, il m’arrive encore d’être soft sur le terrain avec la fatigue donc je dois être plus dur. Je ne suis pas inquiet parce que je sais que je suis bien entouré comme je l’ai dit. Ça va venir avec le temps.

(Sur son match contre Nantes) Franchement, sur le dernier match, je n’ai pas été très bon. Ça me tenait à cœur de faire un bon match. J’ai eu les opportunités, j’ai réussi à les saisir, je suis très très content. Je reste un garçon très très humble. Ce vendredi, on a Angers qui arrive à la maison. Je suis content de ce match mais je vais directement me projeter sur la suite pour pouvoir ramener la deuxième victoire de la saison. »


L’avis de Daniel Goethals :
« Illinois, je pense que ce n’est pas une année perdue »

(Après son match contre Nantes) « C’est une très belle performance de sa part. Il ne faut pas oublier que c’est un gamin qui a 19 ans. J’ai essayé d’avoir une relation très très proche avec Zach et je pense que ça se passe très très bien. Mais je suis aussi très très dur avec lui parce que je pense qu’on voit son potentiel mais même lui, il ne sait pas encore où il peut aller. On espérait qu’il allait nous apporter des choses et nous aider, moi je ne doutais pas parce que sinon je n’aurais jamais lancé dans le cinq de base. Il y est, mais c’est sûr qu’il nous apporte tous les matchs de la consistance. Et sa jeunesse, comme je l’ai expliqué il y a quelques jours à un de vos confrères (voir plus bas, NDLR).

Après, en début de match, il est un peu trop soft, il donne trop la main forte à (Assane) N’Doye. Mais il ne s’est pas laissé démonter. Quand quelqu’un vous apporte 16 points à 7/9, avec 10 rebonds et 24 d’éval, il peut avoir 19 ans ou 35 ans, je prends.

« Il doit nous faire monter »

(Par rapport à 2021-2022) Je pense qu’il a pris beaucoup de maturité. Beaucoup de gens parlent d’une année perdue (au sujet de sa saison à Illinois, en NCAA, NDLR). Je pense que ce n’est pas une année perdue. C’est une année qui lui a fait se rendre compte qu’on n’a rien sans rien. Quand tu es dans un endroit où tu n’es pas dans ta zone de confort, il y a plein de mecs qui se battent pour la tartine. Il a réalisé qu’à un moment donné, il allait se retrouver dans des situations de concurrence beaucoup plus exacerbées que ce qu’il avait connu avant. Et ça lui a permis de gagner en maturité, d’être éloigné aussi de la famille, des amis, des proches. C’est quelque chose que je vis au quotidien, je sais de quoi je parle. Mais c’est un choix professionnel et il faut être capable de performer dans tout cela. Donc je pense que la maturité qu’il a prise aux États-Unis, c’est ce qu’il fait aujourd’hui qu’il est déjà aussi performant. Il est très critique avec lui-même par exemple. Il regarde ses matchs et il est très très autocritique. Le lendemain des matchs, on revient, je lui demande si il a regardé. Il me dit oui. Qu’est-ce que tu as fait ? Qu’est-ce que tu as regardé ? Il pointe deux-trois points. Nous on pointe deux-trois points. Mon assistant fait un travail remarquable avec lui et avec les autres aussi. Mais principalement avec lui et (Arthur) Minkonda. On voit que Zach commence à avoir un toucher et un relâchement dans le tir extérieur. Et donc, comme il commence à mettre des 3-points, il commence à être respecté à mi-distance, il met ses lancers francs. Ça devient une arme redoutable. Mais encore une fois, il a un potentiel qui est vachement haut. Je lui ai dit « Sky is the limit ».

Il doit nous faire monter. C’est pour ça qu’il est revenu. C’est un peu ça qu’on a comme idée. L’idée pour lui, pour nous aujourd’hui, ce n’est pas qu’il parte en juin. On a monté un contrat, un accord avec le joueur, avec ses agents, avec une perspective. Donc après si l’année prochaine il y a un club de EuroLeague qui vient le chercher parce qu’il a un niveau de EuroLeague, ça veut dire que nous on sera déjà vachement bien aussi parce que si d’ici à la fin de saison il atteint un niveau de EuroLeague, on sera bien. Mais je pense qu’il faut le protéger aussi. Contre Nantes, il a joué 27 minutes, c’est celui qui joue le plus juste après (Garlon) Green. Les étapes, on va peut-être les passer encore beaucoup plus vite.

« Il sait aussi que je ne vais pas le laisser s’enflammer »

On verra ce qui adviendra. Mais en tout cas, on est dans un processus de développement. Je pense que Zach a beaucoup de clés, d’outils dans son jeu pour un jour peut-être jouer dans une ligue encore au-dessus de la ligue française. En sachant qu’on est en Pro B, qu’il y a la Pro A, qu’il y a des clubs qui jouent la Coupe d’Europe en France et il y a des clubs qui jouent l’EuroLeague en France aussi. Donc peut-être qu’il continuera à faire son développement dans les clubs français. J’espère en tout cas que nous il va continuer à nous faire grandir et peut-être rejoindre la Pro A avec nous à court ou moyen terme. Il faut rester les pieds sur terre et je pense que c’est ce que Zach fait très très bien maintenant.

C’est vraiment quelqu’un qui travaille tous les jours. Après, il sait aussi que je ne vais pas le laisser s’enflammer. Mais ce n’est pas toujours évident avec les jeunes joueurs. Lui, il a les pieds sur terre, il revient tous les jours pour bosser. Il commence à se construire ce qu’un professionnel a besoin de haut niveau, des routines avant d’entraînement, des routines après l’entraînement. Je pense que ce n’est pas par hasard. Le travail, l’investissement, il le met. Alors nous on essaye de lui donner tous les outils mais lui est investi dans tout ça.

Quand il est parti il y a deux ans, ce n’était pas vis-à-vis d’une décision personnelle, je veux dire de relation personnelle. Je pense que c’était juste un « the American dream » comme on dit. Moi j’ai respecté son choix de carrière parce qu’à partir du moment où on s’est autorisé, ce n’est pas interdit. C’est sûr qu’après pour le club, c’était assez compliqué de vivre cette situation là parce qu’il avait fait 4-5 ans de formation chez nous et au moment où il pouvait commencer à nous apporter quelque chose chez les adultes et dans le club pro pour lequel en théorie tu es formé dans un centre de formation, il est parti. C’était un choix, il avait envie de goûter à quelque chose, des agents lui ont proposé des choses. Il a réalisé que ce n’était peut-être pas ce qu’il lui fallait pour s’épanouir. Je pense que s’il est revenu, c’est avant tout parce qu’il a eu confiance en moi. Sinon, il ne serait pas revenu. Je lui ai dit que je le mettrais dans les meilleures dispositions. Quand je l’ai rapatrié, je ne lui ai pas dit qu’il serait dans le cinq de base. Mais j’ai construit l’équipe pour qu’il puisse y être. Et surtout, contre Nantes, on parle de Zach, mais vous avez un mec comme (Strahinja) Gavrilovic qui a 30 ans, vient derrière un gamin de 19 ans, qui est étranger, qui en théorie doit avoir un rôle très en lumière.

Et lui, il se met derrière, il a commencé deux matchs sur le banc, deux matchs titulaire avec la blessure (de Mathieu Boyer). Contre Nantes, je lui ai dit que j’allais commencer avec Junior (Mbida), qu’il repartait sur le banc derrière Zack. Il m’a dit :  »OK coach ». C’est important d’avoir des joueurs comme ça, qui viennent de l’école des Balkans et qui mènent la vie dure à chaque entraînement à nos jeunes, qui acceptent de sortir du banc en étant performant. Les gens qui travaillent avec moi, mon staff, le recrutement avec Dominique Loueilh, on a vraiment construit cette équipe pour faire de la place à Zach, aussi. On a aussi les possibilités avec Arthur (Minkonda) qui est un développement un peu plus lent mais qui a des qualités aussi. Et on a deux jeunes qui peuvent se tirer la bourre tous les jours à l’entraînement aussi. Continuons à bosser. »

Propos recueillis à Antibes,

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