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Reconverti dans le coaching, Zack Wright met un terme à sa carrière

Du 50/50 entre la retraite et un dernier challenge disait-il en juin dernier, à l’occasion de la cérémonie de fin de saison de la JL Bourg. Finalement, Zack Wright a tranché : à 36 ans, le meneur texan a choisi d’apposer un point final à sa carrière professionnelle. Une décision certainement motivée par la perspective d’une reconversion rapide : installé à Sarasota, en Floride, il a déjà monté son entreprise de coaching, Eurostep ProProspects, destinée à préparer les jeunes aux exigences du professionnalisme. De quoi mettre en pratique son plaidoyer en faveur d’une meilleure formation des Espoirs : « En France, on n’apprend pas aux jeunes à jouer correctement », s’exclamait-il en 2019.

« Il est temps de raccrocher les baskets », a-t-il écrit sur Instagram. « Je veux d’abord remercier Dieu pour m’avoir permis de faire ce que j’aime pendant aussi longtemps, ma mère pour avoir été ma supportrice n°1, ma femme pour m’avoir soutenu au cours de toutes ces années, mes enfants qui m’ont donné la motivation pour continuer à jouer et devenir une meilleure personne. […]

Je suis obligé de remercier la JL Bourg pour m’avoir donné une maison lors des trois dernières années, mon gars Zlatan Hadzismajlovic pour m’avoir aidé à rejouer pendant deux ans après mon opération chirurgicale. J’ai joué avec tellement d’excellents coéquipiers qu’il y en a trop pour tous les nommer. Merci également à la nation bosnienne de m’avoir accepté comme l’un des leurs. Aussi à la LNB puisque la France est devenue ma seconde maison. […] Merci à tous les fans qui sont devenus mes amis au fil des saisons, merci à tous les coachs qu m’ont signé. Zeko s’en va ! »

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L’illustration utilisée par Zack Wright pour officialiser sa retraite

De 800€ par mois en troisième division allemande au Panathinaïkos…

Diplômé de l’université de Central Missouri, Zack Wright a connu une carrière surprenante, partant d’un contrat à 800 euros par mois en troisième division allemande pour terminer en EuroLeague (22 matchs), formant notamment un duo atypique avec le légendaire Dimitris Diamantidis au Panathinaïkos Athènes en 2014.

« Ma carrière est vraiment folle, j’ai connu des hauts et des bas », nous racontait-il il y a deux ans. « C’est pour cela que je ne considère jamais rien comme acquis, je suis toujours heureux et en train de sourire car je sais à quel point c’est difficile d’en arriver-là, surtout au vu de mon point de départ. Et maintenant, cela fait une bonne histoire. Aussi une preuve pour des joueurs de Pro B ou de NM1 qu’ils peuvent y arriver, qu’ils peuvent se hisser jusqu’au niveau européen. […] Je suis évidemment heureux de ma carrière : j’ai gagné le concours de dunks en France, été meilleur défenseur en Grèce, MVP en Croatie, international bosnien, meilleur meneur de la BCL, champion en Grèce et Croatie, vainqueur de la Leaders Cup et de la Coupe de France… C’est pas mal en venant de troisième division. »

À LIRE :
ITW Zack Wright, du vécu et des opinions :
« En France, on n’apprend pas aux jeunes à jouer correctement »

Devenu au fil des années l’une des figures majeures du championnat de France, doté d’un palmarès intéressant tel qu’énuméré ci-dessus, Zack Wright était aussi parti du bas de l’échelle en Pro A. Passé par Le Mans (où il a été le héros de la demi-finale des playoffs 2010), Limoges, Monaco, Strasbourg et Bourg-en-Bresse, il avait débarqué de manière anonyme à Chalon-sur-Saône en juillet 2018, signé pour une bouchée de pain par l’Élan au sortir de sa saison rookie à Braunschweig, bouclée avec le trophée de MVP de la troisième division allemande. Simplement mis à l’essai par le club bourguignon, il avait alors crevé l’écran dès son premier tournoi amical dans la salle Amédée-Mercier de… Bourg, terminant MVP de la première édition du Ain Star Game (18 points, 5 rebonds et 6 passes décisives contre l’ASVEL en demi-finale puis 19 unités face au Mans en finale). De quoi susciter quelques convoitises externes et pousser Chalon à le revaloriser immédiatement, en sécurisant son contrat sur trois ans.

« Je m’en souviens très bien, on a affronté Le Mans et l’ASVEL, et j’ai terminé MVP du tournoi », se marrait-il il y a deux ans, lorsqu’on lui rappelait que son acte de naissance sur la scène française avait eu lieu à Bourg-en-Bresse. J’avais vraiment bien joué et tout le monde se disait : « Mais c’est qui ce Zack Wright.  Je me rappelle parfaitement de ce week-end mais je n’avais jamais réalisé cette saison que c’était à Bourg. Greg (Beugnot) est un bon coach  et je lui serais toujours reconnaissant de m’avoir fait venir en France. »

Du chien fou au gestionnaire

Sportivement, Zack Wright a également opéré une incroyable mutation. Lors de ses premières saisons, il ressemblait surtout à une pile électrique, chargée de qualités athlétiques hors du commun (qui lui ont permis de s’adjuger le concours de dunks du All-Star Game 2010), capable de tout faire sur un terrain mais sans aucune maîtrise ni contrôle. « Vincent Collet m’a dit exactement la même chose lorsque j’étais à Strasbourg : « Je t’aimais beaucoup mais tu étais totalement fou sur le terrain » », nous avait-il glissé lorsque nous lui en avions fait la remarque. Puis son départ en Grèce lui a permis de se canaliser et de revenir quelques années plus tard en véritable patron, meneur gestionnaire, intelligent et fort défenseur. Une transition similaire à celle de sa vie d’homme : les récits de soirée de son premier cycle français (ah, ce trio manceau avec Dee Spencer et Marc Salyers…) ont ensuite laissé place à l’image du gendre idéal, tranquille père de famille dans son pavillon de Péronnas.

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Ici en 2010 avec le MSB, Zack Wright était monté sur ressorts lors de ses premières années
(photo : Olivier Fusy)

Et si la France est devenue sa « deuxième maison », Zeko s’est pourtant fait un nom aux quatre coins de l’Europe. Naturalisé bosnien, aperçu lors de l’EuroBasket 2013 (13 sélections au total), il a évolué dans six autres pays (Allemagne, Grèce, Croatie, Russie, Turquie, Slovénie), remportant deux trophées nationaux (champion de Croatie en 2012 avec le Cibona Zagreb et de Grèce en 2014 avec le Panathinaïkos). Son passage à Athènes représente d’ailleurs toujours l’une des expériences les plus marquantes de son parcours continental.

« C’était totalement fou… Je n’y croyais pas vraiment. Même quand ils m’ont fait signer, je croyais presque que c’est parce qu’ils avaient besoin d’un joueur supplémentaire à l’entraînement. Mais dès mon premier match, ils me font jouer 25 minutes contre Milan. Je pensais être une roue de secours en cas de blessure, mais non. En plus, on a fini par gagner le championnat de Grèce ! C’était incroyable, ce sont les meilleurs supporters que je n’ai jamais vus. En finale, contre l’Olympiakos, il y avait 3 ou 4 000 supporters du fans qui nous attendaient devant l’hôtel. Et j’ai joué avec des gars comme Dimitris Diamantidis, Mike Batiste, Jonas Maciulis… Ces mecs ont gagné je ne sais combien d’EuroLeague. Je suis reconnaissant d’avoir pu vivre ce moment. Je ne pense même pas avoir mérité de jouer pour eux mais c’est arrivé. J’en suis juste heureux. »

À LIRE :
Les souvenirs de Zack Wright :
« Et là, 4 000 supporters du Panathinaïkos nous attendaient devant l’hôtel »

Très proche de Savo Vucevic au cours de ses trois dernières années dans l’Ain, Zack Wright parvenait à maintenir un haut niveau de performance et restait capable d’ajouter des cordes à son arc, lui qui est devenu un shooteur respectable au crépuscule de sa carrière (39,3% à trois points en 2020/21, contre 26,8% jusque-là). Mais son corps le trahissait régulièrement puisqu’il n’a disputé que 30 matchs sur 52 la saison dernière. Toutefois pas de quoi remettre en cause son importance à la JL Bourg, le premier club qui fut en mesure de le conserver d’une saison sur l’autre. « Pendant tout ce temps, il fut un père pour notre équipe, un cerveau et surtout une personne qui aura toujours fluidifié les relations dans le vestiaire », appréciait Frédéric Sarre en juin dernier. Sûrement une base solide pour désormais se transformer en un formateur de qualité…

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Zack Wright à l’orée de son tout dernier match pro, à Monaco, le 21 juin en 1/4e de finale de Jeep ÉLITE
(photo : Sébastien Grasset)

Son parcours :

  • 2007/08 : SUM Braunschweig (Allemagne, D3)
  • 2008/09 : Élan Chalon 
  • 2009/10 : Le Mans
  • 2010/11 : Limoges CSP 
  • 2011/12 : AGO Rethymno (Grèce)
  • 2012 : Cibona Zagreb (Croatie)
  • 2012/13 : Spartak Saint-Pétersbourg (Russie)
  • 2013/14 : Brose Baskets Bamberg (Allemagne)
  • 2014 : Panathinaïkos Athènes (Grèce)
  • 2014/15 : Istanbul BSB (Turquie)
  • 2015/16 : Olimpija Ljubljana (Slovénie)
  • 2016 : Avtodor Saratov (Russie)
  • 2016/17 : AS Monaco
  • 2017/18 : Strasbourg
  • 2018/21 : JL Bourg

Son palmarès :

  • Champion de Croatie en 2012
  • Champion de Grèce en 2014
  • Vainqueur de la Leaders Cup en 2017
  • Vainqueur de la Coupe de France en 2018
  • Double All-Star de Pro A (2008 et 2019)
  • Vainqueur du concours de dunks du All-Star Game 2010
  • Élu meilleur meneur de la BCL en 2017

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Croatie 2012 et Grèce 2014 : ses deux titres de champion nationaux

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