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Du 77 au Benfica, en passant par l’Angola et la Suisse, Nicolas Dos Santos raconte sa folle histoire avec le basketball

Crédits photos de Une : Studio Rekon

Resté à Besançon pour le confinement avec sa petite fille de neuf mois et sa femme, Nicolas Dos Santos a pris le temps de revenir sur son parcours fou et peu commun. Entre réussite et anecdotes hors du commun le pivot international suisse n’a décidément pas connu une carrière similaire à d’autres.

Chez les Dos Santos c’était avant tout le travail et les études qui importaient. Pour autant, atteint par des problèmes de surpoids, Nicolas Dos Santos (2,01 m, 32 ans) commence le basket à 7 ans sous l’impulsion de son père : « Mon père était un fan de basket et plus précisément de basket angolais donc quand il a vu que j’étais en surpoids il a voulu que je commence le basket. » A ses débuts, il rejoint le club de Coulommiers (en Seine-et-Marne), où il y restera jusqu’en première année minime. Déjà à l’époque, Nicolas était au-dessus du lot grâce notamment à son physique imposant, lui permettant ainsi d’intégrer la sélection Seine-et-Marne et par la suite, repéré par Grégory Morata, de s’envoler dans le club de Charenton. Tellement hors normes physiquement, le jeune Nicolas se retrouve obligé de jouer avec un maillot de Shaquille O’Neal car il n’y avait pas sa taille dans les maillots enfants. Dans le 94, il y restera jusqu’en première année cadet où jouera notamment le championnat de France minimes (U15) puis cadets (U18). En pleine réussite, Nicolas est stoppé pour la première fois par son poids puisqu’il n’est pas sélectionné pour intégrer le Pôle Espoir d’Ile-de-France à cause de son physique : « A ce moment-là, ils avaient décidé de pas me prendre à cause de mon poids. Ils pensaient que je ne serais pas capable d’assumer les entrainements quotidiens. J’ai toujours été critiqué par mon poids mais ça m’a toujours motivé pour prouver davantage et ça m’a forgé une carapace. J’ai appris à me défendre, je taillais les autres avant qu’ils ne le fassent (rires). » 

Nicolas Dos Santos avec son maillot de Shaquille O’Neal, même pour les matchs officiels (photo issue de sa collection personnelle)

Ce n’est pas pour autant que Nicolas a des difficultés à trouver un centre de formation. A ce moment-là, deux clubs se détachent : le Paris Basket Racing et Reims. Celui qui possède quatre passeports (angolais, suisse, portugais et français) décide en 2003 de rejoindre le Reims Champagne Basket : « Une des premières raisons de ma venue à Reims, c’est que je savais qu’ils allaient bien utiliser mon style de jeu. Il y avait un joueur qui ressemblait à peu près à mon physique alors qu’au PBR ce n’était pas trop leur style de jeu. La deuxième raison c’est que mon père ne voulait pas que je reste à Paris et il pensait que c’était mieux que je vois d’autres horizons à cause de mes conneries (rires). Le projet scolaire était plus développé et mon père est vraiment attaché à ça donc ça a pesé dans la balance. » A Reims, Nicolas y restera de sa deuxième année cadet jusqu’à sa dernière espoir. Il sera très vite dominant et explosera dans le championnat espoir. Son physique fort (118 kg en cadet) lui a permis de s’entrainer rapidement avec le groupe professionnel : « En espoir comme à l’entraînement des pros, j’étais dominant sur demi-terrain, mais quand il s’agissait de faire beaucoup d’aller/retour ça devenait vraiment compliqué. » Un potentiel qui a tapé dans l’œil de Feurs, club de NM1. Dans la Loire, le pivot n’y restera qu’une année, mais assez pour connaître un réel déclic.

Avec le maillot de Reims, lors d’un déplacement à Cholet

La rigueur du monde professionnel

En arrivant à Feurs, Nicolas s’installe facilement dans l’effectif du groupe professionnel, il était même un des seuls « moins de 23 ans » à jouer avec un temps de jeu régulier. Toutefois, l’équipe ne performe pas collectivement et l’entraîneur en poste est limogé. C’est Patrick Maucouvert qui prend la relève, et c’est à partir de là que les choses vont avoir une toute autre tournure pour Nicolas : « On ne réalisait pas une bonne saison donc le coach a été viré à Noël. Quand Patrick Maucouvert est arrivé il a pesé tous les joueurs de l’équipe. Moi la balance affichait 155 kg, j’avais pris presque 40 kg durant mes années à Reims, car il faut savoir que sur mes années espoirs, j’était tout seul dans un appartement à me gérer, donc mon hygiène de vie n’était pas top. Quand il a vu ça, il m’a dit que j’avais bien mangé à Noël (rires). Il me dit également que si je ne perdais pas des kilos d’ici un mois je n’aurais plus mes minutes sur le terrain. Mais moi, comme d’habitude, j’ai pris ce coup de pression à la légère et je suis revenu avec même un kilo en plus. Pour lui je m’étais foutu de sa gueule donc il a réduit mon temps de jeu, et il m’a dit que si je voulais continuer à jouer il fallait que je perdre 3 kilos par semaine. Quatre mois plus tard, j’étais à 114. C’était vraiment chaud car j’avais beaucoup d’entraînements et en plus de ça je travaillais dans une menuiserie pour gagner de l’argent. Je me levais à 7h du matin et je finissais tard. Je ne mangeais plus rien, et pour te dire à quel point c’était difficile je prenais des somnifères pour m’endormir tellement je n’y arrivais pas à cause de ma faim… c’était vraiment difficile. »

Des moments compliqués mais qui ont permis à Nicolas de lui apprendre la rigueur du haut-niveau et les marches à gravir pour vraiment s’imposer dans la durée dans le basket professionnel : « C’est vraiment Patrick Maucouvert qui m’a appris la rigueur et la discipline pour jouer à haut niveau. Ce qui m’a aussi motivé à me bouger c’est qu’il me rendait la pareille, par exemple une fois que j’avais atteint mon objectif de perte de poids, il m’a fait jouer à la place de l’Américain, c’était une belle preuve de confiance. Cette année là, à 21 ans, j’ai vraiment eu un déclic. »

L’envol de sa jeune carrière

Auteur de très bonnes performances sur la fin de saison, il avait prouvé qu’il était capable de jouer en NM1, voire même à meilleur niveau. Malheureusement cette année-là, Feurs n’arrive pas à échapper à la descente. Pour autant, le club lui propose un nouveau contrat pour continuer l’aventure avec eux en NM2. Mais conscient de ses capacités, Nicolas décide de vivre d’autres challenges afin de continuer à gravir les échelons dans sa jeune carrière. Détenteur de quatre passeports, il choisit de représenter la Suisse au championnat d’Europe U20, car même si son premier choix était celui de l’Angola ce n’était pas possible à cause de la distance et du prix des billets d’avions qu’il ne pouvait financer à l’époque. La Suisse s’est donc présentée et le choix s’est fait rapidement. Lors de ce championnat d’Europe avec la Suisse, un ami de la sélection parle de lui au BC Boncourt. Dans la foulée, il rejoint ce club où il passera trois années : « La première saison, on avait une superbe équipe avec sept bons étrangers et j’arrivais quand même à jouer 10/12 minutes par match. L’année d’après, pareil. Et ce fut que lors de la troisième saison et l’arrivée de Antoine Petitjean que j’explose vraiment. Cette saison, je devais être à 15 d’évaluation en 30 minutes. A la fin de la saison, je savais que je pouvais encore passer un cap, et dans cette optique il y a Genève qui me propose de signer pour deux saisons. Il y avait aussi des clubs de Pro B mais c’était sur des petites durées d’environ dix mois, donc je n’ai pas préféré prendre le risque. Avec du recul ça m’a peut-être coûté dans ma carrière mais je n’aime pas prendre des risques quand je peux avoir de la stabilité autre part. Et étant donné que je savais que j’avais le niveau Pro B, je ne voulais pas me rabaisser à ça. »

Sous les couleurs de la sélection nationale suisse

Nicolas décide donc de signer chez les Lions de Genève, mais l’histoire va prendre un chemin totalement différent : « En arrivant à Genève, je comprends assez vite que le président voulait de moi mais pas l’entraîneur. Je dis ça mais je n’ai jamais réellement eu la confirmation. Cependant, j’ai directement senti que je n’étais pas son style de joueur, et ça se voyait sur le terrain vu que je ne jouais pas. Aux entraînements je défonçais le ricain mais je ne jouais pas lors des matchs amicaux. Il y avait un problème. » Alors que la situation à Genève n’est vraiment pas celle escomptée, Nicolas rencontre Mario Palma pendant l’été lors d’un match international avec la Suisse. L’entraîneur portugais essayera par tous les moyens de recruter le Seine-et-Marnais : « A la fin du match, il vient me voir en me disant qu’il me veut dans son équipe angolaise. Sur le moment je n’ai pas répondu mais vu que la situation ne s’arrangeait toujours pas avec Genève on a décidé d’en parler avec mon agent. Sportivement, il me proposait nettement mieux qu’avec Genève et puis financièrement ça n’avait strictement rien à voir, donc en octobre je décide de signer à Primero de Agosto. » Dans le championnat angolais, l’international suisse connaîtra de nouvelles péripéties assez folles qui forgeront son caractère.

« On s’aperçoit que j’avais la malaria depuis plus de trois semaines »

A son arrivée en Angola tout se passe très bien, la préparation est très intese et Nicolas essaie de faire sa place dans cet effectif très compétitif. Cependant, au bout d’un mois et demi de préparation, il commence à se sentir un peu plus faible et les choses vont commencer à se corser pour lui : « Au bout d’un mois et demi j’ai commencé à ne pas bien me sentir physiquement. Au début je me suis dit que c’était dû à la chaleur et à l’intensité qu’il y avait à l’entrainement. On était un groupe de 14/15 joueurs dont c’était très physique pendant les entraînements, tout le monde voulait faire sa place. Mais au bout de trois semaines ça continue comme ça et même ça s’empire puisque je commence à saigner du nez et uriner du sang. A partir de là je me suis encore laissé un jour pour voir comment ça allait évoluer avant d’aller chez le médecin. Le lendemain, je vais à l’entraînement et tout d’un coup je tombe par terre. Je me réveille après dans la clinique du club. On fait des tests et on s’aperçoit que j’avais la malaria depuis plus de trois semaines. Vu que j’avais laissé trainer cette maladie, j’ai eu aussi une infection aux reins et à la prostate. »

A partir de là son aventure à De Agosto va prendre un tout autre tournant et se transformer en cauchemar : « Je suis donc directement transféré dans l’hôpital militaire, car De Agosto c’est le club militaire j’étais donc obligé d’aller là-bas. Mais dans cet hôpital les conditions étaient très dures, on était une quinzaine dans les chambres, avec des gens qui criaient toute la nuit. Je n’étais pas habitué à ça, je voyais toute ma vie défiler (rires). J’ai appelé ma cousine qui travaillait chez Total, elle m’a aidé à me sortir de cette galère en appelant un contact à elle. » En soin à domicile chez sa sœur, Nicolas est écarté des parquets pendant un petit moment, avant de rentrer en France pendant la trêve de Noël. Toujours désireux de jouer pour le club angolais, il pose toutefois certaines conditions à son retour, comme l’obligation de le transférer dans une clinique privée en cas de pépin physique : « Quand je suis revenu en France, on a discuté avec mon agent et je lui ai dis que je souhaitais rejouer pour De Agosto, mais seulement si j’avais accès à une clinique privée. Donc il est allé négocier avec les dirigeants. A ce moment-là je me rappelle même qu’ils étaient en stage au Maroc, donc il s’était déplacé là-bas. Il a tout fait pour négocier mais ce n’était vraisemblablement pas possible. Mario Palma a fait tout de son possible pour que je sois quand même payé jusqu’à la fin de saison, et avec le recul même si l’aventure ne s’est pas passée comme prévu je le remercie vraiment de tout ce qu’il a fait pour moi. » Sans club à la mi-saison, Nicolas se retourne naturellement vers son ancien club du BC Boncourt et signe un contrat de deux ans qui entre en vigueur qu’à partir de l’année qui suit.  

«  La saison 2013/2014 ça a été la pire de ma carrière »

En resignant en Suisse du côté de Boncourt, l’intérieur a néanmoins l’impression de faire un bond en arrière après avoir raté les opportunités qui s’étaient offertes à lui. En conséquence, sa reprise sur les terrains est délicate et il a du mal à passer à autre chose : « La saison 2013/14 a été la pire de ma carrière, j’étais dans un mal-être total. J’avais vraiment l’impression d’avoir raté une opportunité avec De Agosto. Je me rends également vraiment compte que mon père est mort alors qu’il était décédé depuis 2008. J’avais même choisi le numéro 52, l’âge de sa mort. J’avais des idées sombres et je pensais vraiment à la mort, et le plus grave c’est que je gardais tout pour moi, je ne disais rien même à ma femme donc sur les terrains ça se ressentait… c’était très difficile. » En fin de saison, voyant que son intérieur titulaire ne répond pas à ses attentes, l’entraîneur Antoine Petitjean le convoque et lui fait comprendre que si l’année prochaine il ne change pas son niveau de jeu, les choses vont se compliquer pour lui. Un ultimatum qui aura son effet puisque la deuxième saison Nicolas tourne à près de 15 points et 8 rebonds par match, le tout en récupérant son numéro d’origine.

A Boncourt, Nicolas Dos Santos a passé cinq saisons (photo : BNJ)

En pleine bourre sur les parquets, le joueur suisse se laisse même l’opportunité de rêver en proposant ses services à Benfica. Une revendication à la base spontanée qui va se révéler être l’un des meilleurs choix de sa carrière de basketteur.

Une arrivée en fanfare

Au départ, jouer pour le grand club omnisports qu’est le Benfica Lisbonne semblait quelque chose d’inaccessible pour Nicolas. Pour autant, après de multiples négociations entre son agent et le club, sa venue au Portugal se concrétise : « A la base j’ai dit à Guillaume (Althoffer), mon agent, sur un coup de tête que j’aimerais jouer au Benfica. Après qu’il ait contacté le club, il s’est avéré qu’ils étaient très intéressés par moi. Mais plus les négociations avançaient plus on s’est rendu compte que le club ne voulait me recruter que pour l’année d’après. Mais en savant l’opportunité qui s’offrait à moi j’ai quand même accepté. On signe donc pour la saison 2016/2017 avec Benfica et moi je retourne à Boncourt avec une clause de départ pour l’étranger. » En avril 2015, alors que Nicolas vient à peine de partir en vacances, une autre opportunité s’offre à lui : une pige en Pro B avec Fos-sur-Mer. Sachant qu’il n’aurait peut-être jamais la chance de vivre ce genre de moment Nicolas décide d’accepter l’offre du club sudiste, mais avec du recul il aurait fait les choses autrement : « J’y suis allé mais avec du recul je sais que c’est une erreur car en ne jouant seulement que quatre matchs je n’ai jamais eu l’occasion de m’adapter. Moi je suis un joueur de collectif donc c’est important de nouer des liens avec l’équipe et arriver en cours de saison je sais maintenant que ce n’est pas fait pour moi. Ça reste tout de même une bonne expérience où j’ai rencontré de bons mecs mais niveau sportif ça n’a pas collé même si j’ai fait de bonnes performances sur la fin (6 points et 3 rebonds pour 9 d’évaluation contre Saint-Quentin). »  

En arrivant dans le club portugais, les ennuis persistent : « J’arrive à Benfica le 4 juin, mais j’arrive super fatigué car trois jours avant on a eu une galère avec l’organisateur du mariage et j’ai du tout faire moi-même. Sur trois jours j’ai peut-être dormi 4/5 heures pour mener à bien le mariage avec ma femme. Donc au moment de réaliser les tests physiques, je me sens vraiment moins en forme que d’habitude, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il allait arriver. Pendant que je fais les tests, la personne qui s’occupe de moi me regarde bizarrement en me demandant si je vais bien, je lui dis que je suis fatigué mais que ça va et là elle m’apprend je suis en train de faire une arythmie cardiaque. Je suis donc hospitalisé en urgence… J’avais l’impression d’être maudit, entre ça et De Agosto, je n’en pouvais plus. Les médecins me disent carrément que si mon cœur ne repart pas à la normale le lendemain, ils seront obligés de me faire une décharge pour le faire repartir. Heureusement, le lendemain mon cœur allait vraiment mieux et je n’ai pas eu besoin de faire de décharge. »

Une grosse frayeur qui sera toutefois sans conséquence pour le pivot puisqu’après cet incident il ne ressentira plus aucune douleur et ce problème ne refera plus surface. Il pourra même rejoindre l’équipe Suisse et revenir ensuite à l’entrainement avec Benfica, le tout en gardant la forme.

Lors de sa signature au Benfica Lisbonne

Benfica, le passage riche en émotion

Dans sa carrière Nicolas a connu de nombreuses mésaventures ou frayeurs mais il a toujours su se relever et tirer profit des aléas de la vie. Son passage au Portugal, à Benfica, en témoigne. En arrivant dans ce grand club européen, il s’avait qu’il allait changer de dimension mais il ne s’attendait pas pour autant à vivre autant de moment de réussite. Les trophées arrivent dès sa première année : « On n’a pas réussi à se qualifier pour la Ligue des Champions (BCL) car on était 8 internationaux (étrangers) donc on n’avait pas encore eu le temps de créer une alchimie. On est donc déversé en FIBA Europe Cup et cela se passe très bien. Je suis dans un club ultra structuré, avec pratiquement tout à disposition, je ne sais même pas s’il y a ça en France. Cette année est exceptionnelle car on réalise le triplé en  »sweepant » (balayant) Porto en finale du championnat notamment. Je découvre la rivalité entre Porto et Benfica et j’apprends à les détester. Ma femme était venue voir la finale du championnat et elle s’est faite insulter tout le match par les supporters de Porto, la police a dû intervenir… c’était bouillant. »

Face à Lance Harris de l’Elan Chalon, en FIBA Europe Cup

Alors que Nicolas vient de vivre surement la meilleure saison de sa carrière, un évènement inattendu et totalement fou va subvenir. Le genre de moment qui reste gravé à tout jamais dans ta mémoire : « J’étais en vacances à la plage avec ma femme, et elle m’interpelle en me disant qu’un avion vole très bas et très proche de nous. Moi au début je dis que je ne trouve pas qu’il y a de quoi s’inquiéter. Quelques minutes plus tard l’avion atterrit bien sur la plage mais en même temps il fait le malheur de faucher et tuer deux personnes se trouvant sur la plage : une petite fille et une personne d’une soixante d’année. Elles meurent sur le coup, et l’action se passe à 30 mètres de nous. Sur le moment tout s’est passé vite et on avait l’impression que la scène était totalement maitrisée, c’était bizarre comme sensation. Mais quelques instants plus tard, tout le monde a compris, et toutes les personnes de la plage ont commencé à prendre leur parasol et à vouloir tuer le pilote de l’avion. Par instinct, je suis allé protéger le pilote qui allait se faire tabasser. Vu que j’étais vraiment plus grand et plus physique qu’eux, il ne s’est rien passé, mais par la suite cette scène a été diffusé sur toutes les chaines du pays et dans le monde entier. Il y avait des caméras partout, avec des photos de moi partout aux informations. Le soir, Benfica m’a appelé pour me demander ce que j’avais foutu et pour me dire de ne parler à personne, de ne rien déclarer. Ils m’ont dit qu’ils allaient gérer le problème. C’est là que tu comprends dans quel club tu es. Le club a donc tout rétabli sur les réseaux sociaux et ils se sont même servis de cette scène pour mettre en avant le fait que les joueurs de Benfica sont des gens pacifiques. Tout est vite rentré dans l’ordre. » Un événement extra-sportif qui n’aura pas de réel impact sur son basket ou sur la suite de sa carrière, mais qui touchera quand même le joueur à vie : « J’ai reçu beaucoup de messages, de critiques et des messages de gens qui me soutenaient pour avoir fait ça. Avec du recul, je ne sais pas ce que je ferais maintenant parce que j’ai une fille et que ça serait forcément différent, mais en tant que chrétien réagir comme ça était la bonne manière. Ce que je ne peux pas accepter, c’est que les gens t’insultent sur les réseaux sociaux alors que personne peut comprendre et ne peut savoir ce qu’il aurait fait tant qu’il ne l’a pas vécu. »

Les médias ont fait écho de sa mésaventure

Le retour en France à Besançon

Après une deuxième saison moins performante sur le plan collectif, notamment à cause d’un effectif amoindri, Nicolas quitte Benfica et retourne en France. A ce moment, sur la fin de sa carrière, quelques clubs de NM1 sont fortement intéressés par l’international suisse. Il décide de signer à Besançon car c’était le club le plus proche de la Suisse et de la famille de sa femme. Au BesAC, la première année n’est pas au niveau des espérances de Nicolas : « J’ai vécu la première saison de ma vie où je me blesse (tendon d’Achille). Je traine ça toute la saison et je suis même obligé de me stopper. Cela a été une saison compliquée où l’entente avec le coach n’a pas toujours facile. » Néanmoins, la deuxième saison dans l’Est de la France va nettement mieux se passer, que ce soit sur les terrains ou sur le plan extra-sportif : « La deuxième saison les choses vont beaucoup mieux, ma fille nait et les relations avec le coach s’améliore. Actuellement c’est devenu comme un ami, donc ce n’est vraiment que du positif. Après, on n’arrive pas vraiment à faire une bonne saison sur le plan collectif, et je pense que j’ai un peu ma part de responsabilité dans l’histoire. En temps normal, je suis un leader, mais là vu que ça ne se passait pas très bien avec le coach je n’ai pas pris mes responsabilités comme je l’aurais dû. Je ne savais pas que notre relation allait s’arranger mais c’est vrai que j’aurais du plus intervenir, et pendant le confinement on s’est appelé et je lui ai dit. »

A 32 ans et après toutes ces aventures dans le monde entier, Nicolas se pose la question de la suite à donner à sa carrière. Pour lui, une chose est sûre c’est qu’il ne continuera pas son chemin à Besançon : « Même si je voulais rester, ils n’ont pas les finances pour me conserver. Puis ensuite il y eu trop de disfonctionnement qui ont fait que je ne peux pas rester. Sincèrement je pense que le coach et la philosophie de jeu ils l’ont, c’est la bonne, mais sur l’organisation il y a de vrais problèmes. Au début, je ne voulais pas partir car ma fille venait de naitre mais maintenant que c’est fait je pense que c’est le moment de m’en aller. » Avant de rebondir : « Après je ne crache pas sur Besançon car pour moi à l’avenir ils pourront jouer en Pro B voire en Jeep ELITE. Mais il y a d’autres choses qui entrent en compte comme l’aspect familial, ma femme veut être proche de sa famille. »

Un avenir avec ou sans basket ?

Après près de treize saisons professionnelles, il serait compréhensible de voir Nicolas mettre de côté le basket pour un moment. Mais à entendre le son de sa voix, il paraît difficile de le voir vivre sa vie sans le basket. Après une carrière riche en émotions, c’est le moment de se poser et de réfléchir à l’avenir. Comme bons nombres de joueurs, il est encore compliqué de se projeter et le coronavirus est venu stopper certains de ses projets. Mais ce qui est sûr, c’est que le basket ne sera jamais très loin : « Continuer le basket ? je dis oui, mais pas dans un plan bourbier, j’aimerais un truc qui fasse vraiment professionnel… je suis arrivé à un stade où je n’ai plus envie de me prendre la tête. Mais si je dois arrêter, je me dis que ce n’est pas grave j’ai quand même réussi une belle carrière. Tu me demandes si je veux avoir cette carrière quand j’étais jeune, je signe direct. Le seul regret, et ce qui est frustrant, c’est de se dire que je n’ai pas mis le maillot en sachant que c’était la dernière fois. Ce que j’aimerais vraiment c’est finir sur un titre. »

Des paroles qui laissent espérer un retour sur les terrains du Francilien, mais si ce n’est pas en tant que joueur, il se pourrait bien que ça soit sur les bords de terrains que Nicolas continue de garder un contact avec la balle orange. En pleine réflexion sur sa reconversion, Nicolas ne sait pas encore où il se retrouvera dans les années à venir. Mais entre le bachelor en management qu’il est en train de passer, son diplôme d’organisation d’événements délivré par la FIBA ou encore son diplôme d’accompagnateur pour jeune athlète, il a tout de même une petite idée : « Avec la FIBA, j’ai obtenu un diplôme qui me permet d’organiser des évènements et un autre qui me permet d’accompagner les jeunes joueurs dans leur reconversion ou dans leur carrière, et en parallèle de ça je passe un bachelor dans une école à Newcastle (Angleterre). J’ai même été élu meilleur étudiant de l’université cette année, donc ça se passe très bien. J’ai ma thèse à rendre en septembre et après on verra. J’avais proposé mon dossier à la FIBA en Suisse mais avec le Covid-19 tout est stoppé pour le moment, donc je vais finir mon bachelor puis m’orienter vers un master en ligne. Comme dirait mon père : il n’y a que quand tu n’as pas de diplôme que tu vois leurs importances. » avant d’ajouter : « J’avais deux opportunités avec la FIBA et la fédération Suisse, mais je ne suis vraiment pas fermé à un métier hors basket au contraire ça me permettrait de voir autre chose et ça serait un challenge de percer dans l’extra-basket. »

Un avenir dans le basketball ?

Nommé il y a peu comme ambassadeur de la Fédération Suisse de basketball, Nicolas aimerait même suivre les pas de son père et apporter son attention aux personnes handicapées : « J’apporte beaucoup d’importance pour le handicap dans le sport, et j’aimerais vraiment développer ça. Le sport ça sauve des vies, donc j’adorerais mettre des personnes en avant. Et puis faire pareil pour les femmes, je suis très sensible à toutes ces causes. Faire du management dans le sport mais qui prône de la diversité… ça me tiendrait vraiment à cœur. »

En somme, vous l’avez compris, la vie de Nicolas ne s’arrête pas seulement aux terrains de basket. Entre anecdotes et expériences complétement folles, ce basketteur en fin de parcours de joueur aura su apprivoiser ces moments de sa vie pour se les approprier. Même si son avenir sur les parquets est incertain, une chose est sûre : avec tout ce qui l’a vécu, Nicolas Dos Santos saura se réinventer.

 

 

 

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