Impressionnants contre Venise, les Metropolitans 92 verront les quarts de finale
« Hier soir, sur le groupe WhatsApp des joueurs, on a parlé directement de ça », lançait Lahaou Konaté. En l’occurrence, « ça », c’était l’élimination surprise de Badalone, qui n’aura pas donc pas été un malheur pour tout le monde. En plus d’ouvrir un peu plus le champ des possibles pour un outsider comme Boulogne-Levallois, lui suggérant la perspective d’une éventuelle demi-finale à domicile, elle aura au moins permis aux Metropolitans 92 de prendre un peu plus conscience de l’immense danger : cette nouvelle formule de l’EuroCup, aux confins de l’absurde ne pardonne pas et six mois de travail peuvent être réduits en poussière dès le premier money-time mal géré. Demandez-donc à la Joventut, meilleur bilan de la saison régulière, et qui laisse l’opportunité au Ratiopharm Ulm, défait 11 fois sur 18 dans le groupe B, de continuer à se battre pour un ticket en EuroLeague. Ou au Partizan Belgrade, cité depuis l’intersaison comme l’incontestable favori, finalement sorti dès le premier match sans retour par Bursaspor…
Le rouleau compresseur défensif des Metropolitans 92
Après, pour que les Metropolitans 92 puissent être réellement inquiétés, il fallait une vraie menace en face. Celle-ci n’a été que théorique, incarnée par la série de sept victoires de rang toutes compétitions confondues des Vénitiens. Mais ce mercredi, le Reyer s’est présenté dans les Hauts-de-Seine les batteries à plats, épuisés par l’enchaînement des rencontres. « C’est très dur d’exister à ce niveau lorsque l’on joue sans énergie », soupirait Walter De Raffaele, lassé par la cascade de blessures s’abattant sur son équipe, avec Jordan Theodore ayant récemment rejoint Michele Vitali et Austin Daye à l’infirmerie.
Hunter et les Mets ont dominé Venise dans la raquette
(photo : Metropolitans 92)
Toutefois, il serait injuste de réduire la qualification de Boulogne-Levallois à l’essoufflement transalpin. Malgré « beaucoup de pression », dixit le capitaine Konaté, les Metropolitans 92 ont livré l’une de leurs meilleures prestations de la saison (87-66, score final), passé une mise en route poussive (0-7, 2e minute). Un triomphe d’abord bâti sur la défense, qui a étouffé Venise pendant 30 minutes. À ce titre, incroyablement agressifs, les Franciliens ont livré un troisième quart-temps magnifique dans ce domaine : c’est simple, pendant huit minutes, hormis un tir à trois points un peu miraculeux de Michael Bramos, les Italiens ont été plongés dans l’obscurité la plus totale (de 47-37 à 67-40). Pendant cet intervalle, les Mets ont volé la bagatelle de cinq ballons, ce qui leur a ensuite offert de pouvoir développer du jeu rapide, et ont fermé tous les accès au cercle. « Ils ont eu beaucoup de mal à jouer à l’intérieur », acquiesçait Vincent Collet. « Nous avons été très présents sur les aides, dans l’activité. Nous avons gagné la bataille de l’agressivité. Très clairement, notre troisième quart-temps peut faire office de référence défensive dans notre saison. »
Bandja Sy, le héros de l’ombre
Enfin, l’impressionnant collectif des Altoséquanais peut leur permettre de survivre à ce type de match couperet. Les huit joueurs utilisés 20 minutes par Vincent Collet ont tous scoré entre 8 et 14 points, avec une mention spéciale pour Vince Hunter (14 unités à 5/10, 10 rebonds, 1 passe décisive et 1 contre). « Il a été énorme : quand il est à ce niveau là, ça aide beaucoup l’équipe », soufflait Lahaou Konaté. Plus marquant encore, c’est presque le joueur professionnel le moins utilisé du soir (12 minutes pour Bandja Sy) qui a le plus symbolisé la débauche d’énergie francilienne du soir. L’ancien exilé du Partizan Belgrade a reçu les félicitations publiques de son capitaine et de son entraîneur. « Il n’a pas beaucoup joué mais il a été incroyable quand il était là », applaudissait le technicien normand, citant notamment son impact au rebond offensif (2, et 6 rebonds au total) ou dans les lignes de passe. « Il a été sur le parquet 12 minutes mais vu le niveau où il a joué, l’équipe n’est pas descendue d’un centimètre. Et ça, c’est fondamental. » Surtout en vue d’un quart de finale particulièrement « excitant », des mots de Vincent Collet, la semaine prochaine à Valence, tombeur d’Hambourg (98-80). Dans un tableau ouvert aux quatre vents, cette intensité défensive, cette force collective et cette sérénité peuvent permettre aux Metropolitans 92 de se rêver d’un immense destin dans cette compétition. Après tout, le sacre final n’est maintenant plus qu’à trois petites victoires…
À Levallois,










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