ITW Dimitri Radnic (Dijon) : « Mon objectif est d’aller en Pro B et avoir du temps de jeu »
Contrairement à Neal Sako, Bodian Massa ou Lionel Gaudoux, dont nous vous avons raconté les parcours ces deux derniers jours, Dimitri Radnic (1,93 m, 20 ans ) a toujours eu les pieds sur un terrain de basket. Cette passion il la tient de ses parents, son père ayant joué au basket jusqu’en Nationale 1 dans le club de son enfance au CS Autun Basket : « J’ai commencé le basket à 4-5 ans à Autun grâce à mes parents. Pratiquement tous les jours je shootais à la salle. » A Autun, Dimitri est resté jusqu’en minimes région première année (U14), en passant également par la sélection départementale de Saône-et-Loire puis par la sélection régionale de Bourgogne. C’est à ses 13 ans qu’il quitte le cocon familial pour intégrer le pôle espoir à Dijon. A l’issue de cette première année, Dimitri comprend qu’il devra se séparer de son club de toujours s’il veut pratiquer le basket à haut niveau : « Pour ma deuxième année minime (U15), on m’a dit qu’il fallait que je joue en championnat de France U15, donc je suis allé à Dijon. C’était une suite logique pour moi. » Le passage en catégorie cadet est plus délicat pour le jeune Bourguignon qui se verra contraint de jouer à Vichy : « Je n’étais pas prêt physiquement à jouer en U18 France donc je suis aller à Vichy en U17 France (la deuxième division) pour prendre du temps de jeu. »
Toujours supervisé par les entraîneurs dijonnais, Dimitri est retourné à la JDA après une saison « formatrice » en Auvergne. Le choix de la JDA Dijon a toujours été celui voulu pour Dimitri : « Même quand j’étais à Vichy et que c’était compliqué, je n’ai jamais pensé à faire des tests dans d’autres clubs. Dijon c’est le choix de la famille et de la proximité. » Il a effectué ses deux dernières années en cadets (U18) avant de continuer son chemin avec les espoirs de la JDA. Actuellement en dernière année espoirs (U21), Dimitri a réalisé de très belles performances sur l’ensemble de l’exercice 2019/20, puisque l’arrière tournait à 17,6 points, 3,7 rebonds et 5,5 passes décisives en 30 minutes par match. Cette bonne saison a cependant été stoppée à cause de la pandémie de coronavirus. Un concours de circonstances qui lui permet finalement de soigner ses pépins physiques : « C’est un mal pour un bien puisque je me suis luxé l’épaule lors du dernier match contre Monaco. J’en profite donc pour me soigner et depuis quelques jours pour me renforcer musculairement. »
Ses efforts ont été récompensés par quelques apparitions avec les professionnels cette saison, notamment pendant la période de blessure de David Holston : « Depuis cette année, je m’entraîne régulièrement avec les pros, et je suis sur le banc à chaque match. Laurent Legname m’a également donné un peu de temps de jeu quand David s’est blessé. » Entouré de forts joueurs du championnat français, comme Axel Julien et David Holston, Dimitri a su saisir la chance qu’il avait : « Au début j’avais beaucoup de pression aux entrainements, j’avais peur de me faire manger (rires) » avant d’ajouter : « Mais étant donné qu’on a les mêmes systèmes en espoirs, l’adaptation s’est faite rapidement. Et Axel, qui est capitaine, m’a directement mis à l’aise et puis il nous conseille souvent sur l’aspect basket. En ce qui concerne David, lui ne parle pas beaucoup. Il est assez discret. Il te parle surtout sur le moment, pour te dire ce qui va ou qui ne va pas. Il est beaucoup dans l’acte. » Une adaptation réussie même en dehors des terrains pour Dimitri qui partage sa chambre avec Jérémy Leloup lors des déplacements : « Jérémy me conseille plutôt sur mes choix de carrière, sur mes agents, en fait sur tout ce qui est extra-basket. » Beaucoup de conseils qui lui ont permis de réaliser une bonne dernière saison en espoir, avant pourquoi pas de s’envoler vers d’autres défis.
Une explosion tardive
Comme expliqué plus haut, Dimitri Radnic a mis du temps avant de s’imposer comme un solide joueur de sa génération. Mais depuis cette année, plus de débat, les acteurs du basket français sont unanimes pour dire que Dimitri a su fait ses preuves avec les espoirs de la JDA. Chose qui lui a donné la chance d’être sélectionné à l’édition 2019/20 du camp LNB, qui a regroupé cette année les 32 meilleurs joueurs espoirs de la saison. Une consécration pour Dimitri qui a pu en profiter pour se montrer, même si le camp arrivait quelques jours après la victoire à la Leaders Cup et qu’il n’a pas pu « la fêter comme il se doit » (rires) : « C’est vraiment pas mal parce que ce sont les coachs eux-mêmes qui te choisissent, donc ça veut dire qu’ils veulent t’observer. Je sais que quelques représentants de clubs sont venus parler à mes agents, mais je ne préfère avoir aucun nom. Je préfère me concentrer sur mon basket et puis si ça devient vraiment sérieux on verra en temps voulu. » Concentré sur lui-même, le poste 2 semble toutefois avoir des objectifs bien ancrés dans sa tête pour l’avenir.
Objectif : Avoir des minutes
Dimitri demeure dans le flou concernant son avenir. Mais si une chose est bien certaine pour lui, c’est qu’il « veut avoir des minutes pour davantage s’exprimer sur les parquets. » Mais où et comment ? Dimitri n’a pas encore la réponse, même s’il commence à avoir son petit avis sur la question : « Pour l’instant c’est vrai que je laisse faire mes agents et moi je travaille de mon côté, mais ce qui est sûr c’est que l’année prochaine je suis à la recherche de temps de jeu dans un groupe professionnel. Donc oui mon objectif c’est d’aller en Pro B et avoir du temps de jeu si ce n’est pas possible ici à Dijon. Et avec la difficulté que rencontrent les jeunes à s’imposer directement en Jeep ELITE, je ne me fais pas d’illusion. » Avant de rebondir : « Et puis ensuite si je dois idéaliser, le but ultime sera donc de se former en Pro B dès l’année prochaine pour ensuite revenir en Jeep ELITE d’ici 4 à 5 ans. »
Contrairement à certains de ses coéquipiers, Dimitri n’a jamais eu la chance de passer par les équipes de France jeunes , mais en tant que compétiteur il n’a pas peur de dire que cette idée lui traverse l’esprit : « L’équipe de France ? C’est un objectif comme la Jeep ELITE, rien que de participer à des fenêtres internationales serait un rêve. Après comme tu as pu le deviner avec mon nom j’ai des origines monténégrines qui proviennent de mon père, donc même si je n’ai pas la double nationalité, l’équipe nationale du Monténégro pourquoi pas… Mais l’idéal c’est l’équipe de France. »
Pour atteindre ces objectifs élevés, le joueur de 20 ans se concentre sur le présent et notamment sur ses faiblesses : « Je dois encore progresser avant de penser à tout cela. Notamment au niveau de ma dureté, je ne suis pas assez physique. Et puis, au niveau de mon adresse, on n’en a jamais assez. » Pour constater les progrès de l’Autunois, rendez-vous l’année prochaine sur les parquets.
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