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Le miracle permanent du Portel : « On mérite de la considération »

Malgré des moyens parmi les plus faibles du championnat, Le Portel s'est implanté en Betclic ÉLITE depuis sept ans maintenant. Deux des artisans majeurs de cette aventure, le capitaine Benoit Mangin et le coach Éric Girard, évoquent la belle aventure de l'ESSM.
Le miracle permanent du Portel : « On mérite de la considération »
Crédit photo : Pauline Ledez

Comment peut-on expliquer la stabilité exceptionnelle de l’ESSM Le Portel au plus haut niveau, avec un budget toujours parmi les derniers du championnat (17e cette saison) ? « Le club, le club, le club », glissait le capitaine Benoit Mangin mardi soir dans les coursives d’Ékinox (71-76), une salle traditionnellement propice à la réussite du club stelliste avec une série de playoffs de Pro B décrochée en 2016 sur la route de la montée ou un maintien validé au buzzer la saison dernière. Une réponse aussi évasive que significative : il y a à la fois un esprit, une culture du maintien et un savoir-faire en forme d’héritage au sein de ce club. Mais justement, quoi d’autre ?

« Le club a évolué et peut encore aller plus loin »

Depuis la saison 2016/17, malgré ses faibles moyens, Le Portel arrache toujours son maintien en Betclic ÉLITE. Alors certes il a fallu une fois en passer par l’interruption du championnat à cause du coronavirus, alors que l’ESSM était en perdition (4v-20d, quatre longueurs de retard à dix journées de la fin en 2020). Mais une autre fois, ce fut en s’offrant même le luxe de disputer un quart de finale contre le futur championnat chalonnais (en 2017). Beaucoup plus souvent, cela se boucle de manière un peu plus angoissante, après un démarrage tardif à l’automne et une grosse série au printemps. Un schéma qui se vérifie encore cette saison, avec une confortable 13e place début avril (11v-16d), malgré six défaites inaugurales pour entamer l’exercice. Depuis, l’ESSM tient presque un rythme de prétendant au Top 8.

En 2019, le président Yann Rivoal et le coach Éric Girard fêtant le nouveau sauvetage de l’ESSM lors de la « finale » à Fos-sur-Mer (photo : Yannick Coppin)

Dans cette pérennité, outre les compétences indéniables d’Éric Girard, le rôle du Chaudron est souvent mis en avant. Traditionnellement, l’enceinte stelliste est une forteresse, compensant les difficultés de l’équipe à aller s’imposer à l’extérieur. Ce qui a pu parfois être poussé jusqu’à l’extrême, comme en 2018/19, lorsque l’ESSM avait dû attendre la dernière journée pour l’emporter loin de ses bases, à Fos-sur-Mer, lors de la finale pour le maintien. L’art de gagner les matchs qui comptent pour se sauver, comme toujours… « À un moment donné, dans les équipes qui sont mises en place chaque saison, il y a toujours une certaine détermination (pour aller se maintenir) », reprend l’historique Benoit Mangin, arrivé en 2011 sur la Côte d’Opale. « Je pense que le club a déjà évolué et qu’il peut encore aller plus loin. Il y a la place ; en tout cas, c’est mon ressenti. On évolue à notre rythme, on fait ce qu’il y a à faire et on verra dans le futur. » Pour 17e budget, au sein d’une commune de 9 000 habitants, c’est déjà admirable. Quand bien même le club appelle son environnement à une opération de soutien financier…

Le Portel peut-il espérer mieux que la lutte permanente pour la survie ?
Éric Girard répond

« Puisque nous sommes à Bourg-en-Bresse, je fais souvent référence à la JL Bourg. Comparé au Portel, c’est une « petite grande ville » et les gens ont bâti un club exceptionnel ici. Mais il y a plus de six millions d’euros de budget alors que de notre côté, nous sommes à 3,2 millions (3,5 selon la LNB, ndlr). Au niveau sportif, je crois que c’est difficile de faire beaucoup mieux dans l’encadrement qu’on a mis en place. C’est un peu tous les à-côtés qui doivent évoluer maintenant, comme Bourg l’a fait de manière exemplaire. Pour cela, il faudrait que l’on ait quelques piécettes supplémentaires. Je prends souvent l’exemple de Roanne cette année : ils ont un million supplémentaire et ils jouent les playoffs avec 4,5. Nous, si on avait aussi ce million en plus, je pense qu’on ne serait pas loin. Cela pourrait paraître présomptueux mais on pourrait dire qu’on a envie de jouer les playoffs. Si on le dit avec 3,2 millions, les gens vont se foutre de nos gueules, même si une victoire à Bourg (défaite 71-76) nous aurait ouvert des portes incroyables. Donc on va d’abord essayer de décrocher une nouvelle fois le maintien, pour une huitième année consécutive (ce serait le septième maintien d’affilée en réalité, ndlr). Cette pérennité du Portel en Betclic ÉLITE, cela reflète un esprit, un club sain, qui ne veut pas se laisser englober par les grandes métropoles, par les clubs plus structurés. Cela montre que nous avons notre mot à dire d’un point de vue sportif. Ce n’est pas qu’une année ou deux comme tout le monde nous le prédisait au moment de la montée. Cela peut être la huitième année, avec un budget qui oscille entre 3,1 et 3,4 maximum sur ces sept premières saisons. Je suis fier d’appartenir à ce projet. Évidemment que cela me faciliterait la tâche si on avait des structures un peu plus hautes mais c’est une belle histoire. Oui, on a besoin de l’ASVEL et de Monaco. Oui, on a besoin des métropoles, avec Paris ou Levallois. Mais au vu de tout le travail qui est fait, je pense qu’on mérite aussi de la considération. »

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