Logo Bebasket
Recherche
Recherche
Logo Bebasket
  • À la une
  • Betclic Élite
  • Pro b
  • National
  • Coupes d'Europe
  • Équipe de France
  • Jeunes
  • Féminines
  • Interviews
  • Hooper
  • Joueurs

[L’œil de coach Soares] Les clés tactiques du choc face au Canada

Assistant-coach à Andrézieux-Bouthéon, Pont-de-Chéruy et Vichy ces trois dernières saisons, Guillaume Soares sera à Jakarta et Manille pendant toute la Coupe du Monde. Le technicien nous fera profiter de son expertise avec une rubrique tactique pendant l'ensemble de la compétition. Deuxième volet avec le décryptage des clés de la rencontre entre la France et le Canada.
[L’œil de coach Soares] Les clés tactiques du choc face au Canada
Crédit photo : Canada Basketball

L’équipe de France entre en lice lors de la Coupe du Monde de vendredi avec une rencontre prometteuse face au Canada, considéré comme un favori au titre final, malgré une préparation inégale (2 défaites contre l’Allemagne et la République Dominicaine ; 3 victoires face à l’Allemagne, l’Espagne et la Nouvelle-Zélande) ainsi que l’absence de leur star Jamal Murray. Quelles peuvent être les clés de cette rencontre pour les Bleus ?

  • Tenir le rythme du match

Commençons par ce qui semble être le plus important : gérer le rythme du match. Composé d’un 5 majeur 100% NBA (Shai Gilgeous-Alexander, R.J. Barrett, Dillon Brooks, Kelly Olynyk et Dwight Powell), le Canada a joué en moyenne 91,2 possessions par match au cours de sa préparation, contre seulement 85 pour la France. Portés notamment par un duo d’arrières qui aime le jeu en première intention (Gilgeous-Alexander – Barrett), les Canadiens jouent en moyenne 14 contre-attaques par match, contre 7 pour la France.

[Rétro] Quand R.J. Barrett, la star canadienne, jouait en mini-poussins en France

Pour empêcher ce jeu rapide, l’équipe de France devra tout d’abord être organisée et disciplinée au rebond offensif (Qui y participe ? Qui gère le repli ?). Dans un deuxième temps, elle pourra s’appuyer sur sa stratégie de pression sur la balle en zone avant dès la perte du ballon par le joueur arrière le plus proche, comme nous avons pu l’observer au cours de la préparation.

  • Ne pas autoriser les drives canadiens

Vincent Collet, qui a encore répété jeudi soir que cette équipe était celle disposant des meilleures individualités avec Team USA, observera sans doute avec attention la gestion des duels. Avec un jeu très direct (seulement 17 passes décisives pour 94,2 points par match, contre 22 pour 81,5 points de moyenne pour les Bleus), les joueurs français auront fort à faire dans le jeu de un-contre 1 face à des adversaires plus athlétiques. La première réponse devra être dans l’engagement individuel avec une volonté forte de ne pas perdre le duel. Ensuite, on pourra compter sur la stratégie défensive :

  1. La défense ouverte au ballon : les défenseurs des joueurs non porteurs se placent entre leur attaquant et le porteur de balle (face à ce dernier) dans le but de laisser le moins de place possible pour les drives.
  2. Les « stunts » : technique d’aider-reprendre qui demande au défenseur du non porteur le plus proche du ballon d’intervenir au moment du drive avant de rapidement repartir sur son joueur.

Enfin, il ne faut pas omettre la possibilité au staff de l’équipe de France de mettre en place une défense de zone afin de proposer de la variété ou en cas de réelles difficultés sur la défense homme à homme.

  • Et en attaque ?

Équipe très agressive en défense, le Canada aura sans doute à cœur de mettre beaucoup de pression dès l’entrée du match, notamment sur la montée de balle et les démarquages. Avec Nando De Colo qui risque d’être extrêmement ciblé à la mène, les Bleus doivent se montrer prêts à ne pas subir cette pression et amener correctement la balle en zone avant pour réussir le lancement des plays et éviter les pertes de balles qui ont sans doute couté le match face à l’Australie (22 !). Pour cela, on pourra également s’appuyer sur deux de nos forces : le post-up avec Guershon Yabusele qui oblige une réponse collective et permet de relâcher la pression, et notre jeu sans ballon qui offre des possibilités, notamment dans le dos du jeu (back-door).

« Plus qu’une fierté » : Sylvain Francisco, la clef des Bleus ?

Enfin, une des clés du match semble être l’agressivité de nos arrières autour du pick and roll. Les Canadiens utilisent la défense de protection et beaucoup de switchs, ce qui devrait permettre à nos créateurs (De Colo, Fournier, Okobo, Francisco…) de générer du jeu.

Le joueur à stopper

Après une saison offensive NBA exceptionnelle (31,4 points de moyenne avec Oklahoma City) et en l’absence de Jamal Murray, Shai Gilgeous-Alexander s’impose comme le vrai leader offensif de l’équipe. Avec plus de 17 points par match en moins de 25 minutes sur le parquet durant la préparation, nul doute que le staff de l’équipe de France aura à cœur de réussir à réduire son rendement, sans doute collectivement dans un premier temps, sans omettre la possibilité au cours du match de missionner un arrière défensif, comme Isaïa Cordinier par exemple.

Le point technique à observer

Nous avons pu voir au cours de leurs matchs de préparation que les Canadiens utilisent beaucoup le jeu de main à main, notamment entre arrières afin d’amener du rythme au jeu, et il sera intéressant de voir la réponse technique du staff de l’équipe de France. On pourra sans doute observer deux possibilités (il en existe beaucoup d’autres) :

  1. La plus commune qui consiste à « glisser » : le défenseur de l’attaquant qui va recevoir le ballon passe entre le porteur de balle et son coéquipier (voire sous son coéquipier). Cette technique permet de se protéger des drives mais elle laisse les Canadiens avoir ce qu’ils recherchent : prendre de la vitesse ou avoir de l’espace pour le tir.
  2. Le switch qui consiste tout simplement à changer entre défenseurs de manière plus ou moins agressive. Cette stratégie empêche la prise de vitesse mais peut créer des mismatchs. Elle nécessite une communication forte entre les défenseurs et demande plus d’énergie et de technique car il faut être au contact et en pression des attaquants pour qu’elle puisse fonctionner.

Le regard de Vincent Collet

« Il faudra vraiment défendre compact, ne pas les laisser jouer le jeu qu’ils affectionnent. C’est un jeu de un-contre-un. Ils sont probablement avec les Américains l’équipe la plus forte du tournoi dans ce domaine. C’est eux qui ont le plus de capacité à franchir (leurs défenseurs). C’est assez rare pour nous parce qu’on a souvent été plutôt ce genre d’équipe. Là, en l’occurrence, il va falloir qu’on défende collectivement pour les gêner justement dans ce jeu où ils excellent. Cela va au-delà de la zone mais elle pourrait être utile. Même si on défend en homme à homme, on a aussi des principes d’aides assez forts qui seront de toute façon plus marqués encore vendredi.

Le contrôle du rebond défensif est toujours vital mais ce n’est pas ce secteur qui le sera le plus contre le Canada. Ce sera surtout les balles perdues. Si tu ne veux pas qu’ils puissent courir… Pour pouvoir s’opposer à leurs capacités de un contre un, il faut qu’on puisse replier correctement. Donc perdre la balle, ce n’est juste pas possible. Pour le rebond, à tous les matchs, on va le redire. C’est vrai contre le Canada mais ça le sera aussi dans les rencontres suivantes. J’espère vraiment qu’on va avancer dans ce domaine. On a travaillé ces derniers jours comme une équipe de jeunes, avec des exercices basiques, mais aussi justement pour donner de l’importance à ce secteur là. Au-delà du travail de fondamentaux qu’on a réalisés, c’est surtout pour que les joueurs s’imprègnent de l’importance capitale d’être plus performants. Le retour de Mathias Lessort devrait aussi contribuer à stabiliser ce secteur-là. »

Les précédentes chroniques :

  1. Pourquoi l’équipe de France est-elle défaillante aux rebonds défensifs ?

Commentaires


Veuillez vous connecter afin de pouvoir commenter ou aimer
Connexion