« J’aime travailler avec les jeunes » – François Gomez, après la qualification de Tarbes

L’entraîneur de Tarbes François Gomez a choisi d’axer sa politique sportive autour des jeunes. Cette saison, cette jeunesse a bien réussi avec une qualification en demi-finales des playoffs LFB après sa victoire au cumul des deux matches des quarts de finale contre Bourges.

En conférence de presse d’après-match, le technicien de 63 ans s’est exprimé cette politique de recrutement qu’il a mis en place au TGB depuis quelques années :

« J’ai cette capacité à détecter les talents, quelque fois c’est facile. Et puis j’ai surtout un club qui me fait confiance. Aujourd’hui, j’entends beaucoup de mes collègues qui ont envie de prendre la même direction plutôt que d’aller chercher des étrangères qui ne comprennent pas les questions des journalistes, qui ne savent pas les répondre et qui n’ont pas le même rendement qu’une joueuse française qui ont envie de montrer. Donc, les entraîneurs réfléchissent à ça, les dirigeants aussi.« 

Le champion de France 2010 a réussi à imposer sa vision de la jeunesse triomphante, avec des jeunes talents entourés par deux ou trois vétérans pour les encadrer. Son équipe est la plus jeune de LFB (23 ans de moyenne).

« Quand on a commencé ça, il y a un GM d’un grand club français qui vient de perdre en finale d’EuroLeague (NDLR : Christophe Vitoux, de Villeneuve d’Ascq) qui m’a dit très vulgairement : « En faisant ce que tu fais, tu mets tes couilles sur le billot ». Donc ça voulait bien dire ce que ça voulait dire. On m’a tellement annoncé qu’on allait descendre, qu’on ne pouvait pas jouer avec des gens qui ont 17, 18 ans, 19 ans, qu’aujourd’hui le modèle commence à interpeller et peut-être à séduire.

Il n’y a pas que chez nous qu’il y a des jeunes, attention. Il y a aussi d’autres endroits. Mais nous c’est vrai que la moyenne d’âge est je crois de 22 ans, agrandie par une Isabelle Yacoubou qui nous a quitté en cours de saison, qui augmentait terriblement (sourire) la moyenne d’âge – ‘Dieu sait qu’elle nous manque Isabelle’. On a un modèle aujourd’hui qui fait réfléchir. Il fallait prendre des risques et le club a accepté de progresser sur mes conseils, aujourd’hui on va dire avisés mais à l’époque c’était des conseils d’aventurier. De l’entraîneur aventurier, aujourd’hui je suis devenu un entraîneur avisé, vous savez comment ça se passe (rire). »

Enfin, il est revenu sur la qualification de son équipe :

« Cette équipe nous a dominé sur les 10 dernières minutes, puisque le reste du temps on a fait jeu égal avec l’un des meilleures équipes françaises », explique François Gomez. « C’est notre grande satisfaction de pouvoir rivaliser avec le Bourges de cette année. Bourges reste Bourges et elle l’a prouvé aujourd’hui. On vient gagner notre place en demi-finale comme on avait gagne notre place en demi-finale en Coupe de France. Cette équipe de Tarbes a peut-être été sous estimée et par moi en premier. Je pense qu’on aurait pu faire mieux sur la saison si j’avais eu plus de convictions sur le niveau qu’on avait. Aujourd’hui les filles le prouvent que j’ai mal évalué le niveau de ce groupe. Puisqu’elles prouvent qu’avec ces deux demi-finales qu’elles font partie des 4 meilleurs équipes française cette année. Bon il y a eu un quart-temps avec une vraie trouille (il le repère), les joueuses, le staff. Il y a longtemps que je n’avais pas eu peur comme ça (il rit). A la dernière seconde ça finit souvent comme ça : on va se faire crucifier et on n’aura que nos larmes pour pleurer. Mais ça n’a pas été le cas, c’est le basket. Le sort en a voulu ainsi. »

Sous la direction de François Gomez et de ses jeunes, Tarbes va tenter de continuer sa belle saison en demi-finales face à Basket Landes.