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Le retour de la Leaders Cup : entre renaissance réussie, déception sportive et réflexion sur l’avenir

Trois ans après la dernière édition à Disney, la Leaders Cup a refait surface à Saint-Chamond. Pour un week-end réussi sur le plan organisationnel, mais qui ne restera pas inoubliable d'un point de vue sportif, et qui, surtout, interroge à long terme sur la viabilité de la compétition.
Le retour de la Leaders Cup : entre renaissance réussie, déception sportive et réflexion sur l’avenir
Crédit photo : Hervé Bellenger - LNB

Cette fois, il n’y a pas eu de photo des équipes devant le Musée de la Mine. Ni de joueurs déambulant sur la jolie place Jean-Jaurès de Saint-Étienne contrairement aux allées de Disneyland Paris. Alors oui, la vallée du Gier est bien moins glamour que le pays de Mickey mais le cadre basket en est ressorti gagnant. À Marne-la-Vallée, le chapiteau servant d’écrin à la Leaders Cup laissait une impression mitigée, sans tribunes latérales, avec un éclairage douteux, et un toit soumis aux aléas météorologiques comme lors de la finale de l’édition 2020. Des vestiaires jusqu’au rendu télévisuel, ce n’était vraiment pas une salle faite pour jouer au basket. Soit tout le contraire de l’Aréna Saint-Étienne Métropole, une belle enceinte moderne, malheureusement un peu sous-dimensionnée (4 200 places, alors que 5 000 auraient été préférables), qui offrait un superbe écrin pour la compétition.

Des tribunes pleines tout le week-end, un vrai signe de réussite

Dijon – Limoges : même vendredi à 13h, la salle était très bien garnie

Surtout, en ramenant le tournoi en province, en plus dans un département étiqueté basket, la Ligue Nationale de Basket s’est assurée un joli succès populaire. On ne se souvient que trop bien des sessions de 13h le vendredi à Disney disputées devant des tribunes vides, avec presque plus de personnes accréditées que de supporters dans les tribunes. Cette fois, tous les matchs se sont disputés à guichets fermés, dans une ambiance sympathique. Un argument de poids pour avancer que cette édition 2023 de la Leaders Cup fut une vraie réussite, si ce n’est un parc hôtelier un peu trop réduit dans la région stéphanoise, avec des équipes qui ont été obligées de s’expatrier jusqu’à Andrézieux-Bouthéon, soit à plus de 30 minutes de Saint-Chamond. Mais a priori, alors que le nom du Futuroscope a souvent été entendu dans les discussions comme un futur théâtre potentiel de la Leaders Cup, le simple fait d’avoir atteint les 100% de taux de remplissage tout le week-end devrait suffire pour revenir dans la Loire l’année prochaine. Pour cause, quand le SCBVG a été préféré à Mouilleron-le-Captif à l’automne dernier, le SCBVG avait obtenu l’organisation de la compétition pour une année, plus une autre en option.

Au niveau médiatique, cette édition fut également un succès. Plus de 40 journalistes étaient accrédités, et surtout la compétition fut accessible au plus grand nombre, avec des diffusions gratuites sur L’Équipe, et une finale aussi proposée sur beIN Sports. La Chaîne L’Équipe a proposé trois matchs en prime-time, avec des audiences très satisfaisantes. Finalement, il n’aura manqué que le niveau sportif pour que ce week-end couramiaud reste comme une franche réussite. Contrairement à 2020, avec la demi-finale homérique entre la JDA Dijon et l’AS Monaco, il n’y aura pas eu ce match inoubliable pour magnifier le tournoi et le graver dans les mémoires collectives. Alors oui, le quart de finale entre Bourg-en-Bresse et Monaco fut très agréable. Oui, le jeu proposé par les Burgiens a enchanté l’Arena Saint-Étienne Métropole pendant deux jours. Mais il n’y aura pas eu de rencontres serrées et surtout que des scénarios décevants à partir des demi-finales : +17 pour la JL contre Dijon, +25 pour l’ASVEL face au Mans et une finale à sens unique (jusqu’à +26 dans le quatrième quart-temps), presque sans émotion. À ce titre, on regrettera longtemps les absences de Tremont Waters ou des intérieurs manceaux (Tres Tinkle, Josh Carlton, Williams Narace) qui auraient permis de confronter le vainqueur villeurbannais à plus d’adversité. Mais l’ASVEL n’a rien volé et a pleinement su profiter des circonstances et des surprises pour aller cueillir un nouveau trophée, étant la seule équipe ayant su augmenter son niveau de jeu sur la globalité du week-end.

Peut-on vraiment continuer à cumuler Leaders Cup et Coupe de France ?

Charles Kahudi et le trophée douteux (photo : Léo Morillon – LNB)

Enfin, après deux éditions annulées (à cause du Covid en 2021 et pour raisons financières en 2022), il était bon de retrouver l’odeur d’un tournoi traditionnel du basket français, sous le format « Semaine des As » qui a écrit ses lettres de noblesse avant le déplacement à Disney. Le troisième week-end de février est presque le seul moment dans l’année où toute la France du basket se réunit au même endroit. Ainsi, samedi, les candidats déclarés ou putatifs (Philippe Ausseur et Dominique Juillot) à la présidence de la ligue ont pu se présenter devant les présidents de clubs, tandis que les coachs se sont réunis dimanche lors d’un colloque. Mais un jour ou l’autre, il conviendra de s’interroger sur la pertinence de la Leaders Cup, beaucoup moins prestigieuse que certaines de ses homologues comme la Copa del Rey, et qui, surtout, n’offre ni qualification européenne ni bonus financier pour le vainqueur. Dans un calendrier surchargé (jusqu’à 95 matchs possibles par saison pour l’AS Monaco), la proximité du Top 8 Coupe de France à Trélazé interpelle, d’autant plus que le plateau sera pratiquement similaire : si Cholet se qualifie, six des huit équipes de Saint-Chamond se retrouveront en périphérie angevine dans moins d’un mois. À terme, il semble difficile de continuer à faire cohabiter ces deux compétitions, même si certains clubs, comme le finaliste bressan, en quête d’un sacre surprise derrière les deux mastodontes s’élèveront forcément contre la disparition de l’un d’entre eux. Mais la Coupe de France n’a presque d’intérêt que pour le grand week-end de retrouvailles entre basket amateur et professionnel qu’elle propose à Bercy lors des finales, tandis que la Leaders Cup est une compétition qui débouche simplement sur un trophée transparent en plexiglas, sans médaille pour les vainqueurs. L’écrin couramiaud était agréable, la Leaders Cup a réussi son retour sur scène mais elle mérite encore mieux que ça !

À Saint-Chamond,

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