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« De l’instinct et de la volonté » : Allan Dokossi, le meilleur rebondeur de Betclic ÉLITE ?

Betclic ÉLITE - Auteur d'une performance XXL à Strasbourg, Allan Dokossi a capté 17 rebonds, le record de la saison en championnat. La preuve que l'intérieur dijonnais, pourtant loin d'être le plus grand et le plus physique, est le meilleur rebondeur de France ? L'ancien fosséen explique d'où vient ce sens du rebond.
« De l’instinct et de la volonté » : Allan Dokossi, le meilleur rebondeur de Betclic ÉLITE ?
Crédit photo : Philippe Gigon / SIG Strasbourg

Il parait que les mamans ont toujours raison. Demandez-donc à Allan Dokossi (2,03 m, 23 ans), arrivé au basket sur le tard, à 15 ans à Clichy-sous-Bois, et pourtant désormais un joueur qui compte en Betclic ÉLITE, grâce notamment à ses formidables qualités de rebondeur. « Mon sens du rebond, c’est grâce à ma mère », souriait-il dimanche soir au Rhénus, après avoir capté 17 rebonds (dont 6 offensifs), record de la saison en Betclic ÉLITE devant les 15 prises de Paul Lacombe au Mans, lors de la victoire dijonnaise à Strasbourg (81-64). « À chaque fois qu’elle venait à un match, elle me criait « Rebond ! Rebond ! » et c’est devenu instinctif. »

Le rebondeur le plus rentable du championnat

Tellement instinctif que le poste 3-4 de Dijon est sûrement devenu le meilleur rebondeur de Betclic ÉLITE. L’an dernier, avec Fos-Provence, il était le n°2 du championnat (9,1), dans le sillage de l’intouchable Victor Wembanyama. Actuellement quatrième avec 7,5 rebonds par match (derrière son ex-coéquipier Shevon Thompson, Ibrahima Fall Faye et Neal Sako), l’ancien Manceau domine pourtant le classement si l’on ramène les statistiques en 40 minutes : 15,5 rebonds pour lui, contre « seulement » 14,3 pour son dauphin Bruno Cingala-Mata. Ce qui fait de lui le rebondeur le plus rentable de Betclic ÉLITE, et d’assez loin. « C’est comme ça que je peux aider l’équipe », souligne-t-il. « J’essaye d’en collecter un maximum. Ce n’est pas tout le monde qui veut aller aux rebonds donc il en faut bien un ou deux qui se sacrifient pour le groupe. D’autant plus qu’un rebond fait le bonheur de tout le monde : ça veut dire que la défense est bonne, qu’on n’encaisse pas de points et que l’on peut donner du rythme à l’attaque. »

Le Top 10 des meilleurs rebondeurs sur 40 minutes :

  1. Allan Dokossi : 15,5 rebonds
  2. Bruno Cingala-Mata : 14,3
  3. Petr Cornelie : 14
  4. Youssoupha Fall : 13,5
  5. Ibrahima Fall Faye : 13,4
  6. Godwin Omenaka : 13,3
  7. Abdoulaye Loum : 12,7
  8. Wilfried Yeguete : 12,6
  9. Simisola Shittu : 12,5
  10. Shevon Thompson : 12,5
Fos – Antibes, octobre 2020 : dès ses premiers matchs en pro, Allan Dokossi a démontré de grosses qualités de rebondeur (photo : Sébastien Grasset)

Si ses 17 rebonds en Alsace constituent son nouveau record en carrière (devant ses 16 prises au Portel la saison dernière), Allan Dokossi a dépassé pour la cinquième fois de son parcours la barre des 15 rebonds. Il est aussi resté assez loin de sa performance référence aux rebonds offensifs, assez impressionnante avec 9 secondes chances offertes à ses coéquipiers fosséens en février dernier à Roanne, le meilleur chiffre dans le championnat depuis Frank Hassell en 2017 ! Absolument remarquable lorsqu’on réalise que l’international centrafricain rend régulièrement plus de 10 centimètres aux intérieurs adverses, lui qui ne fait « que » 2,03 m, de nombreux kilos aussi, lui qui est loin d’être le plus costaud, et qu’il a d’abord été façonné pour évoluer à l’aile. « Il y a d’abord de l’instinct et ensuite de la volonté », détaillait-il dimanche. « Avec de l’envie et de l’énergie, tu peux avoir ce petit truc en plus qui fait que tu réussis à prendre les rebonds. J’essaye de lire la trajectoire du ballon. Si je vois que la balle est courte, je sais qu’elle va tomber à un certain endroit et je tente d’anticiper. Après, parfois, ça ne marche pas forcément et je me fais avoir. Ce dimanche, j’ai eu un peu de chance et mes lectures ont été bonnes. »

Un début de saison imparfait à Dijon

Une performance qui tombait à point nommé pour la JDA Dijon, arrivée en Alsace avec un seul pivot de métier, Jacques Alingue. Sauf que le Strasbourgeois a vite été embêté par les fautes (4 en 8 minutes), forçant Nenad Markovic à sortir Allan Dokossi du banc dès la 108e seconde afin d’aller jouer poste 5, loin d’être son poste de prédilection même s’il avait déjà été utilisé comme tel dans le passé à Fos-sur-Mer. « Je savais que j’allais être sollicité en tant que pivot », glisse-t-il. « Le coach m’avait prévenu et ça ne me dérange pas forcément. Tant que je suis sur le terrain, ça me va. Il m’a dit de faire ce que je savais faire et de ne pas me mettre de pression. » Des mots qui ont porté leurs fruits, avec « un excellent match » (13 points à 6/7, 17 rebonds, 2 passes décisives et 1 interception pour 27 d’évaluation en 31 minutes) remarqué par Nenad Markovic … « Je crois que c’est grâce à la confiance de son entraîneur », a commencé par blaguer le technicien bosnien, sous le regard amusé de son joueur, avant d’étoffer sa pensée. « C’est fondamental qu’Allan continue à travailler très dur. Tous les jours, il bosse, il écoute, il est ouvert au fait d’apprendre. Vouloir apprendre est plus important que tout ce que vous savez déjà. Il peut nous aider de tellement de manières différentes pour gagner des matchs. Je trouve qu’il progresse. »

Allan Dokossi tourne à 6,4 points et 7,5 rebonds de moyenne depuis son arrivée à Dijon (photo : Tuan Nguyen)

Des propos encourageants, d’autant plus qu’ils surviennent dans le contexte d’un début de saison très contrasté, tant collectivement (13e) qu’individuellement, où Dokossi enchaîne les performances irrégulières, avec un temps de jeu réduit par rapport à Fos-sur-Mer, sans pour autant découvrir le haut du tableau. « C’est sûr que je n’avais pas forcément visualisé mon arrivée comme ça à Dijon », acquiesce-t-il. « Maintenant, il faut lever la tête et continuer à avancer. La saison est encore longue, il reste plein de matchs. » Autant d’opportunités pour continuer à développer sa panoplie, lui dont la principale marge de progression se situe dans le domaine offensif, avec un shoot encore en chantier et un physique à développer, surtout s’il veut capitaliser sur les promesses strasbourgeoises pour continuer à évoluer plus régulièrement à l’intérieur. « J’apprends beaucoup à la JDA avec Keny Foreau, Vincent Dumestre et tous les coachs. Ils sont sur mon dos. J’ai beaucoup de qualités sur l’instinct et on m’explique que l’instinct ne suffit pas. Il faut être précis sur certains points. Mon plus gros axe de travail se situe-là : la compréhension du jeu et mon QI basket. Il y a aussi aussi mon tir, dont j’ai un peu changé la gestuelle, mon physique et plein de choses. Je ne dois pas me focaliser sur un seul aspect et oublier le reste. J’essaye de bosser un peu tout pour faire ma petite carrière. J’aime apprendre et je ne me fixe pas de limite. » Comme celle de devenir, officiellement, le meilleur rebondeur de France ?

L’œil de ses formateurs :
« Un timing inné »

Jean-Philippe Besson, son coach en Espoirs et en Nationale 3 :

« Allan a toujours eu un timing, un instinct et ce côté aspirateur de rebonds que l’on retrouve chez certains joueurs sans trop savoir pourquoi. C’est comme l’adresse, on l’a ou on ne l’a pas. Tu as beau dire que l’on va travailler le rebond, il y a bien sûr des fondamentaux individuels qui rentrent en compte, mais on sait aussi qu’il y a des joueurs comme lui qui ont cette facilité, qui sont toujours bien placés. Pourquoi ? Il a cet instinct-là, une fibre et c’est certain que ça lui a permis de faire passer des caps à sa carrière.

Dès qu’il est arrivé au centre de formation, c’était tout de suite quelque chose qui ressortait dans son jeu. Il était relativement frêle mais il s’est quand même entraîné très rapidement avec les pros parce qu’il avait cette qualité-là. Il était tellement utile défensivement et aux rebonds que ça lui a permis de combler des manques offensifs. Plus jeune, il savait que ça allait être son fonds de commerce pour jouer et se retrouver sur le terrain. Donc il a axé son jeu là-dessus : la course, le rebond et le combat face aux monstres adverses dans la raquette. Mais dans sa tête, ça n’a jamais été que ça à privilégier. C’est un perfectionniste dans le sens où il aimerait être un shooteur et développer plein de qualités de basketteur. Il savait que c’était son poids fort mais ça n’a jamais été son seul objectif. Il a toujours eu l’ambition et la volonté de travailler tous les secteurs du jeu.

Ce n’est pas le plus grand mais il a des qualités physiques qui aident aussi. Il va haut, il a une coordination et une aisance en l’air qui compensent son déficit en poids. Tu peux être un très bon rebondeur mais si tu ne décolles pas, c’est très compliqué. Or, on voit qu’il est capable de gober des rebonds sur les têtes d’intérieurs qui sont plus grand et volumineux que lui. Pour une équipe de haut niveau, avoir un joueur qui dispose de cette qualité-là est très utile. »

Rémi Giuitta, son premier coach en pro :

« Il a quelque chose de vraiment instinctif sur les contres et le rebond. Il a un timing inné. C’est ce qui m’avait frappé lorsque Sambou Traoré m’avait parlé de lui, quand il était sur le carreau et qu’il essayait d’avoir une double-licence pour jouer à Tremblay après que Le Mans n’ait pas voulu le garder. Il me l’a envoyé et dès le premier jour, je l’ai fait s’entraîner avec les pros. J’ai de suite remarqué ce côté inné, même si c’était un joueur fougueux et indiscipliné. Il avait ce timing, ce sens du rebond et des interceptions en lui. Il a continué à le bosser après mais il a ce truc-là depuis le début. Ce qui fait qu’il est très bon dans les rebonds offensifs, qu’il a tendance à toujours chasser. Il y a aussi sa mobilité et ses qualités athlétiques, mais pas que… Il a cette approche mentale à toujours vouloir anticiper et chasser des ballons qui le rend très performant. Ce n’est pas un joueur très physique, qui met des box-out violents, c’est tout sur de l’engagement et de la lecture des trajectoires. Ce qui lui permet de bien anticiper dans son placement. »

À Strasbourg,

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