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[ITW] Mbaye Ndiaye : « Je suis prêt à jouer au plus haut-niveau »

Cela fait maintenant deux saisons que Mbaye Ndiaye (2,03 m, 21 ans) est considéré comme l’un des plus gros prospects évoluant en France. Un talent qui attire les recruteurs, et cela fait maintenant quelques semaines que le jeune Sénégalais est annoncé du côté de Blois. Des annonces qui ont été confirmées par le club ce lundi. L’ailier s’est pourtant révélé sur le tard, et peu de gens lui auraient prédit un aussi beau parcours lorsqu’il a débuté au Sénégal à l’âge 8 ans. Il baigne alors déjà dans ce sport depuis petit grâce à ses trois sœurs qui ont toutes joué.  Il commence dans un petit club à côté de chez lui, Bom Bosco Basket.

Au départ, Mbaye joue meneur car son physique est alors très frêle. Après avoir réalisé de bonnes performances en jeune, il décide de rejoindre l’US Rail, à Thiès, à 65 km à l’est de Dakar, à 17/18 ans pour continuer sa formation et être surclassé en senior. Lors de l’année 2017, un évènement change la donne et fait avancer sa carrière. Bouna Ndiaye, agent de multiples joueurs NBA, organise un camp comme chaque année afin de regrouper les meilleurs prospects du pays. Lors de ce camp, Mbaye brille et finit même MVP.

À l’issue du camp, Bouna Ndiaye l’enmène avec lui en France et Mbaye pose ses bagages à la JL Bourg : «C’était la bonne occasion pour Bouna de me placer là-bas car il était en train de négocier le contrat de Youssou Ndoye. Il m’a présenté aux dirigeants du club et il a insisté pour qu’ils me prennent et j’ai signé un contrat aspirant de trois ans. » Arrivé à l’été 2017, il rentre directement chez les espoirs et participe à trois saisons dans l’Ain. Au départ l’adaptation n’est pas facile, mais Mbaye prend vite ses marques, jusqu’à côtoyer l’effectif professionnel.

« La JL Bourg m’a promis des choses qui n’ont pas été faites »

« Quand je suis arrivé, j’étais assez fragile, je faisais 70 kilos et c’était difficile au niveau de l’adaptation. C’était dur physiquement, j’explosais à tous les contacts. J’avais du mal avec la langue mais maintenant ça va mieux. Je suis rapidement passé sur le poste 3 car j’ai grandi d’un coup et je devenais très grand pour un meneur. » Lors de ses deux dernières saisons, il se met à dominer le championnat espoirs. Il tournait cette saison à 15 points, 6,5 rebonds, 2,4 passes décisives et 2,1 contres par match pour 17,9 d’évaluation en 25,8 minutes. « Ma deuxième saison, l’année dernière donc, c’était ma saison préférée, je me sentais vraiment bien sur le terrain, j’avais même fini dans le 5 majeur du championnat. Cette saison j’ai fait des bons matchs aussi mais ce n’était pas prévu que je retourne en espoir donc j’étais un peu déçu. Je pensais déjà avoir prouvé des choses à ce niveau donc je voulais passer un cap. »

Malgré ces performances, Mbaye n’a joué que 9 matchs avec les professionnels de la Jeu en trois saisons, et son statut de Cotonou y est pour quelque chose. Surtout que ses performances en présaison avaient été très intéressantes, à l’image de ses 15 points contre Strasbourg lors du Ain Star Game ou de ses 14 points à 100% face à Anvers. « À la base, je devais même partir à la fin de ma deuxième saison. Je devais suivre Malcom Cazalon en Belgique mais ça ne s’est pas fait car il y avait déjà beaucoup d’étrangers. Il y avait aussi la possibilité que je quitte Bourg pour m’entrainer avec un coach personnel à Nuremberg en Allemagne. C’est un coach renommé, il a notamment entrainé Dirk Nowitzki. Mais au final, après avoir effectué des tests qui étaient certes concluants, j’ai décidé de ne pas y aller car je ne me sentais pas bien là-bas. Je suis donc resté à Bourg, et j’ai signé un contrat de trois ans avec les pros. »


Le seul panier de Mbaye Ndiaye cette saison en Jeep ÉLITE, lors de l’une de ses trois apparitions
(photo : Guilherme Amorin)

« A ce moment-là le club m’avait proposé des choses intéressantes mais rien n’a été fait. Ils m’ont promis des choses qu’ils n’ont pas faites. Ils m’avaient dit que je serais le premier sur la liste en cas de blessé, mais après quelques blessures j’ai bien vu qu’ils préféraient recruter d’autres joueurs plutôt que de me faire jouer. Même à l’entrainement c’était problématique. Vu qu’ils avaient recruté des étrangers on était 14 à l’entrainement, donc j’étais souvent mis de côté et je ne jouais pas. Alors que ce qui était prévu c’est que je joue au moins à l’entrainement. Et cette situation, je pense qu’elle est aussi causée par mon statut de Cotonou. Etant donné qu’il y avait beaucoup d’étrangers, ce n’était pas possible pour moi d’être sur la feuille de match quelquefois. Je suis arrivé trop tard en France pour être considéré comme un JFL, mais ça je n’y peux rien. »

Plus de responsabilités à Blois ?

Une situation qui a poussé le jeune poste 3 à poursuivre son chemin ailleurs, afin de connaitre un premier vrai rôle dans une équipe professionnelle : « Ma situation était assez frustrante pour un jeune. Je suis un garçon assez timide alors je ne disais pas grande chose par rapport à ça, mais il y a un mois on a eu une discussion avec les dirigeants et le club. Il semblerait qu’ils voulaient encore me garder mais je leur ai expliqué que ce n’était pas possible et j’ai demandé à partir. C’est vrai qu’ici je me sentais bien je ne vais pas le cacher, mais j’ai besoin de temps de jeu pour me développer et ce qu’ils me proposaient ne correspondait pas. Ils voulaient carrément me faire jouer sur le poste 4 alors qu’il y a déjà beaucoup de joueurs dessus comme Zachery Peacock donc ce n’est possible. Même à l’entrainement ils me font jouer 4. Je suis capable de dépanner à ce poste mais je suis plus un 3. » 

Et sa prochaine destination devrait être Blois, leader de Pro B au moment de l’arrêt du championnat : « Oui c’est vrai qu’on discute beaucoup avec Blois actuellement. J’ai eu Julien Monclar pendant un moment au téléphone il n’y a pas longtemps et on s’est bien entendu. Normalement si tout se passe bien je vais signer à Blois dans 2/3 semaines.Je devais même y aller sous la forme d’un prêt pour la fin de saison mais avec le covid-19 on n’a pas pu. Ils me suivent depuis le camp LNB et c’est suite à mes belles performances et à mon titre de MVP qu’ils m’ont signifié de l’intérêt. Il y a encore quelques points à régler comme le fait de payer ma clause de contrat, sans ça Bourg ne me libérera pas. Donc Blois et mon agent vont s’occuper de la payer. »

Une des raisons de la venue à Blois du Lion de la Téranga est sans aucun doute la confiance et l’intérêt que lui porte le coach Mickaël Hay. En effet, le technicien blésois a annoncé que si Mbaye venait c’était pour être titulaire sur le poste 3. Une décision qui peut paraitre surprenante pour une équipe qui joue la montée chaque année en Pro B, étant donné que Mbaye n’a encore rien prouvé dans le milieu professionnel. Mais du haut de ses 21 ans, il semble sûr de ses qualités et prêt à en découdre : « Que le coach me fasse confiance comme ça dès le début c’est super pour moi, je vais pouvoir vraiment m’exprimer et montrer de quoi je suis capable. C’est vraiment un super projet ce qu’il me propose. Et je pense que je suis prêt à jouer au plus haut niveau, même en Jeep ÉLITE, donc oui je pense que je serais capable de faire des choses en Pro B en tant que titulaire. Je n’écoute pas trop ce que disent les gens, je me concentre sur moi et je sais que je vais tout démonter l’année prochaine. Pour moi, c’est le moment et la chance de montrer que je ne suis plus un jeune joueur. » 

« La défense, c’est ma marque de fabrique »

Après être passé par la frustration, c’est comme si Mbaye avait à cœur de montrer ses capacités. Toutefois, il restera dans ce qu’il sait faire et ne se réinventera pas. Sa défense et son activité, qui faisaient sa force sur le terrain, resteront les éléments clés de sa réussite de demain : « Depuis petit mon jeu il est orienté vers la défense, donc l’année prochaine ça sera la même chose. Je vais tout donner en défense et l’attaque viendra par la suite. Je préfère clairement être élu meilleur défenseur que meilleur attaquant. La défense, c’est ma marque de fabrique, je suis capable de défendre du poste 1 à 4. En ce qui concerne l’équipe, j’espère qu’on aura cette fois-ci la possibilité de monter en Jeep ÉLITE et puis qu’on soit une équipe soudée et qui joue ensemble. »

Il reste donc peu de suspens quant à l’arrivée de Mbaye dans le Loir-et-Cher, mais qu’adviendra sa carrière ? « Dans 5 ans, c’est difficile de s’imaginer vraiment où on sera, mais je me vois en NBA ça c’est sûr. Je suis déterminé à y arriver et je vais travailler pour ça. Et si ce n’est pas possible je ne m’arrêterais pas, je viserais l’Euroleague sûrement. Je veux jouer au plus haut niveau. » avant d’ajouter : « Mais il faut que je travaille dur ! Je dois notamment travailler sur mon tir extérieur si je veux franchir un cap et devenir dominant sur ce poste 3. Je m’entraine régulièrement dessus et j’ai eu la chance pendant le confinement de pouvoir avoir la salle de Bourg le matin donc j’ai pas mal travaillé mon shoot. Mon physique est à améliorer aussi mais pareil, il y a de l’amélioration depuis mon arrivée. »

Son avenir en Pro B semble tracé, reste à savoir si Mbaye arrivera à confirmer les attentes placées en lui. Son jeune âge et sa précocité sur les parquets alors qu’il n’a connu que trois saisons en Espoirs laissent envisager encore une grosse marge de progression. Et si c’est le cas, il n’y aura peu de doute quant à la réussite de Mbaye Ndiaye dans le basket professionnel. Rendez-vous l’année prochaine au Jeu de Paume de Blois où l’atmosphère risque d’être électrique. 

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