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ITW Melvyn Da Silva, un Français champion d’Angola : « C’est une immense fierté »

Ayant grandi en France, Melvyn Da Silva (21 ans) y a effectué sa formation basket, passant notamment par les centres de formation de Boulazac, Châlons-Reims ou même Vichy. Mais depuis peu, il a décidé de revenir sur ses terres d’origines, en Angola. Il vient d’ailleurs d’être sacré champion national avec le Petro de Luanda. En revanche, le jeune Franco-Angolais n’aura malheureusement pas le droit de participer à la Basketball Africa League (BAL) qui débute le 16 mai prochain pour cause de problème administratif. Il a accepté de revenir avec nous sur son parcours, ses choix et ses ambitions futures.

Parle-nous un peu de ton parcours, où as-tu grandi, comment as-tu commencé le basket ? 

Je suis originaire du 91, plus précisément de Saint-Michel-sur-Orge. J’ai commencé le basket à l’âge de 3 ans , je suis issue d’une famille de basketteurs. Mon père était un ancien joueur  professionnel au Portugal puis est venu en France jouer en N2, ma mère jouait au niveau amateur , mais elle a toujours pu côtoyer le haut niveau grâce à Bill Sweek qui était entraîneur à l’époque de beaucoup de clubs français comme le SCM Le Mans (qui est maintenant le MSB), l’AS Monaco et le Limoges CSP. J’ai tout de suite été plongé dans le monde du basket. J’ai évolué dans les clubs de Corbeil-Essonne, Paray-Veille Poste, Ris-Oranges et Saint-Geneviève-des-Bois. A l’âge de quinze ans, j’ai décidé de partir en centre de formation dans le club d’Aix-en-Provence (PABA) en U17 France, l’année suivante je suis parti dans le club de Lille (LMBC) en U18 France puis à Vichy-Clermont en U18.

« J’ai eu la chance de bénéficier d’une formation française »

J’ai eu grâce au basket l’opportunité de côtoyer des joueurs/coachs comme Bill Sweek (ancien coach de Monaco et joueur de John Wooden), Henri Lembe, Charles-Henri Bronchard, Mo Kone, Guillaume Vizade, Carlos Morais, et bien d’autres dont j’ai croisé la route qui m’ont aidé dans mon parcours.

Après avoir joué à Boulazac et Châlons-Reims en Espoirs puis Vichy-Clermont en NM3/Pro B, tu as décidé de partir jouer en Angola. Pourquoi ce choix ? 

J’ai eu la chance de bénéficier d’une formation française grâce aux championnats nationaux U18 et espoir, où j’ai beaucoup appris. J’ai fait ce choix pour voir un autre basket  et lorsque l’équipe de Petro de Luanda m’a proposé cette offre je n’ai pas hésité car c’est un grand club en Afrique et je savais que j’allais être confronté à un basket physique et agressif, ce qui manquait à mon jeu. Je savais que sortir un peu de ma zone de confort me ferait du bien. Et puis ça reste le pays de mon père, j’avais envie de connaître mes origines, mon histoire. De plus, j’ai la chance de continuer d’apprendre avec des joueurs expérimentés qui ont joué à haut-niveau en Europe et en NBA, comme par exemple Carlos Morais.

Récemment, tu as été sacré champion d’Angola, quel ressenti as-tu par rapport à ça ? 

C’est une immense fierté, surtout pour mon père qui est originaire de ce pays et qui a fuit la guerre lorsqu’il était enfant soldat, c’était très émouvant pour lui !

Petro de Luanda, champion d'Angola (photo : Facebook Petro de Luanda)
Le Petro de Luanda est composé de joueurs de légende, comme Carlos Morais ou l’ancien Havrais et Quimpérois Valdelico Joaquim (photo : DR)

« Redonner à l’Angola son statut de grande nation du basket »

Comment vois-tu le basket en Angola, par rapport au basket français par exemple ? 

L’Angola est une grande nation de basket, elle a été 11 fois championne d’Afrique. Dans ce pays tout le monde suit le basket. Déjà le climat est vraiment différent et la chaleur est accablante. Du coup, c’est comme si on devait faire deux fois plus d’effort quand on n’est pas habitué. Après côté basket, les joueurs sont spontanés, c’est un basket athlétique, physique et ça joue dur. Dans mon équipe, le coach José Neto (sélectionneur de l’équipe nationale féminine du Brésil) a apporté son expérience internationale qui est similaire au jeu européen.

Tu fais partie sélection nationale angolaise, comment as-tu vécu cette expérience ?

C’est un honneur de pouvoir représenter un pays qui me tient à cœur surtout par rapport à mon histoire. Ma première sélection avec l’équipe A, c’était lors de la première fenêtre de qualification qui s’est déroulée au Rwanda à Kigali. Ensuite j’ai été appelé pour jouer la deuxième fenêtres au Cameroun.

Quels objectifs avez-vous avec l’équipe nationale ? 

Nous avons une préparation en Espagne fin mai pour les qualifications pré-olympique (TQO) en Lituanie  début juillet puis l’AfroBasket sur le mois d’août. Nous avons pour objectif de redonner à l’Angola son statut de grande nation du basket africain qui s’est vu dépasser ces six dernières année par le Nigeria, la Tunisie ou le Sénégal.

Melvyn Da Silva à l'Afrobasket contre le Cameroun (photo : FIBA)
Melvyn Da Silva avec l’équipe nationale angolaise (photo : FIBA)

A bientôt 22 ans, te verrais-tu revenir en France ou ailleurs en Europe ? 

L’objectif est de jouer au plus haut niveau possible, effectivement revenir vers l’Europe et même en France serait une option envisageable que nous ne perdons pas de vu avec mon agent Guillaume Althoffer.

Le 16 mai aura lieu le lancement de la BAL. Quel est ton ressenti sur cette nouvelle ligue ? Que va-t-elle apporter au basket africain et mondial ? 

Cela va apporter de la visibilité et va permettre au continent africain de montrer son talent et sa valeur grâce à la NBA et la FIBA qui sont les principaux acteurs de cet événement.

Tu vas d’ailleurs la jouer avec ton équipe de Luanda, qu’est-ce que ça te fait de participer à cette première édition ?

J’étais très content de pouvoir partir avec l’équipe car on a un bon groupe uni avec de bons coaches. Malheureusement, suite à un problème administratif, je ne peux pas participer à la BAL avec l’équipe de Petro car on me considère comme un joueur naturalisé vu que j’ai fait mon passeport angolais après mes 16 ans. Malheureusement, mon père qui a été enrôlé dans l’armée en Angola dans sa jeunesse, a fui la guerre et  a dû changer d’identité. Les démarches pour qu’il retrouve son nom ont mis du temps et ont retardé le processus. J’ai finalement obtenu mes papiers angolais juste avant de partir avec l’équipe U19 de l’Angola en 2017.

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