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Marvin Sarkis, le Liban plutôt que les championnats nationaux : « Ça m’apporte plus que d’être en France »

Formé à Roanne, passé par les jeunes de la Chorale où il a notamment côtoyé Guerschon Yabusele, puis par plusieurs clubs nationaux, dont Aix-Maurienne (une apparition en NM1 à Blois en mars 2016), Marvin Sarkis (1,92 m, 27 ans) a déjà vécu beaucoup d’expériences au niveau professionnel. Parti continuer sa carrière professionnelle au Liban, le natif de Roanne s’est confié sur sa vie au Moyen-Orient, depuis l’explosion à Beyrouth en août 2020, sur le niveau de jeu du championnat libanais, et sur sa petite expérience avec l’équipe nationale algérienne.

Quand avez-vous débuté le basket et dans quelle ville ?

Je suis passé par beaucoup de clubs en étant jeune. J’ai d’abord débuté dans un petit club à côté de chez moi, puis j’ai intégré le centre de formation de la Chorale de Roanne. J’ai joué en minimes France et en parallèle au pôle espoir du Lyonnais. Je suis parti à Saint-Étienne en Nationale 3, puis je suis revenu chez moi à Roanne. Après, j’ai enchaîné Aix-Maurienne, Châteauroux, où  j’ai fait une saison blanche et ensuite je suis arrivé à Mulhouse.

« Ma plus belle année, c’était celle à Mulhouse »

Vous êtes passé par Aix Maurienne et Mulhouse en France, quel est le meilleur souvenir que vous gardez de ces années dans l’hexagone ?

Ma plus belle année, c’était c’était celle à Mulhouse. Franchement, on était un groupe extraordinaire, et on avait un super coach (Jean-Luc Monschau, NDLR). C’était une année assez spéciale, car en plus l’année précédente j’avais fait une saison blanche. Je suis arrivé dans un groupe où on faisait partie des favoris dans la poule, mais on ne nous attendait pas à ce niveau. On a fait une saison qui était extraordinaire, ça s’est fini par ce Trophée Coupe de France, qui était la cerise sur le gâteau. Si en début de saison, on nous avait dit qu’on jouerait à l’Accor Hôtel Arena, on n’y aurait pas cru. C’est définitivement mon plus beau souvenir en France.

Pourquoi avoir fait le choix de partir au Liban, juste après cette très belle saison avec Mulhouse ?

J’ai eu cette opportunité de venir au Liban par mon agent actuel (Jad Saade, ndlr), qui m’a contacté via les réseaux sociaux. Mon père est libanais, et ça faisait pas mal d’années qu’on parlait avec cet agent. Je me suis renseigné auprès d’Américains qui avait déjà évolué dans ce championnat, comme Dewarick Spencer. Et tout le monde était unanime comme quoi c’était une super expérience à vivre. En sortant de Mulhouse, je n’ai pas hésité à sauter le pas et venir jouer ici.

« Le championnat Libanais n’est pas assez respecté en Europe »

Comment jugez-vous le niveau de jeu dans ce championnat du Liban ? 

Jusqu’au Covid, le niveau était vraiment très bon, quand j’ai disputé ma première saison avec Champville. On avait une grosse équipe, j’étais par exemple avec d’autres Français, comme Karim Ezzeddine (passé par Paris en Pro B, revenu à Champville depuis, ndlr)), ou encore avec Fadi El Khatib, qui est un des plus grands joueurs de l’histoire du Liban et de l’Asie. 

Malheureusement, le championnat libanais n’est pas assez respecté en Europe. C’est assez dommage, car il y a de très gros joueurs, par exemple des Américains comme Dewarick Spencer, Aaron Harper, ou d’autres qui sont passés par ici comme Hassan Whiteside. Financièrement, c’est aussi très interessant grâce à ces américains. À titre de comparaison, ma première année avec Champville, je pense qu’on pouvait jouer le haut de tableau de Pro B, voire peut-être même de Pro A. Beaucoup de bons joueurs libanais ne sont pas connus en Europe, et c’est bien dommage.

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Au Dynamo, le fort défenseur Sarkis est un joueur de rôle : 3 points et 1,4 passe décisive en 13 minutes
(photo : Lara Arapguirlian)

Après cette saison avec Champville (2019-2020), vous avez signé en deuxième division au Dynamo Lebanon, qu’est ce qui a motivé cette décision ?

C’était un très gros projet, la première année du club. Il y avait un gros sponsor, avec comme ambition de se positionner comme une grosse équipe dans le championnat. On n’a pas eu la wild-card qu’on devait avoir, mais du coup on a fait la saison en deuxième division et on a remporté le championnat et la Coupe du Liban. C’est clairement une saison réussie. Le championnat était très relevé tout de même : il y a eu un Final Four au meilleur des 5 matchs, il faisait 40 degrés et on jouait quasiment tous les jours. C’était assez éprouvant. Et pour enchaîner sur la saison suivante, on a eu seulement 3 semaines de vacances. 

« Des choses que je n’aurais pas connu en France »

Cette saison, vous êtes deuxièmes du championnat (10 victoires pour 2 défaites, à une longueur de Al Riyadi), l’objectif pour la fin de saison, c’est le titre ?

Évidemment, notre objectif c’est le titre. Nous sommes deuxième ex aequo, et on a perdu juste avant la trêve internationale face à Riyadi. On vise évidemment la première place du championnat. L’objectif est d’aller au bout dès cette saison, le club l’a annoncé. L’équipe est compétitive, à nous maintenant de le prouver sur le terrain. Cette année, comme depuis le début du Covid, c’est un Final Four, au meilleur des cinq matchs qui a été décidé par la fédération. On a ce seul objectif en tête.

Comment est la vie sur place, notamment depuis l’explosion survenue à Beyrouth (4 août 2020) ? 

Déjà, j’ai eu la chance de ne pas être présent sur place le jour de l’explosion. J’ai pu constater les dégâts qu’il y a eu et c’était vraiment énorme, ça a détruit une partie de Beyrouth. En plus, après il y a eu le Covid, et avec les restrictions, ce n’était pas très évident. Mais depuis, ça commence à aller mieux, même si il y a une crise politique et monétaire au Liban. Mais contrairement à ce que l’on pense, la ville n’est pas dangereuse, le cadre de vie est magnifique ici. J’arrive à allier le basket, en jouant dans une ligue compétitive, et l’épanouissement dans ma vie privée.

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Champion de deuxième division en 2021, objectif doublé dès cette saison ?
(photo : Lara Arapguirlian)

Quel bilan tirez-vous de ces trois années libanaises pour l’instant ? Est-ce plus bénéfique personnellement que vos années dans les championnats nationaux ?

Je suis satisfait. Ça m’apporte et m’a beaucoup apporté d’évoluer au Liban, sur beaucoup de points. J’ai vu d’autres choses que je n’aurais pas connu en France. Comme, par exemple, les ambiances dans les salles, la pression du résultat et l’engouement autour du basket qui est, ici, le sport national. C’est l’un des meilleurs championnats arabes et en Asie. En tant que compétiteur, tu veux toujours jouer dans les meilleures ligues possibles donc clairement, actuellement, ça m’apporte plus que d’être en France où je n’avais pas passé le cap de la Nationale 1 encore.

Humainement, déjà, ça m’a beaucoup apporté. Tu vis d’autres choses qu’en France et en étant loin de chez toi, tu apprends beaucoup de choses sur ta propre personne, ce qui est le plus gros facteur. Baskettement parlant, aussi, j’ai passé un cap. Lors de ma première année à Champville, il y avait 3 Américains qui avaient joué en NBA et en EuroCup (Donte Greene, l’ex-antibois Anthony Hilliard et l’ex-parisien James Florence, ndlr). Avoir côtoyé ce type de joueurs m’a beaucoup appris et m’a permis de passer un vrai cap dans mon jeu et sur mes connaissances basket.

« La sélection algérienne, car je voulais représenter le pays de ma mère »

Vous avez des origines libanaises (de votre père) et algériennes (de votre mère). Pourquoi avoir choisi de représenter la sélection algérienne ?

L’Algérie, c’est la première fédération avec qui j’étais en contact. Je voulais aussi représenter le pays de ma mère. Cela s’est fait en 2020, lors des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations, j’ai rejoint le groupe et on a fait quelques matchs amicaux en Turquie. Après, malheureusement, j’ai eu des problèmes de papiers. La FIBA ne m’a pas autorisé à disputer les matches. Ensuite, il y a eu une grande pause, un changement de coach et je n’ai pas pu être là pour disputer le championnat arabe. Les histoires de papiers ne se sont pas réglées non plus. Malgré tout, ce serait avec grand plaisir que je représenterais l’Algérie si je pouvais disputer les rencontres. 

Connaissez-vous quand même le prochain objectif de la sélection ?

En tant que compétiteur, on veut toujours gagner des titres. Si tout le monde est là, je pense qu’on a une très bonne équipe : il y a Samir Mekdad qui joue à Chartres, Kamel Ammour de Saint-Chamond ou encore Nadir Hifi, qui vient de passer pro du côté du Portel, et j’en oublie évidement. Si tout le monde arrive à être présent, je pense qu’on peut faire quelque chose de bien.

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