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Le cap des 500 matchs LNB pour Paul Lacombe : « Je n’étais pas destiné à en arriver là ! »

Betclic ÉLITE - Contre Bourg-en-Bresse mardi soir, Paul Lacombe a fêté sa 500e apparition sur les parquets de LNB. Et même 503 en comptant ses trois capes au All-Star Game. Devenu le joueur le plus capé du basket français, alors qu'il fêtera le mois prochain le 15e anniversaire de ses débuts en professionnels, l'arrière strasbourgeois a ouvert sa boîte à souvenirs en notre compagnie.
Le cap des 500 matchs LNB pour Paul Lacombe : « Je n’étais pas destiné à en arriver là ! »
Crédit photo : Philippe Gigon / SIG Strasbourg

Depuis les retraites de ses anciens coéquipiers Amara Sy et Jérémy Leloup, il est devenu le joueur le plus expérimenté en Betclic ÉLITE. Et qui aurait pu y croire il y a quinze ans, lors de ses jeunes années à l’ASVEL, où son style pouvait encore être assimilé à celui d’un chien fou dans un jeu de quilles… Mais mardi, à l’occasion d’un début de soirée oubliable dans un Rhénus clairsemé (défaite 65-83 face à Bourg-en-Bresse), Paul Lacombe (1,95 m, 33 ans) a fêté sa 500e apparition en LNB. Pour un total qui tutoiera même les 800 matchs professionnels, en cours de saison, en y ajoutant les compétitions européennes (210 rencontres), l’équipe de France (31 sélections) et la Coupe de France.

La répartition des 500 matchs LNB de Paul Lacombe :

  • En saison régulière : 392
  • En playoffs : 90
  • Semaine des As / Leaders Cup : 16
  • Match des Champions : 2

Selon les équipes :

  • 214 avec Strasbourg (2013/17 et depuis 2022)
  • 181 avec l’ASVEL (2009/13 et 2020/22)
  • 105 avec l’AS Monaco (2017/20)
Ici avec l’équipe de France U19 en avril 2009, Paul Lacombe est dans le circuit pro depuis presque quinze ans (photo : Olivier Fusy)

Généreux, hyperactif mais beaucoup trop dispendieux en Espoirs, Paul Lacombe a épuré son basket au fur et à mesure des années pour s’imposer comme le métronome de deux finalistes européens (Strasbourg 2016 et Monaco 2018), accessoirement, aussi, comme l’un des meilleurs joueurs sans ballon du championnat (ah, les fameux coupes ligne de fond qui fonctionnent encore en 2023…).

Auteur de l’une des séries les plus invraisemblables de l’histoire du basket français, avec huit finales d’affilée entre 2014 et 2021, le Vénissian fait partie du cercle fermé des joueurs pouvant se targuer d’avoir tout gagné en LNB : le championnat de France (à trois reprises, en 2009, 2021 et 2022), le Match des Champions (en 2009 et 2015), la Semaine des As (en 2010), la Leaders Cup (en 2015 et 2018). Huit titres auxquels il convient d’ajouter un doublé lors du Trophée du Futur (en 2009 et 2010), trois Coupe de France (en 2015, 2021 et 2022) et une médaille mondiale, avec le bronze décroché en Chine en 2019. Pas mal pour quelqu’un dont on doutait qu’il serait en mesure de tenir un jour un rôle majeur dans l’élite… Au lendemain de cet anniversaire un peu particulier, l’homme aux 500 matchs est revenu sur les souvenirs marquants accumulés au cours des 5 429 derniers jours, depuis sa première apparition sur les parquets de Pro A un soir de novembre 2008.

  • Le match n°500 en LNB

11 points, 7 rebonds et 3 passes décisives pour son 500e match LNB contre Bourg-en-Bresse le 3 octobre (photo : Philippe Gigon)

« Ça me fait quelque chose. Forcément, quand j’étais enfant, je voulais devenir professionnel. Mais avais-je la capacité d’arriver là où j’en suis aujourd’hui ? Je ne sais pas. En tout cas, je m’en suis donné les moyens. Me dire que j’ai un record par rapport à ça, 500 matchs, waouh, c’est énorme ! J’ai eu beaucoup de chance sur plein d’aspects : le fait de rencontrer les bonnes personnes, d’avoir été épargné par les grosses blessures, même s’il ne faut jamais le dire car ça nous tombe dessus après en général. Je me sens chanceux et j’ai l’impression d’avoir accompli un truc assez énorme. Ce n’était pas gagné à la base. J’étais loin d’être le plus talentueux en centre de formation. Je suis arrivé sur le tard dans les équipes de France jeunes. Le seul moment où j’ai un peu existé était en moins de 20 ans (pour un trophée de champion d’Europe en 2010, ndlr). Avant cela, en U18 et en U19, j’avais un rôle très mineur. Je n’étais pas prédestiné à arriver là où j’en suis aujourd’hui donc je suis très fier de tout le chemin parcouru et j’espère que ça va continuer ! »

  • Le premier match en professionnel

« Il me semble que c’était contre Roanne (exact, victoire 94-69 de l’ASVEL le 22 novembre 2008, avec 3 minutes de jeu, ndlr). Je m’en souviens vaguement, je ne sais plus en quelle année c’était. C’était en fin de match, on gagnait de beaucoup et je me rappelle m’être jeté sur un ballon pour sauver une possession alors qu’on était à +20. Ça a toujours été mon ADN de toute façon. C’est rigolo car je ne pourrais pas dire quand était mon premier panier en revanche (5 points au Havre le 14 février 2009, ndlr). Ce qui m’a le plus marqué est le fait de m’être jeté sur ce ballon lors de mon premier match. Mais ça remonte maintenant, c’est assez flou. »

  • Le premier match qui débouche sur un trophée en professionnel

Un tout jeune Paul Lacombe avec l’ASVEL en 2011 (photo : Olivier Fusy)

« Il y a le titre de 2009 de champion de France avec l’ASVEL, mais je n’ai pas joué en playoffs. Je parlais souvent de sa signification avec Freddy Fauthoux. Il me disait qu’il fallait évidemment le compter et je répondais que j’aimerais bien gagner un autre titre avant d’officialiser celui de 2009. Maintenant, je le compte clairement car j’ai fait partie du truc (5 matchs de saison régulière, ndlr), c’est ce qui m’a lancé et m’a permis de finir pro mais avant, je n’osais pas trop en parler. Ensuite, là où je participe vraiment, c’est la Semaine des As 2010 (alors qu’il n’était toujours pas passé pro, ndlr). Je ne joue pas en quart de finale contre Gravelines (55-52) mais je rentre en demi-finale face à Roanne (82-73) et Marco Pellin. Vous vous souvenez de lui quand il était en Pro A, c’était un calvaire pour tous les meneurs… À ce moment-là, j’étais poste 1 et j’avais eu peur de jouer contre lui, forcément. Mais il me semble que ça s’était plutôt bien passé puisque j’avais rejoué derrière en finale contre Orléans. Où c’était un peu pareil face à Aldo Curti. Cette saison là, en 2009/10, ça a été mes premières vraies minutes, où j’avais un rôle, où je jouais un peu plus souvent. »

  • Le meilleur match individuel

« (il réfléchit) Forcément ceux où j’ai fait mes plus belles évaluations. Je pense avoir 28 ou 29 à quelques reprises. (On lui suggère la demi-finale ASVEL – Le Mans en 2021, avec une pointe à 33 d’évaluation en 24 minutes) Oui en effet, celle-là me plait énormément. Le MSB avait une équipe très remaniée ce jour-là mais j’ai envie de dire que ce n’était pas mon problème. J’avais vécu une saison ultra galère avec Villeurbanne. On n’avait plus d’ailier-fort pour le Final Four et j’ai joué poste 4 pour livrer l’un des meilleurs matchs de ma carrière. Donc il me tient forcément à cœur pour tout ce que représentait cette saison. J’ai également un autre match en souvenir : on joue à Chalon-sur-Saône avec Monaco (le 28 avril 2018) et je fais 0 point pour 13 d’évaluation (5 rebonds, 6 interceptions et 7 passes décisives, ndlr). Ce genre de performance passe un peu inaperçue mais j’étais content de ma prestation à la fin. Je me rappelle que Jean-Denys Choulet, que j’apprécie, avait vanté mes mérites après coup. Ça m’avait fait plaisir car ça, c’est vraiment moi, être capable d’exister et de peser sur un match sans marquer de point. C’est ce que j’apprécie le plus. Bien sûr que je ne m’en priverais pas si j’avais la capacité de mettre des points mais je n’ai pas ces qualités de shoot ou de scoreur que peuvent avoir d’autres joueurs. Je me suis toujours satisfait des matchs où j’ai une évaluation nettement supérieure à mon nombre de points. »

  • Le match où il a eu envie de se cacher

(photo : A.S. Monaco Basket)

« Oh, évidemment qu’il y en a eu. Je pourrais parler de toutes les finales perdues où tu te dis que tout ce que tu as fait, ce n’était pas assez. Mais c’est surtout ce panier avec Monaco contre Le Mans (lors de l’Épilogue 2018), où j’ai la chance d’avoir la dernière possession en main, qui me revient souvent en tête. J’avais fait un très bon match en plus (21 points, 6 rebonds et 4 passes décisives). Dans l’absolu, l’action n’est pas si évidente mais j’ai un lay-up (pour égaliser à 76-76) et je me la ressasse régulièrement : est-ce que je n’aurais pas dû m’arrêter à deux points, est-ce que je n’aurais pas dû faire une passe, etc ? J’ai fait d’autres mauvais matchs mais la mémoire sélective entre en compte dans ces cas-là. C’est l’essence du sportif de haut niveau : il faut toujours se remettre en question, même sur les bons matchs, et passer à autre chose dans le cas inverse, ne jamais rester dans le passé si tu veux avancer. Mais ce lay-up contre le MSB, je me dis : « Purée, si j’avais marqué… » Enfin bon, c’est comme ça… »

  • 500 matchs, dont 33 en finale

« C’est énorme. Surtout que j’ai tout vécu : les matchs sur le banc, les matchs avec un rôle important, ce match où j’ai la dernière balle, celle après ma meilleure saison en carrière (en 2018/19) où je passe inaperçu sur les deux premières rencontres avant de redresser un peu la barre, cette finale couperet contre Dijon où je suis à 4 points à la mi-temps pour finir à 16 en jouant un rôle majeur pour gagner le titre. C’est beaucoup d’émotions, beaucoup de souvenirs. Sans langue de bois, si on pouvait refaire le passé, j’aurais voulu gagner au moins deux ou trois titres de plus mais en vrai de vrai, je n’échangerais pour rien au monde tout ce que j’ai vécu. C’est tellement enrichissant, tellement exceptionnel de traverser cela. Je le vois aujourd’hui : on a une équipe un peu moins forte que par le passé à la SIG, on n’arrivera sûrement pas à aller en finale mais avoir eu la chance de vivre cela, en voyant d’où je suis parti à la base, c’est incroyable. En toute sincérité, je ne suis pas sûr d’avoir été destiné à en arriver là : 33 matchs de finale, certainement 80 en playoffs (90 en réalité, ndlr), c’est exceptionnel. Je suis fier de ça. »

  • Le match qui l’a vraiment fait champion de France

(photo : Infinity Nine Media / Alexia Leduc)

« Cette finale de 2021 était un peu tronquée, un peu bizarre, mais je peux vous dire que je la compte moi. Après, même si je n’ai pas énormément joué (7 minutes de moyenne), 2022 a été la plus belle victoire, le plus beau titre. Parce que Monaco avait une très belle équipe. Parce que le scénario a été complètement dingue. Parce qu’il y avait mon fils, ma femme, mon père dans les tribunes. À Rouen, en 2021, il n’y avait personne et j’avais fêté ça un peu tout seul. On avait célébré dans le bus en rentrant, c’était très particulier. Alors qu’en 2022, quand on gagne, mon fils me court dans les bras, ma femme vient m’embrasser, mon père avait les larmes aux yeux devant moi. Ça, c’était quelque chose quand même. »

  • Le match le plus marquant

« Le plus récent qui me vient en tête, c’est forcément le Match 5 de la finale en 2022 contre Monaco. Le scénario avait été complètement dingue. Cette année-là avait été belle aussi : notre cohésion de groupe était cool, on avait démarré par une victoire poussive au buzzer contre Gravelines et ça avait finalement été fondateur pour la suite. Autrement, ce n’est pas en LNB mais je dirais le match contre le Real Madrid avec la SIG en EuroLeague. On les bat et juste après, on apprend qu’il y a eu des attentats à Paris (le 13 novembre 2015). Le changement d’ambiance avait été complètement fou. »

  • La meilleure performance vue lors de ces 500 matchs

« En début de carrière, à l’ASVEL, on avait une équipe avec des Ricains complètement fous mais tellement talentueux (en 2010/11). Je me souviens de la performance hallucinante de Davon Jefferson à Roanne (39 points, 8 rebonds et 4 passes décisives), je me souviens des 20 passes décisives de Matt Walsh contre Vichy, je me souviens du premier match monstrueux de Pops Mensah-Bonsu avec 40 d’évaluation (39, ndlr) à la maison contre Cholet… Ça n’a pas été une année de fou pour nous car ils ne nous respectaient pas trop mais individuellement, ils étaient exceptionnels. Je me souviens aussi du premier quart-temps à 21 points de Rodrigue Beaubois à Pau, je me souviens des neuf trois points de Sergiy Gladyr contre Dijon. Le cercle était une bassine pour lui ce jour-là, c’était assez impressionnant. »

  • Le match qui l’a fait All-Star

(photo : Manuel Vitali / Direction de la Communication)

« Participer au All-Star Game est forcément une reconnaissance en soi (il l’a joué en 2016, 2017 et 2018, ndlr). C’est super, toujours de bonnes expériences. Je me souviens de mon premier All-Star : j’avais été malade, en chopant une gastro le matin… Ce serait mentir de dire que ce n’est pas bien d’être au All-Star Game. Cela veut dire que l’on performe car mine de rien, même si c’est un sport collectif, ça reste un métier de statistiques, il y a toujours une part d’individualité dans le truc. Si on est à Bercy, ça veut dire qu’on n’a pas été si mauvais en début de saison. »

  • Le match le plus émouvant

« (il réfléchit) Ce n’était pas en LNB mais mon premier retour à Strasbourg avait été extrêmement particulier. C’était avec l’équipe de France, contre la Russie, lors des fenêtres de qualification pour la Coupe du Monde 2019. Je ne vais pas dire que j’étais parti de la SIG en mauvais termes mais ça ne s’était pas très bien fini. Comme ça ne s’était pas super bien passé, je m’étais dit qu’une partie du public m’applaudirait, mais pas tout le monde. En réalité, j’avais été super bien reçu et ça m’avait vraiment fait chaud au cœur. Ça m’avait touché et m’avait permis d’être bon sur ce match-là afin de décrocher une victoire capitale à l’époque pour aller au Mondial. »

  • La meilleure ambiance ?

Depuis 2013, Paul Lacombe s’est imposé comme une figure majeure de la SIG (photo : Sébastien Grasset)

« Ça va me faire mal au cœur de le dire mais les finales à Limoges, avec la SIG, c’était quelque chose. En tant qu’adversaire, ça te galvanise mais ça galvanise encore plus forcément l’équipe à domicile. C’est ce qui avait peut-être joué en faveur du CSP. Après, le match qui m’a le plus marqué en tant que joueur, c’est la finale d’EuroCup 2016 contre Galatasaray au Rhénus. Ou même les quarts de finale en 2014 face à Chalon-sur-Saône : c’était ma première année à Strasbourg et ça m’avait scotché. Lors de la manche retour au Colisée, les supporters chalonnais avaient un peu chambré en pendant une cigogne à un pieu. Du coup, nos fans l’avaient eu mauvaise et avaient fait la même chose avec un élan lors du Match 3. Ça avait donné une ambiance électrique de fou, dépassant même un peu les bornes à la fin. On gagne sur une décision arbitrale et ça dégénère un peu derrière entre le public et les joueurs de Chalon. C’est malheureux, ce sont des images qu’on ne veut jamais voir, ce n’est pas parce que ce sont mes supporters que je vais les défendre, je ne sais pas exactement ce qui s’est passé mais je crois que certains Strasbourgeois n’avaient pas été cools. Mais cette ambiance avait été folle, franchement. »

  • Le match n°600 ?

« Avant d’être professionnel, je suis un grand fan de basket. J’irai là où mon corps m’emmènera, j’espère le plus loin possible. Je voudrais performer le plus longtemps possible mais ce n’est pas moi qui choisira. Enfin, si, j’espère le faire mais la barrière de l’âge arrivera inévitablement à un moment donné. Mais pour l’instant, ça va ! En tout cas, je ne suis toujours pas lassé, je suis toujours amoureux de ce sport, toujours passionné. Alors oui, j’espère atteindre les 600. Il faut que je vois les records à aller chercher ! »

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