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Frédéric Crapez fait le bilan du mondial U19 : « Le basket français est riche en talents »

Après le bronze de la génération 2000 il y a deux ans, Frédéric Crapez (60 ans) a réussi à mener l’équipe de France U19 – génération 2002/2003/2004 – jusqu’à la médaille d’argent cette année, en Lettonie. Depuis l’émergence de la génération Batum-Jackson-Diot (3 médailles) au milieu des années 2000, les sélections tricolores de jeunes n’avaient pas connu une telle succession de résultats. Pour l’ancien entraîneur adjoint de Claude Bergeaud (2007) en équipe de France A, les déterminants de ces succès sont à chercher dans le travail structurel réalisé par la formation française, clubs et fédérations réunis. Sont en revanche impondérables l’éclosion de talents générationnels comme celui de Victor Wembanyama. L’ancien joueur de Tours dans les années 80 en a bien conscience : « C’est extraordinaire ce qu’il arrive à produire ».

24 heures après votre défaite face à Team USA, quel sentiment prédomine ?

Un peu de frustration. Mais ça fait partie du jeu.  

Vous avez réalisé un match de qualité. L’équipe de France mène au score pendant les trois quarts de la rencontre…

(il coupe) Jusqu’à la 34e minute. On perd des ballons bêtes. Je trouve qu’on a été jugés sévèrement par les arbitres. Certains joueurs ont pris leur quatrième faute. La blessure de Matthew (Strazel) a coupé l’élan de l’équipe. C’est dommage.


La joie des U19 français après la qualification en finale (photo : FIBA)

En face, Kenneth Lofton Jr. a causé beaucoup de dommages dans la raquette.

Yvan (Ouedraogo) ne pouvait plus défendre (il a été sanctionné de quatre fautes). De l’autre côté, on n’a pas senti la même chose.

Malgré cette défaite, l’équipe de France U19 peut s’enorgueillir d’avoir participé à sa première finale au Mondial masculin. Que retenez-vous de cette compétition ?

Plein de choses positives. C’est d’abord l’histoire d’un groupe qu’on a formé sur le tard. On a eu 5 entraînements avec le groupe au complet. Les joueurs devaient rester dans leurs clubs jusqu’à la fin de saison en Jeep Elite et en Pro B. La DTN a mis une stratégie en place, avec Jacky Commères (Directeur de la performance des Equipes de France), Jean-Aimé Toupane (Entraîneur national), Lamine Kébé (Entraîneur des U18). On a formé deux équipes de sparring-partners. Sur le premier match, il n’y avait pas les trois meneurs. Au deuxième, seul Rudy (Demahis Ballou) était présent. Matthew (Strazel), Jayson (Tchicamboud) et Victor (Wembanyama) n’étaient pas là au deuxième match. Avant de partir au Mondial, on a fait aucun match avec l’équipe type. Ça nous a permis de travailler et d’évaluer certains joueurs. Il a fallu s’ajuster en permanence.

« La génération actuelle dispose de plus de joueurs confirmés que celle des 2000 »

Cinq joueurs importants étaient absents durant ce Mondial (Daniel Batcho, Moussa Diabaté, Ousmane Dieng, Juhann Begarin et Ibrahima Magassa…). Comment expliquer une telle abondance de joueurs de bonne qualité ?

Le basket français est riche en talents. Il y a un excellent travail qui se fait aussi bien dans les structures fédérales que les pôles espoirs et pôle France, que dans les centres de formation des clubs professionnels. On sait aussi qu’il y a des joueurs qui privilégient leur projet personnel. C’est dommage, mais tant pis pour eux. Un compétiteur est présent dans les grands événements. Ceux qui commencent déjà à fuir les compétitions, j’attends de voir la suite de la carrière. Certains ont regretté de ne pas pouvoir venir, comme ce sont les cas d’Ibrahim Magassa (blessé) et Ousmane Dieng (remis trop tard de sa blessure).

Médaillé de bronze en 2019, l’argent cette année. Comment analysez-vous la progression de l’équipe de France U19 ?

Il faut mettre en regard de l’effectif qu’on avait. La génération actuelle dispose de plus de joueurs confirmés que la génération 2000, qui n’était pas attendue. Pour elle, le bronze représentait le Graal. Pour exister dans les compétitions internationales, il faut des grands joueurs, des leaders. Il y en a dans cette équipe. Ce sont des basketteurs qui ont prouvé tout au long de l’année dans les championnats professionnels. On a essayé de les mettre dans les meilleures conditions possibles pour ne pas qu’ils soient décalés par rapport aux structures existant dans leurs clubs. Ça a facilité l’intégration de tout le monde.

Que manque-t-il à l’équipe de France pour décrocher l’or ?

Le basket français progresse. Si on regarde l’histoire, je crois qu’on était à notre sixième participation (première en 1995) sur quinze coupes du monde. C’était notre troisième d’affilée. Ça marque une progression. Sur les deux dernières compétitions, on est sur le podium en étant première nation européenne. Il ne manque pas grand-chose.

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Victor Wembanyama a été élu dans le meilleur cinq de la compétition (photo : FIBA)

Votre joueur majeur, Victor Wembanyama, était très attendu sur ce Mondial. Il termine sur une performance impressionnante. Comment jugez-vous sa compétition ?

Pour un garçon qui a deux ans de moins que la catégorie d’âge U19, c’est extraordinaire ce qu’il arrive à produire. Je ne sais pas si le basket français et mondial a déjà disposé d’un joueur de ce potentiel et de ce calibre. C’est surtout un joueur avec un excellent état d’esprit. Victor (Wembanyama) a eu des matchs un peu compliqués. Jamais il ne s’est recentré sur lui-même. Au contraire, il a continué à encourager l’équipe. Dans l’équipe, ses partenaires l’apprécient. Ils le lui ont rendu aussi. Maintenant, Il doit gagner en régularité. Mais ça va se faire au fil du temps.

Les attentes autour de ce joueur auraient pu instiller une forme de pression « néfaste » sur le moment. Comment arrive-t-on à protéger une équipe d’une potentielle « surmédiatisation » d’un de ces éléments ?  

Il n’y a pas de recette miracle. On considère Victor (Wembanyama) comme un joueur normal. Même si on sait qu’il est exceptionnel. Dans une équipe, il y a des règles de vie dont il ne peut se soustraire, sinon il n’y a pas de vie d’équipe. C’est un garçon très intelligent. Il sait se mettre au service du collectif. De temps en temps, il tire l’équipe vers le haut, parfois c’est moins bien. L’équipe continue à vivre. C’est ce qu’il s’est passé en demi-finales face à la Serbie.

Vous avez l’expérience des compétitions de jeunes. Avez-vous le sentiment que le niveau se resserre entre les nations ?

Il n’y a pas de matchs faciles. Dans ce Mondial, l’Espagne a battu la Lituanie d’un point pour la 5e place. Une équipe qu’on avait dominé de 5 points en quarts de finale. L’Espagne nous a battu après prolongation. Si vous regardez les six premières places, toutes les sélections ont un niveau similaire. On n’est pas peu fiers d’être sortis du lot. On est la seule équipe à avoir autant accroché les Etats-Unis. Notre place en finale n’est pas usurpée.

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