Jean-Denys Choulet sur la situation compliquée de Roanne : « Je suis malheureux, pas résigné »

Même quand son intérieur Yannis Morin réalise l’un de ses meilleurs matchs en carrière et que la Chorale termine devant à l’évaluation collective (111 à 110), Roanne… perd encore une fois. La dernière défaite en date, face à Saint-Quentin (90-96), fait mal car comme face à Limoges, les Ligériens ne sont pas passés loin de la victoire. Mais la permissivité de la défense de la Chorale, comme trop souvent cette saison (87,2 points encaissés par match, pire défense de Betclic ELITE), a encore été mis en exergue face au SQBB. Et quand on y ajoute les autres faiblesses de l’effectif choralien cette saison (manque de tir extérieur, absence de relais derrière Cooper et Morin), gagner une rencontre de championnat devient forcément compliqué. L’entraîneur Jean-Denys Choulet n’a pas caché sa frustration en conférence de presse d’après match, après cette 4e défaite consécutive.

« Si je n’étais pas la bonne personne ici, je partirais de moi-même »

« Les dangers sont tellement faciles à cibler chez nous que pour l’équipe en face c’est d’une simplicité enfantine. Une fois que l’on sort fort sur les écrans pour empêcher (DJ) Cooper de faire des passes à (Yannis) Morin, le reste est vite vu. Moi, je ne suis pas là à m’accrocher à mon siège de coach et à mon salaire de coach, explique-t-il à Activ Radio. Mon but, c’est de maintenir la Chorale dans l’élite. Je ne suis jamais descendu de toute ma carrière avec une équipe et je n’ai pas envie que cela commence cette année. Simplement, j’aimerais réellement avoir des relais et des gens qui pensent un peu la même chose que moi parce que ça devient fatiguant, parce que comme je le dis encore une fois, je ne peux pas faire plus que ce que je fais. À partir de là, les dirigeants feront du mieux possible mais je dis simplement qu’avec cette équipe là ce soir, on peut gagner à l’arrache peut-être mais on est moins fort que Saint-Quentin, clairement. »

Dans le match jusque dans les dernières minutes face à Saint-Quentin, grâce notamment aux précieux tirs à mi-distance de Yannis Morin, la Chorale a été victime de trop d’erreurs individuelles pour l’emporter. À l’image de son ailier américain Jordan Tucker, déjà sévèrement critiqué à plusieurs reprises par son entraîneur, qui en repris une bonne ce samedi après avoir perdu un ballon dans les dernières secondes et aussi écopé d’une faute technique après s’être agacé en regagnant le banc.

« On a un joueur qui a disparu de la circulation, ça fait bientôt deux mois, rappelle Jean-Denys Choulet. Pour vous expliquer pourquoi j’ai sorti Tucker : j’ai pris un temps en demandant à ce qu’on défend fort, fort, fort et que « Jordan même si t’as quatre fautes tu défends fort ». Il se trouve que le meneur de jeu prend la balle et il va lui faire un lay-up sur le museau. Donc à partir de là, dehors ! Et après la technique est méritée puisqu’il jette une bouteille par terre. Pourquoi je le fais rentrer ensuite ? Pas parce que je suis content de lui, je le rentre parce que c’est quand même l’un des seuls joueurs capables de mettre un tir à 3-points sur un système de jeu qu’on a. Malheureusement, je le rentre et en plus il trébuche et il perd la balle. Après on peut dire que c’est de la faute à Choulet, qu’il ne sait pas recruter, qu’il est vieux. Moi je ne suis pas vieux du tout, je suis loin d’être vieux. Je suis encore capable de voir les choses et savoir ce que j’ai à faire. »

Et Jean-Denys Choulet voit bien que son équipe s’enlise tout doucement vers le bas du classement. Actuellement première équipe relégable à 16e place et seulement 6 victoires au compteur cette saison, il reste 16 matchs à la Chorale pour redresser la barre. L’historique technicien ligérien, champion de France avec Roanne en 2007, a en tout cas rappelé son plein investissement avec ce club

 « Je suis malheureux, pas résigné, mais malheureux parce que c’est ma ville, c’est mon club, c’est plus que ça même pour moi. Et si il y a un mec qui est malheureux ici de ne pas gagner les matchs et d’être flirter avec le maintien, je peux vous garantir que c’est moi. Et encore une fois je suis assez honnête pour savoir que si j’étais pas la bonne personne ici, je partirais de moi-même, je vous le dis sincèrement. Je n’ai pas l’habitude de baisser les bras. Toute ma vie, ça a été ça, que ce soit à Gravelines, que ce soit ailleurs, que ce soit ici même. Mais j’ai besoin de combattants, j’ai besoin de gens qui ont envie également de se bagarrer avec moi parce que tout seul, j’y arrive pas. »