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La signature de la décennie : Mike James est officiellement Monégasque !

La signature de la décennie : Mike James est officiellement Monégasque !

À l’échelle du championnat de France, la déflagration est sans précédent depuis des années : Mike James (1,85 m, 31 ans) va évoluer en Betclic ÉLITE. Depuis l’annonce de sa séparation avec le CSKA Moscou, tous les indices s’amoncelaient, rendant cette perspective improbable de plus en plus plausible : la superstar européenne a bel et bien dit oui à l’AS Monaco.

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Le visuel de la Roca Team pour confirmer l’arrivée de Mike James

Huit ans après avoir injecté ses premières ressources dans une équipe alors en Nationale 1, il y avait fort à parier que Sergey Dyadechko mettrait tout en œuvre pour que l’arrivée de la Roca Team sur la grande scène soit fracassante. Surtout que l’enjeu sportif est fort : un Top 8, et Monaco repartira pour une année supplémentaire en EuroLeague. Avant de voir ce que cette équipe donnera sur le terrain, l’expérience du PSG en Champions League à Bruges mercredi soir montrant qu’une pléiade d’étoiles ne forme pas toujours réellement un monstre injouable, le mystérieux président ukrainien a réussi son coup en terme de recrutement.

Avant même l’arrivée de Mike James, le mercato monégasque était déjà l’un des plus impressionnants de l’ère moderne : des forts joueurs du championnat (Paris Lee, Danilo Andjusic, Jerry Boutsiele, Brock Motum), le retour de JFL de premier plan comme Léo Westermann ou Yakuba Ouattara, ainsi que Donatas Motiejunas en tête d’affiche. Mais là, avec le natif de Portland, l’affaire prend encore une toute autre envergure.

Avec Shved et Larkin, dans le gotha des attaquants européens…

C’est simple : hormis lors de la courte période du lock-out en 2011, on n’avait pas vu un tel joueur en France depuis les années 90, l’époque des Delaney Rudd et Micheal Ray Richardson. Mike James est un talent individuel exceptionnel. Pas plus tard qu’il y a neuf mois, en décembre 2020, il a sorti la sixième plus grosse performance de l’histoire de l’EuroLeague : 36 points à 10/14, 9 rebonds et 10 passes décisives pour 51 d’évaluation en 33 minutes sur le parquet du Khimki Moscou.

Un coup d’éclat absolu, mais dans la lignée de ce qu’il a produit lors de ses trois dernières campagnes continentales : depuis 2018, sous les couleurs de Milan et du CSKA Moscou, l’ancien étudiant de Lamar University a tourné à 20,1 points de moyenne en EuroLeague. Pour un trophée de meilleur marqueur en 2019, une troisième place en 2020 et une deuxième en 2021. Pas mal pour quelqu’un qui avait commencé sa carrière professionnelle sous les radars, transitant même par la deuxième division italienne en 2013/14, avant de commencer à se faire un nom à Vitoria. l’année suivante.

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En 2019, Mike James avait reçu son trophée Alfonso Ford de meilleur marqueur de l’EuroLeague
(photo
 : Olimpia Milano)

De l’autre côté de l’Atlantique, les saillies n’ont jamais évidemment aussi été marquées mais Mike James a déjà prouvé qu’il était un vrai joueur NBA. Vu avec Phoenix en 2017/18, il avait compilé 10,4 points, 2,8 rebonds et 3,8 passes décisives de moyenne en 32 apparitions sous la tunique des Suns. Plus récemment, et beaucoup plus fort encore, l’ancien Pelican n’a pas démérité avec les Nets au printemps dernier. Au sein d’un effectif délirant, mêlant certains des plus grands attaquants de l’histoire (Kevin Durant, James Harden, Kyrie Irving), il a réussi à tirer son épingle du jeu et à endosser un vrai rôle, tournant à 6 points, 2,2 rebonds et 3 passes décisives en 22 rencontres lors de la vaine quête de consécration de Brooklyn.

Alors comment l’AS Monaco a-t-elle-pu mettre la main sur un tel joueur, aussi prompt à empiler les tweets que les paniers ? En capitalisant sur une petite phrase qui avait fait beaucoup parler lors du premier confinement, déjà. Séduit par le cadre de vie en Principauté, Mike James avait spontanément cité Monaco comme l’équipe où il aimerait jouer. « Peut-être que j’irai quand je serai un peu sur le déclin, quand je ne serai plus aussi bon », avait-il ajouté, sûrement loin de se douter qu’il y signerait réellement un an plus tard.

Et puisque le charme de la vie sur le Rocher ne suffit pas, la Roca Team a évidemment dû sortir la planche à billets. Avec son contrat à sept chiffres, dépassant le million d’euros, le scoreur oregonais sera le joueur le mieux payé de l’histoire du championnat de France, et de loin, renvoyant le salaire du flop Curtis Borchardt (ASVEL 2009/10) aux oubliettes.

… Mais une forte tête à la réputation sulfureuse

Mais si Mike James se retrouve chez un novice en EuroLeague, c’est aussi peut-être parce que son image est écornée en Europe, avec une notoriété abîmée de longue date. De nombreux épisodes reviennent alors en mémoire, comme le courriel qu’Ettore Messina lui avait envoyé en 2019 afin de lui signifier qu’il ne voulait plus de lui à Milan. « J’ai un respect absolu pour ton talent mais je suis inquiet quant à ton historique en terme de comportement et de violations des règles collectives », lui avait écrit la légende du coaching, lors d’un email dévoilé par La Gazzetta Dello Sport. « Je t’ai clairement demandé si tu pensais pouvoir te plier à nos standards disciplinaires, sur et en dehors du terrain, et je n’ai jamais reçu un engagement complet de ta part. Après nos conversations téléphoniques, j’ai parlé avec des membres du Panathinaïkos, des Phoenix Suns et même avec certains de tes formateurs. Ces discussions m’ont consolidé dans mes convictions : en dépit de ton talent incroyable, je crois que les risques sont trop grands de te voir transgresser les règles dans un environnement contrôlé et devenir un problème pour l’équipe, plus qu’un atout. »

La suite de son parcours avait donné entièrement raison au technicien lombard : sous les couleurs du CSKA Moscou, Mike James restait l’une des plus fortes individualités de l’EuroLeague, meilleure évaluation de la compétition la saison dernière (19,7, avec 19,3 points, 3,1 rebonds et 5,7 passes décisives), mais a fini au placard, envoyé en réserve à la suite de suspensions multiples consécutives à des divergences avec son entraîneur Dimitris Itoudis, renforçant sa réputation de joueur ingérable. « Des choses se sont passées dans ma vie personnelle et j’avais l’impression que le club ne gérait pas cela conformément à ce que une tellle situation requiert », s’était-il justifié en avril dernier, après sa première avec les Nets, en référence à l’interdiction émise par le CSKA d’aller assister aux funérailles de son grand-père en janvier. « Itoudis et moi avons eu un petit clash à ce moment-là, qui ne concernait pas le volet sportif. Simplement deux hommes qui se sont accrochés en dehors d’un terrain de basket. »

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Venu à Moscou pour remplacer De Colo, Mike James a fini par se brouiller avec Itoudis
(photo
 : CSKA Moscou)

Un transfert historique en forme de pari majeur

Si Mike James n’est évidemment pas un horrible être humain, en témoigne par exemple ses liens d’amitié avec Fabien Causeur et sa présence au mariage de son ex-coéquipier, cela soulève la question de sa future alchimie avec Zvezdan Mitrovic, certes réputé proche de ses joueurs mais dans le courant n’est pas toujours passé avec certains de ses scoreurs avec l’exemple d’Edwin Jackson encore dans toutes les têtes. Au-delà de son entente avec le Monténégrin, il conviendra également d’observer son intégration au sein d’un collectif largement déséquilibré vers les postes 1 et 2 plutôt qu’à l’aile, et regorgeant déjà de profils similaires : entre Danilo Andjusic, Rob Gray et Mike James, qui jouera les derniers ballons ?

Enfin, si la présence de l’ancien rookie de Zagreb risque d’attirer tous les regards vers la Principauté (et des caméras vers le championnat ?) et de susciter une curiosité inédite pour la Betclic ÉLITE tant on n’y avait pas vu une individualité aussi renommée depuis des années, l’opération reste un pari majeur. Les risques sont grands, comme Ettore Messina l’avait mieux écrit que nous, surtout au vu de la somme colossale investie par Sergey Dyadechko, qui fait presque all-in sur le seul Mike James afin d’allonger le bail de la Roca Team en EuroLeague, via une qualification pour les playoffs. Charge à lui d’effacer les doutes quant à sa personnalité et sa capacité à mener une équipe vers la victoire. En comparaison avec ses distinctions individuelles, le palmarès collectif de Mike James est finalement assez dérisoire : deux titres de champion de Grèce et une Coupe remportée avec le Panathinaïkos, et la Supercoupe d’Italie 2018 glanée avec Milan. Sinon, son plus grand accomplissement reste le Final Four 2016 décroché avec le Baskonia, aux côtés de Fabien Causeur et Kim Tillie. Mais il n’était alors que simple sixième homme, sans les clefs du jeu dans ses mains. Il n’empêche que Mike James est Monégasque et la nouvelle est sidérante. Maintenant, on a hâte de voir ça !

L’effectif de l’AS Monaco version 2021/22 :

  • Postes 1 : Léo Westermann, Paris Lee et Rudy Demahis-Ballou
  • 1/2 : Mike James
  • 2 : Danilo Andjusic et Rob Gray
  • 3/2 : Yakuba Ouattara
  • 3/4 : Alpha Diallo et Armel Traoré
  • 4 : Brock Motum
  • 4/5 : Donatas Motiejunas et Will Thomas
  • 5 : Donta Hall, Jerry Boutsiele et Ibrahima Fall Faye

 

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