Les entorses/luxations des doigts chez les basketteurs

Les entorses et luxations des doigts sont des blessures plutôt fréquentes chez les basketteurs, qui sont pourtant souvent négligées. Lorsqu’elles ne sont pas prises en charge, elles peuvent entraîner des séquelles au niveau des ligaments et des articulations des doigts et limiter la pratique sportive. En France, il existe peu de données épidémiologiques sur ce sujet. Pourtant, il est nécessaire de mieux connaître les risques de survenue d’une entorse ou luxation aux doigts longs pour améliorer la prévention et la prise en charge.

Entorses du doigt au basket : quels sont les chiffres ?

En France, les données épidémiologiques concernant les blessures des sportifs sont peu nombreuses et débutent plutôt autour des années 2000. L’institut national de veille sanitaire estime que le nombre de blessures entraînées dans le cadre de la pratique sportive et ayant recours aux urgences s’élève à 910 000 par an, dont 43 % concernent les sports collectifs.

Les entorses des doigts longs représentent les secondes blessures les plus courantes chez le sportif et le basketteur, après les entorses de la cheville ou du genou. Il n’existe malheureusement pas, pour l’heure, de chiffres officiels au niveau des clubs français de basket-ball, mais certaines études ont pu mettre en évidence une part non négligeable de blessures aux doigts chez le basketteur, surtout chez les plus jeunes (autour de 16 ans) et chez les femmes.

Quelles sont les particularités de l’entorse et de la luxation des doigts chez le basketteur ?

Les spécificités de ce sport et son évolution ont augmenté la fréquence de contact. La grande majorité des entorses et luxations des doigts longs chez les basketteurs surviennent dans un contexte de chute, de traumatisme de contact on de contre avec le ballon.

La blessure par contact reste la plus fréquente, lorsque la main est en contact avec le ballon de basket ou avec un adversaire. La mauvaise réception de balle est l’origine la plus courante. Le doigt peut aussi se retrouver coincé dans le maillot et se retourner. Il peut aussi se retrouver coincé dans le filet et entraîner un « ring finger », une blessure sévère par arrachement du doigt qui nécessite une prise en charge en urgence.

L’articulation gonfle très rapidement et concerne souvent la zone située entre les deux premières phalanges. L’index est le doigt le plus fréquemment atteint.

La blessure intervient par ailleurs fréquemment au cours d’un match.

La prise en charge de l’entorse ou de la luxation du doigt chez les joueurs

Si elle n’est pas prise en charge, l’entorse ou la luxation du doigt peut occasionner des complications à long terme comme des raideurs ou des instabilités, et invalider la pratique sportive. Il faut donc prendre en charge ce type de lésion tout de suite.

Les traitements de l’entorse du doigt dépendent du degré de sévérité de l’atteinte. Ils impliquent généralement :

• La pose de glace ou d’un strap sur le bord du terrain dès la survenue du traumatisme ;
• La réalisation d’une radiographie pour s’assurer de l’absence de fracture ou d’arrachement osseux ;
• Des pansements alcoolisés les premiers jours pour aider le doigt à dégonfler ;
• L’immobilisation du doigt touché (notamment par syndactylie : en mettant en place une attelle pour joindre le doigt traumatisé au doigt d’à côté) pendant environ 15 jours ;
• Des médicaments pour soulager les douleurs et diminuer l’enflure ;
• Une rééducation fonctionnelle du doigt blessé.

D’autres examens d’imagerie complémentaires peuvent être prescrits en cas de doute, comme une échographie ou une IRM.

Dans de rares cas très sévères, un traitement chirurgical pourra être discuté pour réparer les ligaments endommagés ou réaligner les os.

La prévention des entorses et luxations peut passer par une meilleure préparation physique avec un échauffement des doigts, le port de protège-doigts, ou encore le retrait des bijoux (bagues) avant de jouer.