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Bodian Massa – Allan Dokossi, les inséparables de Fos qui vont s’affronter en EuroLeague : « On livrait des plats ensemble ! »

Lancés ensemble dans le monde professionnel en Pro B avec Fos-Provence, Bodian Massa (ASVEL) et Allan Dokossi (Paris) vont se retrouver opposés ce mardi en EuroLeague. Nous les avons réunis le temps d'une interview avant leurs retrouvailles sur la plus grande scène européenne.
Bodian Massa – Allan Dokossi, les inséparables de Fos qui vont s’affronter en EuroLeague : « On livrait des plats ensemble ! »
Crédit photo : Sébastien Grasset

À peine rentré d’un séjour au ski en famille pour les fêtes, Rémi Giuitta reprendra la route ce mardi avec ses enfants, direction Décines-Charpieu.

Il faut dire que le match du soir est particulièrement spécial pour l’éternel entraîneur de Fos-Provence, désormais président du club en NM1 : ASVEL – Paris en EuroLeague, soit la première opposition à ce niveau entre Bodian Massa (28 ans) et Allan Dokossi (26 ans), ses « deux fils adoptifs », qu’il a lancés dans le monde pro sous les couleurs des BYers.

Anciens coéquipiers en Pro B, très liés depuis leur première saison commune en 2019/20, le pivot de Villeurbanne et l’intérieur de Paris découvrent parallèlement le grand monde européen cette année. Et s’apprêtent à vivre un moment inoubliable en se croisant pour la première fois sur la plus haute scène ce mardi soir. Avant ce grand rendez-vous, nous les avons réunis pour un entretien commun.

L’interview croisée

Bodian et Allan, j’ai une photo à vous montrer…

Allan Dokossi dans les bras de Bodian Massa le 11 février 2022 (photo : Sébastien Grasset)

(Les deux rigolent)

Allan Dokossi : Ce match-là, c’était contre Pau je crois.

Bodian Massa : C’est ça… Je crois que je ne faisais pas un bon match (19 d’évaluation tout de même, ndlr) et à la fin, je ne sais pas s’il c’était un contre ou quoi…

AD : Une bonne défense, je crois (un stop défensif du duo sur Gregor Hrovat, ndlr)

BM : Ça avait scellé le match et on était grave contents ! Allan était venu et avait sauté sur moi. Est-ce que c’était notre première victoire de la saison ?

Non, c’était en février mais ça venait stopper une série de sept défaites de rang…

AD : Voilà.

BM : Ah, c’est pour ça alors ! Mais comme Allan est quand même sacrément expressif, il avait quand même vachement sauté sur moi ! (il rit)

AD : En vrai, cette image représente bien notre amitié pour moi. Pour sauter dans les bras d’un coéquipier, il faut avoir une certaine proximité. On a vécu plein de choses ensemble, y compris en dehors du terrain. Dès le début, ça a matché direct entre nous. On ne s’est plus quitté. On a vu que nos énergies matchaient, qu’on avait les mêmes centres d’intérêts. Cela fait qu’on est toujours proches aujourd’hui !

BM : C’est surtout que ce n’est pas commun de voir ce genre de photos. On a souvent des photos de joie avec des coéquipiers mais là, tu sens l’émotion. Dans cette photo, tu sens le fait d’être heureux ensemble. Si tu regardes bien l’image, tu verras que j’ai l’air un peu surpris et lui saute sur moi d’un coup comme ça. Je regarde en l’air, je ne sais même pas pourquoi, il n’y avait pas de tableau d’affichage, peut-être que je regarde la balle en l’air. Mais la photo montre vraiment que ce n’est pas que du basket.

AD : Complètement.

« On regardait les matchs d’EuroLeague ensemble à Fos ! » 

Des années après avoir démarré ensemble à Fos-sur-Mer, qu’est-ce que ça vous fait de vous retrouver adversaires en EuroLeague pour la première fois ce mardi ? 

AD : Personnellement, ça me fait juste penser au parcours qu’on a eu. Ça me rappelle que notre capitaine Édouard Choquet nous invitait souvent chez lui le soir pour regarder des matchs de l’ASVEL en EuroLeague. Nous, on était en Pro B à l’époque. On s’est questionné sur le fait de savoir si on était capables de jouer à ce niveau mais on l’a toujours eu dans un coin de nos têtes. Quelques saisons plus tard, on se retrouve tous les deux en EuroLeague, l’un contre l’autre. Ça montre juste qu’on a évolué de la meilleure des manières. C’est rare dans le basket de vraiment avoir une amitié comme ça. Au fur et à mesure des saisons, tu te crées évidemment des potes mais ce n’est pas commun de garder une amitié qui va au-delà du basket. C’est une amitié qui va durer à vie entre nous.

BM : Tout pareil… Je n’ai quasiment rien à rajouter. L’un a cru en l’autre plus qu’il ne croyait en lui-même en fait. Quand on regarde les parcours, on peut se dire que c’est exceptionnel mais c’est juste le cours de la vie. Quand on était à Fos, on regardait les matchs d’EuroLeague ensemble : on ne disait pas qu’on y serait forcément, mais « peut-être qu’un jour »… Surtout quand on était en Pro B ! Si l’on prend le cas d’Allan, il a été envoyé à Avignon (NM1). Moi, quand je reviens de Saint-Chamond, ça ne se passe pas forcément super bien la première saison à Fos. Mais on est resté ensemble, à s’entraider, et ça dure jusqu’à aujourd’hui. Par exemple, quand on a des propositions l’été, on en parle ensemble.

AD : C’est une vraie prise de recul sur le parcours : Pro B – jouer une montée – jouer le maintien – passer dans un club « intermédiaire » avec une Coupe d’Europe – EuroLeague. Si l’on regarde bien, on évolue chaque année. Le tout sans attentes, entre guillemets, mais des attentes quand même. On s’est toujours fixé l’objectif d’aller le plus loin possible mais on se dit quand même maintenant que c’est dingue que ce soit aussi rapide. Car on ne s’est jamais dit : « Ah, je suis à deux doigts de l’EuroLeague, faut que je fasse la saison bascule vers l’EuroLeague ! »

Bodian Massa et Allan Dokossi sont amis de leur époque fosséenne (photo : Christophe Canet)

Est-ce que vous vous souvenez de votre première rencontre ? 

BM : On ne s’est jamais affronté avant de se rencontrer. Je crois que c’était lors d’un match ASVEL – Fos quand moi j’étais à Saint-Chamond. Rémi (Giuitta) m’avait invité à venir voir le match à l’Astroballe et à passer dans le vestiaire après la rencontre.

AD : C’était à Bourg ! Il y avait Mounir (Bernaoui) aussi.

BM : Je ne suis pas sûr… Je pense que c’était à l’ASVEL car Bourg, ça m’aurait quand même fait loin de Saint-Chamond. Je ne sais plus…

AD : Si, c’était à Bourg, je me souviens (et il a sûrement raison puisqu’il était blessé lors du déplacement à Villeurbanne et n’a commencé sa saison que lors de la 6e journée, ndlr) !

BM : Bref, j’avais dit bonjour à tout le monde dans le vestiaire, je l’avais salué lui, sachant que je suivais un peu ce qu’il faisait en Espoirs et il taffait beaucoup. Il me semble même que t’avais joué ce match-là avec les pros car il y avait un gros écart (2 minutes à Bourg-en-Bresse lors d’une victoire 93-75 le 26 janvier 2019, ndlr). Mais on n’avait pas forcément plus discuté que ça. Déjà, moi, j’étais timide de venir dire bonjour dans le vestiaire. Tu connais Rémi : « Allez, viens, rentre dans le vestiaire, viens dire bonjour ! » (Allan se met à rigoler) Moi, je pensais qu’ils devaient se dire : « Mais c’est qui lui ?! Pourquoi il vient comme ça dans le vestiaire ? » J’étais juste en Pro B à l’époque… Je crois qu’Allan était en train de discuter avec Mam’ (Dia). C’était ça notre toute première rencontre. Plus tard dans la saison, je lui avais envoyé un message sur Instagram pour lui dire (il éclate de rire) : « C’est bien ce que tu fais, continue comme ça ! » Il avait fait un peu le mec hein, il n’avait pas répondu.

AD : (il rigole) Non, c’était Mouss’ (Haidara, maintenant à Tours) !

BM : J’étais en mode : « Ah ouais, la star un peu… » Quand je suis arrivé dans le vestiaire, il a même dû se dire : « Wesh, c’est qui lui ?! »

Quand vous avez commencé à jouer ensemble, en 2019/20, vous avez vite accroché du coup ?

AD : En vrai, pas vraiment au début… (il sourit) Moi, j’étais plus proche d’un autre coéquipier et on est partis en stage de présaison à Voiron.

BM : C’est ça…

AD : C’est là où je me suis rendu compte qu’on avait beaucoup de centres d’intérêts en commun. Tous les deux, on est réservés mais on aime bien faire vivre le groupe dès qu’on est à l’aise. C’est à Voiron que je me suis rendu compte que c’était vraiment une bonne personne, que je devais vraiment le voir comme le grand frère étant donné qu’il a deux ans de plus que moi, qu’il avait déjà une expérience professionnelle à Saint-Chamond.

BM : On avait un effectif avec beaucoup d’anciens cette saison-là. On était un peu les deux jeunes, avec Lucas Hergott, avec qui on s’entendait super bien également. On a direct accroché entre nous deux. C’est à Voiron qu’on a commencé à passer beaucoup de temps en commun. On se retrouvait souvent ensemble chez le kiné, on avait ramené la PlayStation, on voyait qu’on avait les mêmes délires.

« Il n’y aura plus de saison comme ça… »

À l’époque, l’EuroLeague semblait loin… Vous aviez tous les deux peu d’années de basket, Allan avait été mis à la porte par le centre de formation du Mans tandis que Bodian était encore une petite énigme.

AD : Ça prouve notre parcours, en ayant tous les deux démarré tard le basket tard. On a quand même réussi à entrer en centre de formation mais on a eu beaucoup de taf parce qu’on n’avait pas les mêmes bases que ceux ayant démarré leur cursus dès le début. On avait des lacunes par rapport aux autres. On était un peu « en retard ». Mais Rémi a été intransigeant avec nous : il nous a fait comprendre que le haut niveau n’était pas de la rigolade, que le basket n’était pas qu’un jeu, qu’il fallait se professionnaliser. Rémi a vraiment joué un rôle majeur dans notre évolution.

Êtes-vous d’accord si je dis que celui qui a le plus changé est Allan : tu étais ailier à l’époque et on te voit jouer pivot maintenant en EuroLeague…

AD : (il rigole) Je jouais tous les postes à l’époque ! En plus, au début, j’étais frêle. Ou fin, plutôt. C’était dur en vrai ! J’apprends chaque saison. Dû à mon style de jeu, on a essayé d’avoir des adaptations. Je suis toujours dans un process d’apprentissage, au plus haut niveau européen maintenant.

J’avais une autre photo à vous montrer…

Allan Dokossi et Bodian Massa avec le trophée de la Leaders Cup Pro B 2020/21 (photo : Sébastien Grasset)

AD : (il rigole) Ah ça, c’est un mauvais souvenir pour lui !

BM : Ouaiiis (il sourit) ! Déjà, au-delà de nous deux, la première chose qui me vient à l’esprit pour cette photo, c’est que j’ai envie de rendre hommage à Ryan Reid, l’intérieur de Quimper qu’on a affronté en finale, qui est décédé cette année. Cette photo est exceptionnelle car c’est le contexte de la saison post-Covid, dont on ne savait même pas où elle pouvait mener. Il y avait plein d’absents sur cette finale, dont Lucas Hergott, dont on tient le portrait, et on a quand même gagné. Allan avait fait un match de ouf (17 points à 7/8 et 8 rebonds), pendant que moi… (il rigole) J’avais été bien nul (0 point à 0/6, 4 rebonds, 3 passes décisives et 3 fautes) ! À la fin, c’est l’équipe qui gagne et on s’est directement dit qu’il fallait immortaliser ce moment.

« Je me souviens d’un match où Ryan Reid m’a vraiment dominé » : Bodian Massa a eu une pensée pour le regretté pivot américain (photo : Sébastien Grasset)

AD : C’est ça. Et avoir réussi à gagner cette Leaders Cup a pu remettre Fos sur la carte de la Pro B. On connaissait Fos sans vraiment connaître et avec cette saison-là, on a réussi à faire comprendre que Fos pouvait vraiment faire de bonnes choses. C’est un club dans le Sud qui a réussi à mettre sa petite empreinte dans le basket.

Mais a-t-on déjà vu un joueur plus dégoûté après un trophée que Bodian ce soir-là ?

(Allan éclate de rire)

BM : Ah, tu t’en rappelles ? (il sourit)

Oui…

BM : Franchement, j’ai fait une énorme remise en question après cette finale. Je me suis dit que ce n’était pas possible. Le match avait été un cauchemar. C’était dur parce que c’était une première finale dans nos carrières, à domicile. Au final, on gagne donc j’étais content, mais c’était dur de passer autant au travers d’un match. À l’époque, c’était tout nouveau pour nous de voir arriver les caméras…

C’est ce que j’allais dire : c’était votre première apparition à tous les deux sur la télé nationale…

BM : C’est ça, sur La Chaîne L’Équipe ! En plus, c’était pendant le Covid, les gens étaient à la maison donc on se disait que tout le monde allait regarder. Donc j’étais dégoûté, hein (il rit). Ça se voit même sur la photo, je souris mais je souris jaune. Ensuite, en parlant avec mon agent, il m’a dit que j’avais quand même un trophée, qu’il valait mieux être content.

Bodian Massa et Allan Dokossi le jour de la finale de la Leaders Cup Pro B en novembre 2020 (photo : Sébastien Grasset)

Cette période marque l’âge d’or de Fos-Provence : il y a le doublé en Pro B en 2021 puis le maintien en Betclic ÉLITE la saison suivante. Que représente cette époque pour vous désormais ? 

AD : Ça me fait juste réaliser qu’il n’y aura plus de saison comme ça en fait. Notre équipe était plus qu’une équipe en fait. Mes coéquipiers étaient plus que des collègues de travail, des gens qu’on voit tous les jours. On avait vraiment créé des liens : on pouvait sortir ensemble, aller manger dehors. Je me suis rendu compte qu’en sortant de ce cocon, je ne retrouverai plus jamais ça.

BM : Il a raison. Fos, c’était familial. Et on comprend qu’il vaut mieux se réjouir lors d’un titre, peu importe le niveau, quand on voit ce qui arrive à Fos des années après. Ils sont passés de la Betclic ÉLITE à la NM1. Mais ce qu’on a fait là-bas, c’est exceptionnel en fait ! On a vécu le top niveau d’un club. On a fait partie de cette équipe-là quoi. On a des parcours différents mais on se retrouve sur certains points : quand je suis arrivé à Fos, ce n’était pas dit que j’allais finir pro alors que lui avait été viré du Mans… Au final, on a réussi tous les deux et c’est un accomplissement.

« Jamais de la vie deux basketteurs vont cuisiner et livrer ensemble »

Votre association s’est même retranscrite jusqu’à la Cuisine de Bo’, l’entreprise de cuisine africaine de Bodian…

BM : On ne peut pas dire qu’on était associés… Lui, c’était du bénévolat ! Même moi, en soi, je ne gagnais quasiment rien avec ça. Allan m’aidait, comme si c’était son entreprise. Il m’aidait à faire les livraisons, à cuisiner. Il était là, comme si c’était un associé, sans en avoir les avantages… (il sourit) C’est grâce à toutes ces petites tranches de vie qu’il y a eu un rapprochement entre nous deux.

AD : On était insouciants, ou insoucieux… Dans le sens où faire ça en parallèle d’une saison basket, ce n’est pas la meilleure optimisation de son temps libre. Mais on était ensemble, et ça nous permettait de couper un peu du basket. On était contents en fait.

La cuisine de Bo’, l’activité annexe de Bodian Massa en 2020/21

Et il paraît que ça s’est arrêté le jour où tu t’es retrouvé à livrer chez Rémi Giuitta… 

AD : (il rigole) Non, tu connais ! Après ça, il nous a un peu conseillés de lever le pied et de plus nous focaliser sur nos objectifs…

BM : Gentiment (il rigole)

AD : Il nous a fait comprendre que l’aspect business viendrait quand on serait un peu plus établi dans le basket.

BM : Pourtant, il mangeait hein ! (ils éclatent de rire)

AD : Ah oui, il mangeait !

BM : Il commandait tout le temps ! Mais c’est vrai qu’on ne pouvait pas faire les deux en même temps. Après, c’est vraiment grâce à des choses simples comme ça qu’on s’est rapproché inconsciemment… Si on revient à la photo de départ, tu peux te dire : « Mais jamais de la vie deux basketteurs professionnels vont se sauter dans les bras comme ça ! » « Jamais de la vie deux basketteurs professionnels vont cuisiner puis livrer des plats ensemble ! » Sauf que nous, on a fait des choses normales. Peut-être qu’on devrait arrêter, pour essayer d’aller encore plus au haut niveau, mais nous, on est naturels. Avant d’être des basketteurs pros, on est des humains. On a dû arrêter cette entreprise parce qu’il fallait que notre carrière aille dans le bon sens.

Dokossi – Massa, une amitié qui a dépassé le strict cadre du terrain

Comment ça se passait un samedi chez la cuisine de Bo’ alors ? 

AD : On commençait super tôt le matin, souvent juste après le match du vendredi soir.

BM : C’est ça.

AD : On se rejoignait chez sa grand-mère. Les commandes avaient été prises la veille ou le jour-même, puis on assemblait la nourriture dans les boîtes. Ensuite, chacun se répartissait les secteurs géographiques. C’était plus sur la région fosséenne, vite fait à Marseille.

BM : Dès qu’on avait livré, on mangeait un bon plat ensemble !

AD : Il me payait mon essence, j’étais content ! (il rigole)

BM : Tout le monde était content. Je n’étais pas en train de me dire qu’en vendant 30 plats, j’allais me faire 300 euros… Non, les gens m’envoyaient des messages pour me dire qu’ils kiffaient : « On a tout mangé, c’était bon ! » Et moi, j’étais grave content. Au lieu de faire n’importe quoi sur notre temps libre, ça nous occupait aussi le week-end. Cela dit, c’est vrai que c’était éprouvant physiquement. Aujourd’hui, tu nous dirais de refaire ça, c’est impossible… Sauf à tout déléguer. Mais nous, on kiffait faire ça !

« Je l’ai vu ramener de plus en plus d’affaires… »

Vous avez d’autres anecdotes à raconter ? 

BM : Ce que je peux dire sur Allan, c’est qu’il dort beaucoup.

AD : Je suis un très gros dormeur, oui.

BM : Genre il se pose et il s’endort. Donc dès qu’on partait à Marseille, c’est moi qui conduisait.

AD : (il rigole) J’allais parler de ça !

BM : Il se posait, il dormait. J’étais obligé de l’amener partout. Mais je sais même pas si t’avais le permis ?

AD : Au début, non. Je l’ai eu à Fos après. Mais il y a une anecdote simple : quand j’étais encore en centre de formation, Bodian avait une maison. Et pendant 4-5 mois, il m’avait hébergé.

BM : Je lui ai juste dit de venir une fois… (il éclate de rire)

Et il a squatté ?! 

BM : Et il a squatté. Mais j’étais content ! Au bout d’un moment, j’étais quand même en mode : « Aaaah, Allan, on n’est pas en couple ! » J’avais deux chambres donc il passait grave du temps chez moi, il mangeait, il dormait chez moi. C’était comme chez lui. Jour après jour, je l’ai vu ramener de plus en plus d’affaires… (Allan se met à rire) Mais moi, je voulais parler du péage à Marseille. Il ne faisait que dormir sur le siège passager à chaque trajet et j’en avais marre. Donc j’ai pris sa carte bleue. Sauf que lui faisait sembler de dormir, à se filmer pour faire croire à tout le monde que c’était moi qui allait payer le péage. Et j’ai passé sa carte. On était morts de rire après car j’ai dû lui dire : « Mais gros, c’est ta carte que je viens d’utiliser. » En plus, c’est l’époque où il n’y avait pas beaucoup d’argent…

Les anciens colocataires

Pas les mêmes salaires à Fos pour les jeunes qu’en EuroLeague… 

BM : Voilà, donc on faisait attention au péage et ça nous avait fait beaucoup rire ! Après, il y a plein de trucs : il passait quasiment toutes les fêtes de fin d’année au sein de ma famille à Marseille. Il connait bien ma mère, je connais bien la sienne aussi. C’est vraiment une relation fraternelle. On s’appelle tout le temps en vrai. Un peu moins en ce moment, parce que c’est plus difficile avec l’EuroLeague, mais on pouvait passer des heures au téléphone, à se raconter nos vies…

« Oubliés sur une aire d’autoroute ! » 

Êtes-vous déjà partis en vacances aussi ?

BM : Au Mexique, à Cancún, oui !

AD : Attends, j’ai une dernière anecdote moi ! La fois où on a joué à Limoges… On a perdu à Beaublanc (75-67 le 23 décembre 2021) et il y avait sept heures de bus ensuite dans un car-couchettes. (Bodian se met à rigoler) On fait une pause sur une aire de repos avec Bodian et Jean-Michel Mipoka : on se retrouve à discuter autour d’un chocolat-chaud et des madeleines. OK, on avait mis un peu de temps mais on n’avait pas reçu de message. Puis on sort de la station et on voit que le car est parti. Depuis un bon petit moment ! Ils ont dû faire demi-tour pour venir nous chercher.

BM : En plus, Jean-Mi a pris le téléphone pour appeler Momo (Sy, l’ancien directeur sportif) : « Ouais Momo, vous nous avez oubliés ! » Je ne sais pas ce que Momo lui répondait mais j’avais l’impression qu’il ne voulait pas revenir !

AD : Ouais ! (il éclate de rire)

BM : Jean-Mi lui dit : « Mais comment ça ?! » Je ne savais même pas où on était, au milieu de nulle part. Ils sont finalement revenus nous chercher (d’autant plus étonnant d’oublier trois joueurs que Fos s’était déplacé ce soir-là avec seulement sept pros en raison d’une épidémie de Covid, ndlr). Avec Allan, on était inséparables, tout le temps ensemble, mais ce qui est ouf, c’est qu’on n’a jamais été roommates. On savait qu’ensemble, ça allait être trop n’importe quoi. Il n’y avait pas Bodian ou Allan, l’un ou l’autre, c’était Bodian et Allan. À tel point que pour un soir de fêtes, on était allés chez ma grand-mère puis on devait ensuite aller chez une amie de ma mère pour poursuivre la soirée. Je l’ai ramené avec moi. Sauf qu’elle ne voulait limite pas qu’Allan rentre car je ne l’avais pas prévenu… Je lui ai expliqué que soit je venais avec lui, soit je ne venais pas. Car en gros, il n’y a pas de lui sans moi ou de moi sans lui… Quoiqu’il se passe dans les prochaines années, on sait qu’on restera ensemble.

Bodian Massa, Allan Dokossi et leurs mamans respectives

Du coup, Cancún ? 

(ils rigolent)

BM : Au final, c’est les seules vacances qu’on a fait ensemble. C’est dingue hein ! Il y avait même Dylan Affo-Mama aussi. Franchement, c’était cool même s’il y a des moments où j’étais un peu fâché…

AD : En vrai, des vacances, c’est là où l’on peut découvrir le vrai visage de chacun. Tu peux voir si t’es réellement pote avec quelqu’un ou s’il y a des facettes que tu ne kiffes pas. Au Mexique, on a eu des désaccords mais ce n’est pas pour autant qu’on n’est pas amis.

BM : C’était combien de temps ? Cinq jours, six jours ? C’était l’année où Allan jouait avec Dylan à Fos et où j’étais à Strasbourg. On a ramené un pote à moi d’Aulnay-sous-Bois aussi. J’étais un peu l’organisateur de tout ça. J’avais géré la location du logement, le programme. Et on a eu un petit désaccord sur le programme… Je leur avais expliqué avant et ils ne m’ont pas écouté. On s’est retrouvé à galérer. Mais le truc, c’est qu’on n’a jamais eu de grosse embrouille entre nous. On était en vacances et vu qu’on est des garçons, on passe vite à autre chose.

« Quand je le vois performer, je suis plus fier que si c’était moi ! » 

Cette saison-là, en 2022/23, c’est aussi la première fois où vous vous êtes retrouvés adversaires…

AD : Je me suis toujours dit qu’on allait s’affronter un jour ou l’autre ! Je ne savais juste pas à quel niveau mais je savais que j’allais devoir affronter ce mec. Dans le bilan, je pense qu’il a gagné plus de fois que moi…

C’est ça : 2-1 pour Bodian…

BM : 2-1, c’est tout ?!

19 novembre 2022 : Bodian Massa et Allan Dokossi s’affrontent pour la première fois lors d’un Strasbourg – Fos (photo : Philippe Gigon)

1-1 sur les Fos – Strasbourg et 1-0 Bourg – Dijon, car tu étais blessé en début de saison…

AD : Ça fait toujours plaisir de s’affronter ! Tu te refais les souvenirs des débuts, tu réalises qu’on a réussi à s’installer dans un championnat compliqué. Quand je le vois performer, je suis plus fier que quand je performe moi, carrément ! Dû à tout ce qu’on vient de dire…

Vous vous chambrez un peu avant vos matchs ? 

BM : Franchement, même pas. Ce n’est pas notre caractère.

AD : Non, on n’est pas comme ça nous !

BM : Je crois qu’on ne se dit même pas « bon match » ou « vas-y, taffe ça ! » Là, je pourrais éventuellement lui dire de faire attention au classement en EuroLeague, qu’on va les dépasser, mais on ne va pas se chambrer, à dire que l’un est meilleur que l’autre, même pour rigoler. À quoi bon, en fait ?! Personnellement, je ne suis pas un chambreur de base. Pourquoi j’irais chambrer mon gars ? Je me rappelle justement de mon retour à Fos, avec la SIG, où le club avait retiré mon maillot. Tu t’en rappelles : j’ai grave fait un mauvais match, je n’étais pas du tout dedans. Tellement qu’à un moment donné, Allan vient me voir pour me dire « Booste toi ! »…

AD : Libère-toi !

BM : En tant qu’adversaire, il est venu me voir pour me dire qu’il fallait que je taffe. Je me rappelle du Bourg – Dijon où il avait essayé de dunker sur moi et je lui avais mis un petit contre. Je ne l’avais pas chambré car dans ma tête, ça reste mon gars. S’il réussit, je suis content quand même. S’il réussit demain et pas moi, ce sera une partie de ma réussite ! Je serais heureux pour lui et je sais qu’il m’impliquera quand même.

En avril 2023, Bodian Massa a vécu un cauchemar sportif pour son retour à Fos (photo : Sébastien Grasset)

Le grand public vous connait en tant que basketteur mais pas vraiment en tant qu’homme. Comment pourrait-on présenter votre ami ? 

AD : Bodian, je le présenterais comme un vrai bon gars. Quelqu’un qui sait écouter, qui sait donner de bons conseils. Je n’ai pas d’autre expression que « bon gars ». Il n’est jamais dans les embrouilles. C’est un mec cool, qui ne se prend pas la tête, même s’il est parfois trop cérébral dans ses décisions.

BM : Comment je décrirais Allan ? Non mais ça, c’est des questions qu’on ne se pose jamais (il rit)

Eh oui, désolé, j’ai des questions chiantes…

BM : Non, même pas ! Allan est quelqu’un de sensible, dans le sens où il va écouter les gens, qui sait faire preuve de compassion et de soutien envers toi. Il sera toujours derrière ses amis, à les pousser, à les aider. C’est un bon vivant, quelqu’un qui aime passer du bon temps et qui aime rire. Il est toujours en train de faire des blagues. Et ça, c’est une très grande qualité !

Allan Dokossi parviendra-t-il à égaliser à 2-2 face à Bodian Massa ce mardi ? (photo : Jacques Cormarèche)

Même question pour le joueur ? 

AD : En vrai, c’est un soldat, que tu peux envoyer en mission ! Rémi aimait bien qu’on switche car on savait qu’il n’y avait jamais vraiment de mismatch, que Bodian pouvait même tenir les meneurs de petite taille. C’est un joueur qui donne toujours tout sur le terrain. On est un peu similaires dans notre jeu (il rit).

BM : Je dirais qu’Allan est un energizer, un joueur toujours bien placé, toujours dans les bons espaces, surtout quand il joue 5. Il connaît mon avis et quand il est pivot, c’est toujours une menace. Après, c’est vrai qu’il se retrouve face à des joueurs plus costauds en EuroLeague mais on voit qu’il arrive très bien à jouer poste 5 en championnat. Il tire son équipe vers le haut. Son énergie va toujours se transmettre à ses coéquipiers, même s’il ne fait pas de stats : il a conscience que ce n’est pas forcément en faisant des statistiques qu’il fera une grosse carrière. Il sait qu’il peut apporter autre chose.

« Un parcours inspirant de fou ! » 

Quel regard portez-vous sur vos parcours respectifs depuis Fos ? 

AD : Bodian, de base, c’est un gardien de but quoi (il rit). C’était un footballeur, qui a juste fait un essai pour une séance de basket et qui se retrouve maintenant à jouer dans les plus belles salles d’Europe. Si tu racontais son histoire, c’est quelque chose que les gens ne pourraient pas forcément croire. Son ascension peut être motivante de fou pour un mec qui démarre sur le tard… Bodian a commencé à quel âge ? 14-15 ans ?

BM : 16 ans, même.

AD : Donc si tu croises un mec qui fait sa première année de basket à 15 ans et tu lui expliques l’histoire de Bodian, c’est inspirant de fou. Ça montre qu’il faut faire en sorte de ne jamais abandonner. Si lui l’a fait, pourquoi pas une autre personne ?!

BM : (il acquiesce) Je vais copier ce qu’il dit car lui aussi a un parcours inspirant. Mais là où il y a une différence… Je ne sais pas quel mot employer mais je vais essayer de l’expliquer. Je ne connaissais pas Allan à la base mais il est arrivé à Fos en Espoirs, et il a taffé, même si l’équipe n’était pas top. Ce que je trouve impressionnant, c’est qu’il arrive à jouer en EuroLeague aujourd’hui, alors qu’un club comme Le Mans n’avait pas voulu de lui. Après coup, il a fini à Fos et de là, j’ai vu l’ascension directement. Il est censé jouer à Avignon (NM1) en licence AS mais dans la même saison, il devient limite un joueur majeur pour notre équipe. On monte en Betclic ÉLITE, on se maintient, il devait partir à Pau, finalement il n’y va pas, il vit la saison de la descente mais lui arrive à rester en Pro A et fait deux saisons vraiment solides à Dijon. Et ce dont je n’ai pas parlé, sa capacité de rebond… Elle est exceptionnelle ! Il prend un tas de rebonds quoi ! Il est capable de sortir des matchs à 17 rebonds. Je trouve ça impressionnant. On ne peut que être fiers l’un pour l’autre de nos parcours.

Rémi Giuitta dit à propos de vos trajectoires que Bodian était programmé depuis le début et qu’Allan dispose d’un super-pouvoir…

BM : Oui, les gens qui connaissent le basket pouvaient se dire que c’était l’évolution un peu logique pour moi. J’entendais : « Il fait 2,10 m, il a de bonnes mains, il court, il défend. » Quand j’ai commencé, on ne me disait évidemment pas ça mais au fur et à mesure des saisons, on m’a dit que j’allais toucher l’EuroLeague. Mais pour Allan, je ne me disais pas à Fos qu’il allait jouer en EuroLeague ! Je le voyais sauter de partout mais je n’avais pas conscience qu’il en était capable. Et maintenant, il y est en poste 5, un truc qui n’a rien à voir ! Comme tu l’as dit, au départ, il est arrivé à Fos en poste 4 en se disant qu’il voulait basculer sur le poste 3. Donc c’est vraiment une surprise.

Allan Dokossi, ancien ailier en Pro B, désormais pivot en EuroLeague (photo : Paris Basketball)

À quoi ressemblerait un un-contre-un entre vous deux ? 

BM : Oh, il va me taffer ! (ils rigolent) Un un-contre-un entre nous deux, c’est simple. Déjà, je vais reculer jusqu’à la ligne des lancers-francs pour le laisser tirer (Allan rigole). En gros, il va dribbler, il va faire ses trucs de main gauche, je ne sais pas comment il marque ses paniers. Moi, quand je vais avoir la barre, tu connais, dos au panier…

AD : Coup d’épaule !

BM : Des fois, je vais tirer à 3-points. Soit ça va rentrer, soit ça va pas rentrer. Mais sinon, je pense que c’est lui qui va gagner.

C’est la première fois que j’entends un joueur dire qu’il va perdre…

AD : Non bah tu vois, ça décrit bien nos personnalités.

BM : Mais c’est comme ça, il ne faut pas se mentir. Il est plus technique que moi. Il a l’habitude, c’est ses trucs les un-contre-un de Paris.

AD : Voilà, c’est ça en fait… C’est le jeu parisien.

BM : Moi, je ne suis pas dans ça. Je pose des écrans, je roule, je défends, je fais des aides défensives. Lui a plus l’habitude et tu le vois dans son jeu. Si l’on prend son dunk contre Kaunas, on voit qu’il est capable de faire une feinte hand-off, de partir, de dunker… Il peut pousser la balle, aller en contre-attaque, faire un petit cross par ci. C’est pour ça que je dis qu’il va gagner. Après, on ne l’a pas fait !

AD : Il y a la théorie et la pratique en vrai.

BM : Ça dépend combien de dribbles. Si je lui dis deux dribbles max, ça peut vite devenir compliqué pour lui (il sourit).

Bodian Massa garde son rôle de joueur de l’ombre en EuroLeague (photo : Sébastien Grasset)

L’œil de leur ancien coach, Rémi Giuitta :
« Le programme et le super-pouvoir »

« Les voir s’affronter en EuroLeague, c’est une vraie fierté pour le club. Comme ça l’a été en voyant Louis Labeyrie et Bodian Massa coéquipiers en équipe de France fin novembre. C’est un clin d’œil très fort en symbolique pour Fos. Et c’est aussi une grosse fierté pour moi, car ce sont un peu comme mes deux fils adoptifs. J’ai une relation très forte avec eux. 

C’est un peu comme deux frères « ennemis » qui vont se retrouver le temps d’un match. Ils étaient tout le temps ensemble à Fos, ils se sont un peu construits ensemble. Il y a une vraie amitié sincère entre eux. Ils amenaient une vraie fraîcheur à l’entraînement, je n’ai jamais dû voir Allan de mauvaise humeur par exemple. 

Leurs trajectoires sportives sont différentes. Bodian, c’est un programme et Allan, c’est un super-pouvoir. Ce serait prétentieux de dire que c’était attendu que Bodian se retrouve en EuroLeague mais j’ai l’impression qu’il était programmé depuis le début. Il avance comme un programme : il débute tard, il franchit un cap chaque année, il a fait étape par étape chaque saison, même après Fos. Il s’est nourri de tout ce qu’il a vécu. Je ne suis vraiment pas surpris de le voir à ce niveau-là aujourd’hui. Et il va y rester ! C’est un joueur avec un QI gros basket, précieux, tout dans l’efficacité, très professionnel dans tous les secteurs. C’est le coéquipier modèle aussi, apprécié de tous. 

Rémi Giuitta est le coach qui a lancé Bodian Massa en pro (photo : Sébastien Grasset)

Pour Allan, c’est rigolo car sa trajectoire actuelle ressemble à son arrivée à Fos. Le Mans estimait qu’il n’avait pas forcément le potentiel. C’est Sambou Traoré, mon assistant avec le Mali, qui me demande de l’accueillir. Il a fait un essai avec l’équipe pro et on a vite vu qu’il avait quelque chose en plus. Quelque chose d’extraordinaire, d’inné, un feeling et un timing pour les contres et les rebonds. On a de suite décelé ce super-pouvoir. Je ne sais pas si l’on peut enseigner cela. Après, il y avait tout à construire autour, notamment dans la construction du jeu. Allan était un joueur de highlights et il a fallu le faire grandir. Il a été bien aidé par ses coéquipiers. Je me rappelle, par exemple, de la saison du titre en Pro B, où Nik Caner-Medley, qui était notre recrue phare, m’avait demandé de mettre Dokossi dans le cinq pour l’aider mentalement. Il m’a de suite dit qu’il allait aller très haut. 

La surprise pour moi est qu’il soit en EuroLeague si vite. Mais quand on connait ses qualités exceptionnelles de vitesse, de rebond, de timing, Allan est un joueur moderne : le joueur intérieur, sans poste défini, capable de partir en dribble et de dunker sur tout le monde, d’aller au alley-oop, qui a du ball handling, qui a une qualité de passe extraordinaire aussi. Dans le basket moderne, il est parfait pour le poste 5. Alors que cinq ans en arrière, ça aurait été impossible.

Depuis ses toutes premières années pro, Allan Dokossi a toujours eu un attrait pour le rebond (photo : Sébastien Grasset)

J’ai beaucoup de souvenirs avec eux, certains que je ne pourrais pas dévoiler en public (il sourit). Je me rappelle quand Allan venait avec son maillot du PSG à l’entraînement les lendemains de victoire contre l’OM… Mais surtout, il y a un truc à raconter : un jour, je ne savais pas quoi faire à manger pour ma famille et je me suis fait livrer par la cuisine de Bo’. Et quand ça sonne au portail, c’est Allan Dokossi qui me livre quand même. Comme on avait un match le lendemain, c’est la dernière fois que ça s’est passé (il rit). Je leur ai dit de prendre des livreurs au moins : tu commandes à Massa et t’as Dokossi qui te livre ! Ça ne les a jamais empêchés d’être bons sur le terrain en parallèle. »

Image Alexandre Lacoste
Alexandre Lacoste est arrivé sur BeBasket en 2011, lorsque le site se prénommait encore Catch & Shoot. Amateur de portraits et de reportages, généralement au plus près des équipes de France lors des compétitions internationales, il aime chercher des angles originaux et des sujets qui vont au-delà du simple résultat sportif.

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