De la Nouvelle-Calédonie au Bas-Rhin, le parcours prometteur de Louis Cassier
Né dans une famille qui pratiquait davantage l’athlétisme, c’est pourtant bien pour la balle orange que Louis Cassier (2,02 m, 22 ans) a pris goût à ses 10 ans : « A côté des pistes, il y avait une salle de basket donc un jour j’y suis allé, ça s’est fait naturellement. »
Natif de Nouméa en Nouvelle-Calédonie, il commence le basket dans un petit club à côté de chez lui, au Mont Dore Basket Club. Dans ce club familial où il évoluait au niveau régional, Louis y restera jusqu’à son départ pour la France métropolitaine. Il déménagera du Pacifique sud avec sa famille à ses 14 ans pour atterrir à Reims. En Champagne-Ardenne, Louis se dirigera naturellement vers le club de Châlons-Reims pour continuer son cursus de basketteur. Arrivé en fin de première année minime, c’est en deuxième année U15 qu’il intégrera réellement l’équipe. Depuis, il n’a plus quitté le CCRB et y a effectué toutes ses gammes jeunes de U15 à espoirs. En arrivant en métropole, Louis connaît un tout autre basket qu’il avait pu apprivoiser en Nouvelle Calédonie : « En France c’est beaucoup plus encadré qu’en Nouvelle Calédonie. Là-bas, le basket c’est comme un loisir on ne t’engueule pas et même sur les terrains on est des gentils. Alors qu’ici il y a beaucoup plus de rigueur, et le basket c’est beaucoup plus sérieux. » Mais outre la rigueur sportive, Louis connaitra surtout l’exigence du monde professionnel en côtoyant les pros lors de ses années espoirs. Toutefois, malgré de bonnes performances avec les espoirs (15,9 points à 55,8% de réussite aux tirs, 7,1 rebonds et 0,9 passe décisive pour 17,1 d’évaluation en 23 minutes par match en 2018/19), l’intérieur n’aura jamais eu réellement sa chance avec les professionnels : « C’est frustrant car quand j’étais avec les espoirs, les coachs des pros venaient me féliciter à la fin des matchs mais une fois que j’étais sur le banc avec eux ils ne me donnaient pas vraiment ma chance. Quand on est bloqué sur le banc en première division, tu veux forcément jouer donc c’est frustrant. »
Louis garde en tête tout de même de nombreux points positifs, comme le fait d’avoir pu côtoyer au quotidien des joueurs d’expériences : « Tous les jours j’avais l’opportunité de m’entraîner avec eux, et d’apprendre avec de bons joueurs d’expérience. Pour un jeune joueur c’est intéressant. » Pour autant, Louis avait envie d’ailleurs et il sentait que c’était le moment pour passer un cap dans sa carrière : « J’avais déjà demandé à partir en prêt après ma première saison espoirs mais le club n’avait pas voulu, ils voulaient me garder encore un peu. Ce n’est que cette année qu’ils ont accepté. Il y avait plusieurs clubs intéressés comme Souffelweyersheim ou Denain je crois, mais c’est Gries(-Oberhoffen) qui s’est directement détaché. Le coach et l’assistant (Julien Zoa) ont montré dès le début de l’intérêt pour moi. Avec Ludovic Pouillart, on s’est beaucoup appelé avant mon arrivée et il a été convaincant. » Néanmoins, entre acclimatation poussive et manque de temps de jeu sur le début de saison, son exercice 2019/20 dans le club du Bas-Rhin n’a pas toujours été tout rose.
Un bilan mitigé
En arrivant à Gries, Louis avait l’intention de grappiller du temps de jeu et connaitre un vrai rôle dans une équipe professionnelle, mais il ne s’attendait pas à un départ aussi compliqué. Sur le début de saison, son temps de jeu était nettement en dessous de ses attentes. Toutefois, là où beaucoup se seraient frustrés et auraient complétement déjoués, l’intérieur a su garder sa motivation intacte : « Je suis resté focalisé sur mon jeu et mon basket. Je ne me suis pas vraiment posé de questions et j’ai continué à travailler. J’étais à fond aux entrainements et j’en faisais encore plus que les autres. Pour ça, l’assistant coach a été super, on a beaucoup travaillé ensemble on faisait beaucoup de travail individuel… je me donnais à fond tous les jours. Avec ce début de saison j’ai pu voir que la transition espoirs à pro était compliquée, mais en continuant de travailler ça a payé. Et vu que le coach marche comme ça, c’est-à-dire si tu travailles aux entrainements tu seras forcément récompensé, j’ai eu ma chance à un moment donné. »
Cette chance et cette opportunité, Louis a su la saisir, car même si la ligne de statistique indique qu’il tournait seulement à 5,6 points et 3,6 rebonds par match en 13 minutes cette saison, celle-ci est faussée étant donné qu’avant la fin de championnat prématurée il commençait petit à petit à se faire une place dans le cinq majeur : « Sur le dernier match j’ai joué 30 minutes et j’étais même rentré dans le cinq majeur, c’est donc plutôt prometteur. C’est chiant parce que j’étais dans un bon rythme et je pense que ça va être dur pour tout le monde de retrouver des sensations l’année prochaine. Ça va être compliqué au début. » En parlant de l’année prochaine, Louis nous a confié ne pas être fixé sur son avenir.
Continuer son chemin en ProB ?
Comme bons nombres de joueurs, Louis est encore dans le flou et dans l’attente de savoir dans quelle équipe il évoluera l’année prochaine. Cette situation ne lui a pas permis de bien finir la saison et prouver de quoi il est vraiment capable, et elle ne lui permet pas non plus de se projeter à l’avenir. « J’appartiens toujours à (Châlons-)Reims mais j’aimerais être prêté pour pouvoir m’aguerrir encore. Franchement, j’ai bien aimé le championnat, il est très dense et physique. J’aimerais faire une année de plus en Pro B pour prouver. Je n’ai pas eu d’appel avec Reims pour l’instant mais je sais que Gries est encore intéressé par moi et ils voudront surement me conserver. »
Un avenir proche qui semble pourtant loin dans les têtes, alors quand on demande à celui qui avait été pré-sélection avec l’équipe de France U20 pour le championnat d’Europe comment il voit la suite de sa carrière, sa réponse est pleine d’humilité : « Je ne me positionne pas vraiment sur mon avenir et le futur de ma carrière, je suis plutôt quelqu’un qui bosse de son côté. Après, je veux juste jouer au plus haut-niveau possible et comme dirait Julien Zoa : le travail paie toujours. J’aime par contre beaucoup l’EuroLeague et des équipes comme le Real Madrid. Je m’inspire et prends exemple de joueur comme Anthony Randolph, qui joue à mon poste. C’est un joueur très fluide. »
Louis réfléchit davantage dans le présent, et actuellement c’est le travail qui occupe son esprit. Confiné chez sa belle-famille, il a fait appel avec Yannis Morin au préparateur physique du CCRB pour continuer à garder un maximum la forme. Mais au-delà de la forme, ce sont d’autres aspects de son jeu que ce poste 4/5 mobile et puissant souhaite améliorer : « Mes défauts c’est avant tout ma rapidité, ma détente et mon shoot. J’ai beaucoup bossé dessus pendant cette année. » De Nouméa à Gries, le Néo-Calédonien a réalisé un beau parcours. Mais jusqu’où l’amènera-t-il ?
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