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ITW Frédéric Berger (Espoirs ASVEL) : « On a fait de cette saison sans matches une vraie opportunité dans le projet de formation »

Entraîneur de l’équipe espoir et responsable du centre de formation de l’ASVEL Féminin depuis 10 ans, Frédéric Berger continue son travail malgré l’arrêt des compétitions. Au sein de la Tony Parker Adequat Academy, il développe de plus en plus de joueuses dans leur quête du haut-niveau. Mais cette saison n’a pas été comme les autres : la COVID-19 a obligé Fred Berger et ses joueuses à renoncer à la compétition cette saison, alors que les pensionnaires masculins ont eux pu jouer dans le championnat Espoirs mis en place par la Ligue Nationale de Basket. Il témoigne avec nous de sa gestion de cette saison dans ce contexte particulier et de ses objectifs sur le centre de formation de l’ASVEL.

« Il faut trouver des moyens pour continuer à avancer. »

Frédéric, en ce contexte particulier, il n’y eu que 3 matches pour l’équipe espoir de l’ASVEL en NF1, comment avez-vous vécu cela ? 

On l’a très très bien vécu. Les joueuses comme l’encadrement l’ont bien vécu, à partir du moment où on a su qu’il n’y allait pas avoir de championnat. Si vous vous souvenez un petit peu, au mois d’août on reprend, mais dans des conditions particulières, on organise des matches amicaux, des matches de reprises etc. Et puis, il y a eu des matches qui se reportent, des matches qui s’annulent, il en est de même par rapport à la reprise du championnat. Après, arrivé sur la période de la Toussaint, on y voit un peu plus clair, parce qu’on sait qu’on ne reprendra pas avant la fin de l’année 2020. Donc on fait de ce temps là une vraie opportunité dans le projet de formation. On fait une vraie réflexion dans d’autres structures parce que, jusque là, nos joueuses et nous encadrants, toujours bercés par le rythme de la compétition, des matches, avec de la motivation autour des rencontres, en fonction des performances etc. Il a donc fallu trouver la motivation intrinsèque des joueuses et de trouver aussi, une autre motivation dans le projet, parce que sur cette période de 8 semaines, il n’y avait aucun match de programmé. Cela nous a vraiment permis de très très bien bosser sur cette période, d’avoir des vraies bonnes semaines d’entraînement, à 9 fois par semaine voire 10 quelques fois et ça jusqu’à la période de Noël. Ensuite, petit break et derrière on avait toujours l’espoir de reprendre mi-janvier, donc nous on s’est préparé physiquement, mentalement à reprendre et puis la reprise a été reportée, retardée, mais on est resté encore sur cette volonté de pouvoir reprendre, jusqu’au moment où on a su que ça n’allait pas se faire. Là, on a continué à avancer de manière collective et individuelle, par rapport à nous même et ayant un bon centre de formation, un effectif relativement large (une vingtaine de joueuses) ça nous a permis de bien bien travailler et de nous réinscrire sur de la compétition entre nous, au sein de notre structure. Donc voilà, nous on l’a plutôt pris comme une belle opportunité, comme un élément motivant, ressourçant et nous demandant de trouver d’autres facteurs et en allant chercher d’autres développements. Je pars du principe que tous les facteurs qui sont limitants, il faut en trouver des solutions. Il faut trouver des moyens de continuer à avancer, parce nos joueuses en ont besoin, d’évoluer, d’aller vers leur plus haut niveau, donc c’était important pour nous de trouver des solutions pour que le projet individuel et collectif de la joueuse puisse être mené à bien de la meilleure des manières par rapport à la situation. Dernière chose par rapport à cette période, c’est qu’on a pu donner des vrais break à nos joueuses. Elles ont pu avoir de réelles semaines de pause où elles pouvaient rentrer voir leur famille, dans le respect des normes sanitaires bien sûr, et ça psychologiquement, ça ne peut que être bénéfique.

Alors que les hommes ont eu le droit à leur championnat espoir, comment expliquez-vous le fait que vous, vous n’y avez pas eu droit ? 

C’est simple, on n’est pas géré de la même manière, tout simplement. Les garçons sont gérés par la LNB, qui est une structure professionnelle et que nous, nous sommes gérés par une commission de la FFBB, la LFB. Mais ça, je m’en explique même pas et je n’ai pas à m’en expliquer, parce que ce sont des décisions fédérales, de l’institution, donc on les respecte et je fais en fonction de ça. Nous on a eu la chance de pouvoir s’entraîner aussi, pendant une certaine période, grâce à notre statut de sportif de haut-niveau, alors que d’autres n’ont pas cette chance là, ou doivent aller s’entraîner à l’extérieur. A partir du moment où les structures qui ont connaissance des dossiers, décident d’une manière, on s’adapte.

Comment avez-vous fait pour que les filles ne perdent pas le rythme tout au long de la saison ? Avez-vous organisé des matches amicaux entre vous ? 

C’est facile pour qu’elles gardent le rythme, on s’entraîne 10 fois par semaine, donc le rythme, il ne peut être que gardé. C’est une période où on s’est encore plus occupé du côté physique et de l’aspect mental des joueuses. On a fait des oppositions entre nous, on continue d’ailleurs et on va continuer de le faire. Bien évidemment c’était différent qu’avec une période avec de la compétition, mais je pense que, jusque là et jusqu’à la fin de la période, on optimisera pleinement tous les moyens qui sont les nôtres pour que chacune puisse avancer de la meilleure des manières. Donc oui, essentiellement de l’opposition entre nous.

Diriez-vous donc, que cette période a permis de développer autre chose, qu’une saison habituelle, comme la cohésion, le travail individuel etc ? 

Le travail individuel il existe tout le temps. Moi je pense que la vraie qualité développée cette année, c’est une qualité d’adaptation. Et puis, inspecter de près, ses motivations en fait. Pour moi la meilleure motivation, c’est celle qui est liée à soi-même, avec les bonnes raisons, les bonnes valeurs pour lesquelles on fait les choses et que c’est clair que ça peut déstabiliser un petit peu quand la motivation est plus liée au résultat d’un match, à la compétition etc. Pour moi, ça a questionné la motivation de chacun et ça a suscité énormément d’adaptation de la part de tous.

« Chaque joueuse doit aller à son meilleur niveau » 

Y avait-t-il plus de joueuses du centre de formation sur les entraînements du groupe professionnel, ou au contraire c’était plus fermé à cause de la COVID ? 

La gestion avec l’effectif professionnel a été la même qu’en temps normal. Evidemment avec les préconisations nécessaires, les différents tests PCR, les prises de sang etc. Le centre de formation a répondu aux besoins du groupe professionnel comme dans un temps normal, en fonction des possibilités, avec aussi bien plus de vigilance par rapport aux joueuses qu’on pouvait envoyer, sur les suspections éventuelles de symptômes, avec un lien fort avec le staff médial, comme d’habitude.

Comment appréhendez-vous la saison prochaine, avec cette année blanche ? 

De manière très positive. Sans compétition pendant 1 an, évidemment, ça donne encore plus envie de la retrouver. Depuis 1 an, c’est forcément différent, mais on en tire certains bénéfices, pour moi en tout cas, dans le travail avec nos effectifs. Donc ces bénéfices là, on fera tout pour les mettre en oeuvre la saison prochaine.

Sur le long terme, avez-vous peur que les joueuses aient pris un certain retard dans leur progression/apprentissage du haut niveau ? 

Non, je ne pense pas. Prendre un retard, ça veut dire qu’on compare à d’autres, mais aujourd’hui, pour aller à haut niveau, ça vient du développement, les progrès, la performance de chacune en fait et c’est comparer à soi-même. Chaque joueuse doit aller à son maximum, à son plus haut niveau, donc toutes ces joueuses là, qui connaissent leur niveau actuel, il leur faut optimiser au mieux leur condition, ce qu’elles sont en capacité d’apprendre, de faire, dans les moyens qui leur sont donnés pour aller à leur meilleur niveau. Après comparer à d’autres générations, la question n’est pas là. Pour aller à haut niveau, c’est un projet de soi, par rapport à soi-même et dans cette situation là, c’est comment j’arrive à progresser, à être performant, à développer mes compétences, dans ce contexte pour aller à mon plus haut niveau. Bien sûr qu’il aura manqué de la vraie compétition, peut être aussi de la visibilité, mais ce contexte là, pour les gens qui sont en formation est identique pour toutes. C’est à chacune d’optimiser au mieux et à chacune de se donner les moyens de la réussite de son projet. C’est trop facile d’aller chercher des excuses comme celle-ci. Aujourd’hui c’est comme ça, et c’est comme ça pour tout le monde, donc c’est aux joueuses et aussi à nous, entraîneurs, de leur amener les meilleures compétences, les meilleurs moyens possibles pour progresser et de trouver des solutions pour que tout cela soit favorable.

« On doit poursuivre et pérenniser le travail qu’on fait depuis 10 ans »

Selon vous, faut-il s’attendre à une légère baisse du niveau NF1/NF2 pour les saisons à venir ou au contraire, le niveau va s’améliorer puisque les joueuses seront affamées de compétition ? 

Quand je vois, à cette période, les différents recrutements des équipes de NF1, les différents rosters qui sont en train de se construire, je trouve que le niveau théorique, sur le papier, est plutôt un niveau élevé. Dans la construction des équipes, je trouve que c’est plutôt très cohérent, avec des joueuses de qualité. Pour l’instant, c’est ce que je peux dire  par rapport à ce que je peux observer. Après, ça reste aussi des suppositions, comment les gens qui ne se sont pas entraînés vont être lors de la reprise, la gestion de ces différents paramètres, je ne suis pas au courant de tout dans les autres équipes. Je sais que nous, on aura eu la chance de s’entraîner normalement, de bien se préparer grâce à cette saison, de remettre les joueuses en bonne forme, de leur inculquer aussi des bonnes bases basket, collectives, individuelles etc. On a vraiment pu augmenter notre charge d’entraînement, parce que plus de compétition. Nous on sera dans l’évolution, les autres, je ne sais pas, mais de ce que j’observe, je trouve que les équipes de NF1 se construisent vraiment bien.

Enfin, quels sont vos objectifs au niveau du centre de formation pour la saison prochaine ?

Sur le centre de formation, c’est de poursuivre et pérenniser le travail qu’on fait depuis 10 ans, de poursuivre ce qu’on fait depuis 3 ans avec la Tony Parker Adequat Academy, avec des entraînements dans une structure très adaptée au très haut niveau. Cela veut dire, être en capacité de sortir des joueuses pour le plus haut niveau encore. A la rentrée prochaine, on aura 12 joueuses qui sont passées par le centre de formation depuis la génération des 96, et qui ont passé entre 3 et 5 ans sur le centre et qui ont un contrat professionnel, soit en Ligue, soit en Ligue 2, donc c’est plutôt d’un niveau correct, ce sont des chiffres valorisants pour les joueuses et pour la structure. Donc l’objectif c’est de maintenir ce cap là, d’aller même au dessus, d’aller chercher à former des joueuses pour le niveau européen, c’est d’amener un maximum de joueuses vers les équipes nationales, aussi bien les équipes de France qu’étrangères, de rayonner positivement au sein de la formation, des projets individuels de chacune et puis, bien évidemment, d’associer ça à la réussite de nos équipes dans les différents championnats qui sont les nôtres. Tout cela grâce à cette saison, mais aussi aux compétitions et toutes sortes de compétitions, que ce soit de la préparation du championnat ou même des coupes, toute situation est différente, de continuer à surfer sur ce double projet sportif, de développement individuel, de formation individuelle, en amenant les gens à leur très haut niveau, et de résultats collectifs pour justement valoriser le développement individuel et donner une expérience supplémentaire à chacune de nos joueuses à travers des compétitions que l’on peut vivre ensemble.

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