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ITW Pascal Donnadieu, avant Nanterre – Monaco : « On retrouve l’ADN qui nous a permis de gagner des titres »

Betclic ELITE - À peine de retour de l'équipe de France, Pascal Donnadieu retrouve Nanterre pour le choc contre Monaco à la Paris La Défense Arena. Il nous parle de sa riche actualité, pour sa dernière saison à la tête de l'équipe francilienne : "On a retrouvé un petit peu le Nanterre des années dorées".
ITW Pascal Donnadieu, avant Nanterre – Monaco : « On retrouve l’ADN qui nous a permis de gagner des titres »

Pascal Donnadieu et Nanterre enchaînent les succès cette saison.

Crédit photo : Lilian Bordron

Pascal Donnadieu ne s’arrête pas. À peine la finale de Leaders Cup terminée, l’entraîneur de Nanterre 92 ne s’est pas reposé une minute. Une fois arrivé en région parisienne, il est aussitôt reparti avec l’équipe de France. Ce mardi 27 février, de retour avec les Bleus à l’aéroport du Bourget pour 12h, il ne va pas prendre le temps de souffler et retrouver son équipe dans la foulée à la Paris La Défense Arena.

Car Nanterre y reçoit l’AS Monaco ce mercredi 28 février pour la reprise de la Betclic ÉLITE. Le club des Hauts-de-Seine a fait le pari de jouer dans la plus grande salle indoor d’Europe un soir de semaine. Un pari qui semble gagnant car plus de 14 000 places avaient déjà été réservés ce week-end. Il faut dire que Nanterre réalise une superbe saison 2023-2024 avec une cinquième place en championnat, une qualification en quarts de finale de la Coupe de France et une récente finale de la Leaders Cup. Entretien avec Pascal Donnadieu à la veille du choc contre l’AS Monaco à la Paris La Défense Arena.

Cette fenêtre internationale vous a-t-elle permis de passer tout de suite à autre chose après la Leaders Cup ?

Oui, on est rentré en bus à 4 heures du matin à Nanterre et à 5 heures, je reprenais le taxi dans l’autre sens pour aller à Brest parce qu’on avait un train à 6h15. Je n’ai pas eu trop le temps de repenser à la Leaders Cup parce qu’on est reparti sur un nouveau cycle avec l’équipe de France.

Finalement, cela vous a peut-être permis de ne pas trop ressasser la finale perdue contre Paris ?

Oui, il y a un petit peu de fatigue physique quand même, parce que quand on est à la Leaders Cup, même si on n’est que dans le staff, il y a du stress, on s’investit beaucoup. Donc physiquement et émotionnellement, il y a toujours un petit peu de fatigue. Mais après, ça fait partie du jeu. Et maintenant, j’ai de l’expérience. J’ai rebondi assez vite pour me concentrer sur le fait d’essayer d’apporter ce que je pouvais apporter à l’équipe de France.

Ce que j’avais dit à chaud en ce qui concerne la Leaders Cup, c’est un mélange de déception bien sûr parce qu’on a toujours envie de gagner des titres et moi, ça a toujours été comme ça que j’ai fonctionné, mais à la fois avec le recul, avec aussi les divers témoignages que j’ai pu recevoir même au sein de l’équipe de France, il y a quand même un sentiment de devoir accompli. Bon, il y a certainement des gens qui veulent me faire plaisir mais je pense quand même qu’on a fait une prestation aboutie tout au long de la compétition. Ça doit nous servir de booster pour essayer de finir la saison de la meilleure manière possible.

Avez-vous pu revenir sur cette Leaders Cup en compagnie des autres membres du staff, comme Vincent Collet qui était présent à Saint-Chamond ?

Oui, il y avait beaucoup de techniciens qui ont suivi. Je pense qu’au-delà de la situation de Nanterre et de notre prestation, ce qui est intéressant c’est que les techniciens avec qui j’ai pu échanger ont trouvé que c’était un bon cru au niveau de la qualité basket. Ça fait toujours plaisir, encore une fois au-delà de Nanterre. Et puis, c’est vrai que nous, on a montré un visage assez cohérent.

A l’entame du mois de février, vous aviez réalisé une très belle première partie de saison. Ce mois était un tournant et finalement pour l’instant vous l’avez pris de la bonne manière avec une victoire en 1/8e de finale de Coupe de France contre Saint-Quentin et une finale de Leaders Cup. En savez-vous un peu plus sans doute sur le potentialité de l’équipe de Nanterre cette saison?

Pascal Donnadieu Justin Bibbins Nanterre 2023-24
Pascal Donnadieu avec Justin Bibbins, le meneur de Nanterre (photo : Julie Dumélié).

Oui. J’étais extrêmement satisfait de la première partie de saison en ce qui concerne la saison régulière. Je trouve qu’on faisait un championnat sans faire d’erreur et en étant vraiment cohérent. Ce que fait Saint-Quentin, notre adversaire en Coupe, est vraiment magnifique. C’est une très belle surprise et Julien Mahé fait un travail extraordinaire. Sur la Leaders Cup, on est arrivé un petit peu sur la pointe des pieds, notamment parce qu’on rencontrait l’ASVEL en quarts de finale. J’ai été agréablement surpris – même si depuis septembre on montre des signes de qualité – sur ce que mon équipe était capable de produire aussi bien dans la répétition des efforts et de la qualité du basket que sur ce qu’on a proposé au niveau du jeu et du mental. Même si on n’a pas réussi à finir par l’emporter, aussi bien Villeurbanne, que Bourg et même Paris en première mi-temps, on s’est souvent retrouvé à -10, -12 sans jamais paniquer et en revenant pour la plupart du temps, même pour gagner contre la JL Bourg.

« On a démontré qu’on était capable de repousser nos limites  »

Pascal Donnadieu

Sur la Leaders Cup, vous avez successivement rencontré le deuxième, le troisième et le quatrième de Betclic ELITE. Il en reste une autre d’équipe du top 4 et le hasard du calendrier fait que c’est votre prochain adversaire, l’AS Monaco. Vous avez sans doute à cœur de confirmer contre ce qui se fait de mieux dans le championnat de France.

Oui et, en plus, ça reste quand même un match événement puisqu’on peut déjà qualifier ce match de succès populaire. Après, c’est vrai que l’appétit vient en mangeant. Mais bon, même si Monaco n’a pas été au bout de la Leaders Cup, on voit à travers leur championnat et l’EuroLeague que ça reste quand même l’équipe qui est au-dessus de toutes les autres équipes françaises. Je pense que, eux, quand ils sont à leur niveau réel, ils sont difficilement prenables. Mais je crois qu’on a démontré qu’on était capable de repousser nos limites. Ce qui est certain, c’est que c’est l’équipe qui sur le papier est la plus forte. Et si on veut bien s’opposer, il faudra qu’on soit à 120% de notre potentiel. Ce n’est que du bonheur parce qu’on est dans une situation au classement qui est plutôt confortable et avec un succès populaire auquel je ne m’attendais pas, parce que ça reste quand même un mercredi. Donc on va essayer de bien figurer pour continuer de gagner du crédit sur l’aspect sportif.

« On s’est prouvé des choses à nous-mêmes »

Y a-t-il eu une prise de conscience à Saint-Chamond concernant votre capacité à faire tomber, au moins sur un match, une aussi forte équipe ?

Oui. Même si on avait battu Villeurbanne en début de saison, à côté de ça, contre Paris-Bourg et Monaco, globalement, on avait été dominés de façon assez conséquente. Donc il est clair que c’est exactement le discours que j’ai tenu aux joueurs à chaud (après la Leaders Cup) et que j’ai redit – même si c’était à 4 heures du matin – quand on est arrivé, parce que je repartais vite. Je crois qu’une fois la déception passée, c’est un bon signal pour se dire qu’on a cette faculté à pouvoir élever vraiment sérieusement notre niveau. C’est ça qui est le révélateur de la Leaders Cup : on s’est prouvé des choses à nous-mêmes, ça doit nous donner beaucoup de confiance. Il faut continuer à travailler, beaucoup travailler pour encore développer notre collectif parce que je crois que ce qu’on a dégagé à la Leaders Cup, c’est aussi un collectif cohérent des deux côtés du terrain. Une fois la déception passée, il y a plus de positif au niveau sportif que de négatif. Il ne faut pas se dire qu’au match retour, on ne reprendra pas 20 points, mais on avait été battu sévèrement contre Bourg et Paris en saison régulière. On voit que le fossé s’est rétréci et qu’on a été capable de les jouer les yeux dans les yeux. Donc peut-être pas à chaque match, mais au moins, j’ai le sentiment que l’équipe a beaucoup progressé de septembre à février. C’est vraiment quelque chose dont je suis très content. Individuellement et collectivement.

Comment s’est articulé la préparation de la rencontre ? Le match ayant été avancé le mercredi 28, et vous ayant terminé la Leaders Cup le dimanche 18, vous n’avez pas pu bénéficier d’une réelle trêve.

Ce qui était envisagé si on n’avait pas été aussi loin, c’était de reprendre mercredi. Avec le staff, on leur a donné un jour supplémentaire de repos. Ils ont repris jeudi en sachant que je n’y étais pas, mais j’ai largement confiance dans le staff qui est présent à Nanterre. On échange beaucoup sur la manière de préparer le match. Le plus embêtant est qu’on a Desi Rodriguez qui continue de se soigner. Il a été pour moi héroïque de courage en jouant sur une jambe lors de la finale. On a Ibou (Fall Faye) qui traine un peu une douleur au genou et qu’on ménage actuellement. On a Lucas Dussoulier qui est avec l’équipe de France 3×3. On a repris jeudi parce que c’était nécessaire de leur accorder du repos. Ce qui est plus embêtant c’est que là, on est impacté par rapport aux blessures et que ce n’est jamais l’idéal pour pouvoir se préparer. On va essayer de faire au maximum pour pouvoir être prêt pour mercredi. Mais c’est clair que là actuellement, à part Hamady Ndiaye, les trois autres intérieurs ne sont pas opérationnels.

Vous concernant, vous n’êtes pas présent. Vous avez sans doute l’habitude lors des trêves internationales, mais cette fois vous allez arriver la veille de la rencontre. Êtes-vous en lien très régulier avec votre staff pour préparer cette rencontre ?

Pascal Donnadieu Philippe Da Silva Nanterre 2023-24
Pascal Donnadieu a l’habitude de déléguer de nombreuses missions à son adjoint Philippe Da Silva, comme ici en Coupe de France (photo : Julie Dumélié).

Quand la date est apparue, je me suis vite rendu compte que ce n’était vraiment pas l’idéal. Mais c’est important pour nous de faire un match à la Paris La Défense Aréna et on trouvait que Monaco c’était la belle affiche. Malheureusement, les disponibilités de la salle et Monaco (avec l’EuroLeague, NDLR) ont fait que ça ne pouvait être que le mercredi. Donc on a considéré que c’était quand même important de pouvoir jouer devant plus de 14 000 spectateurs. On va s’adapter. Ce qui est clair, c’est qu’arrivant mardi midi au Bourget, j’ai dit à Philippe (Da Silva, son adjoint), pour ne pas changer notre manière de se préparer, qu’il fasse l’entraînement la veille au matin comme on a l’habitude. La seule chose, c’est qu’on a prévu de pouvoir s’entraîner à l’Arena vers 16h30 ce mardi. Je retrouverai mes joueurs pour un entraînement à l’Arena plus basé sur le tir afin qu’ils prennent des repères. C’est un peu spécial, il faut s’adapter car les circonstances ont fait que ça ne pouvait être que comme ça.

Et les circonstances font que Monaco reste sur une déception. Eux qui n’avaient pas gagné la Leaders Cup en 2023 espéraient la gagner cette année. Après la demi-finale perdue contre Paris, leur coach Sasa Obradovic était en colère. Il faut sans doute s’attendre à un Monaco revanchard.

Voilà, ça c’est la première chose. Et puis c’est tout à leur mérite parce qu’ils font une saison d’EuroLeague qui est d’excellente facture. Mais des fois, tu peux peut-être les piéger entre deux déplacements d’EuroLeague avec un petit peu de fatigue, un peu plus de déconcentration parce qu’ils enchaînent tellement de matches en peu de temps. Là, du coup, ils auront 10 jours pour se réparer, moins de fatigue. Il vaut mieux les jouer au retour d’un match d’EuroLeague le vendredi entre deux avions que de les jouer quand ils ont 10 jours pour préparer un match et qu’ils sont frais physiquement. Mais encore une fois, ce n’est pas notre championnat sur le match de Monaco. Je considère que tous les matches, il faut les aborder avec un esprit conquérant, même si ça paraît des adversaires largement supérieurs. C’est toujours comme ça que j’ai fonctionné depuis que j’entraîne Nanterre. Donc on ne va pas pleurnicher par rapport à ça. Il faut juste qu’on s’adapte.

Pour battre une équipe comme Monaco, que faut-il faire ?

Déjà, je pense que sur les situations offensives, il faut faire preuve de beaucoup de patience, beaucoup de collectif, essayer de déplacer la balle au maximum et ne pas forcer les situations parce qu’ils ont un jeu de relance exceptionnel. Globalement, ce sont des garçons habitués à tenir les 1 contre 1. Malheureusement en défense, on sait qu’il y a Mike James qui est hors normes, mais pas que lui. Il faut être en capacité de ne pas subir trop les duels, d’essayer si possible d’être le plus compact en défense pour resserrer les intervalles, contrôler tant bien que mal la bataille du rebond parce qu’ils sont athlétiques. Il faut aussi peut-être tenter des paris de temps en temps défensivement, faire des choix forts. De toute façon, on ne peut pas tout leur interdire. Il y a des choix à faire et des impasses, enfin quand je dis des impasses, des priorités à respecter, mais on ne peut pas tout contrôler chez eux. Donc, il faut se fixer ce qu’on est en capacité d’essayer de limiter chez eux et ce qu’on peut leur laisser malgré tout.

Et puis il y a le contexte de la Paris La Défense Arena, c’est la troisième fois que vous y jouez. C’est toujours un grand plaisir de jouer dans un tel contexte, un tel événement.

Oui, c’est d’autant plus sympa quand on est dans la situation où on est cette année au classement. Quand on y a joué la première fois, contre Villeurbanne, on n’était pas trop mal en championnat, même si on était, je pense, un petit peu moins bien classé que là. Et bon, ça avait un aspect un peu festif. C’était la première fois. L’année dernière, c’était un peu plus compliqué parce qu’on n’était pas dans une bonne posture au classement, avec une équipe un peu diminuée. Donc, les gens attendent toujours que tu fasses un exploit, mais on n’avait pas forcément les moyens et Villeurbanne avait été redoutable.

« On a retrouvé un petit peu le Nanterre des années dorées »

Pascal Donnadieu Nanterre 2022-23
Pascal Donnadieu et Nanterre étaient mal en point l’an passé au moment d’affronter l’ASVEL à la Paris La Défense Arena (photo : Laurent Staskiewicz).

Là, pour moi, on s’y rend avec moins de pression qu’on avait l’année dernière, ce qui veut dire qu’on est peut-être en capacité de faire vraiment un beau match de basket. Parce que pour nous, la situation de classement fait qu’aujourd’hui, jouer Monaco, ce n’est pas ça qui va changer notre saison, même si on fera tout pour leur poser des problèmes. C’est beaucoup plus confortable de les aborder dans un match qui reste festif, avec des animations. L’année dernière, on avait impérativement besoin de gagner des matchs donc le staff, les joueurs, on était moins en capacité de savourer tout ce qu’il y avait autour de nous. Je pense que les gens, même si on n’a pas rapporté le titre, auront à cœur de remercier les joueurs par rapport à la prestation qu’ils ont effectué lors de la saison mais surtout de la Leaders Cup.

En plus, il y a une belle effervescence cette saison à Nanterre, le palais des sports Maurice-Thorez se remplit de nouveau. Vous avez un bilan quasiment parfait à domicile, il y a vraiment un enthousiasme autour de votre équipe et vous allez sans doute sentir encore une progression à ce niveau après la Leaders Cup.

Oui, moi qui ai tout connu à Nanterre, ça me fait plaisir, d’autant plus que c’est ma dernière saison. On a retrouvé un petit peu le Nanterre – même si on n’a pas gagné de titre – des années dorées. C’est-à-dire l’équipe qui est capable de bousculer la hiérarchie par moment, avec des joueurs qui se battent jusqu’au dernier souffle. Au delà de la Leaders Cup, pendant la saison, on a réussi à renverser des scores. Je pense que cette équipe plaît beaucoup au public. C’est pour ça aussi qu’on a reconquéri un public qui, malgré tout, nous était resté fidèle même quand on était un peu moins bon. On peut espérer qu’il y ait plus ou moins un match à guichets fermés et Nanterre va quand même réaliser quelque chose d’assez sensationnel ; historiquement les trois plus grosses affluences du basket français en termes de club seront détenus par le club de Nanterre.

Cliquez-ici pour assister à la rencontre entre Nanterre 92 et l’AS Monaco à la Paris La Défense Arena

Ce doit être une sacrée fierté pour vous de faire partie de cette aventure.

Oui, surtout que moi, quand Fred (Donnadieu) m’en a parlé, je trouvais que c’était risqué de jouer dans une telle salle en semaine. Ça a l’air de marcher dans le bon sens et le mérite en revient aux salariés du club. Quand tu joues un mercredi à 20h30, ce n’est pas comme si tu joues le dimanche après-midi. Je pense que la saison qu’on effectue sportivement a aidé. Peut-être aussi que Monaco maintenant est vraiment le porte-drapeau du basket français. Donc tout est réuni pour que les gens aient envie de voir ce match. Chapeau parce que le succès populaire est au rendez-vous alors que le challenge d’atteindre les affluences des deux premières fois paraissait difficile.

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