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ITW Victor Wembanyama : « Je ne me rends pas pleinement compte de mon statut »

Leader actuel de l'équipe de France U19 lors de la Coupe du Monde à Riga, du haut de ses 17 ans, Victor Wembanyama est passé en zone mixte à l'issue du premier tour, conclu en tête par les Bleuets. L'occasion une nouvelle fois d'étaler une maturité frappante lors de toutes ses réponses.
Crédit photo : FIBA

Ils ont les logos des Clippers, des Cavaliers, des Sixers, des Hornets, des Wizards, des Bulls, du Jazz et bien d’autres sur leurs vêtements. Ils remplissent les travées de l’exigu Olympic Center de Riga et tous n’ont d’yeux que pour Victor Wembanyama (2,19 m, 17 ans).

Annoncé n°1 de la draft NBA en 2023, l’intérieur francilien a parfaitement répondu aux attentes sur ce premier tour de la Coupe du Monde U19. Déjà parmi les joueurs les plus en vue du tournoi, il a cumulé 16 points à 44%, 10,3 rebonds, 3,7 contres et 2,3 passes décisives pour 22 d’évaluation en 24 minutes.

Chose complètement inédite par rapport à son époque nanterrienne, il s’est présenté face aux médias à l’issue du succès contre l’Argentine (89-52), assurant aux Bleuets la première place de leur groupe. L’occasion de faire un petit tour d’horizon avec le néo-Villeurbannais.

Victor, à chaud, quelles sont tes premières impressions après cette victoire contre l’Argentine (89-52) ?

Nous avons entamé la rencontre avec beaucoup de concentration, nous savions ce que nous avions à faire. Nous étions conscients que ce serait une rencontre difficile parce que l’Argentine joue très dur. Il fallait faire le boulot d’entrée de jeu et c’est ce que l’on a su faire. Nous avons créé l’écart assez rapidement, on a gagné ce match en première mi-temps.

Deux jours après la défaite contre l’Espagne, est-ce qu’il y avait un peu de pression pour se remettre la tête à l’endroit ?

Il fallait que l’on gagne pour terminer à la première place. En réalité, il n’y avait pas vraiment de pression. On a fait notre travail et on est récompensés après. Mais vraiment, on n’avait aucun doute au fond de nous.

« Je vis ma vie comme un adolescent normal »

Certaines séquences ont été un peu compliquées, comme les cinq premières minutes ou le troisième quart-temps, mais autrement, on peut tout de même parler de performance aboutie pour aujourd’hui…

Franchement, oui. Collectivement, je pense qu’on a passé un cap aujourd’hui, notamment dans le quatrième quart-temps avec un cinq qui n’avait pas l’habitude d’être sur le terrain. Cinq joueurs qui ne jouent pas énormément mais qui ont montré des belles choses et qui ont prouvé que le banc pouvait apporter tout autant, voire plus, que le cinq majeur.

Quel bilan peut-on tirer de ce premier tour du championnat du monde ?

Ce qui saute aux yeux, c’est la détermination de chaque équipe. Que ce soit la Corée ou l’Espagne, ils se sont battus de la première à la quarantième minute et on est un peu tombé dans ce piège contre l’Espagne dimanche. J’ai appris qu’il ne fallait rien lâcher. Se battre pour son pays, ça décuple encore plus la motivation. C’est une bataille sans relâche.

Dans ce Mondial, seulement deux joueurs sont plus jeunes que toi. En quoi cette expérience peut-elle t’aider pour la suite de ta carrière ?

En fait, dans ma vie, je crois que je n’ai jamais joué contre des joueurs de mon âge. Ce n’est pas quelque chose qui me perturbe. Je n’aime pas trop parler de mon âge car je pense que cela ne change en aucune façon ce que je suis censé faire sur le parquet. J’ai des attentes envers moi-même, peu importe mon âge. En Jeep ÉLITE ou en EuroCup, je jouais contre des adultes. C’est différent. C’est physique, mais pas de la même façon. En France, le championnat est extrêmement athlétique, surtout dans la raquette. J’ai l’impression de gagner en expérience dans des domaines différents par rapport à d’habitude, notamment au niveau du leadership. Même si je suis plus jeune, je peux être un leader ici. Je peux apprendre comment assumer plus de responsabilités. Si je veux un jour dominer en NBA, il va falloir que je sois un leader. Alors jouer cette Coupe du Monde U19 me permet de grandir à ce niveau-là. Je vois cela comme une opportunité de reproduire cette expérience à une échelle professionnelle à l’avenir.

Vice-champion d’Europe U16 en 2019, Wembanyama vit sa deuxième campagne internationale (photo : FIBA)

Pour la première fois, tu as subi une sérieuse blessure cette saison avec une fracture de fatigue. Est-ce que cela t’a permis de grandir d’un côté ?

(il réfléchit) J’ai apppris comment plus respecter mon corps. Avant, je le sollicitais trop. En avoir trop fait est l’une des raisons de ma blessure. Depuis, je suis plus à l’écoute de mon corps et j’utilise de nouvelles manières de travailler.

Comment arrives-tu à garder les pieds sur terre avec tout ce qui t’entoure ? Dès qu’on parle de toi reviennent forcément les expressions « le plus grand prospect du monde » ou « le futur n°1 de la Draft »… N’est-ce pas difficile à gérer ?

Je ne me rends pas pleinement compte de mon statut pour être honnête. Ça ne m’intéresse pas vraiment. Par exemple, les réseaux sociaux : avant, j’avais 100 followers et maintenant, j’en ai beaucoup plus. Sauf que je ne sais pas combien et j’essaye de rester éloigné de ça. Je vis ma vie tranquillement et ça fonctionne plutôt bien pour moi. Cela marche au niveau du basket : j’ai commencé à prendre beaucoup plus soin de mon corps, à ce que je mange, à ce que je bois, à la récupération. Je vis ma vie comme un adolescent normal.

Et là, à Riga, il y a des dizaines de scouts en tribunes et tous ne regardent que toi. Est-ce une pression supplémentaire de te sentir autant observé, de savoir que beaucoup de gens attendent énormément de toi ?

Non. En fait, j’aime énormément le basket. Plus que tout. J’estime que c’est une chance qu’on puisse venir me regarder. C’est une chance pour moi d’avoir autant de gens qui m’observent. J’aime ça, j’aime aussi le spectacle. Montrer des belles choses, ça me fait plaisir. Je suis là pour dégager de bonnes énergies et montrer de belles choses. Le fait que les gens attendent beaucoup de moi ne change rien à mon éthique de travail. Je suis un bosseur, je travaille vraiment dur. Mais je ne veux pas me décevoir moi-même. Si j’avais des regrets, je ne pourrais pas me le pardonner.  Je vis chaque jour comme si c’était mon dernier, comme si c’était le dernier jour où je pouvais travailler. Je n’ai encore rien fait. Parfois, j’échoue mais j’essaye d’utiliser chaque heure pour m’améliorer. Que ce soit au niveau du basket ou dans d’autres domaines, je vis ma vie à 100%.

« Le projet proposé par l’ASVEL m’a plus parlé »

Pourquoi avoir fait le choix de quitter Nanterre cet été ?

Wembanyama a choisi de s’émanciper de son club formateur (photo : Léo Morillon / Bad Lion)

Pour différentes raisons. Mais surtout, le projet proposé par l’ASVEL m’a plus parlé, tout simplement. J’estimais que j’arrivais à la fin d’un cycle. Ce fut un long cycle de ma vie. Nanterre, c’était le meilleur endroit pour moi, sans aucun doute, de U11 jusqu’au niveau professionnel. Maintenant, j’estime qu’il était temps d’entamer un nouveau chapitre. Ce sera à l’ASVEL.

Jouer l’EuroLeague l’an prochain avec Villeurbanne devrait être un grand pas en avant dans ta carrière…

Depuis que je suis arrivé à Nanterre, j’ai toujours évolué à un niveau supérieur chaque année. Je suis passé des U11 jusqu’à l’équipe professionnelle. J’espère que cela va continuer. J’espère que je serais en mesure… (il se reprend) Je sais que je serai en mesure de montrer des choses en EuroLeague. Je suis vraiment impatient d’y être. Il faudra que je sois prêt donc je vais énormément travailler sur mon corps tout au long de la saison prochaine. Et par la suite, pour pouvoir être en mesure de jouer en NBA, il faudra que je continue d’élever mon niveau au fil des saisons.

Quel axe de progression ciblerais-tu en particulier ?

Tous ! Mais s’il fallait donner une réponse précise, c’est évident que c’est d’un point de vue physique. Sans aucun doute, il faut surtout que je devienne plus fort.

À Riga,

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