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La COVID-19 perturbe la préparation et inquiète pour le début de saison

À chaque jour son lot d’annulation. Depuis que les équipes professionnelles ont repris le chemin de l’entraînement en août, les articles annonçant ici un joueur positif, là un match annulé, se sont multipliés sur notre site. La pandémie de COVID-19 qui affecte le monde, et les mesures de protection sanitaire qui l’accompagnent, mettent de nombreux secteurs à mal, et le basket français n’y échappe pas. Une situation qui inquiète, alors que la reprise de la compétition est toute proche (le 15 pour la Leaders Cup Pro B, le 23 pour la Jeep Élite).

Ça a commencé avec l’arrivée au compte-goutte des joueurs étrangers, gênés par les restrictions de circulation dans le monde. Puis les premiers cas positifs ont été annoncés. Dans l’élite, Le Mans, Dijon, Orléans ou encore Le Portel ont été touchés. Lille, Souffelweyersheim, Nancy ou Rouen à l’étage inférieur. Entre autres, la liste est bien plus longue. La plupart des cas sont asymptomatiques et pour l’instant, fort heureusement, aucune complication n’a été signalée. Mais, protocole sanitaire oblige, ces cas ont entraîné de très nombreuses annulations de matchs : au moins 36 pour les clubs de LNB, selon le décompte de notre rédaction. Ce jeudi, on apprend même l’annulation d’un premier match officiel, avec le forfait de Boulogne-sur-Mer (NM1) face à Quimper (Pro B) en Coupe de France. 

L’équité en question ?

Si certaines équipes ont été plutôt épargnées (l’ASVEL a disputé 5 rencontres, Roanne 7), d’autres ont vu leur présaison complètement chamboulé. C’est le cas par exemple de Châlons-Reims, qui a dû renoncer à jouer deux rencontres, face à Strasbourg puis Nancy. « C’est difficile de s’entraîner », regrette le coach Cédric Heitz. « Il n’y a pas d’équité sportive entre ceux qui peuvent se préparer et ceux qui ne peuvent pas. Sans parler des arrivées tardives : j’ai eu la plupart de mes Américains le 28 août. Or, l’équité, c’est la base du sport.

Parfois, sans qu’il n’y ait de malade, les rencontres sont tout de même annulées car les résultats des tests ne parviennent pas à temps. À Évreux, club plusieurs fois touché par la maladie, les laboratoires sont surchargés et  » les résultats n’arrivent jamais en 48h – délai max – mais au minimum entre 3 et 4 jours », dénonce le président Patrick Roussel. Difficile, dans ces conditions, de passer le test hebdomadaire exigé par le protocole et d’avoir les résultats à temps. « Aujourd’hui nous sommes dans l’incapacité de remplir ce que nous demande la Ligue », poursuit le dirigeant. Une situation qui a contraint Evreux à anuler la rencontre de jeudi soir face au Havre et celle face à Caen ce vendredi.

la-covid-19-perturbe-la-preparation-et-inquiete-pour-le-debut-de-saison1599756020.jpegMasque, désinfectant : une reprise sous le signe des gestes barrières. (photo : Jacques Cormarèche)

Le public limité ?

Et le public dans tout ça ? On sait que la limite pour les évènements est fixée à 5000 personnes maximum jusqu’au 30 octobre. Mais ça ne veut pas dire que les salles en-dessous de cette jauge peuvent faire le plein. Cela dépend notamment des autorisations préfectorales. Si Blois a par exemple obtenu le droit de vendre toutes les places du Jeu de Paume, Évreux est limité à « 800-900 personnes dans la salle, soit environ 700 personnes en gradin », explique Patrick Roussel, alors que la salle Jean Fourré compte près de 2300 sièges. Un sacré manque à gagner. Et partout, on craint que certains spectateurs n’osent plus venir à la salle tant la période est anxiogène.

« Il faut revenir, même avec des règles différentes, le port du masque et le respect des gestes barrière », explique Eric Magnetto, directeur marketting et communication du Mans. « Le public est en sécurité, il faut reprendre la vie, avec prudence. » « Il faut retrouver le partage des émotions », enchérit Cédric Heitz. « Avec des gens, devant un spectacle, partager de la joie ou de la déception, mais ce partage est nécessaire à notre fonctionnement. » Le coach s’inquiète aussi de l’avenir si les restrictions perdurent : « la crise a fragilisé les budgets : à la fin de la saison, dans quel état seront les finances des clubs si le public ne répond pas à l’appel ? »

Le championnat perturbé ?

À la reprise, le protocole sera peut-être assoupli, un cas de Covid dans un effectif n’empêchera sans doute pas un match de se jouer. Mais à partir de deux, qu’en sera-t-il ? Les effectifs des équipes de basket oscillent entre 8 et 10 pros, 12 pour les plus grosses cylindrées. Impossible de faire comme au foot, où les groupes sont composés de 25 joueurs environ, et où le PSG peut affronter Lens sans 7 de ses titulaires habituels. Comment imaginer jouer, par exemple, si un club se trouve privé de ces deux meneurs ? 

Parmis tous les sports collectifs, le basket, avec ses effectifs moindres, risque donc de particulièrement souffrir. « Il y aura des matchs reportés, c’est sûr », concède Eric Magnetto. « Mais on s’y prépare, il faudra faire preuve d’adaptabilité en permanence. » Certes, contrairement à février-mars, lorsque la crise sanitaire avait pris le monde de cours, les clubs, les autorités et la Ligue ont pu travailler en amont, se préparer, imaginer différents scénarios. Mais il faudra aussi jongler avec les Coupes d’Europe, chaque pays ayant des règles différentes, et les casses-têtes de calendrier risquent d’être légion.  

Avec Alexandre Sanson,

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